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NDDL : recul de la Préfecture sur la Châtaigne

dimanche 23 décembre 2012

Communiqué - [zad-nddl] Recul de la Préfecture sur la châtaigne

> Depuis la semaine dernière, la Châtaigne, espace réoccupé avec 40 000
> personnes le 17 novembre sur la zad, était menacé d’expulsion suite à une
> ordonnance sur requête.

> Suite à notre annonce de la mise en oeuvre d’un procédure
> de rétractation, la Préfecture a fait savoir qu’elle n’entendait pas faire
> usage de l’ordonnance sur requête autorisant l’expulsion de la Châtaigne.
> Cela signifie qu’une nouvelle procédure, nominative et contradictoire
> cette fois, sera nécessaire pour obtenir l’expulsion du lieu. Après
> l’attaque policière de la châtaigne et le vol de nos outils et
> matériaux le 23 novembre, ainsi que les divers passages en force sur le
> plan juridique, il apparait que la Préfecture recule.

> Il est cocasse de repenser au communiqué officiel de la Préfecture
> affirmant mercredi dernier que les habitants de la Chataîgne n’avaient
> "plus aucun droit". Prise à son propre jeu, elle doit bien admettre
> aujourd’hui qu’il lui sera nécessaire de relancer une procédure pour
> obtenir le droit d’expulser. Si nous ne nous cachons pas, pour notre part,
> derrière un "droit" qui se range le plus souvent du coté des puissants,
> nous ne les lâcherons pas sur ce terrain là, pas plus que sur les
> autres... Au demeurant, nous n’entendons pas nous reposer sur des
> procédures hasardeuses : les opposants, paysans, habitants et associations
> restent prêt sur place à défendre la châtaigne et à réagir si nécessaire
> dans les villes et bourgs partout ailleurs.

> Malgré la multiplication des arrêts préfectoraux interdisant le transport
> de matériaux, outils, carburants sur la ZAD, malgré les checkpoints, le
> harcèlement, les contrôles et arrestations à répétition, l’usage illimité
> des grenades assourdissantes, nous n’avons cessé d’approvisionner les
> cabanes et de construire. Samedi midi encore, après qu’un pique-nique sur
> la route ait été gazé, une grande crèche en kit transportée sur des
> tracteurs a réussi à passer entre les rangs policiers sous la pression. Si
> ce n’est la volonté de maintenir un point de tension permanent, et de
> continuer à blesser les opposants, la présence des troupes préfectorales
> ne leur est plus d’aucune utilité. Il est grand temps qu’elles se retirent
> de la ZAD.

> Alors que la "commission gouvernementale de dialogue" propose un premier
> rendez-vous à Nantes cette semaine, nous rappelons que les différentes
> composantes de la lutte sur le terrain sont unies dans le refus d’un
> dialogue fantôche sur l’aménagement du projet d’aéroport. On ne nous fera
> pas ce coup là, d’autant que les expulsions des fermes, champs et habitats
> menacent encore et que Vinci annonce la poursuite des travaux de mise en
> oeuvre. Nous sommes déterminés à résister jusqu’au retrait du projet.

> Si la pression s’éloigne momentanément sur la Châtaigne, la vigilance
> demeure de mise sur tous les autres habitats occupés, entre autre la
> maison de la Sécherie (route des fosses noires) qui pourrait être expulsée
> dès le 27 décembre et qui appelle à se mobiliser.

> Les 15 et 16 décembre dernier, un mois après la manifestation de
> réoccupation, plus de 300 personnes représentant 150 comités de soutien
> locaux se sont retrouvées à Notre dame des landes pour coordonner les
> actions et mobilisations des semaines et mois à venir, réaffirmer leur
> opposition sans concession à ce projet et au monde qui le produit et
> renforcer les liens avec d’autres luttes locales (THT, Ligne à Grande
> Vitesse, gaz de schiste, bétonnage des terres agricoles...)

> Nos pensées immédiates vont à nos deux camarades en prison depuis leur
> arrestation sur une barricade et à un checkpoint policier, à notre
> camarade encore à l’hôpital après s’être pris une grenade dans le pied
> dimanche soir, ainsi qu’à tous les autres blessés ou inculpés depuis le
> début de l’opération César

> Ils ne nous décourageront pas. On résiste, on construit, on cultive, on
> occupe, on réoccuppe !

> Des occupant-e-s de la ZAD.

>
> —

> Zone à défendre - http://zad.nadir.org/

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1 Message

  • NDDL : Saines et sauves

    7 janvier 2013 20:06, par XYZ

    Coup de gueule d’une "ado en voie d’anarchisation" selon ses termes...(dans le "Qui suis-je" de son blog)

    Assez salutaire non ? après les derniers épisodes hystériques où s’est déployé un sommet de paternalisme médiatico-policicard autour des mineurs-fugueurs (surtout si ce sont des mineures-fugueuses) partis se réfugier dans une "zone sans droit"... qui du coup donne encore plus envie d’être une Zone A Défendre...

