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SOS ISLANDE : Appel pour un rassemblement international en Islande contre les barrages

samedi 1er juillet 2006, par Courant Alternatif

Ce qui est en train de se dérouler en Islande illustre encore une fois le cynisme du capitaliste. Il fallait une belle addition d’esprits particulièrement tordus, de solides appétits financiers et une complicité perverse entre politiciens islandais et industriels américains pour imaginer un projet de "développement" aussi insensé : installer au fin fond du nord de la planète un gigantesque barrage hydroélectrique destiné à alimenter une usine de fabrication d’aluminium, dont le minerai viendra principalement de l’hémisphère sud, et qui sera ensuite de nouveau redistribué vers les consommateurs du sud. Ce qui se passe sur cette île perdue de l’Atlantique Nord est exemplaire à plusieurs titres des ravages et de l’impasse de notre modèle économique. Ce projet concentre ainsi à lui seul plusieurs monstruosités dont est coutumier le capital : sacrifice entier d’une région fragile et sauvage au nom du productivisme ; organisation de la production faisant totalement abstraction des distances, transportant des millions de tonnes de marchandise d’un bout à l’autre de la planète sans se soucier de la pollution engendrée ; importation d’ouvriers immigrés pour être exploités sur le chantier à des salaires et des normes sociales bien plus faibles que la main d’œuvre locale. La construction des barrages révèle enfin comment une des plus vieilles démocraties parlementaires, respectable et consensuelle, tombe le masque et défend avec acharnement les intérêts des plus puissants, en n’hésitant pas à bafouer ses propres principes. Ces thèmes seront développés dans un prochain article qui fera également le bilan des mobilisations qui se dérouleront cet été. En attendant, le texte qui suit est tiré du site internet animé par la poignée de militants islandais mobilisés contre les barrages et l’industrie lourde : www.savingiceland.org
Tonio,
Paris, le 27 juin 2006


Les highlands de l’Islande du nord, où se situe le glacier Vatnajökull, sont la dernière grande région vraiment sauvage en Europe occidentale. Actuellement plusieurs multinationales cherchent à exploiter le potentiel hydro-éléctrique au cœur même de cette zone jusque-là immaculée. Elles travaillent à de grands projets industriels concentrés essentiellement sur la production d’aluminium. Ces entreprises, avec le soutien actif du gouvernement islandais, sont sur le point de provoquer une catastrophe environnementale d’une ampleur sans précédent. Une série de barrages gigantesques sont déjà en pleine construction à Kárahnjukar, dans le nord-est du pays. L’électricité produite est destinée uniquement à un énorme fondeur d’aluminium. Pas un kilowatt de l’électricité produite par les barrages ne sera utilisé pour l’alimentation domestique. La seule soi-disante “raison économique” de ces barrages est donc l’alimentation en électricité d’une usine d’aluminium appartenant à ALCOA (gérant américain de fabrication d’aluminium) qui doit être construite dans le fjord de Reydarfjördur pour être opérationnelle dès 2007.

