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CA 337 février 2024

Brèves de l’éco 337

samedi 24 février 2024, par Courant Alternatif


Point sur l'emploi

Chaque année, il y a 1,4 million de créations d’emplois et presque autant de destructions. Les entreprises marchandes employaient plus de 16 millions de salarié·es (hors intérim) au 31 décembre 2020. De 2017 à 2019, le nombre d’emplois a augmenté, il a diminué en 2020 (crise sanitaire). Les flux d’emplois sont particulièrement élevés parmi les petites entreprises du commerce, de la construction, de la restauration ou des services aux entreprises.
Les petites et moyennes entreprises totalisent la majorité des créations et des destructions d’emplois (62%), alors qu’elles concentrent moins de la moitié de l’emploi total (46%). Parmi les PME, les microentreprises (19% de l’emploi total) sont à l’origine de 37% des flux d’emplois, soit à peu près autant que l’ensemble composé des entreprises de taille intermédiaire, des grandes entreprises et des multinationales sous contrôle étranger (respectivement 18%, 24% et 12% de l’emploi). Ça veut dire qu’en fait l’emploi est plus précaire dans les micro-entreprises (vous le saviez, mais ça confirme). Les micro-entreprises emploient plus souvent leur main-d’œuvre salariée en contrat à durée déterminée (CDD) ou limitée (apprentissage, stages, etc.) : 18%, contre 11% pour l’ensemble des entreprises. Les salarié·es y travaillent aussi plus souvent à temps partiel (22%, contre 15% dans l’ensemble).
Source  : INSEE première n°1974, 23/11/23

En 2021, les inégalités et la pauvreté ont augmenté en France

En 2021, en France métropolitaine, le niveau de vie médian des personnes vivant dans un logement ordinaire était de 1930 euros. Pour calculer le niveau de vie, on pondère le revenu pour arriver à un équivalent de niveau de vie avec celui d’un célibataire. Traduction : la moitié d’entre nous avait le même niveau de vie qu’un célibataire qui gagnait moins de 1930 euros par mois, l’autre moitié avec un célibataire qui gagnait plus. L’INSEE considère par exemple qu’un couple avec un enfant qui gagne 3474 euros par mois a le même niveau de vie qu’un célibataire qui gagne 1930 auros. 9,1 millions de personnes vivaient au-dessous du seuil de pauvreté monétaire, soit 1158 euros par mois pour une personne seule en 2021.
La reprise de l’activité en 2021 s’est accompagnée d’une hausse des revenus du travail et des dividendes reçus par les ménages, plus marquée pour les ménages les plus aisés dont le niveau de vie augmente. Le niveau de vie plancher des 5% des ménages les plus aisés augmente de 5,6% avant redistribution et de 4,5% après redistribution (en prenant en compte les impôts et contributions sociales). À l’opposé, la non-reconduction des aides de solidarité exceptionnelles versées en 2020 en lien avec la crise sanitaire a pesé sur les niveaux de vie des ménages les plus modestes qui diminuent en 2021. Il faut rappeler que la revalorisation des aides se fait sur la base de l’inflation de l’année précédente et pas de l’année en cours. Le taux de pauvreté augmente de 0,9 point en 2021, passant de 13,6% à 14,5%. L’intensité de la pauvreté s’accroît aussi, passant de 18,7% en 2020 à 20,2% en 2021. Le taux de pauvreté, c’est le pourcentage de pauvres. L’intensité de la pauvreté, c’est à quel point on est pauvre : la moitié des pauvres touchaient 18,7% de moins que le seuil de pauvreté en 2020, 20,2% en 2021.
Les principaux indicateurs d’inégalités de niveau de vie sont en forte hausse en 2021, après s’être légèrement réduits en 2020. Les 20% de personnes les plus aisées perçoivent 38,3% de la masse totale des niveaux de vie, une proportion très proche de celle détenue en 2018 mais supérieure à celle de 2019 et 2020. Dans le bas de la distribution, les 20% les plus modestes en perçoivent 8,6%, part inférieure à celle observée ces dernières années (environ 9%). Ainsi, les premières perçoivent une masse cumulée des niveaux de vie 4,5 fois plus importante que les secondes.
En 2021, le taux de pauvreté des chômeurs augmente de 1,9 point pour atteindre 35,1%, alors que celui des personnes en emploi croît de 0,5 point et s’établit à 7,4%. Parmi les personnes en emploi, le taux de pauvreté des indépendants baisse (-0,9 point), alors que celui des salariés augmente (+0,7 point). Le niveau de vie médian des retraités baisse de 1,1% en euros constants en 2021. C’est dû à l’inflation qui progresse plus vite que les pensions, mais aussi à la baisse du niveau de pension des nouveaux retraités.
La France sort de l’épisode Covid en 2021 avec un taux de pauvreté supérieur à celui qu’elle avait quand elle y est entrée.
Source  : INSEE première n°1973, 14/11/2023

Les salaires dans le secteur privé en 2022

En 2022, un salarié du secteur privé gagnait en moyenne 2630 euros nets par mois en équivalent temps plein. Avec le regain d’inflation, le salaire net moyen a diminué en euros constants : -1,0%. Ce recul est le plus fort observé sur les vingt-cinq dernières années (hors crise sanitaire). La moitié des salarié·es du secteur privé perçevaient moins de 2091 euros nets par mois en équivalent temps plein. C’est la différence entre salaire moyen et salaire médian. 10 % des salarié·es gagnaient moins de 1436 euros, et 10 % plus de 4162 euros. En 2022, seul le pouvoir d’achat des plus bas salaires s’est maintenu, du fait des revalorisations du Smic à hauteur de l’inflation, si bien que les disparités salariales ont diminué.
Les femmes ont gagné en moyenne 14,1% de moins que les hommes en équivalent temps plein contre 20,9% en 2008.

Source  : Insee Première No 1971, 08/11/2023

Et internet ?

En 2022, plus de quatre entreprises françaises sur dix organisent des réunions par Internet, soit un peu moins que dans l’ensemble de l’Union européenne.
L’accès à distance aux outils professionnels est quant à lui très répandu en France  : les deux tiers des entreprises fournissent à au moins une partie de leurs salarié.es un accès à la messagerie professionnelle ainsi qu’aux documents et aux logiciels de l’entreprise, un peu plus que dans l’Union européenne. En fait, le plus répandu, c’est l’accès à distance à la messagerie professionnelle qui est le plus répandu (9 entreprises sur 10). Dans ce cas, il ne s’agit pas forcément de télétravail mais souvent d’intrusion du travail au domicile en dehors des horaires.
Insee Première No 1969, 05/10/2023

Le patrimoine en France

Fin 2022, le patrimoine économique national s’élevait à 20 052 milliards d’euros en France, soit 9,5 fois le produit intérieur net de l’année. Le PIB correspond aux revenus, le patrimoine à la richesse accumulée (immobilier, entreprises, épargne...). Le prix du foncier ayant très légèrement diminué, ceci ralentit la croissance de ce patrimoine (puisque les mêmes biens valent un peu moins cher). Le patrimoine des ménages s’est stabilisé (un peu moins de 15000 milliards d’euros). Par contre, le patrimoine des entreprises a augmenté (de 18,3%). La dette publique a diminué de 10,4% en valeur de marché, alors qu’elle a augmenté de 4,5% pour la dette au sens de Maastricht, mesurée en valeur nominale. Ben oui, on peut mesurer la dette de plusieurs façons différentes. Maastricht n’est pas forcément la façon la plus réaliste.
Source  : Insee Première No 1967, 20/09/2023

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