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Contre le projet d’enfouissement des déchets nucléaire de Bure

Appel à des actions décentralisées

mardi 28 mai 2013, par WXYZ


Les opposants à l’enfouissement des déchets nucléaires dans le CIGÉO (Centre industriel de stockage géologique) de Bure, après avoir saboté le premier débat de la CNDP (Commission nationale du débat public), appellent à poursuivre la contestation lors des 13 prochains pseudo-débats qui doivent se tenir du 30 mai au 10 octobre.

[BURE]
APPEL A ACTIONS DE SOUTIEN CONTRE CIGÉO – SON DÉBAT PIPEAU ET SON MONDE !!

15 Mai – 15 Octobre 2013, avec une pause pour les vacances. Une série de discutions autour du stockage des pires déchets radioactifs – haute et moyenne activité à vie longue – est organisée par la Commission Nationale de Débat Public (CNDP). 5 mois d’existence publique aussi bidon qu’elle n’est « démocratique », du froid débat sur les modalités d’implantation de la grosse poubelle nucléaire.

Car il ne s’agira pas de discuter la décision déjà actée de la « solution » de l’enfouissement ni du « désagrément » des déchets, mais bien de répondre à des questions telles que « Les cheminées de ventilation nucléaires, vous les voulez ici ou à 500m plus loin ? Préférez-vous un acheminement par train ou par camion ? » - autour de petits fours et au nom des 30000 générations suivantes (minimum) qui les fouleront des pieds.

On ne le répétera jamais trop pour les gogos en mal d’estrade, généreusement installée et payée par l’État : toute contribution au débat n’a d’autre fin pour l’ANDRA que celle d’aménager le projet, lui bel et bien existant… Participer, respecter la règle du jeu, c’est nourrir l’apparence d’une bienveillance démocratique à l’égard des opposants, c’est aussi faciliter une stratégie « d’insertion dans le territoire » par l’analyse pernicieuse des questionnements et des peurs, de la part des experts de l’acceptabilité sociale. Une « démocratie technique » qui nous tue prématurément de par notre non existence dans les processus de décision.

Non pas que nous ne souhaitons pas nous exprimer ! Mais notre dégoût de vos nucléides et notre envie de vivre n’a pas de case prévue à cet effet dans vos stériles rapports. C’est donc autrement que nous trouverons la voix.

Le débat pipeau pour CIGEO, c’est 14 dates(*) en fRance. Autant d’occasions à ne pas manquer pour faire vivre à cette 1ère réelle étape du projet et à ses promoteurs, l’avant-goût de ce à quoi ils se cogneront lors des premiers coups de pelles : de la caillasse et autant de rage que peuvent en accumuler les centaines de générations présentes et à venir. De quoi jouer de votre vieux pipeau et rivaliser avec Claude Bernet – président de la commission du débat.

De quoi aussi s’attaquer, au passage, aux symboles du nucléaire et autres collabos(**) de CIGEO, là où le débat s’esquive, tout est bon : un rassemblement, une occupation, un graff, une banderole, s’attaquer à des locaux, saboter un chantier, bloquer la circulation, partir en manif sauvage, viser des cibles dans des espaces inattendus... entre deux dates, là où leurs règles du jeu n’existent plus... partout, car au-delà d’une lutte territoriale, CIGEO est le maillon manquant du programme nucléaire, le gage de sa poursuite ainsi que celle du monde électro-industriel qui va avec : centrales, THT, LGV, armement, françafrique et autres nuisances... un monde de contrôle et de contraintes, bien loin de nos besoins et de nos aspirations de vie.

A NOUS DE JOUER !

Infos/Contact : nocigeo@noblogs.org // stopcigeo@riseup.net


(*) Les 14 dates des réunions du pseudo-débat :
23 Mai à Bure, 30 Mai à St Dizier, 06 juin à Joinville, 13 Juin à Bar-le-Duc, 20 Juin à Nancy, 27 Juin à La Hague (Cherbourg), 04 Juillet à Ligny en Barrois, 11 Juillet à Chaumont, 05 Septembre à St Laurent des Eaux (Beaugency), 10 Septembre au Bugey (Saint Vulbas), 19 Septembre à Marcoule (Bagnols sur Cèze), 23 Septembre à Paris, 03 Octobre à Commercy, 10 Octobre à Echenay

(**) Des actionnaires du désastre :
ANDRA, EDF, AREVA, CEA, Bouygues, Eiffage,Vinci, SAFER Lorraine & Champagne Ardenne, Conseils généraux Meuse & Haute Marne, CCI de la Meuse et de la Haute-Marne, Medef, Technip et Ingérop (concepteurs du désastre), etc.

