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Procès de l’entartage de Y. Barcina contre le TGV / 18 novembre

Manifeste de solidarité avec les quatre inculpés

Mouvement Mugitu

mercredi 18 septembre 2013, par WXYZ


MANIFESTE DE SOLIDARITÉ AVEC LES QUATRE INCULPÉS

DANS LE PROCÈS DE L'ENTARTAGE DE YOLANDA BARCINA CONTRE LE TGV

Le procès aura lieu le 18 novembre et les peines requises sont de 5 à 9 ans de prison

Le 27 octobre 27 février 2011, trois personnes ont entarté la Présidente de la Région de Navarre (État espagnol), Yolanda Barcina, lors de l’assemblée de la Communauté de Travail des Pyrénées (CTP) qui se tenait à Toulouse. Le visage de Barcina a été, pendant quelques instants, couvert de meringue. Cette action de protestation réalisée par le mouvement de désobéissance au TGV Mugitu ! avait pour objectif de dénoncer la responsabilité de Yolanda Barcina dans l’imposition du Train à Grande Vitesse en Euskal Herria (Pays Basque) qui, dès sa naissance, a suscité une très grande opposition.

À Toulouse, l’action n’avait pas été suivie d’arrestation ni d’identification, les gardiens s’étaient limités à expulser les activistes de la salle. Cependant à leur retour en Navarre, les auteurs de l’entartage ont été arrêtés par la police et accusés d’un délit d’attentat à l’autorité par l’Audiencia Nacional, un tribunal d’exception qui s’est arrogé le droit de les juger. De plus, une quatrième personne a été postérieurement accusée du même délit à cause de sa participation à l’action de protestation de Toulouse et lors de la conférence de presse réalisée le jour suivant à Pampelune pour expliquer les raisons de cette action.

Récemment, l’Audience Nationale a fixé au 18 novembre prochain la date du procès des quatre personnes, alors que leurs avocats ont interjeté appel devant la Cour suprême et en attendent la réponse. La juridiction d’exception réclame des condamnations de 5 à 9 ans de prison.

Le TGV est un projet écologiquement dévastateur et économiquement désastreux. Grand gaspilleur d’énergie, destructeur de l’environnement, bruyant, le TGV accroît la centralisation du territoire créant de grandes agglomérations au détriment des villages et des petites villes, il encourage l’hypermobilité et l’élitisme : la plupart des gens ne l’utilisent que très peu ou jamais, et seule une minorité s’en sert habituellement. De plus, les grandes infrastructures comme le TGV impliquent un énorme gaspillage des ressources publiques et elles sont à l’origine des fortes réductions budgétaires que nous subissons actuellement.

Les dirigeants ont bien entendu caché pendant 25 ans ce que ce projet allait coûter des points de vue social, économique et écologique ; ils ont menti en chantant les louanges de ce moyen de transport et ont insulté, voire criminalisé l’opposition au TGV à chaque fois qu’elle est apparue, alors qu’ils se sont de nombreuses fois enrichis frauduleusement, comme le prouvent les "carnets" de l’affaire Bárcenas(1). Yolanda Barcina incarne à la perfection cette attitude d’arrogance et de tromperie permanentes.

C’est pourquoi, nous considérons que des actions populaires comme l’« entartage » de dirigeants qui, comme Yolanda Barcina, imposent le TGV en cachant ses effets nocifs et son véritable impact économique et social, sont un mode de contestation parfaitement légitime et compréhensible. Par ailleurs, nous dénonçons la gravité et la totale disproportion des peines de 5 à 9 ans de prison, jamais vues auparavant dans aucun pays occidental, puisque des actions d’entartage similaires à celle-ci ont à peine eu de conséquences légales. Tout cela contraste honteusement avec " la magnanimité " des tribunaux envers les politiciens menteurs et corrompus, absous la plupart des fois.

C’est pourquoi nous exigeons l’arrêt des travaux du TGV et l’abandon de la procédure engagée devant l’Audience Nationale contre les quatre personnes accusées d’avoir sucré par entartage le visage de Yolanda Barcina. Cette affaire aurait dû être en tout cas jugée à Toulouse, lieu des faits. Nous voyons bien que ce procès réunit tous les éléments qui définissent l’« injustice pénale », comme le recours à des tribunaux d’exception qui se chargent de réprimer la dissidence sociale et l’application de lois pénales de plus en plus répressives pour criminaliser la désobéissance civile. Nous désirons aussi que la fin de ce procès mène à une prise de conscience de l’inutilité et de la nocivité du TGV, ainsi que d’autres infrastructures tout aussi mégalomanes et destructrices.

Non au Train à Grande Vitesse
Abandon des poursuites contre les quatre inculpés
La désobéissance n’est pas un délit

Nous vous demandons de distribuer ce manifeste de solidarité dans votre entourage et d’envoyer votre soutien à l’adresse mugituaht@gmail.com, en indiquant votre nom ou celui de votre association.


Campagne de solidarité :

Nous appelons les gens à agir de la façon qu’ils jugent la plus opportune : en participant aux mobilisations proposées ; en s’adressant aux médias ; en organisant des débats avec les entarteurs ; en lançant des initiatives de soutien financier (concerts, tombolas ... ) ; en adhérant individuellement ou collectivement au manifeste de solidarité ci-dessus ; en soutenant financièrement, etc...

Prochaines mobilisations

  • le mardi 12 : Journée d’actions décentralisées et de rassemblements de solidarité
  • le samedi 16 : Manifestation à Pampelune : soutien aux inculpés et non au TGV.
  • le lundi 18 : Jugement et rassemblement devant l’Audiencia Nacional (Salle de San Fernando de Henares, Madrid).

Soutien financier :
3035.0068.08.0680058591 (Laboral Kutxa)

Contact :
mugituaht@gmail.com
Tlfno : (0034) 654 480 589

Plus d’informations :
www.tavtazo.org
http://mugitu.blogspot.com

Pampelune , le 17 septembre 2013
Mouvement Mugitu (Mugitu Mugimendua)

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(1) Luis Bárcena est un ancien membre du Parti Populaire, dont il a été le trésorier jusqu’en 2009. En 2013, le quotidien El Pais a publié des documents comptables de Bárcenas selon lesquels Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, aurait pu recevoir de l’argent secrètement.

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