mardi 10 mars 2009
Furieux, les autres migrants afghans (qui étaient près d’un millier) ainsi que des gens solidaires, ont bloqué la promenade maritime de Patras, et ont érigé des barricades puis se sont affrontés à la police anti-émeute, rapidement renforcée par le tristement célèbre corps des "citoyens concernés », c’est-à-dire des fascistes locaux. Des barricades ont été mise en place, la police anti-émeute a répondu avec des gaz lacrymogènes et par quelques charges a poussé la foule vers le principal camp de migrants, à environ deux kilomètres de la ville portuaire.
Pendant la répression 4 manifestants ont été arrêtés. L’un d’eux, un Grec, a été cruellement battu dans le fourgon policier. Plus tard, dans la même nuit, des Grecs ont évité une tentative d’attaque fasciste du campement des afghans, en lançant des bouteilles et d’autres projectiles contre les milices paraétatiques. Patras a une longue tradition de milices d’extrême-droite, comme le groupe Kalabokas qui en 1991 a assassiné le professeur communiste Temboneras pendant le mouvement d’occupations contre la réforme éducative.
Le lendemain 3 mars, deux immigrés pakistanais étaient hospitalisés suite à une attaque raciste.
Plusieurs marches de protestation se sont déroulées en réponse à l’attaque fasciste du 24 février, à coup de grenades, contre le centre social des immigrants à Athènes.
La première manifestation eu lieu le 26 février. Un groupe de manifestants anarchistes a soudain quitté la manifestation pour attaquer le siège d’Apogevmatini, un journal ultraconservateur spécialisé dans l’attaque des mouvements sociaux, et dont un rédacteur en chef, Momferatos, fut exécuté par le groupe 17N dans les années 80, pour sa coopération avec la CIA pendant et après la junte des colonels.
La deuxième manifestation, le 3 mars, fut beaucoup plus importante et s’est soldée par de violents affrontements entre manifestants, police et agents provocateurs. Pendant les affrontements, qui se sont étendus sur tout le centre de la ville, quelques banques et magasins de luxe ont été détruits. Des manifestants ont fait irruption dans les bureaux de la Golden Dawn, une organisation plus ou moins neonazi responsable de nombreuses tentatives d’assassinat d’immigés, d’anarchistes et de militants de gauche. Ses bureaux ont été réduits en cendres.
Au cours d’une manifestation antifasciste à Salonique, le même jour, des batailles de la rue ont éclaté entre les manifestants et les anti-émeutes sur le boulevard central de la ville..
Mardi 3 mars à 1 heure du matin et en arrivant à la station terminale de l’ISAP (chemin de fer d’Athènes au Pirée) dans Kifisia, un quartier riche du nord de la ville, le dernier train de nuit a été attaqué par des passagers masqués qui sont sortis des wagons en criant des slogans et, après avoir évacué les passagers, ont répandu de l’essence à l’intérieur, puis lancé des cocktail Molotov. Le feu, qui a complètement détruit le train malgré les efforts des pompiers, s’est propagé à d’autres trains et wagons, a endommagé le toit de la station, abîmant les voies et rendant la gare inutilisable. (La presse parle de 16 millions d’euros de dégâts). La société ISAP avait employé K. Kouneva, l’ouvrière immigée attaquée à l’acide en décembre dernier par des nervis de l’entreprise, qui menait une campagne syndicale dure pour le droit des nettoyeuses. Le groupe qui a revendiqué l’attaque de lundi sous le nom de "Bande Conscience extrémiste de Perama" (Perama est un quartier proche du Pirée) a placé son action dans le cadre d’une guerre de guérilla que les dirigeants du pays appellent "guerre civile de basse intensité", et ils lient leur action au soutien à K. Kouneva, et à la mort d’un jeune grafeur électrocuté alors qu’il était poursuivi par des agents de sécurité, en septembre, dernier dans une station de l’ISAP.
Mercredi 4/3 des jeunes se sont réunis sur le lieu de l’assassinat d’Alexandros Grigoropoulos dans Exarjia, au centre d’Athènes. Ils ont essayé d’arrêter la construction d’un immeuble sur un terrain vague près du lieu du crime. Les jours précédents, la construction avait déjà eté perturbée par des manifestants. Un bulldozer a été brûlé, d’autres machines attaquées, la police est intervenue… Cela s’est produit tout près ce cet autre site qui appartient à la Municipalité et que des habitants ont récupéré pour le transformer en espace public.
Le 4 mars des travailleurs représentant des établissement de santé mentale de toute la Grèce ont érigé à Athènes des tentes à l’extérieur du Ministère du Travail pour exiger le paiement de leurs salaires non versés depuis août. Ce secteur de santé souffre d’un terrible déficit de financement
Les travailleurs du site archéologique de l’Acropole sont en grève pour obtenir le paiement de quatre mois de salaire que leur doit le ministère de la culture. Le site est fermé.
JPD d’après
(presse grecque quotidienne (Ta Nea, Ta Bima, http://www.occupiedlondon.org/blog/ et autres)