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Source : http://nocigeo.noblogs.org
Reportage sur la première annulation : https://vimeo.com/67016824
Autres informations : http://burezoneblog.over-blog.com/

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2 Messages

  • Bure : Une première victoire

    20 juin 2013 20:58

    Une première victoire !

    Après la deuxième tentative infructueuse d’organiser tranquillement une pseudo-réunion du « débat public » à Bar-le-Duc pour légitimer une pseudo-démocratie consultative et dans les fait une acceptation en force du projet, la CNDP lâche l’affaire et décide d’annuler la prochaine réunion qui devait se tenir à Nancy le 20 juin et ajoute que le « débat se poursuivra sous des formes nouvelles : réunions de proximité, débat interactif sur internet… »

    Pfff ! sur Internet !


    Publiée le 18/06/2013

    ENVIRONNEMENT enfouissement des déchets nucléaires en Meuse

    Bure : le débat public vire encore au fiasco

    Des intervenants conspués, Gérard Longuet violemment pris à partie et une opposition qui s’est encore emparée du pouvoir. La deuxième réunion publique sur le projet Cigéo a tourné court, hier soir à Bar-le-Duc.

    Le Républicain Lorrain

    Record battu ! La première réunion publique, le 23 mai, avait duré moins d’un quart d’heure. La deuxième, hier soir dans le hall des Brasseries de Bar-le-Duc, aura tenu trois fois plus longtemps. Un exploit compte tenu du climat vicié qui accompagne, depuis son démarrage, le débat autour du futur centre d’enfouissement des déchets nucléaires prévu pour 2025 aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne. Mais un fiasco au regard des trois heures de débat prévues à chacune des quatorze réunions programmées.

    La commission particulière avait beau avoir affiné sa formule pour que le dialogue reprenne, rien n’y a fait.
    Ni l’accueil chaleureux du public par une partie de ses membres. Ni la présence importante et visible du service de sécurité. Ni la relégation, au premier rang de la salle, de l’Andra, le porteur de projet, qui figurait à la tribune le soir de la première réunion. Ni l’intervention prévue d’experts indépendants ou d’opposants.

    Les anti-Bure appelant à un boycott actif ont pris le pouvoir dès le début de la soirée. Et n’ont plus rien lâché. Pour apaiser l’atmosphère, la Commission avait pourtant décidé de leur laisser la parole en préambule. Le temps pour les membres de l’association des élus de Meuse et Haute-Marne de remettre, au président de la Commission, trois cartons remplis de documents. À l’intérieur : leur pétition contre le projet, rassemblant 60 000 signatures. « Nous l’avons déjà remise à nos conseillers généraux mais ils se sont assis dessus. Si vous aussi, vous estimez que cela ne mérite pas un référendum, c’est à désespérer », lance le président Jean-Marc Fleury, sous les acclamations d’une salle acquise à sa cause.

    Sur les 400 personnes présentes, les trois quarts se lèvent ensuite comme un seul homme au moment où Patricia Andriot, une conseillère régionale EELV (Europe Écologie les Verts) de Champagne-Ardenne, pourtant opposée elle aussi au projet, mais favorable au débat, monte à la tribune pour s’exprimer. Equipés de sifflets, hurlant au « référendum » ou lançant le célèbre « dégage » cher aux révolutions du printemps arabe, les contestataires rendent aussitôt ses propos inaudibles. Pendant plus de vingt minutes, l’élue s’escrime, va au contact de la foule massée au pied de l’estrade. En vain. Les boulettes de papier fusent.
    Les injures aussi. Rideau.

    « 200 hurluberlus »

    En aparté, Laurence Monnoyer-Smith, vice-présidente de la Commission nationale du débat public sort de ses gonds : « Le débat public, c’est une instance unique au monde. Je suis allée jusqu’à la tribune de l’Onu pour en faire la promotion. Il est hors de question que 200 hurluberlus de mon propre pays torpillent ce droit formidable. » Il est 20h10, l’atmosphère s’apaise enfin. C’est le moment que choisit Gérard Longuet, sénateur de la Meuse, pour apparaître. Face aux bras d’honneurs et aux invectives, l’élu hausse la voix, prêt à en découdre. «  Les élus représentent le peuple français. Comme la majorité d’entre eux, j’ai voté la loi de 2006 prévoyant l’enfouissement, et je voterai celle de 2016 de bon cœur. Ce projet ira au bout. Dans ce pays, ce n’est pas la loi de la grande gueule qui décide. » Puis, le port altier, l’ancien ministre se retire. Sous les quolibets et poursuivi sur le parking par les contestataires. Une opposante tente de lui verser une bouteille d’eau dessus. Le service de sécurité la jette à terre. C’est la dernière image d’un débat public qui a pris une nouvelle tournure, plus radicale, hier à Bar-le-Duc.

