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Notre dame des Landes

Communiqué de l’Organisation communiste libertaire (OCL)

Intervention policière, expulsion des occupants, destructions des constructions… Riposte immédiate !

vendredi 23 novembre 2012, par admi2


Communiqué de l’Organisation communiste libertaire (OCL)

Notre-dame-des-Landes

Intervention policière, expulsion des occupants, destructions des constructions… Riposte immédiate !

L’Etat et le gouvernement socialo-écologiste veulent imposer leurs choix par la force. Ne le laissons pas faire !
L’aéroport ne doit pas se faire !

Trois lieux sont visés. Le Rosier (la plus ancienne maison occupée), la forêt de Rohanne et La Chataigneraie (où des maisons et cabanes ont été construites le week-end dernier après la manif).

Depuis la manifestation de réoccupation du samedi 17 novembre, le nombre des occupants permanents de la ZAD (Zone à défendre) était passé de 150 à environ 500 personnes tandis que sur Nantes et la région nantaise, le mouvement d’opposition à l’aéroport s’est élargi à de nouvelles personnes qui se mobilisent, participent aux AG, apportent de l’aide, expriment concretement leur solidarité avec les occupants et leur engagement contre le projet.

Il s’agit là d’un mouvement massif né en dehors des organisations politiques institutionnelles et c’est ce qui leur fait peur !

“Cette opération consiste à empêcher la reconstitution d’un camp retranché. Il s’agissait de ne pas laisser fortifier ce genre de camp”, a déclaré (à l’AFP) le préfet Christian de Lavernée.

Les jours précédents, Hollande, les élus PS de la région nantaise, Valls et quelques autres, avaient déclaré que ce n’était pas les opposants qui empêcheraient le projet d’aéroport de se faire et que la force de l’Etat s’imposera.

Hier, Aurault avait réaffirmé : « L’aéroport se fera » en ajoutant « Nous avons choisi notre destin. Nous ne nous laisserons donc pas dicter une vision du monde qui n’est pas la nôtre ». Et bien nous non plus ! Ce sont bien deux "visions du monde" qui s’affrontent.

Le 14 septembre dernier J.-Ph Magnen, le porte parole d’EELV déclarait à Presse-Océan en parlant des occupants :« C’est compliqué... On est démunis, ces ultras sont totalement autonomes, on ne sait pas comment les virer ». Eh bien maintenant il sait ! Il suffit d’envoyer l’armée.

Ils veulent l’épreuve de force. Ils vont l’avoir. On ne les laissera pas faire. On ne se laissera pas imposer ce que l’on refuse : aéroports, TGV, nucléaire, productivisme, « compétitivité » et un long etcétéra… hors de nos vies !

Appels à manifester partout

Dans la région nantaise (et au-delà pour ceux-celles qui le peuvent), il y a un appel à converger vers la ZAD, afin d’être le plus nombreux possible, beaucoup plus nombreux que les 500 flics officiellement déployés.
Des barrages de gardes mobiles ont été installés tout autour de la zone d’intervention pendant que d’autres flics chargent et gazent les opposants.

Ailleurs. Appels à des manifestations de rue et à des rassemblements devant ou en direction des préfectures (et les consulats), généralement vers 18 heures.

Il n’est pas interdit d’aller aussi rendre visite à d’autres lieux, locaux et représentants du pouvoir politique (PS et ses alliés) ou de Vinci (principal bénéficiaire du projet). Purin, fumier, poubelles… chacun voit. Imagination, humeur et créativité !

Il faut montrer qui ils sont. Il faut dénoncer quels intérêts ils défendent et quelle société ils veulent nous imposer. Il faut les empêcher de nuire.

Localement, collectifs et individus solidaires doivent pouvoir s’auto-organiser pour prendre des initiatives appropriées.

L’intervention de ce jour appelle à une "riposte immédiate" mais il faut aussi avoir à l’esprit que l’épreuve de force va se poursuivre et s’inscrire dans la durée, et qu’il faut se préparer à une lutte prolongée.

Ce n’est qu’un début !
L’aéroport ne doit pas se faire !

OCL
Le 23 novembre 2012

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5 Messages

  • Notre Dame des Landes : Après le bâton : la carotte.

    Petit air de pipeau pour soirées champêtres.

    Leur cogner dessus n’a pas réussi à les calmer. On va leur faire le coup du dialogue. Le dialogue, c’est imparable. Si tu refuses c’est que tu n’es pas démocrate. Tu passes pour un petit dictateur qui veut juste imposer ses choix (Donc : Un terroriste potentiel). Et, si tu acceptes d’entrer dans leur théâtre, après qu’on t’ait gavé de langue de bois et qu’on n’ait rien écouté de ce que tu avais à dire, on te dit que le débat à eu lieu, que tu ne peux pas te plaindre, que les procédures démocratiques ont été respectées, et que donc maintenant ce que tu contestais on va te l’imposer quand même. C’est ainsi qu’on a dupé les gentils opposants au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes au moment de la « DUP » (Déclaration d’utilité publique) et de la parodie de « débat public » l’ayant précédée (« Cause toujours » signifiait bien alors le bras d’honneur adressé au public par un des vénérables porteurs du projet).

    C’est bien ce qu’on prévoit de refaire aujourd’hui : Il ne s’agit nullement d’entendre toutes les objections raisonnables à ce projet venant pour beaucoup de gens qui ne sont pas vraiment « anarcho-autonomes venus d’ailleurs ». Il s’agit de « convaincre ceux qui ne sont pas convaincus de l’utilité de l’aéroport »(*). C’est clair. Ce dialogue là ça consiste à dire : C’est moi qui ai raison. Tu la ferme et tu te laisses convaincre, sinon tu te casses, espèce d’anti-démocrate. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui « démocratie » (Et pas seulement ici !) et même « démocratie participative » : Une belle guignolade.