    Il est intéressant de vérifier une fois de plus que, lorsqu’un mouvement devient important (y compris et presque surtout dans les imaginaires, dans ce qu’il représente et permet), c’est quand il commence à toucher, à révéler, tout un ensemble de mécanismes sociaux de domination... même ceux qui semblent les plus éloignés des revendications et "objectifs" officiels de la lutte.


    5 janvier 2013

    Saines et sauves

    Pendant cette longue absence, je n’en ai pas moins gueulé sur Twitter, sur divers sujets — les connards homophobes, les crétins machistes qui s’assument pas (et même ceux qui s’assument), la surveillance, les élitistes, les bigots, les flics, la répression, les pollueurs, les capitalistes. Et ce sera pareil cette année. Je n’ai toutefois pas trouvé matière à écrire un vrai post, surtout parce que ça m’aurait donné l’impression d’enfoncer des portes ouvertes.

    Mais je voulais revenir sur une histoire dont les grands médias nous ont rebattu les oreilles avec une médiocrité affligeante, à savoir la "fugue" de Camille et Geneviève, les deux lycéennes qui ont osé s’échapper de leur lycée pour aller rejoindre la Zone A Défendre de NDDL.

    Ils disent que c’est une fugue. Que c’est pas bien, que ce sont des jeunes en pertes de repères, que leurs parents faut les comprendre. Et surtout, surtout, ils insistent bien sur leur âge. Des "jeunes filles", des "adolescentes" voire des "ados" (ce diminutif qui décrédibilise encore plus les paroles et les actes de quelqu’un). Bref, des gens irresponsables.

    Putain de merde. Le nombre de fois où j’ai eu envie d’exploser la radio/l’ordinateur.

    Ces filles se sont débrouillées toutes seules. Autonomes. Elles ont eu le courage de partir pour aller donner un coup de main, se sentir utile, lutter. Elles ont eu le courage d’accomplir ce que je n’ai pas su faire : partir vraiment, aller lutter concrètement, joindre leurs gestes à la parole, prendre leurs idées en main, faire.
    Et leurs parents, au lieu de se poser des questions sur la force de ce geste, de les féliciter pour leur investissement politique, vont les chercher de force, alors que Camille les avaient invités à venir voir comment ça se passait.

    C’est pourtant ce qu’on prône, nan, en méritocratie ? Les self-made (wo)men, tout ça… Des gens qui se prennent en main (dixit mes profs).

    Aaaaaah oui. Mais il y a un petit problème. Plusieurs, en fait.

    D’abord, elles vont quand même voir des gens ultra-dangereux.
    Des anarcho-autonomistes. Des délinquants. Des opposants au gouvernement qui utilisent des méthodes de protestation très très louches, comme les débats, les concerts, le plantage de choux-fleurs, l’écriture de tracts (activité qui rappelle la période souvent évoquée avec un ton paternaliste et condescendant, genre c’était-pas-sérieux-et-ça-a-pas-marché, mai 68).

    C’est tellement suspect que l’autre soir, au JT de France 2, la journaliste disait que Camille n’avait "subi aucune agression". Avec deux sous-entendus : "c’est bizarre" et "si elle avait eu quelque chose, ça aurait forcément été la faute des anarchistes".

    Mais dites-moi, c’est qu’on avait peur hin. C’est sûr que depuis deux mois, c’est vraiment les Zadistes qui font le plus preuve de violence. J’aurais eu plus peur qu’elle se fasse taper par des flics, personnellement.

    Ensuite, ce sont des gens qui n’ont pas eu envie de suivre des voies toutes faites. Ça, ça ne plaît pas, ni aux parents, ni à l’opinion, ni aux flics, ni aux journalistes de France 2, ni aux ministres. Ces ingrates qui osent défier le système qui les nourrit !

    Et puis, et puis, leur âge.
    La place des mineurs, c’est à la maison chez papa-maman. Sûrement pas en train de prendre des initiatives.
    Les mineurs ne doivent pas trop réfléchir.
    Ou plutôt si. Ils doivent réfléchir à se trouver une "bonne place" dans la société. Et pour ça, ils doivent ingurgiter ce qu’on leur sert à l’école. Que la démocratie c’est le bien, que le capitalisme ça va forcément avec et que c’est tout ce qui existe pour éviter les dictatures. Et par-dessus tout, que l’enfant ou l’adolescent a une place bien définie (celui pour qui on décide), tandis que l’adulte a le rôle du décideur.
    Et que ces rôles ne changeront jamais.
    Alors autant l’accepter.
    Autant se résigner.
    Les mineurs doivent réfléchir selon des normes imposées "pour leur bien".
    Les mineurs doivent être continuellement protégés, et ce sont les gentils adultes qui vont le faire.

