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Grippe : manips et fric

vendredi 4 décembre 2009, par Courant Alternatif

Très tôt cet été, la grippe porcine dite grippe A, a fait les gros titres des média accompagnée par les prestations de Bachelot, ministre de la santé et des sportifs, sur les mesures sanitaires à prendre dans le cadre national. Les souvenirs du sang contaminé ou de la canicule planeraient-ils encore ? Cette fois-ci personne ne pourra reprocher à nos gouvernant(e)s ne n’avoir rien fait. Les semaines passent, on découvre que le devoir de précaution déborde largement le cadre de mesures sanitaires. Pendant que les médecins conseils du ministère de la santé faisaient rentrer l’argent pour les trusts qui les appointent, le gouvernement (et les patrons) a instrumentalisé ce risque pour attaquer et restreindre un peu plus les droits des salariés.


De la grippe porcine à la grippe A

Le virus de la grippe dite « saisonnière » mute par lui-même au fil des années et des saisons tuant sereinement bon an mal an entre 3 000 et 6 000 personnes. Victimes : les populations dites les plus fragiles. Les connaissances de ce virus sont assez étendues pour suivre ses mutations naturelles. Avec la politique concentrationnaire des élevages, à buts productivistes, l’usage intensif de produits médicamenteux par les réseaux vétérinaires ou autres pour le plus grand profit des trusts pharmaceutiques, on peut considérer que le virus de la grippe porcine H1N1 comme le précédent H5N1 (grippe aviaire) est la conséquence, une production du système capitaliste.

Présentée comme une menace grave à dimension mondiale, la grippe dite porcine a amené L’ OMS (organisation mondiale de la santé) à émettre un avis d’alerte mondiale. L’épidémie se déclare au Mexique (à La Gloria), haut lieu d’élevages intensifs de porcs pour la multinationale « Smithfield ». 31 millions de porcs dans ses élevages repartis dans de nombreux pays de par le monde. En France, ses marques les plus connues :Caby, Cochonou, Bridou etc. Ce roi du cochon est aussi le roi de toutes les suspicions. Il a été à plusieurs reprises accusé de ne pas respecter les règles d’hygiène. Raison pour s’implanter dans les pays pas trop regardants dans ce domaine et permettant une forte rentabilité bien entendu. Bien sûr, abrités derrière leurs experts, les dirigeants de la firme soutiennent que le virus ne se transmet pas par la consommation de porc. Comme la communication de ces trusts de viande et cochonnailles de porcs et puissante, cette grippe porcine est devenue au fil des semaines la grippe A avec son virus H1N1. Ainsi, face à la puissance des lobby pharmaceutiques via les experts médicaux qu’ils rénumèrent, l’OMS ne pouvait que déclarer le risque de pandémie mondiale.

Aux USA, la chaîne CNN dénonce et accuse l’ex secrétaire d’état de G Bush de s’être enrichi grâce aux actions q’il détenait dans la société Giléad lorsqu’il y était président. Giléad a crée le Tamiflu devenu l’anti-viral de référence contre la grippe A.

Une instrumentalisation
à des fins politiques.

Evidemment le mois de Juillet est plus propice à jouir du temps, du soleil et des congés attendus que de traquer et lire les circulaires ministérielles. Il en fut ainsi du plan « Pandémie nationale ». Des recommandations faites aux entreprises et aux administrations pour la continuité des activités économiques et des services publics et de la prévention sanitaire en période de pandémie. Le 3 juillet, la direction générale du travail (DGT) du ministère du travail publiait une circulaire « pandémie grippale ». A la lecture de la circulaire les dispositions en faveur des entreprises se propagent plus vite que le virus attendu. Il en va de « la survie de l’économie nationale des entreprises et de la sauvegarde de l’emploi ». Le clairon est sorti, la charge est sonnée. La pandémie décrétée ministériellement dans sa phase 5b ou 6 permettra à l’employeur « d’adapter l’organisation de son entreprise et le travail de ses salariés », cette réorganisation, pourra se faire unilatéralement sans concertation. Et bien sûr, le « refus du salarié, sauf s’il est protégé, constitue une faute pouvant justifier le licenciement »