Quelques-unes des régions qui seront en conséquence inondées par le réservoir creusé par les barrages sont protégées non seulement par la loi islandaise, mais aussi par les lois internationales. Toutes ces régions d’une beauté stupéfiante seront sacrifiées pour le seul profit de quelques entreprises. Parmi ces régions, il faut malheureusement compter Kringilsárrani, au pied du grand glacier (Vatnajökull) : c’est un paysage de mousse fleurie, domaine des rennes et d’espèces d’oiseaux protégées. D’autres sociétés multinationales s’intéressent à l’Islande. Ce qui n´est guère étonnant, étant données les recommandations du ministre de l’Industrie, Madame Valgerdur Sverrisdóttir : "L’Islande," a-t-elle déclaré, "est le meilleur petit secret de l’industrie aluminium mondiale”. Les entreprises d’aluminium sont évidemment candidates à l’exploitation d’une usine alimentée par une énergie bon marché. Plusieurs régions sont menacées par des projets à venir : comme, par exemple, Thjorsarver, entre les deux glaciers Hofsjökull et Vatnajökull. ALCOA projette déjà une seconde usine dans le Nord du pays, et ALCAN et Century ont d’ors et déjà reçu le feu vert pour élargir les installations qu’elles exploitent déjà dans le Sud-Ouest de l’Islande. Century souhaite construire une deuxième usine près de Keflavik, à Helguvik. En plus de tout cela, R&D Carbon Ltd. viennent d’obtenir l’autorisation d’un projet hautement polluant d’usine de pile à combustible à Katanes, dans la région de Hvalfjördur, près de Reykjavik. Les scientifiques ont alerté la population de Reykjavik des conséquences dramatiques de ces décisions : si ces projets sont menés à terme, ils prédisent que la baie de Flaxafloi, où se trouve Reykjavik, la capitale de l’Islande, "est condamnée à devenir rapidement la zone d’Europe du Nord la plus sérieusement polluée." Toutes les entreprises citées ici sont connues pour leurs condamnations diverses et nombreuses, dans le monde entier, pour infractions contre les lois sur l’environnement. Elles se sont rendues coupables de dommages et désastres naturels pour lesquels elles sont toujours poursuivies.
L´importance écologique, botanique, géologique et biologique de ces endroits a été démontrée par des scientifiques du monde entier.

Le peuple islandais n’a jamais été consulté, car ce n’est pas le style du gouvernement habitué à être brusque et arrogant.

Pourtant, une grande partie de la nation ne veut pas sacrifier la beauté et la pureté du pays pour le seul profit des multinationales.

Un sondage réalisé au mois de mars 2005 a montré qu’environ 50% de la population islandaise considère que le projet Kárahnjúkar est une énorme erreur. Ce projet fut décidé par le précédent gouvernement (composé des deux même partis politiques que le gouvernement actuel) nonobstant les recommandations des scientifiques dont les rapports furent ignorés alors qu’ils mettaient en garde contre l’instabilité géologique du lieu : la zone est en effet au-dessus et voisine de plusieurs volcans actifs, et l’activité sismique y est intense. Le gouvernement islandais n’a reculé devant rien pour parvenir à ses fins, s’autorisant même les menaces physiques et le harcèlement professionnel contre ceux qui s’opposaient à sa politique en matière d’énergie : les écologistes islandais, entre autres, livrent donc une bataille qui s’annonce longue et difficile.

La Haute Cour de Justice d’Islande a rendu un arrêt en juin 2005 invalidant le permis de construire de l’usine ALCOA, dans la mesure où cette entreprise n’avait pas procédé à l’évaluation obligatoire des conséquences environnementales de leur projet ; et pourtant, la construction continue comme si rien ne s’était passé. Preuve qu’il y a bel et bien quelque chose de pourri dans la République Aluminiumienne d’Islande ! En hâte, ALCOA a cependant mis au point un document rempli de phrases vides et écrit dans une langue de bois annonçant que "les moyens de contrôle de la pollution les plus modernes seront utilisés…" On contrôlera la pollution, on ne l’empêchera pas ! Nous avons désormais l’habitude de ce type de double langage de la part d’ALCOA et de Landsvirkjun, l’EDF islandaise, qui lui offre le projet. Les gens sont de moins en moins dupes de leurs manœuvres.

La crise bancaire actuelle que traverse l’Islande n’est pas sans rapport avec ce monumental projet.

En effet, le projet, réalisé par Landsvirkjun, l’EDF islandaise, a exigé un prêt énorme que l’Etat islandais s’est engagé à garantir. L’expression "problème Kárahnjúkar" est désormais courante en Islande, car les gens perdent de plus en plus leur emploi dans tout le pays à cause du développement incontrôlé de l’économie de la petite Islande, développement artificiellement gonflé par le projet Kárahnjúkar. De nombreuses entreprises islandaises d’import-export ont fait faillite et d’autres sont contraintes de délocaliser leur activité à cause de la surévaluation artificielle actuelle de la monnaie islandaise. L’inflation est par ailleurs très importante sans que le gouvernement parvienne à la maîtriser, essentiellement à cause de l’emballement croissant de ses projets financièrement incontrôlés d’industrie lourde. La récente crise bancaire fut prédite par de nombreux économistes opposés au projet, parmi lesquels des experts consultés par le précédent gouvernement qui ignora leur mise en garde. La communauté internationale a depuis donné raison aux experts et tort au gouvernement.