    Que… quoi ? Qu’entends-je ? L’autogestion ? Mais vous n’y pensez pas ! Des enfants ? Se protéger eux-mêmes ? Ils en sont incapables, voyons. Ils sont faibles. Ils sont inexpérimentés. Et l’expérience, bien sûr, ne s’acquiert qu’à l’école dans les bras des adultes. Pas sur les routes ou en construisant des cabanes en rondins.

    Ceux qui contestent cette vision des choses doivent en permanence se justifier de leurs idées : la domination des adultes sur les enfants n’est pas admise et remise en question par grand monde. Elle semble couler de source.
    Non, je ne dis pas qu’il ne doit jamais y avoir d’adultes pour donner quelques repères aux enfants.
    Non, je ne pense pas qu’un enfant de cinq ans doit pouvoir faire ce qu’il veut.
    Non, je ne suis pas contre la notion de respect, au contraire. Je veux juste que ce respect soit exactement le même de l’adulte pour l’enfant que de l’enfant pour l’adulte. Sans que plus personne ne dise "mais enfin, c’est évident, on ne doit pas le même respect à quelqu’un de 10 ans qu’à quelqu’un de 40".
    Oui, je connais des gens de tous âges qui défendent ces idées.
    Non, ce n’est pas lié à une rébellion passagère contre mes parents. C’est politique. Ça s’inscrit dans un refus du monde tel qu’il est, dans un refus de toutes les oppressions et de toutes les inégalités.
    (Et suivent les habituelles approximations sur l’autogestion) : Non, je n’ai jamais dit qu’il ne devait pas y avoir de règles, anarchie ≠ anomie. Non, ça ne conduit pas au chaos. Oui, ça a déjà été expérimenté et ça a très bien marché, ça existe toujours aujourd’hui.

    A l’école, on nous dit qu’on doit être « responsables ».
    Responsable, pour eux, ça veut dire rentrer dans le rang. Faire plaisir aux profs. Être sage, ne rien déranger. Ne pas faire partie des statistiques de la délinquance juvénile, "problème fondamental de nos sociétés actuelles". Se "prendre en main", mais selon leurs règles.
    Si tu ne corresponds pas à ce schéma (et même pas besoin de caillasser des voitures, hein, suffit d’avoir des idées un peu bizarres), tu es décrété inexpérimenté, immature, idéaliste. Bref, la définition habituel du "jeune" par les adultes.
    Le fugueur ou la fugueuse est toujours supposé instable, victime de problèmes familiaux, etc. Toujours sans but.
    Nous sommes trop jeunes pour comprendre, trop jeunes pour penser par nous-mêmes. On nous rabâche ça tous les jours, mais la justice des adultes peut quand même nous foutre en prison quand ça les arrange. Toujours ça de potentiel contestataire en moins.

    Cet excellent article d’un zadiste (Lisez la suite, j’ai envie de le citer en entier. Faut juste ignorer les fautes d’accord dues à une volonté louable de parité du langage...) dit :
    Si les réactions journalistiques sont si violentes, si les commentaires sur les blogs ou sites ”d’infos” sont si durs, c’est parce que Geneviève et Camille ont osé remettre en cause la famille et leur dépendance à l’autorité parentale, illes ont osé proclamer qu’illes étaient en droit de choisir ce qu’illes voulaient faire de leur vie, librement. [...] Les familles s’inquiètent nous dit-on, heureusement qu’illes s’inquiètent, illes ont décidés que c’est d’eulles que devait venir l’éducation apportée aux plus jeunes et illes n’ont jamais pensé à leur apprendre à vivre libre, illes n’ont jamais pensé à leur expliquer ce que pourrait être le quotidien sans eulles, illes s’inquiètent parce que ces deux jeunes ne sauraient pas (selon eulles) se débrouiller, se protéger, … Illes s’inquiètent parce qu’illes ont pris soin de ne pas leur apprendre tout ça. [...]
    Illes s’inquiètent surtout, parce que les unes et les autres se rendent compte qu’en fait, les jeunes n’ont pas besoin d’eulles, que les parent-es ne sont utiles aux jeunes que tant qu’illes n’ont pas la possibilité de se nourrir par eulles-mêmes (et encore ce pourrait être aussi un besoin assumé par la société, comme cela c’est apparemment passé pour Camille et Geneviève, nourri-es par le partage de dons de tous horizons).