    Ph. M.


    Communiqué de la CNDP sur le débat public Cigéo

    Lors de la réunion du 17 juin à Bar-le-Duc, la Commission Nationale du Débat Public a pu constater une nouvelle fois l’impossibilité de tenir une réunion publique sur le projet Cigéo en raison de perturbations orchestrées par des opposants au débat public.

    Elle déplore cette obstruction systématique qui constitue une infraction au sens de l’article L. 431-1 du code pénal. La CNDP regrette qu’à cette occasion une élue de la région Champagne-Ardenne, elle-même opposante au projet Cigéo ait été privée de parole et insultée.

    La CNDP décide en conséquence de reporter la réunion qui devait se tenir le jeudi 20 juin à Nancy. Le débat se poursuivra sous des formes nouvelles:réunions de proximité, débat interactif sur internet…

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    • Nucléaire

      En finir avec la comédie du dialogue

      paru dans CQFD n°112 (Juin 2013), par Gilles Lucas, illustré par L.L. de Mars

      En 1999, le village de Bure dans la Meuse était désigné pour accueillir un « laboratoire de recherche » destiné, une fois le masque de l’investigation scientifique tombé, à devenir un centre de stockage à plus de cinq cents mètres de profondeur de déchets radioactifs. Les installations, galeries et tunnels, devraient tenir au moins cent mille ans… Alors que les autorités organisent des débats joués d’avance, CQFD a recueilli les témoignages de trois opposants locaux.

      Le 23 mai, cent trente gardes mobiles et gendarmes investissaient Bure, village de quatre-vingt-dix habitants, centre d’un territoire où sont déjà engagés des travaux destinés à l’installation d’un centre d’enfouissement de déchets radioactifs. Ce jour-là devait se tenir la première réunion de la Commission nationale de débat public, prétendument vouée à prendre en compte l’avis des populations. Très vite, les opposants bloquent la tenue de cette fausse concertation, contraignant les autorités à annuler les festivités. Dans les jours suivants, cette CNDP annulera préventivement les réunions prévues à Saint-Dizier et à Joinville.

      « Je suis le président de l’association des élus opposants à l’enfouissement des déchets radioactifs des régions Champagne-Ardennes et Lorraine (EODRA) à laquelle adhèrent les élus de vingt communes dont ceux des villes de Verdun et Bar-le-Duc, déclare Jean-Marc Fleury, maire délégué de Varney (Meuse). Nous avons participé à cette action du 23 mai à Bure pour empêcher la tenue de cette prétendue commission nationale du débat public. Il est juste destiné à calmer les ardeurs en donnant l’illusion d’une discussion. En 2005 et 2006, il y avait déjà eu un débat : son seul effet avait été de confirmer le site d’enfouissement à Bure. Dix ans auparavant, il y avait déjà eu une pétition qui avait rassemblé 60 000 signatures, dont 40 000 dans la Haute-Marne. Elle est restée au fond des tiroirs. »

      En décembre 1991, la loi Bataille décide d’organiser la gestion des déchets nucléaires. Après avoir étudié plusieurs hypothèses, le choix se porte sur le stockage géologique et l’entreposage de très longue durée. En 1994, trois sites sont retenus par le gouvernement de l’époque : dans la Haute-Marne et la Meuse, le Gard et la Vienne. Les sous-sols de ce dernier département s’étant révélés trop manifestement instables, ne restent plus en lice que les deux régions de l’est et du sud-est. Le saccage du siège de l’Andra de Bagnols-sur-Cèze (Gard) mené par des viticulteurs va conduire les autorités à choisir un territoire déjà suffisamment sinistré où ils espèrent ne pas rencontrer d’opposition. C’est donc Bure qui devra faire figure de terre sacrificielle. Jean-Pierre Remmelé, maire de Bonnet à 8 kilomètres de Bure, dont le sous-sol de la commune devrait contenir 40 % du stockage de déchets radioactifs explique : « Dans la région, les citoyens ne s’expriment pas beaucoup. Il y a l’habitude du sacrifice, issue de la Première Guerre mondiale : on suit l’autorité. Moi-même, je n’étais pas un opposant de la première heure. » S’il n’a pas l’intention d’empêcher les réunions de la commission du débat public, parce que « c’est la seule façon qu’il reste à la population pour s’exprimer » il dit respecter le choix de ceux qui les bloquent. Il constate que « le débat qui avait lieu en 2005 avait déjà été l’occasion d’exprimer un important refus du projet. Il a abouti à une confirmation de la décision antérieure par les députés qui n’étaient que quinze dans l’hémicycle à 5 heures du matin… Et puis, on n’a pas oublié les propos de Marie-Claude Dupuis, directrice de l’Andra, qui avait dit : “La population n’est pas à même de s’approprier le projet”. » « Si des élus se soumettent, avertit Jean-Marc Fleury, c’est uniquement en raison de l’argent proposé par le groupement d’intérêt public, courroie de transmission de l’Andra. Rien qu’en 2012, cette dernière a distribué 30 millions d’euros dans le département de la Meuse et dans la Haute-Marne. »