Si le gouvernement fit la sourde oreille aux recommandations des experts en économie d’une part, il refusa aussi surtout d’écouter les géologues islandais et américains qui le mirent en garde contre le choix du lieu d’implantation des barrages. Certains rapports furent même falsifiés dans le dos de leurs auteurs afin de manipuler les différentes commissions. Ce que les géologues pointaient, c’était, entre autres dangers, le risque très important que l’énorme masse d’eau du bassin de rétention, par son poids, engendre de nombreuses fissures supplémentaires dans la croûte instable de la zone. La conséquence, c’est que les barrages ne pourront sans doute jamais produire toute l’électricité attendue. L’ironie, c’est que l’un des arguments principaux en faveur des barrages consiste à dire que l’hydroélectricité est une énergie propre. Or, les réservoirs vont engloutir une végétation qui va pourrir et contribuer, dans une large mesure, à l’émission de gaz à effets de serre. Des études récentes ont montré que les usines hydroélectriques produisent une quantité importante de CO2 et de méthane – certaines produisent même plus de gaz à effet de serre que les usines fonctionnant avec l’énergie fossile. Le risque est plus important encore : les réservoirs d’eau risquent de ne pas offrir longtemps de matière première pour produire de l’énergie, car à cause des sédiments charriés par l’eau des rivières glacières, les bassins ne tarderont pas à être plein d’une boue inutile et néfaste dans un barrage. De plus, le niveau sans cesse variable des bassins laissera souvent s’échapper des grandes quantités de limon, provoquant des tempêtes de poussière tandis que le sevrage d’eau d’une partie de la région accélèrera le phénomène de désertification et d’érosion qui condamne à terme une partie de la végétation des régions tout autour. Il va de soi, en outre, qu’en privant le milieu marin du limon apporté normalement par les rivières glacières, on menace à moyen terme les ressources de la pêche islandaise, qui est l’une des industries les plus importantes de l’île.

Les conséquences de ces barrages sont donc sans nombre et toutes désastreuses écologiquement, géologiquement, socialement et économiquement.

Le projet Kárahnjúkar est déjà très en retard. Et les experts s’accordent à reconnaître que 90% des dommages irréversibles pour l’environnement seront provoquées par l’engloutissement sous les eaux de la région au moment de l’immersion. Or, plus la construction des barrages et des tunnels prend de temps, plus nous disposons de temps pour tenter de l’arrêter.
Nos revendications sont les suivantes :
L’arrêt immédiat de la construction des barrages de Kárahnjúkar.
Une enquête sur la manière dont la recherche scientifique a été détournée et sur la manière dont les décisions furent prises de manière autocratique.
Une publication de tous les projets d’industrie lourde en cours afin qu’une consultation de la population soit conduite à propos du patrimoine national

Il faut ici mentionner le sort fait aux ouvriers d’Impregilo, le maître d’œuvre italien du projet Kárahnjúkar : ils travaillent dans des conditions d’hygiène et de danger inadmissibles dans un pays développé. Les syndicats islandais n’ont cessé depuis le début du chantier de dénoncer ces conditions de travail scandaleuses. Or, Impregilo a été autorisé à enfreindre la loi. Rappelons que les ouvriers de ce chantier sont majoritairement étrangers, notamment portugais et chinois, qu’ils ne connaissent donc pas ou peu leurs droits, la langue et les règles de sécurité du pays. En faisant venir ces ouvriers de l’étranger, le gouvernement accepte que soit remis en cause les conventions sociales qui assurent la paix sociale dans ce pays depuis son indépendance. L’argument principal en faveur de la construction de l’usine d’aluminium était de créer des emplois dans l’Est du pays afin d’endiguer l’exode massif de l’Est vers Reykjavik. Or, 80% des employés y sont et y seront étrangers : plutôt que de développer l’emploi dans l’est, le gouvernement encourage une immigration incontrôlée et mal accueillie qui sème les germes d’un racisme et d’une xénophobie à venir. L’exode continue et l’Est se peuple d’étrangers exploités.