    En fait, ça ne vise évidemment pas à débattre avec les opposants au projet mais à envoyer un clin d’œil appuyé au public qui doute : Vous voyez comme on est conciliants, ces opposants sont bien des abrutis bornés tout de même. Ne perdez pas de temps à examiner leurs arguments. On vous dit que c’est pour le progrès, l’emploi, l’avenir de vos enfants. Croyez nous. Ne cherchez pas plus loin.

    C’est aussi une perche tendue aux écolos alliés du gouvernement pour qu’ils puissent sortir de ce bourbier « la tête haute », en baissant culotte. Si on arrivait à les faire rentrer dans le rang, ceux-là, le front de résistance en serait fragilisé. On pourrait alors taper plus facilement sur les « jusqu’au-boutistes ».

    Mais ça devient difficile de faire gober ce genre de magouille. Les jusqu’au-boutistes barons politiciens et châtelains du commerce risquent d’avoir un peu plus de mal à faire avaler leurs couleuvres de bitume. Le dialogue à gueule de bouledogue, bien des gens n’en veulent plus, et le « progrès » qui asphyxie l’humanité, non plus.

    Gédicus,
    29 novembre 2012.

    (*) Frédéric Cuvillier, Ministre délégué en charge des transports. Ouest-France, 28 novembre 2012. (Avouer aussi franchement à quel point on prend les gens pour des cons est une caractéristique de l’arrogance des gouvernants modernes. Ils ont l’habitude que ça passe. Jusqu’à quand ?)

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    • Une journée d’action a été décidée par les opposants à l’aéroport pour exiger « l’arrêt immédiat » du projet, et prendre pied dans la brèche qu’ouvre le flottement du gouvernement devant la détermination des oppositions et leur montée en puissance. Les manifestations appellent non seulement à s’opposer à l’aéroport, mais aussi aux projets d’aménagement locaux ou régionaux qui suscitent une forte controverse locale, et autour desquels la contestation anti-aéroport fait tache d’huile.

      Cinq manifestations prévues en Bretagne

      A Nantes, la grande manifestation partira à quinze heures de la place Bretagne. Un lieu doublement symbolique, d’abord, parce que la contestation est d’abord une lutte Bretonne, ensuite, parce que la Tour qui domine la place a été construite à peu près au même moment qu’était initié le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes. En effet, elle a été imaginée en 1966 par l’architecte Claude Devorsine et construite de 1971 à 1976, alors que le site de Notre-Dame des Landes fut choisi en 1967 pour accueillir l’aéroport. C’est donc d’une place dont le visage actuel est hérité du martyre subi en 1943-44 par la capitale de Bretagne et de l’élan qui la porte depuis – une ville pour laquelle tout semble possible – qu’un cortège s’élancera pour dénoncer en vrac un « mode de vie toujours plus encadré et contraint, tourné vers le seul profit », une « échelle urbanistique toujours plus grande » et un projet d’aéroport qualifié de « délire de développement de barons locaux vieillissants ».

      Ailleurs en Haute-Bretagne, à Assérac (Azereg, 44), un concert de soutien aux occupants de la ZAD aura lieu à 19 h salle Fontaine. A Fougères (Felger, 35), c’est le 2e rassemblement contre l’aéroport, façon pardon Breton. Le point de rassemblement est fixé à 14h à la Préfecture, d’où partira une « procession » dans les rues de l’altière place forte des Marches de Bretagne, pour aller « offrir à Notre Dames des landes , un hommage , une place, une porte , une rue…. dans notre chère ville ».

      En Basse-Bretagne, une action de sensibilisation est prévue à 9h sur le marché de Carhaix (Karaez). Enfin à Brest, les collectifs du département, qui envisagent de s’unir, organisent un rassemblement à 11 h place de la Liberté. Nous avons reçu l’appel à manifester « contre les projets nuisibles », en « soutien aux expulsés » et pour « l’arrêt immédiat du projet d’aéroport à NDDL ». Le rassemblement dénoncera aussi d’autres projets « nuisibles et inutiles » pour l’environnement, tels que « la centrale à gaz à Landivisiau, la rocade sur la vallée du Restic à Brest, la Zone Artisanale de Daoulas, le centre de formation du Stade Brestois à Plougastel ».

      Les autres départements Bretons sont très représentés dans la contestation contre l’aéroport, et parmi les soutiens et les occupants du site. Une carte des comités de soutien vient de paraître. Pour la seule Bretagne, on dénombre 23 collectifs. Dans le Finistère, Brest, Quimper, Pont l’Abbé, Concarneau, Riec sur Belon et Carhaix ont des comités locaux, qui s’apprêtent à se regrouper en un comité unique. Dans le Morbihan, quatre structures, à Lorient, Pontivy, Vannes et Questembert. Deux dans les Côtes d’Armor, Guingamp et Saint-Brieuc. Quatre en Ille-et-Vilaine (Rennes, Redon, Saint-Malo, et le comité de Fougères non présent sur la carte). Sept en Loire-Atlantique (Châteaubriant, Saint-Nazaire, Orvault, Nantes, Clisson, le Loroux, Vallet). Fort soutien Breton qui se retrouve aussi sur place, où l’on trouve plus de voitures immatriculées en Finistère qu’en Anjou ou en Vendée.