      Jérôme, participant à la Maison de la résistance, installée au cœur du village de Bure où, depuis 2004, se rencontrent et s’informent des voisins, des habitants de la région et d’autres personnes de passage, confirme ce mépris : « Aujourd’hui, il est question de faire “discuter le peuple” alors que tout est déjà décidé et en phase de construction. Hors de question de se soumettre à ce simulacre. Nous sommes, appuyés par une quarantaine d’associations, pour le boycott actif de ce pseudo-débat public. On bloque et on bloquera chaque réunion, tout en sachant aussi que le débat va être dématérialisé notamment sur Internet. Pour nous, c’est l’occasion de se rassembler et réapprendre à lutter ensemble. Ils ont décidé de faire de cette région une gigantesque poubelle nucléaire, en déversant des débauches de pognon. Des paysans ont vendu leurs terres à des prix dont ils n’auraient jamais osé rêver, et cela grâce à des accords entre la Safer et l’Andra. Ils ont parlé de la création de 2 000 emplois. Ce seront évidemment des emplois temporaires, destinés à disparaître quand les installations seront achevées. Le caractère sinistré de cette région va encore s’aggraver : il n’y a déjà plus de travail, plus d’argent et en plus il va y avoir ces déchets nucléaires. On assiste à un véritable massacre social. » Selon les documents de l’Andra, à partir de 2017, chaque année, 550 000 mètres cubes de matériaux seront extraits du sous-sol puis 275 000 mètres cubes de béton seront injectés, soit un chassé-croisé permanent de camions. Dès 2025, l’acheminement des « colis » radioactifs représentera, par an, une centaine de trains composés d’une dizaine de wagons.

      « Concernant les tentatives [antérieures] de gérer les déchets radioactifs, explique Jean-Pierre Remmelé, chacune d’entre elles a été un échec. Sans parler des rejets catastrophiques en mer, le stockage à la Hague a provoqué une importante pollution des nappes phréatiques. À Soulaines, dans l’Aube, l’Andra ne fournit aucune explication pour une pollution similaire. Il y a un très grand risque que ce centre industriel de stockage géologique de Bure impacte les nappes phréatiques et les ruisseaux des bassins Rhin-Meuse et Parisien. »
      À ce stade, chacun sait que les moyens de contrecarrer le projet d’enfouissement sont limités. Selon Jérôme, « ne compter que sur l’émergence d’un rapport de forces local est un peu compliqué dans cette région où il n’y a que cinq habitants au kilomètre carré. Si on veut réussir, il faut que l’on ait des appuis de partout. » Si l’esprit n’est, pour l’instant, pas le même que celui de Notre-Dame-des-Landes, l’enjeu n’en reste pas moins de la plus haute urgence : « Avant tout cela, personnellement, déclare Jean-Marc Fleury, je ne m’étais pas posé de questions à propos du nucléaire. Aujourd’hui, je l’affirme : il faut sortir du nucléaire. Nous sommes à un point charnière de l’industrie du nucléaire. Si Bure ne se fait pas, le nucléaire s’arrêtera. »

      La tournée de la CNDP devrait s’achever le 10 octobre après avoir sillonné la France. Il y en aura donc pour tout le monde ! [1]



      Notes
      [1] Au dernières nouvelles, la CNDP a annoncé l’annulation des prochaines réunions « en raison de perturbations orchestrées par des opposants au débat public. » (Note de la rédaction informatique.)

      http://www.cqfd-journal.org/En-fini...

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