Les Islandais sont prêts à livrer bataille pour de nombreuses années, mais un soutien international, une pression de l’étranger sont d’une importance capitale dans un tel combat. ALCOA a payé pour siéger au comité américain du World Wide Fund for Nature. Cela explique en partie la faiblesse de l’écho rencontré par notre cause. La menace qui pèse sur la nature islandaise n’est pas une affaire seulement intérieure : la pollution ne connaît pas de frontière. Le patrimoine naturel islandais appartient au patrimoine naturel de l’humanité, c’est donc l’humanité qui doit le défendre lorsqu’il est menacé, surtout lorsqu’il l’est au seul profit d’intérêts privés.

La mobilisation internationale de l’an passé stimula énormément notre combat (voir également CA n°152 ; octobre 2005), c’est pourquoi nous espérons que la participation à la manifestation de juillet 2006 rassemblera encore plus de monde. Le rassemblement contre le projet Kárahnjúkar a réuni l’an passé des sympathisants du monde entier. Ils vinrent de Grande-Bretagne, d’Espagne, d’Autriche, d’Euskal Herria, de Suède, de Belgique, du Canada, d’Italie, de France, d’Allemagne, de Pologne, du Luxembourg et des Etats-Unis. Malheureusement, encore trop peu d’Islandais se joignirent au camp, l’opposition et la manifestation n’étant pas traditionnellement dans la mentalité islandaise. Cette mobilisation internationale fait néanmoins bouger les choses. Grâce à la mobilisation de 2005, le public islandais pu enfin être informé des conséquences réelles du projet Kárahnjúkar sur l’économie, l’environnement et le peuplement du pays : le journal principal, Morgunbladid, est traditionnellement très proche des partis au gouvernement et répugne à donner la parole aux experts en économie opposés au projet et aux scientifiques qui prédisent les conséquences les plus funestes. En réponse à cette prise de conscience, la mairie de Reykjavik qui détient 45% de Landsvirkjun, l’EDF islandaise, a finalement voté en janvier 2006 un décret s’opposant à la poursuite de la destruction de Thjórsárver, dans l’Ouest. Cela contraignit ALCAN à renoncer à exiger de l’électricité en provenance de Thjórsárver et Landsvirkjun à abandonner son projet pour le site Ramsár.

Le rassemblement de 2006 aura lieu dans une zone à proximité de Kárahnjúkar et incarnera la lutte contre l’écocide géant en cours sur l’île. Il est organisé par l’association "Íslandsvinir" (les amis de l’Islande). Le but de ce rassemblement est d’assurer une opposition non-violente à la destruction de la nature islandaise et de ses ressources naturelles, d’informer le public des enjeux de ce plan général de développement de l’île dont nous avons fait état ici. Le rassemblement proposera de nombreux événements artistiques et politiques afin de donner un écho important au combat. Comme en janvier 2006 où les principaux groupes de variété islandaise, dont Sigur Ros et Björk, avaient participé à un concert de soutien au combat à Reykjavik, les groupes islandais les plus célèbres apporteront leur soutien actif et artistique. L’Islande est le dernier endroit d’Europe où il est possible de trouver une nature sauvage, immaculée et magique. Nous devrions la protéger et l’admirer et non la détruire. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser quelques uns détruire ces trésors de manière irréversible pour leurs petits profits.


LE PROJET KÁRAHNJÚKAR DOIT ÊTRE ARRÊTE AU PLUS VITE !!!

ALCOA DOIT ÊTRE EMPÊCHE DE NUIRE !!!

METTONS UN TERME A L’INDUSTRIE LOURDE SUR L’ÎLE !!!