      Sur l’ensemble de la France, on trouve des collectifs de soutien dans les Cévennes, l’Aveyron, la vallée du Rhône (Aubenas, Crest, Valence, Romans, Vienne, Lyon…), la Provence (Marseille, Toulon, Draguignan, Nîmes, Avignon), le grand Sud-Ouest (Charente, Gers, Gironde) et les départements limitrophes de la Bretagne (Anjou, Vendée, Perche, Val de Loire et Normandie).

      D’autres manifestations ailleurs en France

      Annecy (Savoie), une manifestation part à 14 h de la Préfecture. A Châlons sur Saône, à 18h, un rassemblement est prévu pour écrire, avec force bougies, l’opposition à l’aéroport. Un rassemblement a lieu à Saint-Etienne (Loire) à 14 h place Jean Jaurés. A Lyon, manifestation à 13 h 30 place Bellecour contre trois « projets inutiles », le TAV (TGV Lyon-Turin), le stade de l’Olympique Lyonnais à Décines et l’aéroport de Notre-Dame des Landes. A Montpellier, rassemblement à 14 h devant la maison de la Démocratie. A Paris, la manifestation part du métro Belleville à 14h et s’opposera aussi au projet du nouveau centre de formation du PSG, qui prévoit d’avaler 60 h

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      • Je voudrais par ce texte faire partager quelques ressentis et réflexions qui j’espère contribueront à renforcer la détermination dans ce large combat.

        Je fais partie de ces personnes pour qui le fait que ce projet soit un aéroport ait très peu d’importance, ce n’est pas ce qui m’a fait rester vivre sur la Zone A Défendre. C’est une lutte contre le système dans lequel l’aéroport s’inscrit, ça aurait pu être la construction d’une centrale nucléaire, d’une prison ou d’une autoroute, je serais resté quand même. Même si, j’en conviens, la symbolique de l’aéroport permet une convergence, des communs qui auraient sûrement été moins présents avec la construction d’une prison…
        Ce qui m’a fait rester, c’est cette ambiance, cette expérimentation d’autres modes de vie, d’autres types de relation interindividuelles, c’est tout ce que l’on y apprend sans passer par les institutions : le maraîchage, la construction et j’en passe, la liste est longue... C’est parce que sur la ZAD, le quotidien était un mélange de pratiques alternatives, de connaissances pour l’autonomie au sens large, d’expérimentation d’autres modes d’organisation et d’action directe. Ce qui m’a permis d’être plus en harmonie avec mes idées politiques, de réduire le fossé entre théorie et pratique et donc d’en minimiser mes contradictions personnelles.

        Pour préciser, avant la médiatisation et le large soutien qui sont apparus avec les expulsions et que l’on n’espérait pas de cette ampleur, il m’est arrivé de me dire que peu importe si ce projet se faisait, que ce qui comptait c’était toutes ces connexions faites avec d’autres luttes, tous ce que l’on a appris et vécus entres « résident-e-s » et aussi avec toutes ces personnes venues 2 jours ou 2 mois, la richesse des rencontres avec toutes sortes de gens, du paysan local au punk irlandais, la démocratisation de l’action directe, et le fait de contribuer à ce petit vivier expérimental qui s’aligne moins à la pacification sociale ambiante et chère à notre petit pays depuis les émeutes de 2005. Car tout ça serait transposé ailleurs par les allers-retours ou voyages car c’est gravé dans la tête, dans le cœur, c’est vécu et indestructible.

        Je raconte cette anecdote car aujourd’hui encore j’ai envie de voir autrement que par l’équation victoire = arrêt et défaite = réalisation. Et c’est dès que l’on sort de ce rapport que le combat non pas contre l’aéroport mais contre le système dans lequel il s’inscrit, s’illustre.

        C’est aujourd’hui tout ce qui donne cette ampleur, tout ce qu’il se passe et que je trouve formidable. La répression a donné la médiatisation qui a participé a augmenter l’ampleur de la mobilisation, elle a initié un réveil de plus en plus grand dans le sommeil pacifié, chacun-e-s voyant l’illogisme de ce projet ou plutôt la logique induite. Dès le début des expulsions, des milliers de personnes sont venues apporter directement en solidarité et en supprimant ainsi tous les intermédiaires : nourritures, argent, matériel…, non pas à l’appel de quelconques associations ou partis mais à l’appel du cœur, par sympathie ou rage, et ça, c’est une victoire. Des centaines de personnes de toutes sortes sont venues nous aider à faire et à tenir les barricades, à creuser les routes… des jeunes et des vieux-illes brisant ainsi les rapports standardisés de déradicalisation des mentalités et des pratiques avec l’âge… vous savez par exemple ce fameux : « maintenant, j’ai 40 ans, c’est normal à ton âge j’étais enragé aussi… », et ça c’est une victoire !

        C’est un peu comme ce clin d’œil dans le texte adressé aux représentants des Verts pour la manif du 17 novembre où il est précisé aux adhérent-e-s qu’illes sont les bienvenues et que ces moments passés avec eux et elles sur les barricades étaient super chouette et ça c’est une victoire… C’est tous ces citoyen-e-s écolos modèles qui trient leur déchets et coupent l’eau pour se brosser les dents qui se rendent aujourd’hui compte de l’hypocrisie de l’écocitoyennisme à la sauce étatique et que ses seuls buts sont de faire de la thune et nous faire sentir personnellement responsable par nos actes quotidiens de l’état de la planète plutôt que de regarder et remettre en cause le système productiviste qui nous a amené là, et ça c’est une victoire !
        La victoire c’est aussi, toutes ces personnes qui ont voté socialiste ( ou autre ) et qui voient aujourd’hui avec la répression le vrai visage de la démocratie française et qui se rendent compte que rose ou bleu la matraque est la même et que les Roms et les sans-paps sont expulsés et enfermés de la même manière. C’est aussi toutes ces personnes qui, consternées, disent qu’elles ne voteront plus jamais et ou qui ont brulé, déchiré, renvoyés aux décideurs leur cartes d’adhérent-e-s ou leur cartes électorales.