    L’âge adulte n’est pas beaucoup mieux, mais au moins, tes pairs te considèrent comme un interlocuteur légitime.
    Jamais on ne prend au sérieux le désir de révolte des enfants. Suffit de taper "children rebellion" dans son moteur de recherche : des images de petits garçons qui boudent, des solutions pour endiguer la "rébellion" de vos enfants qui ne veulent pas manger leurs épinards. Des analyses de psychologues disant que "ça les aide à se construire", aka "ça va passer, c’est normal, circulez, rien à voir". C’est ça, la révolte des enfants, pour beaucoup d’adultes.

    Il est très difficile de trouver des informations sur les mouvements de mineurs des années 70 en France. Il y en a un peu plus sur les grèves d’enfants de 1911 en Angleterre, parce que leurs revendications paraissent aujourd’hui raisonnables : baisse du prix des livres scolaires, suppression des châtiments corporels. Ça ne vient pas d’une volonté de taire ces évènements. C’est juste que tout le monde s’en fout.

    Les quelques discours positifs sur la jeunesse aujourd’hui servent juste à encourager leur engagement dans La Vie Politique pour dire "aaaah, les jeunes, l’aveniiiiir". Genre "ouf, heureusement que vous êtes là pour réparer les conneries des générations précédentes". Quand on s’intéresse à nous sans nous dénigrer complètement, c’est pour nous mettre sur le dos un engagement forcé. De manière raisonnable et "adulte", nous allons devoir « améliorer le système ». Pas nous révolter contre notre condition et contre le monde qui va avec. Jamais.

    On demande aux élèves de respecter leurs profs sous prétexte d’une "reconnaissance de l’expérience et du savoir". Et alors ? On doit féliciter chaque prof de tout ce qu’il/elle sait en disant « merci maître » ?
    Ça ne veut pas dire qu’on ne peut/veut rien apprendre d’eux (sinon je n’irais pas en cours de violon). Ça ne veut pas dire qu’on n’estime pas le travail qu’ils ont fait pour en arriver là. Ça veut juste dire que ce n’est pas ce qui doit déterminer les relations prof-élèves.

    Ce qui est drôle, c’est de voir les journalistes qui aimeraient bien pouvoir dire que les deux filles ont été maltraitées, mais qui sont bien obligés de rapporter leurs réactions : elles étaient en sécurité, elles se sentaient en accord avec elles-mêmes, et utiles à une lutte.

    Je me suis surprise à apprécier les déclarations du proc [« Pour le procureur de la République Jacques Louvier, la décision de Geneviève de rejoindre Notre-Dame-des-Landes n’a rien d’un coup de tête : “L’audition (de Camille ndlr) confirme qu’il s’agit d’un acte réfléchi, pensé, qui répond à un engagement”. Les deux adolescentes “avaient parlé de leur projet d’aller rejoindre les opposants à la construction de l’aéroport à leurs proches. Elle défend son idéal”, a-t-il poursuivi. Ainsi, ramener la jeune fille de force alors qu’elle a mûri son projet pourrait conduire à une détérioration des relations avec sa mère, a estimé le procureur. »]. Il les prend au sérieux, lui ; beaucoup ont considéré cet acte comme quelque chose d’irréfléchi. Des mineures qui s’engagent, réellement, dans un vrai combat politique, pas juste pour "jouer les rebelles", ça n’existe pas dans l’idée qu’ils se font de la jeunesse.

    Il suffit de voir les premiers paragraphes, lamentables, précédant cette interview de Geneviève dans Le Parisien.
    "Le manteau de cuir clouté, les rangers de bûcheron et le pantalon camouflage n’y font rien. Derrière son look un peu rude, Geneviève cache mal sa petite bouille d’adolescente."
    "Les deux ados, qui se revendiquent anarchistes, voulaient goûter à la vie en communauté sur fond de contestation écolo."

    On a droit aux classiques. "Elle essaye de faire rebelle mais en fait c’est un cœur tendre"… "Elle se revendique anarchiste" = "elle ne sait pas vraiment ce que c’est, elle est trop petite pour ça, elle ne se rend pas compte, elle ne l’est pas vraiment, c’est juste une attitude". Je passerai sur le sous-entendu condescendant sur le combat même de tous les zadistes.

    J’ai tellement envie que les gosses, ensemble, reprennent en main leur vie, leurs libertés, soient conscient de l’aliénation et aillent contre elle. Et même que les majeurs se joignent à eux.
    L’aliénation des enfants fait partie d’un système, comme toutes les formes d’oppression. Elle témoigne d’un fonctionnement plus global. On ne sera pas assez de milliers de mômes pour la détruire. Il ne s’agit pas d’une guerre contre "les adultes", mais contre le monde qui leur permet d’être "les adultes", d’avoir le pouvoir qu’ils ont, et surtout de ne pas voir eux-même l’oppression qu’ils exercent sur les mineurs.

    Source : http://kimlafabrique.blogspot.fr/

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