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Semaine Européenne d’Actions contre la Machine à Expulser

jeudi 13 mai 2010

Semaine Européenne d'Actions contre la Machine à Expulser<br> 1 - 6 juin 2010

Au moment où l’ordre d’expulser est envoyé, les causes de la migration semblent bien lointaines. Armes de fabrication occidentale et conflits armés, guerres d’agression pour le pétrole et autres ressources naturelles, régimes répressifs soutenus par nos gouvernements adorateurs de la démocratie, changement climatique et vol des terres... tout peut être relié à nous, à nos économies capitalistes, à nos styles de vie consuméristes et à nos intérêts impérialistes. La lutte contre les expulsion n’est pas une lutte à une seule facette et les gens choisissent ou sont forcé-e-s à migrer pour de multiples raisons.

Pour mettre en place les expulsions par vols charters, les gouvernements européens passent des contrats privés avec toute une série d’organismes semi-privés qui font le sale travail. Les compagnies d’aviation sont un élément clé de la machine à expulser. Non seulement elles contribuent largement à tuer progressivement la planète, mais en plus beaucoup sont ravies, dans leur quête de profits, de faire voyager des personnes vers leur mort possible, individuellement ou en charter. Parmi les autres profiteuses se trouvent des entreprises de transport et d’accompagnement des expulsions forcées. Notamment des entreprises multinationales de sécurité, comme Serco et G4S, qui gèrent des prisons de migrant-e-s et expulsent pour le compte des institutions publiques de l’immigration.

Puis viennent ces agences inter-gouvernementales, aux statuts et responsabilités mal définis, obscures. Par exemple l’agence de l’Union Européenne pour les frontières extérieures (FRONTEX) et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), qui ont une importance croissante ces dernières années à mesure que les gouvernements européens essaient de faire des expulsions via des "opérations" coordonnées conjointes. Ce qui non seulement leur économise de l’argent mais également, en leur offrant la possibilité de se décharger des expulsions de masse auprès d’une organisation régionale ou internationale, éloigne virtuellement d’eux les responsabilités qui y sont liées. FRONTEX a d’ailleurs reçu récemment des pouvoirs étendus pour organiser et réaliser des expulsions par vols charter pour le compte de gouvernements européens, pour acheter des équipements et explorer les possibilités techniques offertes par les satellites pour surveiller "les frontières de l’Europe". Après tout, un super-état raciste et impérialiste comme la "Forteresse Europe" a bien besoin d’une armée de mercenaires comme FRONTEX pour protéger ses frontières artificielles.

Les personnes expulsées, y compris des familles et des enfants, sont souvent menottées et escortées par des gardes comme si ellles étaient de "dangereux criminels" (le terme "criminel", tel qu’utilisé par les dominant-e-s au pouvoir, est discutable par ailleurs). Il y a eu de nombreux témoignages de violences physiques, d’agressions sexuelles et racistes, subies par les expulsé-e-s aux mains des policiers de l’immigration et des vigiles privés, au cours d’expulsions individuelles et de masse. La proposition d’exercer une "surveillance du respect des droits de l’homme" au cours des expulsions par avion, comme recommandé récemment par un commissaire européen, si elle se réalisait, pourrait prévenir certaines de ces pratiques mais elle légitimerait injustement la brutalité inhérente à l’expulsion.

Nous réalisons que la résistance contre les expulsions est continue et n’est pas confinée à quelques jours ou semaines d’actions. Tous les jours les migrant-e-s tentent de traverser les frontières en empruntant les chemins et les moyens les plus dangereux, font des grèves de la faim et les émeutes dans les prisons de l’immigration. Tous les jours des expulsé-e-s et des passager-e-s solidaires refusent de s’asseoir silencieusement dans des avions en faisant mine de ne pas remarquer le drame qui s’y déroule, des communautés s’unissent pour défendre leurs membres, des manifestations et actions ont lieu contre tous les éléments qui composent la machine à expulser... Et pourtant, il reste beaucoup à faire, des milliers de personnes continuent à être expulsées de force chaque jour.

Nous appelons toutes les personnes et tous les groupes en Europe qui se sentent concerné-e-s à se rassembler pour une semaine d’actions coordonnées et décentralisées contre la machine à expulser la première semaine de juin 2010. Nous appelons tou-te-s les migrant-e-s et les réfugié-e-s ainsi que leurs soutiens en Europe et ailleurs à organiser leurs propres actions et manifestations pendant cette semaine aux cris communs de :

ARRÊT DES EXPULSIONS !<br> NON À LA FORTERESSE EUROPE !<br> LIBERTÉ DE CIRCULATION POUR TOU-TE-S !<br>

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Voir en ligne : stop déportation

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