        La victoire c’est toutes ces personnes pacifistes et non violentes convaincues qui avaient du mal à accepter d’autres modes d’actions et qui aujourd’hui après avoir gouté aux lacrymos, vu de leurs yeux ce qu’était la répression et d’où venait la violence, cautionnent (et/ou pratiquent) maintenant d’autres modes d’actions et ne considèrent plus comme violent le fait de s’attaquer à des pelleteuses (voir à des flics surarmés). Et cela de fait et non pas initié par une quelconque propagande ou prêche insurrectionnaliste.

        La victoire c’est aussi toutes ces personnes qui n’avaient jamais vécues de telle situation, qui ne savaient pas trop comment aider une fois sur place et qui ont trouvé leur place en bloquant, de façon pacifiste ou non, les engins de chantier ou en faisant chier un barrage de flics et qui sont repartis se sentant renforcés avec le sentiment d’avoir apporté une pierre à l’édifice et avec une énergie et une motivation nouvelle.
        C’est de voir et d’entendre sur place ou ailleurs, dans les messages de solidarités sur internet que leur stratégie de division médiatico-policière entre violent-e-s anarchistes étranger-e-s et opposant-e-s historiques ne marchent pas et a même les effets inverses que ceux escomptés. La victoire c’est aussi que ça fasse mal au cœur ou colère aux habitantes qui résistent lorsqu’elles entendent des personnes, parfois des « zadistes » qui utilisent encore du vocabulaire catégorifiant comme je viens de le faire car pour eux et elles : NOUS SOMMES TOUS ET TOUTES DES HABITANT-E-S QUI RÉSISTENT !

        C’est aussi tous ces moments de partage lors des réouvertures festives de maisons expulsées sachant qu’elles seront détruites de toutes façons. C’est le renforcement des liens existants et la nouvelle vague de solidarité faîte avec les paysans venus parfois de loin depuis la destruction du Rosier et qui ont encore grandit avec l’opération de répression sur les lieux de reconstructions de la Châtaigneraie, merci encore à eux.
        Le fait que des milliers de personnes participent dans plus de quarante localités, à leurs manières et de façon spontanée, à exprimer leur soutien, contribuant ainsi à nationaliser la lutte est une victoire, et surtout un fait d’une ampleur jamais vue qui donnent de l’espoir pour la suite.

        La victoire c’est aussi que d’autres luttes ailleurs se renforcent grâce à l’écho qu’a celle-ci et vice versa, et que la détermination et l’énergie de toutes ces personnes soit renforcée pour leurs combats ailleurs. Halkidiki (mine d’or en Grèce) , Khimki ( autoroutes en Russie ) , NO TAV ( LGV Lyon/Turin ) , ligne THT ( Cotentin, Mayenne )…
        C’est ce qui se joue actuellement à NDDL et partout et qui dépasse largement l’aéroport laisse percevoir un élan nouveau et des perspectives nouvelles. C’est ce qui fait qu’en quelques sortes on a déjà beaucoup gagné. Le gouvernement est de mon point de vue dans une impasse : toutes les stratégies et méthodes employées n’ont fait qu’accroitre la médiatisation et la mobilisation sur place et partout en France, la répression suscite émoi, indignation et ne fait que renforcer la détermination.

        Plus le pouvoir continuera dans ce sens, plus la mobilisation s’élargira et plus elle se renforcera mais si le pouvoir se décide à céder et à renoncer ou mettre un moratoire sur le projet, il montrera par là même un signe de faiblesse qui pourrait renforcer la détermination d’autres luttes car à NDDL la lutte "aura payé". Et à la fois un moratoire représente pour eux une chance qu’à moyen terme la pacification revienne, que les gens reprennent leur petites vies, que la médiatisation et la mobilisation s’estompe car le projet est gelé...alors gardons bien en tête qu’un moratoire sur ce projet ne serait qu’une victoire ponctuelle contre l’aéroport, une petite claque au système capitaliste dans lequel il s’inscrit mais qu’il nous faudra rester vigilant-e-s, déterminé-e-s et profiter de cette énergie et de toutes ces connexions pour lutter contre les autres projets : centrales nucléaires, LGV, prisons, gaz de schiste, incinérateurs...

        Continuons à nous battre pour un autre choix de société que cette mascarade démocratique totalitaire et sécuritaire qui permet au système capitaliste de ce maintenir debout, ce système qui survit grâce à notre résignation, ce système basé sur la domination : oppression des peuples, domination patriarcale, enfermement, contrôle du territoire, gentrification, fichage commerciaux et policiers, impositions et gestion de nos vies (alimentation, production d’énergie, salariat, types d’habitats, aménagement du territoire...). On n’en veut pas !

        LA LUTTE CONTINUE ! QUE CREVE LE POUVOIR !