Empêchons le gouvernement islandais et les industriels d’Alcoa de détruire le dernier espace de nature sauvage au profit d’une usine d’aluminium.

Le projet de barrage de Kárahnjúkar dans les montagnes islandaises est déjà bien avancé, mais il peut encore être arrêté. Comment pouvez-vous aider ? Joignez-vous à nous sur le site du barrage et rendez visible votre opposition à la catastrophe environnementale qu’il représente. Le rassemblement commence le 21 juillet 2006. Pour tout contact ou pour manifester son soutien : www.savingiceland.org
Si vous avez envie de nous aider vous pouvez :
* assister au camp international aux environs de Kárahnjukar cet été, 2006.
* faire un don pour l’approvisionnement du camp, pour l’équipement/provisions (voire le ’wish list’) ou bien par des dons d´argent (ce que vous pouvez faire en ligne)
Adresse électronique : savingiceland@riseup.net


Quelques informations supplémentaires (voir également CA n°152 – octobre 2005 disponible sur ce site)

Le gouvernement actuel en Islande, faisant peu de cas de la préservation de la nature, favorable à l´industrie lourde distribue une énergie électrique à très bas prix afin d’attirer des investisseurs étrangers. Ainsi, l´entreprise nationale d’énergie, Landsvirkjun, fait actuellement construire à Karahnjukar à l´Est de l´île, par son maître d’œuvre Impregilo, une entreprise italienne, un gigantesque barrage, à Karahnjúkar : il aura 193 mètres de haut et le réservoir d´eau de Halsalon couvrira un espace de 57 km2. Ce barrage est destiné exclusivement à l´alimentation d´une immense usine d´aluminium (d´un coût de 1,2 milliard de dollars et produisant 322.000 tonnes d´aluminium par an) que l´entreprise américaine ALCOA est en train de construire dans un des fjords de l´Est. On prévoit d´ailleurs de construire plusieurs autres centrales d’hydroélectricité et plusieurs autres usines d’aluminium : les projets ne manquent donc pas. Il est vrai que les sources d´énergies potentiellement utilisables en Islande sont considérables, mais il faut savoir comment cette capacité est évaluée et à quel prix.
Le domaine des highlands n´est pas entièrement désertique, comme certains veulent nous le faire croire. Dans l´Est justement, où l´on construit la centrale de Karahnjukar, la végétation s´étend du pied du glacier jusqu´à la mer, ce qui est rare en Islande ; de vastes étendues de verdure et de végétation seront inondées avec la construction de la centrale électrique. Et ce qui ne disparaîtra pas sous l´eau sera détruit par l´érosion éolienne. La rivière glaciaire charrie des tonnes et des tonnes de sable très fin et, après la formation du lac nécessaire à la station hydroélectrique, ce sable fin ira s´amasser sur les bords du lac ; le vent l’emportera avec lui et détruira avec de vastes étendues de verdure situées à l’extérieur de la zone. De même, une soixantaine de chutes d´eau et des terrains où se rassemblent des nombreux troupeaux de rennes et où nichent les oies à bec court vont être submergés. Cette région est située sur une ceinture volcanique encore active et témoigne d´une activité géologique unique comportant encore des marques de formation de la terre par la glace et le feu.
Le 1er août 2001, l´Agence nationale de la planification d´Islande qui conseille les autorités en matière de développement urbain, économique et technologique a prononcé son verdict : « les conséquences à moyen et à long terme du barrage sur l´écosystème islandais sont telles que nous désapprouvons le projet de construction. » Or, le rapport est resté lettre morte car le 20 décembre 2001, la ministre de l´Environnement approuvait le début des travaux.
En outre, la fonderie d’aluminium qui devra être mise en marche en 2007 n’a toujours pas reçu de permis de construire. Mais comme le projet est considéré comme acquis par les autorités qui ont réussi à l’imposer ainsi à une partie de l’opinion publique, cette absence de permis de construire n’empêche pas les travaux d´infrastructure d’être déjà largement avancés.
La construction de la centrale hydroélectrique à Karahnjukar est une catastrophe écologique sans précédent dans l’Occident.

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