Monde
Recueil non exhaustif d’informations à partir de la presse officielle et de médias alternatifs…
lundi 17 octobre 2011, par
Quelques informations sur la journée internationale du 15 octobre dite du “Global Change”
Recueil non exhaustif d’informations à partir de la presse officielle et de médias alternatifs…
Certains ont compté jusqu’à 952 manifestations dans 82 pays… On n’ira pas vérifier.
Les lignes qui suivent ne sont pas un vrai bilan mais un survol et une tentative pour dégager les grandes tendances à un niveau très factuel.
Les plus grandes manifestations dans l’Etat espagnol
L’appel à manifester dans le monde entier pour un « changement global » a eu dans l’Etat espagnol un effet remobilisateur. La participation aux 80 manifestations du pays a même été supérieure à celle du 19 juin dernier. Il y avait eu environ 800 000 manifestants alors. Cette fois-ci, le chiffre du million a été très certainement dépassé.
Ce qui a d’ailleurs surpris bien des acteurs de ce mouvement qui le voyait fragmenté par les multiples initiatives et thématiques, miné par les contradictions possible entre le local et le global, vidé par l’activisme un peu débridé qui laisse beaucoup de gens hors du coup, mis en second plan par les mobilisations sociales surgies en dehors du mouvement depuis la fin de l’été : enseignants à Madrid, personnels hospitaliers en Catalogne, journée d’action des syndicats anarcho-syndicalistes et combatifs le 19 septembre et bien d’autres… Mais le pessimisme ou les craintes se sont avéré non justifiés.
A Madrid, cinq colonnes de manifestants, parties des extérieurs de la ville dès le matin, ont convergé vers la place centrale de Cibeles et, avec des dizaines de milliers d’autres personnes venus directement à ce point de convergence, ont ensuite envahi la Puerta del Sol et toutes les rues et les places environnantes. De nouveau, Sol brille. Le chiffre de 400 000 est avancé. La veille au soir, des étudiants s’étaient enfermés dans les locaux de l’Université Carlos III. Slogans appelant à un changement global, « Contre le Capital, Révolte sociale », dont un qui a été très repris : « S’il n’y a pas de solution, il y aura une révolution ».
A Barcelone, une marée humaine entre 200 et 300 000 manifestants (les organisateurs parlent de 400 000, la police de 60 000) a envahi les artères centrales. Pas d’incidents, juste que les vitres de la Bourse n’ont pas résisté et ont volé en éclats… mais ça, ce n’est pas la première fois.
Plus de 100 000 à Saragosse, 60 000 à Séville, autant à Valence. A Grenade, 20 000 manifestants derrière une banderole « Contre le dictature du capital. Pour un changement de système. Pour que tous/toutes décidions ». A Bilbao, plus de 10 000 personnes avec des interventions de groupes anti-militariste ou en faveur de la décroissance et des slogans contre le maire de la ville, responsable de l’expulsion récente de Kukutza, un centre social okupé historique. La liste est longue et impossible à reproduire. A signaler le record de mobilisation par rapport au nombre d’habitants : la localité de Mieres, dans les Asturies, haut lieu des luttes des mineurs dans les années 60 avec 15000 personnes dans les rues pour une agglomération de 45 000 habitants. Les banderoles ? « Ils nous demandent de voter, et nous + de démocratie », « Le capitalisme ne se réforme pas, il se détruit ».
Des immeubles okupés pour héberger les expulsés
A Madrid, après la manifestation, plus d’une centaine de personnes ont occupé un hôtel vide pour y loger les expulsés. Ils et elle y ont passé la nuit pendant qu’une cinquantaine d’autres sont restées sur le trottoir pour défendre le lieu.
A Barcelone, sous la consigne « de l’indignation à l’action », trois actions étaient prévues à la fin de la manifestation : une en référence à la santé et aux luttes en cours dans ce secteur, une à l’enseignement et une autre au logement. Un immeuble vide de la rue Almagro a été occupé, là aussi pour héberger les personnes expulsées de leurs logements. Pendant ce temps, plus de 2000 manifestants se dirigeaient vers l’Hospital del Mar et d’autres vers la Faculté de Géographie de l’Université de Barcelone (UB-Raval), déjà occupé depuis le vendredi. Une première famille expulsée a été relogée dans l’immeuble occupé.
Une action du même genre avait été réalisée à Saragosse après la manifestation du 19J mais l’immeuble avait été évacué par la police au bout de quelques jours. Qu’en sera-t-il maintenant ?