        Un texte, parmi d’autres, écrit par des acteurs et actrices de la lutte contre l’aéroport de NDDL

        Trouvé sur le site zad.nadir.org

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      • Réflexions utiles sur la richesse de ce mouvement de résistance, sur sa consistance, les thématiques qu’il porte et condense, ses inévitables contradictions... Et aussi sur ses effets sur le contexte général et la situation politique, entre crise du capital et tentative de relancer son développement. C’est clair : la lutte de NDDL "contre l’aéroport et le monde qui le produit" ouvre des espaces et des perspectives, et mêle ensemble des questions et des populations qui doivent rester séparées... et c’est sûrement cela que les différents "pouvoirs" vont chercher à étouffer au plus vite.



        « L’aéroport et son monde (de merde) [...] devient le motif d’un combat où toutes les questions sont ré-ouvertes en vrac »

        Lundi 3 décembre, je lis ceci :

        “Contre l’aéroport et son monde
        C‘est pour ça qu‘on est là, à occuper les terres censées disparaître un jour sous l‘aéroport de Notre Dame des Landes. Ou contre l‘aéroport et le monde de merde qui le crée.
        Et paradoxalement, on s‘en fout, de cet aéroport, ça aurait pu être une autoroute, une centrale nucléaire, une prison, la dernière usine d‘une multinationale quelconque, fut-elle de Haute Qualité Environnementale.
        Si on vient ici, c‘est pour lutter contre tout ce qui nous révolte, pour prendre la lutte contre l‘aéroport comme un moyen de s‘opposer au mythe de la croissance et du progrès, au productivisme et au salariat, à un “état démocratique“ qui ne tient que par sa police… Bref, à un modèle de civilisation qui n‘a plus aucun sens ni avenir mais qui continue pourtant toujours plus vite, où on considère qu‘il est indispensable d‘avoir toujours plus de tout, même si ça n‘est possible que parce que partout dans le monde des personnes sont exploitées ou s‘exploitent les unes les autres, que partout dans le monde, la nature est pillée…”.

        Parole glanée aujourd’hui sur Zad. Nadir.org (L’aéroport qui cache la forêt), et qui devrait en éclairer plus d’un parmi ces messieurs-dames professionnel(le)s de la profession politique. Mais non, on préfère ignorer là-haut ce sentiment profond mêlé de révolte, de rage et d’intelligence qui se manifeste au grand jour et chaque jour un peu plus dans le combat de Notre Dame des landes. On voudrait que la révolte s’exprime sagement traduite dans un bulletin de vote, que la rage soit en trop car synonyme de “terrorisme”, et que l’intelligence se plie aux argument d’experts et de contre-experts au sein d’une commission de “dialogue” destinée à faire avaler la pilule coûte que coûte.

        C’est sans compter sur cette remarquable organisation des occupants de la ZAD pour poursuivre la résistance, sur la contagion qui se propage aux quatre coins de la France, mais bien plus sur tout ce qui s’engouffre soudain dans cette lutte comme regain de dignité, d’affirmation et d’invention dans le présent politique comme dans l’avenir de la vie elle-même.

        Pour avoir fait la manif. du 17 novembre avec des amis venus du Tarn comme moi, j’ai vu et entendu l’évidence d’un énorme espoir concentrant mille aspirations jusqu’alors étouffées durant ces 50 dernières années de jeux politicards consensuels, d’où le Larzac par exemple émerge à nouveau comme état de veille, parfum connu mais jusqu’alors si vite dissipé dans l’oubli obstiné, dilué dans les arômes frelatés de l’écologie officielle.

        Entre autonomie et écologie politique, je découvre le fourmillement de tendances qui s’expriment aujourd’hui à travers ce mouvement de résistance à l’aéroport. Les Autonomes, sans la résistance desquels la lutte n’aurait pas fait évènement, et qui misent, contre toute caution apportée au pouvoir d’Etat et à la représentation, sur un déplacement assumé de la ligne de partage et des luttes du lieu de travail vers le territoire, exemplairement dans cette disposition en acte dans le Val de Suze et à Notre Dame des Landes ; et les divers positionnements qui vont d’Attac –maître à penser (souvent prêt à penser) des altermondialistes, à la Confédération paysanne, plus ou moins proche d’EELV, à EELV elle-même et son cul entre au moins 2 chaises – associée et d’apparence critique au sein de son alliance avec le PS au pouvoir, aux Alternatifs ayant rejoint le Front de Gauche, jusqu’à quelques militants du PS qui commencent malgré tout à menacer ouvertement de quitter le Parti si le gouvernement ne plie pas sur ce coup.

        L’aéroport et son monde (de merde), la formule répétée que quelques-uns veulent désormais préciser – le monde du productivisme désiré autant par la droite capitaliste que par la gauche traditionnelle (PS-PC- une partie de l’extrême gauche), dont tout à coup un Mélenchon veut s’éloigner par une sorte d’“écosocialisme” opportun ou plutôt opportuniste, devient le motif d’un combat où toutes les questions sont ré-ouvertes en vrac. Un vrac salutaire, même s’il contient plus d’une contradiction que les militants les plus déterminés ne craignent pas d’affronter.
        On pourra relever notamment celle qu’il y a à associer souvent productivisme et industrie, pour les anti-industriels par exemple, ou encore servitude et acquiescement à l’économie, en même temps qu’on avance dans les discussions et sur tous les sites et blogs de la lutte les arguments de contre-expertise, à teneur économique et gestionnaire, pour attester que l’actuel aéroport de Nantes est loin d’être saturé, que les pronostics concernant l’augmentation du trafic se révèlent faux, et qu’il peut parfaitement assumer une intensification du trafic, d’où la totale inutilité du grand projet de Notre Dame des Landes.