Mieux vaut trop de précautions que pas assez nous expliquent nos gouvernants. C’est vrai que l’ennemi est sournois. Le front est mouvant. Mais l’attaque, certaine et redoutée est attendue. Octobre s’effile et toujours pas de pic viral. Peu importe. Branle bas de combat, la guerre de classe continue, le pouvoir étend l’intox sur la grippe et ses prétendues conséquences par d’habiles manipulations pour conditionner les populations par la peur. La baudruche ministérielle se dégonfle, mais, au nom du principe de précaution, on traque et programme les ripostes et la position à tenir au cas où. On stocke masques et vaccins par millions et on codifie militairement les comportements à tenir contre les désordres sociaux –économiques à venir. Tel le ministère du travail avec ses mesures d’exceptions citées plus haut, où les entreprises seront même habilitées à s’échanger des salariés valides pour maintenir leurs productions.
Des injonctions similaires sont apparues au ministère de la justice. Les délais de détention provisoire passeraient de 4 à 6 mois, toutes les audiences seraient confiées à un seul magistrat, les droits des personnes gardées à vue seraient réduits etc. Autant de mesures de « précautions sanitaires » dénoncées comme mesures d’exceptions par le syndicat de la magistrature dans une lettre ouverte au garde des sceaux qui y voit « la volonté de créer une justice d’exception par ordonnance.
Les préfets sont missionnés pour la mise en place de plans de vaccinations de masse selon des bassins d’emplois. On catégorie les populations et constitue des groupes prioritaires réquisitionables pour aller combattre le virus H1N1. Manœuvres de bataille pour une mise en condition de guerre bactériologique. La bourgeoisie instrumentalise le virus par des peurs pour mieux manipuler et affûter ses armes anti-sociales. Dès la pandémie décrétée, les priorités arrêtées seront impératives. Dans l’enseignement on programmera la fermeture de classes voire d’établissements. Un seuil de cas défini et recensé et, l’établissement sera neutralisé par le préfet. Mais pour éviter les désordres et plaisirs engendrés parmi les élèves, l’ordre et le civisme passeront par internet et les télés enseignements. Télé enseignement, télé travail, la toile un moment espace de liberté et d’échange se refermera alors sur tous et sur chacun (Du moins le pensent-ils). Des « précautions anti-grippales » aussitôt dénoncées par les enseignants et des parents d’élèves. Derrière ce principe de précaution précisent-ils se profile la mise en place d’un test qui, s’il répond à la situation de crise pourra par la suite être étendu et alors répondre à la politique de suppression de postes dans l’éducation nationale.

Le « figaro » journal porte voix du gouvernement et de son maître à l’Elysée dans son annonce sur la mise en place du « plan national » rappelle la limitation et l’interdiction des réunions de toutes sortes et de déplacements individuels limités en cas de pic de pandémie.
Voici peu, c’est au nom de l’anti-terrorisme que l’on mettait en place les mesures censées nous protéger : Vidéos surveillances, soldats armés avec les plans Vigipirates à tout les coins de rues etc. Pour faire perdurer ces mesures militaires et leurs justifications idéologiques à l’heure où les terroristes islamistes sont relégués dans des grottes afghanes -nous dit-on ?- et l’ennemi intérieur anarcho-autonome circonscrit dans le limousin, le gouvernement se devait de nous entretenir d’un danger imminent et redoutable : la grippe A au nom de code H1N1. En effet toutes les mesures prises pour notre survie et celle de l’économie française s’inscrivent dans le processus de peur, d’une guerre sournoise qui se voudra bactériologique.


Pendant la grippe,
les profits explosent.

