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Décembre 2009

Gréce 1 an après : Crise financière et révolte sociale !

« On pourrait voir des chars dans les rues d’Athènes »

mercredi 23 décembre 2009, par OCLibertaire

Sur quoi va déboucher la crise financière en grecque ? Que le gouvernement grec ne va pas résister à la pression de la Banque centrale européenne, la bourgeoisie financière et des autres gouvernements de l’UE, est hautement certain. Mais le peuple grec va-t-il supporter la pression de son propre gouvernement ?


Voir en ligne : Traduit de l’anglais

Crise financière et révolte sociale

Les mesures d’urgence comprennent des privatisations, la réforme de la sécurité sociale et de gel des salaires

Sur quoi va déboucher la crise financière en grecque ? Que le gouvernement grec ne va pas résister à la pression de la Banque centrale européenne, la bourgeoisie financière et des autres gouvernements de l’UE, est hautement certain. Mais le peuple grec va-t-il supporter la pression de son propre gouvernement ? La Grèce semble être proche de la faillite. Pendant que les agences de notation et les politiciens européens assaillent le gouvernement socialiste pour qu’il procède à des "réformes", c’est-à-dire à des réductions drastiques dans les dépenses publiques pour éviter la faillite, Papandreou a déclaré que des temps difficiles s’annoncent pour le peuple grec. Et au final, tout cela se résume à ceci : ce qui fait le plus peur à Papandreou, l’agitation ou la bourgeoisie financière européenne ? Sur un blog étatsuninen, quelqu’un a même prédit qu’on pourrait en arriver à voir les chars dans les rues d’Athènes.
Il y a une crainte que la crise financière grecque puisse déstabiliser la zone euro. Les banques, les politiciens et les infâmes agences de notation font massivement pression sur le nouveau gouvernement de Papandreou. Dans l’édition en ligne du journal Kathimerini, on lit ce qui suit :
“Hier, le Premier ministre George Papandreou a évoquer pour la première fois la possibilité que le gouvernement adopte des mesures d’urgence pour relancer une économie en ruine, et a qualifié la dette croissante du pays comme une menace potentielle à la « souveraineté nationale ».”

Kathimerini poursuit :
“ Selon des sources diverses, Papandreou a tenu une série de réunions avec ses plus proches conseillers et des représentants du secteur industriel, et il est possible que s’ouvre dès lundi prochain [14 décembre] le débat sur les réformes possibles. Les mêmes sources affirment que la proposition de mesures d’urgence incluse une série de privatisations, une tentative pour s’attaquer à la patate chaude de la réforme de la sécurité sociale, et même le gel des salaires des fonctionnaires. Des sources de la Maximos Mansion [Premier ministre] n’ont ni confirmé ni nié que vont être discutées ces propositions ”.

"Des chars dans les rues d'Athènes"

Alors que la grève des travailleurs municipaux de nettoyage entre dans sa deuxième semaine et a inondé Athènes de milliers de tonnes d’ordures, sur un blog d’experts financiers des Etats-Unis, quelqu’un décrit le pire des scénarios possibles si l’agitation se poursuit :
“ Contrairement à la Californie, qui peut emprunter auprès du vieil oncle Sam, il est actuellement illégal que d’autres pays européens puissent racheter la dette grecque ; il est donc possible que certains autres pays européens se déclarent en faillite (même si je suis d’accord avec l’auteur du message en ce qu’ils peuvent violer leur propre Constitution).
Nous avons déjà vu dans le passé d’autres pays se déclarer en cessation de paiement. Mais contrairement à l’Argentine, la monnaie grecque ne peut ni être dévaluée ni fluctuer comme elle le ferait dans des circonstances normales (quand la Grèce pouvait émettre de la monnaie pour tenter, par une tentative inflationniste, de trouver une solution à sa dette). La monnaie grecque est l’euro – le même euro avec lequel sont achetés des biens et services à Paris ou Düsseldorf, et qui, en Grèce reste artificiellement forte. Ils peuvent cesser de payer la dette mais ne peuvent pas émettre de l’argent pour répondre à leurs engagements.
Il n’y a donc pas moyen de sortir de la situation. Même si la Grèce est déclarée en faillite face à quelque demande de remboursement que ce soit, et qu’elle élimine le poids de la dette dans ses comptes courants, il est clair qu’elle ne peut survivre par ses propres moyens. Comment va-t-elle payer son armée, sa marine, ses pompiers, sa police, ses éboueurs, ses médecins, ses infirmières, etc. ?
La Grèce est connue pour ses nombreuses grèves des services municipaux. L’an dernier, les postiers ont mené une grève de six semaines. Cela a été un cauchemar, et ce n’était qu’un seul service. Imaginez tout le pays en grève, sans argent en circulation. Une situation semblable pourrait conduire, littéralement, au retour des chars dans les rues d’Athènes.
Il y a un autre problème peut-être plus insidieux : la crédibilité de l’euro. Si les pays étrangers ne peuvent racheter la dette grecque, ils vont examiner à la loupe les autres pays européens les moins stables dans la zone euro, et vont exiger une hausse des taux d’intérêt. A moins qu’une main invisible travaille avec une information parfaite, nous allons voir de plus en plus de tels problèmes. L’« envol vers la qualité » pour les euros français et allemands peut ou pas correspondre à un niveau de change jugé juste pour les pays haut-de-gamme qui paient pour l’euro espagnol et italien. Ce qui ne peut que s’exacerber si la situation de révolte sociale s’intensifie en Grèce.
En tout état de cause, ce n’est pas une bonne perspective”

Rich Grove

Indymedia UK, Décembre 10, 2009

P.-S.

La Grèce, avec le Portugal, l’Irlande et l’Espagne fait partie des PIGS (cochons) : élégant acronyme anglais des pays les plus endettés de la zone euro.
Le gouvernement irlandais vient de faire voter par le parlement, vendredi 11 décembre, la baisse des prestations sociales. Devraient suivre la semaine prochaine un ensemble de mesures dont les plus significatives seront la baisse des allocations chômage et des salaires des fonctionnaires (on parle de -5% en moyenne, et de – 15% pour les très hauts salaires).
Même si le gouvernement socialiste grec a déjà évoqué un gel des plus hauts salaires dans la fonction publique, et un coup de frein aux embauches, le premier ministre a déclaré exclure toute copie du « modèle irlandais ». La bataille ne se jouera pas « contre les salaires » mais contre l’évasion fiscale, l’économie immergée, la « corruption systémique » et la mauvaise gouvernance.
Ça, c’est une position de politicien à usage interne. Et qui ne vaut que pour ceux qui y croient. D’autant que le temps « presse », que, selon un quotidien libéral (Kathimérini), Bruxelles demanderait plus de « rigueur », et que de toute façon, l’exactitude des comptes publics est une vaste plaisanterie (ce sont des banques étrangères qui comptabilisent le niveau de la dette grecque !).
Joaquin Almunia, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, a salué le plan d’austérité budgétaire présenté par l’Irlande. "L’Irlande souffre elle aussi beaucoup de la crise. Mais la différence, c’est que l’Irlande a pris des mesures depuis un an, avec un budget extraordinairement exigeant pour 2010. C’est la voie à suivre", a-t-il dit au quotidien espagnol El País.

Le 13 décembre

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