        Il est difficile de concevoir que l’actuel aéroport de Nantes et son monde sont plus enviables que le futur aéroport de NDDL et son monde. A quel monde appartiennent donc les pilotes de ligne dont le témoignage est valorisé pour prouver qu’un nouvel aéroport à NDDL est un projet pharaonique délirant et inutile ?

        De même encore quand on avance que, la crise aidant (si on peut dire), projeter un trafic aussi important que celui d’un aéroport international alors que le pétrole se fera de plus en plus rare et le prix du kérosène de plus en plus cher, est une dépense d’argent public en pure perte pour un fiasco économique à très court terme, à l’heure où bien des services publics sont bradés au privé ou manquent cruellement de moyens. Idem quand on épluche la manipulation des chiffres qui a permis de sur-évaluer la “valeur du temps” prétendument gagné par les nouvelles infrastructures.

        En terme d’emplois (Le terme consensuel pour éviter de parler de travail), on observe aussi très justement que les prévisions d’emploi justifiant l’avancée du Grand projet inutile sont largement surestimées, ce avec des arguments tirés de divers rapports d’experts en gestion.

        Vieille lune que cette opposition de l’utile à l’inutile ? Faut-il voir dans l’argumentaire l’expression des divergences politiques dans l’opposition à ce projet d’infrastructure, allant d’une simple critique gestionnaire concernant les investissements et choix de l’Etat dans le domaine des transports à la contestation en bloc de la société industrielle, machinique et technologique (J. Ellul, G. Charbonneau sont parfois cités longuement) ?
        Est-ce aussi le choix stratégique d’user contre l’aéroport et son monde des armes de ce monde lui-même pour lui démontrer que dans sa propre logique il se plante gravement au détriment de la terre, des paysans et des écosystèmes qu’il détruit aveuglément ? Est-ce qu’autour de ces arguments le rassemblement est envisagé comme le plus large possible, au-delà des divergences politiques, avec la chance que les plus timides ou réformistes s’en trouvent radicalisés ?

        Quoi qu’il en soit, la lutte à NDDL est un des rares combats où la vie et la politique sont étroitement liées pour être tout aussi étroitement remises en cause, laissant le “biopouvoir” faire son sale boulot au su et au vu de tous. Le “kyste” est pour Valls le motif d’une opération chirurgicale, comme l’OTAN sait depuis longtemps lancer des frappes chirurgicales, mais même cette conscience-là des allures que prennent le “faire vivre et laisser mourir” devient secondaire par rapport à tout ce que le terme de réappropriation recouvre maintenant : réappropriation des savoirs et savoirs-faire, des territoires, des droits et des choix de vie dans les formes de vie à inventer. Il fallait encore que ces formes de vie ne soient pas des enclaves repliées sur elles-mêmes là où on leur accorderait le statut officieux de réserve d’indiens ou d’oasis ; l’opposition à des grands projets d’infrastructure les expose grand angle entre ré-invention des communs et ouverture des communes, et élargit considérablement la donne de la contestation et de ses discours, plutôt de ses paroles ; elle les expose aussi comme jamais à la violence de l’Etat, à partir du moment où la figure mythique, éthique et stratégique du guerrier (encore soutenue par Tiqqun) s’efface derrière une non-violence déclarée seule capable de rallier les solidarités les plus étendues. Il est sûr que ce combat ébranle plus l’Etat et sa légitimité que les millions de manifestants pour la sauvegarde des retraites, qui au final ont perdu à ne battre que le pavé lustré par les centrales syndicales. Pour autant, le mouvement pour les retraites n’était pas vain, loin de là.

        Or la encore la question reste ouverte, loin d’être réglée, non-plus en termes abstraits opposant violence et non-violence, guerre civile et contestation légale (l’une et l’autre étant ici engagées solidairement, voir le recours à l’appui de la directive européenne sur l’eau), mais avec pour seul souci plutôt cette question : comment convaincre au mieux d’une évidence qui saute aux yeux de tous en même temps qu’elle aveugle ?
        Vinci comme ennemi déclaré et l’Etat comme servant du capitalisme réunis dans la formule “argent public pour profit privé”, et les 2000 hectares de bocage à défendre et préserver contre cet hydre à 2 têtes, et la violence avérée des flics, et l’Etat de droit qui couvre La loi, fut-elle injuste dès le départ et de plus en plus avec le temps qui passe, l’artificialisation des terres cultivables avec la disparition de l’équivalent d’un département en moyenne tous les 5 ans, dévoration des campagnes par l’extension des mégalopoles régionales consacrées “Pôles de compétitivité” à l’échelle européenne et mondiale, la farce des compensations environnementales dont s’acquitterait Vinci au nom du “droit de (détruire et) polluer”, le tout économique comme principe a priori du développement et du redressement productifs, le territoire comme champ de conflit au cœur même de tous ces enjeux, lorsque l’entreprise n’est plus souvent que le terrain partiel du conflit où les syndicats ne voient pas plus loin que le bout du nez de l’emploi à sauvegarder (même si cela veut dire continuer à pondre des bagnoles dans un marché archi-saturé et jusqu’à l’asphyxie, ou poursuivre le nucléaire dans le déni des conséquences des catastrophes et de la maîtrise plus qu’aléatoire de cette énergie), le réel ordinaire de l’économie, la catastrophe déjà là et non celle attendue qui serait systémique et donc fatale, …

        Quantité de blogs, sites, revues, livres, vidéos, émissions de radio ou télé agitent ces questions dans tous les sens depuis belle lurette, mais très peu de luttes les réunissent ouvertement avec une telle détermination.