Il faut dire que depuis les premières prestations de notre inistre de la santé en Juin, la polémique est acerbe entre ceux qui justifient les mesures accompagnant la venue de la pandémie et les précautions à prendre et, ceux qui mettent en doute les risques encourus, s’interrogent sur son ampleur annoncée ou sur l’infiltration des ministères de la santé européens, voire, de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé, institution de l’ONU) par les trusts pharmaceutiques. En effet leurs profits explosent. Les cours de groupes comme Novartis, Roche et autres ne cessent de grimper. Des milliards de doses de vaccins à vendre, de masques, de solutions pour se désinfecter les mains etc.1 milliard d’euro annoncé en 2009 par le groupe GSK. 470 millions d’euros pour le groupe Novartis autre fabricant…

En France, 94 millions de doses de vaccins commandés soit 871 millions d’euros plus les dépenses annexes. Cette vaccination proposée aux français est le Loto attendu par les firmes pharmaceutiques. Une dépense qui remplit leur tiroir caisse. Comment ne pas s’étonner sur cette propagande de vaccination, sur cette dépense non fondée lorsque l’on sait que le gouvernement et ministère de la santé s’appuie sur le GEIG (groupe d’Expertise et d’Information sur la Grippe) pour agir ! Ce groupe d’experts médical est financé à 100% par les laboratoires fabricants les vaccins contre la grippe. Comment croire à la politique de santé de Bachelot dans ce domaine quand son conseiller scientifique n’est autre que le président de ce groupe d’experts du GEIG. On comprend mieux la profondeur de ses conseils lorsqu’il répétait à longueur de média « Il est important de se faire vacciner ». Il est vrai que notre sommité médicale experte auprès de la ministre de la santé et par ailleurs professeur de médecine au CHU de Lyon est aussi conseiller de la directrice de l’OMS pour les risques pandémiques. Et cette éminente sommité à la solde des trusts de nous expliquer « lorsque je donne un conseil à la ministre de la santé en matière de stratégie de vaccination, je garde toute mon indépendance ».

On comprend mieux pourquoi en « toute indépendance » aussi, le gouvernement et le ministère de la santé omet la contribution des médecins et trusts pharmaceutiques lorsqu’il faut renflouer le fameux et fumeux « trou » de la sécu.


MZ le 25 10 2009 Caen


H1 N1 à l'école

Le virus H1N1 serait particulièrement contagieux chez les enfants et les jeunes. Fin août, le Ministère de l’éducation nationale a sorti une circulaire sur la prévention des risques de contagion dans les établissements scolaires.
Des affiches ont donc fleuri dans les toilettes des bahuts pour expliquer l’intérêt de se laver régulièrement les mains pendant 30 secondes, et de la nécessité de jeter ses mouchoirs en papiers dans les poubelles ! Les personnels de santé sont venus expliquer aux enseignants les risques encourus et les gestes de prévention indispensables : toujours se laver les mains… avec des démonstrations alliant le geste à la parole durant les réunions de prérentrées…
Les parents d’élèves de France et de Navarre ont reçu moult consignes via leur progéniture. Les établissements du secondaire ont dû recenser les adresses courriel des élèves ou de leurs parents pour assurer l’envoi de travail en cas de pandémie et de fermeture des établissements. Les conseils pédagogiques ont consacré leurs premières réunions de l’année à réfléchir sur la « continuité pédagogique » via les nouvelles technologies (Internet, SMS), ou comment continuer à faire cours en cas de blocage viral du système éducatif !
Derrière les discours alarmistes, le fichage généralisé, et l’expérimentation du télétravail, persiste néanmoins la réalité cocasse de l’absence de savon et d’essuie-mains dans la plupart des locaux destinés aux élèves : ainsi le matériel de base pour la prévention (savon + sèche-mains) n’aura été installé qu’après les congés de Toussaint dans nombre d’établissements…
Actuellement les rectorats définissent l’implication des lycées et collège dans le stockage et la distribution des vaccins, et certains chefs d’établissement sont déjà mobilisés pour répondre à ce nouvel impératif : devenus centre de vaccinations, les établissements scolaires connaissent des réquisitions de personnels notifiées par les préfets, et incitent les familles à faire vacciner leur progéniture.
La mobilisation générale comme nouvelle déclinaison de l’éducation à la santé…

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