Cette journée du 15 octobre est sans conteste un succès. Ceux qui espéraient un reflux du mouvement en seront pour leur frais, et ceux qui le craignaient seront rassurés. Même un quotidien de droite, très hostile, comme El Mundo reconnaît que ce 15 octobre « le mouvement du 15M a montré la force de ces journées de Mai et son symbole, la Place de Sol qui déborde »
Beaucoup de monde dans les rues en Italie et au Portugal
Pour l’Europe, on peut noter des mobilisations importantes dans trois autres pays : en Italie, au Portugal et dans une moindre mesure, en Grèce.
Dans ce pays, l’importance de ces manifestations convoquées en dehors des grandes organisations établies pourrait relancer les tentatives d’occupation de places publiques qui n’ont pas connu jusque là le succès du pays voisin. Une nouvelle « assemblée populaire » a été convoquée pour le lendemain (dimanche) sur la place située en face du Parlement ainsi qu’un appel à « des initiatives populaires de désobéissance civile pacifique » et une nouvelle journée de manifestation le 26 novembre prochain. Des références à la « révolution des œillets » se font entendre et sont palpables chez les plus anciens. Des militaires (l’Association nationale des sergents) ont même averti le gouvernement qu’ils ne réprimeront pas une révolte populaire consécutive des mesures sociales annoncées.
Des signes de mobilisation à Berlin, Frankfort, Bruxelles, en Israël…
Dans les autres pays européens, les rassemblements ont été beaucoup plus modestes. Mais toute de même près de 40 000 personnes en Allemagne et 10 000 rien qu’à Berlin (manif qui s’est terminée par une assemblée et la tentative avortée par la police de mettre en place d’un campement devant le Bundestag) et 6000 à Frankfort (où 200 personnes ont passé la nuit dans une trentaine de tentes), devant le siège de la Banque Centrale Européenne. 8000 à Bruxelles. Moins de 3000 à Londres, mais dans cette capitale de la finance, malgré un dispositif policier impressionnant, 250 personnes ont décidé dimanche de commencer un campement permanent dans le parc situé en face de la cathédrale Saint Paul. Peu de monde à Amsterdam, mais 300 ont passé la nuit sur la place de la Bourse. Quelques centaines à Paris, Varsovie, Stockholm, Sarajevo,
Ailleurs, difficile de faire la moindre recompilation.
En Israël, plus de 100 000 manifestants à Tel Aviv, Haïfa, Jérusalem, Kiryat Shmona… Du monde, mais moins que les plus grandes manifestations du mois de l’été.
En Asie et Océanie, les rassemblements ont été modestes.
Ils et elles étaient 300 à Tokyo et ont défilé devant le siège de TEPCO, l’opérateur de Fukushima. 200 à Hong Kong et à Singapour, 100 à Séoul et à Taiwan…mais 2000 à Sydney et un peu moins dans les autres grandes villes d’Austraile, de même qu’à Auckland et Wellington en Nouvelle Zélande.
En Amérique latine, c’est au Chili que les manifestations ont été les plus fournies. A Santiago, plus de 30 000 personnes ont manifesté jusqu’au palais de la Moneda, avant de se replier dans un parc, avec deux thèmes principaux liés à l’actualité et au contexte (le conflit universitaire en cours et la lutte du peuple Mapuche) mais aussi contre les mégaprojets hydroélectriques dans la Patagonie chilienne. Mainfestations aussi à Valparaiso, Arica, Concepción, Aysén. Le mouvement étudiant appelle à deux journées de mobilisation les 18 et 19 octobre.
Un millier de personnes à Buenos Aires, moins dans les villes de Lima, Sao Paulo, Brasilia, Panamá, Quito, Mexico, Puerto Rico, República Dominicana…
Aux Etats-Unis, le mouvement a essaimé et les occupations d’espaces publics (avec ou sans campement) ont lieu maintenant dans plus de cent villes. Dernière campement installé : Miami. Des manifestations se sont déroulées dans de nombreuses villes. Plusieurs milliers de manifestants à New York City (avec des arrestations), à Washington DC, Los Angeles… A Chicago, près de 200 manifestants ont été arrêtés lors de l’évacuation d’un parc où ils voulaient passer la nuit.
Le 16 octobre
Dernière minute : A l’heure où nous mettons ce texte en ligne, ce lundi matin, un blitz policier d’envergure est en cours en Italie, officiellement pour arrêter les coupables des violences de la manifestations de Rome. On parle d’une centaine de descentes de police chez des particuliers et dans des locaux politiques, centres sociaux, etc. à Milan, Florence, Padoue, Livourne, Palerme, Bologne…