        Il y a une donnée sensible absolue qu’on partage ou non, le dégoût ou l’écœurement pour ce monde environnant des entreprises capitalistes et de leur aide de camp Pôle-emploi, de l’économie forcenée et de la finance, du capitalisme vert, du béton envahissant, de la violence d’Etat, et des politiciens qui jouent ce jeu moyennant des intérêts de classe et des salaires bien juteux. Mais ce dégoût devient positif à travers la force des solidarités multiples, sans cesser pour autant d’assumer la part du négatif –refus, occupation, affrontement. Alors que par exemple dans l’affaire d’ArcelorMittal, on peut deviner un tout autre écœurement chez les ouvriers syndicalistes (ou non) suite aux rodomontades d’un Montebourg maintenant désavoué par Ayrault et Moscovici. Quelles traces ce faux bras de fer, cette soumission en réalité au capital laisseront chez les derniers sidérurgistes pris en otages de ce conflit ? Quels seront demain leurs réflexes politiques ?

        Et pourtant, il y aurait urgence à relier leur lutte à celle de Notre Dame des Landes, si on ne veut pas cantonner les uns dans la lutte économique réformiste et le “produire pour produire” (on expose les principaux débouchés d’ArcelorMittal-France dans les boites de conserve et l’automobile, dont PSA) et les autres dans la lutte politique révolutionnaire. La convergence des luttes cherche visiblement, là où elle s’exprime le plus (MCPL de Rennes par exemple), à dépasser ce clivage mortel ; mais comment ? Comment ne pas renvoyer les ouvriers sidérurgistes dans les bras de l’industrie productiviste pour les y enfermer ?
        Comment ne pas embrasser l’autonomie à la campagne comme vie nue exposée à la violence du capital et de son Etat, ou pure sécession d’avec la société industrielle (les cabanes de la forêt de Rohanne ont été reconstruites avec le marteau et les clous et leur monde, avec la visseuse et son monde, avec la tronçonneuse et son monde, avec des planches venant sans doute de la scierie solidaire et son monde, un seul et même monde que celui de l’aéroport) ?

        Tout cela est en jeu mais de la façon la plus honnête à Notre Dame des Landes. Ceux qui s’exprimaient radicalement, cités au début de ce billet, donnent encore :

        Quelques précisions
        Les textes écrits pour cette brochure et le choix des extraits, tracts, et autres appels glanés ça et là qui y sont reproduits n’ont pas la prétention de représenter le mouvement de lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ni même une position politique commune des occupant-e-s de la zone d’Aménagement Différé devenue pour nous zone A Défendre. Si c’est pas ça, c’est quoi ? c’est le résultat du travail d’un petit groupe qui voulait affiner le traditionnel « contre l’aéroport et son monde » qui conclut tous les tracts.

        J’ai fait le voyage à Notre Dame des Landes pour la manif du 17 novembre, en voiture, sur les autoroutes de Vinci, avec à bord un ami de mon âge et 3 jeunes gars, dont l’un est étudiant en lettres classiques, actuellement candidat au CAPES, l’autre étudiant en droit, candidat au concours de la magistrature, le 3ème étudiant en biologie à la fac Paul Sabatier de Toulouse. Cette lutte leur semblait largement aussi importante que celles qu’ils ont connues à la fac.

        Il y avait sur place, aux côtés des paysans, des milliers de jeunes, diplômés ou pas, mais tous dépositaires d’une manière ou d’une autre de savoirs et savoirs-faire indéniables, et désireux de les mettre en pratique sans attendre, ce qu’ils prouvent chaque jour pour ceux qui sont restés. Certains n’ont pas encore décidés de rompre avec leur milieu, d’entrer en sécession, d’autres l’ont fait résolument. C’est extrêmement réconfortant de voir à quel point ces enjeux de vie, de savoir et de visée politique s’échangent, se confrontent, voire s’affrontent dans un même élan joyeux et tourné vers l’avenir.

        Désolant aussi de mesurer à quel point des socialistes sont, comme leurs supposés adversaires, ignorants et méprisants envers ces forces vives.

        Puisse la leçon leur être enfin fatale, l’UMP implose, que le PS connaisse le même sort !

        Après-demain, avec quelques amis, nous rejoindrons Castres pour une assemblée du Comité tarnais contre l’Ayraultport.

        Patrick




        Trouvé sur le site du Collectif nantais de lutte contre l’aéroport [ http://lutteaeroportnddl.com/ ]

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        • jeudi 13 décembre 2012

          Cyril, tailleur de pierre de vingt-sept ans, a été arrêté sur la ZAD à Notre-Dame-des-Landes, le 26 novembre, par des gendarmes infiltrés sur une barricade. Il a été condamné deux jours plus tard, en comparution immédiate, à dix mois de prison dont cinq avec sursis, soit cinq mois fermes.

          Il envoie aux zadistes et autres opposants cette lettre, accompagnée d’une chanson qu’il demande de publier.

