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Nuit d’émeutes en Grèce après la mort d’un adolescent

dimanche 7 décembre 2008

Des émeutes ont secoué Athènes, Thessalonique et au moins cinq autres villes de province dans la nuit de samedi à dimanche après la mort d’un adolescent de 16 ans, abattu par la police dans la capitale grecque.

Selon des témoins, le drame s’est produit samedi soir vers 21h lorsqu’un petit groupe de jeunes s’est attaqué à une voiture de police. Un agent a tiré par trois fois et le jeune garçon a reçu une balle dans la poitrine.

D’après le communiqué de la police, la voiture, avec à son bord deux fonctionnaires, patrouillait dans le quartier d’Exarchia, dans le centre d’Athènes, lorsqu’elle a essuyé des jets de pierres provenant d’un groupe d’une trentaine de jeunes.

Ce drame a débouché sur les plus graves émeutes qu’ait connues la Grèce depuis janvier 1991, lorsqu’une foule en colère avait protesté après le meurtre d’un instituteur par des voyous d’extrême droite.

Dans la nuit de samedi à dimanche, dans une rue commerçante qui descend de la place Syntagma, à Athènes, plus d’une vingtaine de magasins ont été endommagés - mais pas pillés. Leurs vitrines ont été noircies par des cocktails Molotov ou carrément détruites. Dimanche matin, des pompiers tentaient encore d’éteindre l’incendie d’un bâtiment de deux étages carbonisé. Dans la rue planait encore l’odeur âcre des gaz lacrymogènes utilisés plus tôt par la police pour disperser la foule.

Un peu plus loin, rue Akadimias, l’une des principales artères d’Athènes, les émeutiers ont saccagé des arrêts de bus et des kiosques à tickets. Au petit matin, quelques-uns d’entre eux étaient encore présents, le visage masqué. A deux pâtés de maisons étaient postés des policiers anti-émeutes, armés de boucliers et de masques à gaz. La rue était coupée par une barricade en flammes.

Les émeutes qui ont commencé samedi soir à Athènes ont vite gagné Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, puis au moins cinq autres villes de province. Les protestataires semblent avoir coordonné leurs mouvements grâce à des sites internet, où étaient mis en ligne des appels à se rassembler à des endroits précis ou encore des slogans tels que "le terrorisme d’Etat ne passera pas".

Les forces de l’ordre grecques se préparaient à de possibles nouvelles violences ce dimanche. Depuis plusieurs jours est prévue à Athènes une marche de protestation en faveur des immigrés clandestins qui doit s’achever devant le siège de la police.

Samedi après-midi, des centaines de candidats au droit d’asile, qui faisaient la queue pour déposer un dossier, ont déclenché une émeute dans le centre-ville d’Athènes. Les troubles ont débuté lorsque les autorités ont annoncé qu’il n’était plus possible de déposer de dossier, le nombre hebdomadaire de demandes étant limité. Un homme est tombé à l’eau dans un canal dans des circonstances non encore déterminées. Blessé, il a été transféré à l’hôpital.

Furieux, des aspirants à l’asile ont commencé à incendier des poubelles et à les jeter par terre. D’autres, moins nombreux, ont lancé des pierres sur les voitures qui passaient par là. Le mouvement de colère a duré environ une heure. Un camion de pompiers a ensuite éteint les feux de poubelles.

AP

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