          Pour lui écrire :

          Centre pénitentiaire de Nantes
          Quartier Maison d’arrêt
          Cyril n° d’écrou 57360
          rue de la Mainguais
          44300 Nantes

          Mes chers camarades,

          Un très grand merci pour votre soutien et celui des autres camarades zadistes. Pas une journée ne se passe sans que je pense à vous tous. Merci pour ces infos non muselées que tu m’apportes, cela renforce encore plus mes convictions déjà fortes et ne me désespère pas pour notre cause qui est juste, elle.
          Nous ne sommes peut-être qu’une épine dans le pied de ce gouvernement mais elle est assez profonde pour qu’il ne puisse la retirer. Remplie d’un venin qui se nourrit d’amour et de solidarité, elle envenime ceux qui sont pour la destruction, la répression violente et les constructions capitalistes inutiles pour une population pacifiste mais résistante qui ne demande que de vivre en paix et en harmonie avec la mère nature.
          Ils ne sont pas à leur premier coup d’essai. Mais la résistance est toujours là. Nous faisons partie de la nouvelle et de l’ancienne génération qui lutte depuis tant d’années contre ces multiples projets inutiles. Ils dépassent les bornes. Ces souffrances qu’ils infligent à nous et à la mère nature sont malheureusement irréversibles et nous ne les oublierons jamais. Qui sont-ils pour penser que la valeur de l’argent est plus importante que celle de l’être humain et de son environnement ? Pour moi c’est un devoir envers les miens de crier mon opposition à tout cela. La destruction massive de notre mère la terre doit cesser car les conséquences en sont désastreuses. Que laisserons-nous à nos enfants ? Une chose est sûre, nous ne sommes pas des lâches. Nous nous battons pour des valeurs sûres, justes et ils en seront fiers. L’État ne peut en dire autant, car il n’en est pas à sa première erreur. Mes grands-parents et mon père ont subi les mêmes erreurs à une échelle différente et leur était reproché à l’époque le simple fait d’être juifs et de vouloir protéger cette terre qui est la nôtre.

          Refusant de partir de leur terre pendant la guerre, ils en ont payé le prix fort. Fusillés par les collabos de l’époque devant mon père qui n’avait que cinq ans. Certaines choses ont changé mais le gouvernement lâche et hypocrite reste ferme devant les cris et les pleurs de ses enfants qu’il dit capricieux. Je pense que le caprice vient d’eux et que la Raison vient de notre passion et de notre amour pour ces nombreuses causes justes et défendables. Ils ne l’entendent pas de même et nous poussent dans l’illégalité et la rébellion. Ma peine est celle d’un être humain qui ne se soumet pas. Comme la vôtre. Faut-il pourtant subir ? Ma réponse est Non. Nous ne lâcherons rien. Car peu importe le temps, ce qui compte ce sont les messages et le résultat ainsi que les erreurs flagrantes que le peuple voit. Ne changez rien, restez comme vous êtes, libres !

          Mes bottes me manquent, vous me manquez camarades et ami•e•s et je continue la lutte d’une autre manière. Grâce à vous j’ai assez de contacts à l’extérieur pour me faire entendre. Cela fait plus de dix ans que je me bats pour différentes causes. Je suis originaire de cette région et je le resterai malgré mon interdiction de séjourner dans le 44 pendant deux ans. Sauf Avessac où j’ai acheté un petit corps de ferme que je rénove pour tous ceux qui aiment la nature et la liberté. Je suis tailleur de pierre et cela me plaît. Ma lutte se fait aussi dans la musique depuis douze années et passera ces messages grâce à l’aide extérieure, étant à l’heure actuelle prisonnier. Je suis sur le projet d’un nouveau CD destiné à notre cause. Car il me semble nécessaire de faire passer ces messages.

          Je vous fais donc part du premier jet de la première chanson que je vous offre en espérant votre participation future d’une vérité qu’on nous demande de cacher.

          J’aimerais si possible que cette lettre ainsi que cette chanson soient mises sur Indymedia. Merci.

          Je compte sur vous et vous remercie tous pour le soutien que vous m’apportez et surtout pour cette cause juste. La terre de nos parents est la future terre de nos enfants, ne l’oublions pas.

          V.D.R. et S.

          Je vous embrasse,
          Cyril
          n° écrou 57360
          prison de Nantes

          Cette chanson se fredonne comme un chant de pirate.

          ZAD pacifiste mais résistante

          refrain
           
          Nous ne sommes pas des criminels, nous sommes des enfants
          Nous nous battons pour la terre et non pour l’argent
          Que laisserons-nous derrière pour tous ces enfants ?
          Sûrement pas une terre meurtrie depuis trop longtemps.
           
          Nous ne pouvons plus nous taire car l’erreur est flagrante
          L’État reflète notre misère et en est conscient.
          Pousse l’humain à bout de nerf à cause des dirigeants.
          Dans une atmosphère austère et si méprisante.
           
          Nous nous battons pour cette terre que nous aimons tant.
          Pour combattre cette misère nous restons devant.
          L’égalité sur cette terre n’est pas si flagrante.
          Regarder autour mes frères l’ampleur est dégradante.
           
          Pour nos sœurs et pour nos frères même pour nos enfants.
          Le reflet d’une misère créée par tous ces gens.
          De finance et de guerre nous n’nous laisserons pas faire.
          En avant tous ensemble.
           
          refrain
           
          Que laisserons-nous derrière si ce n’est le temps de réparer
          cette terre qui nous offre tant.
          Nous ne sommes pas des criminels nous sommes des enfants
          tous issus de la même terre celle de nos parents.
           
          N’ayons plus peur de nous taire devant toute cette violence.
          Envers nous envers la mère qui nous rend vivants.
          Des cultures si différentes et enrichissantes.
          Pour combattre la misère qui est juste devant.
           
          Allons marchons mes frères unis tous ensemble.
          Montrons-leur ni peur ni souffrance car nous nous sommes fiers.
          De combattre vaillamment mais pas pour la guerre.
          Pour un futur rayonnant résistons mes frères.
           
          Que laisserons-nous à nos enfants sûrement pas la misère.
          Que le ministère comprenne que l’on ne peut se taire
          devant toute cette violence gratuite et volontaire
          nous ne pouvons nous taire.

          Merci pour tout et continuez à vivre.

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