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Encore une rude journée au Testet

jeudi 4 septembre 2014

Les grosses machines de déboisement (abatteuses, broyeuses) qui n’avaient pas pu être amenées lundi dernier ont été débarquées grâce à un fort détachement de Gendarmes Mobiles. Une de barricades dressée par les opposants a été détruite à la tronçonneuse, comme si elle ne pouvait pas être refaite une fois les bleus partis.... Plus de 200 tuniques bleues ont en effet pris position sur les routes d’accès (sur deux côtés) et à l’intérieur des sous-bois et dans les taillis pour « protéger » le travail des bucherons de la SEBSO (siège social à Saint-Gaudens : http://www.midipresse.fr/quifaitquoi/885,Societe-d-Exploitation-du-Bois-du-Sud-Ouest---SEBSO.html et http://www.sebso.com/ ). D’après des manifestants qui ont tenté de dialoguer avec eux, ce ne sont pas des bucherons de la région et la plupart ne semblent pas comprendre ni parler le français.

GM équipés de flashballs, charges sans sommations, lacrymos balancés à bout portant, manifestant-e-s frappé-e-s et trainé-e-s au sol…

Les travaux de déboisement se font donc simultanément dans deux endroits, la rive gauche du Tescou, à proximité du campement de la Bouillonante (qui a été attaqué par les GM à la mi-journée avec une jeune fille blessée au ventre par un tir de flashball) et dans une pinède située un peu plus loin, près de la ferme abandonnée de la Métairie Neuve (occupée par les opposants et expulsée en mai dernier).

Un peu plus de monde sur place ce mercredi (avec des élus et de la presse) mais pas assez pour menacer vraiment de le Conseil Général. Renforts vivement attendus de toutes les personnes disponibles, de la région, du Sud-ouest et de plus loin…

Les jours à venir seront décisifs.

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[Mercredi 3 septembre] Bilan de la journée

Encore une rude journée au Testet

Aujourd’hui, attaque sur deux fronts. De bon matin, "comme d’habitude" côté Bouille, on les a vu arriver à l’heure pour dégager le terrain aux bucherons de la SEBSO et, nouveauté, à une énorme broyeuse qui a commencé à défricher la rive gauche, en pleine zone humide à proximité du Tescou. Des copains sont restés perchés toute la journée, ce qui a permis de sauver une belle petite surface (on a besoin de plus de grimpeur-ses !). Par contre la cabane le Contre-Temps a été broyée et ses restes brulés. Alors que c’était un lieu de vie constaté et qu’une procédure est en cours !

Pendant ce temps, escarmouches multiples qui ont vu les gendarmes mobiles progresser vers la Bouille à coup de tir tendu de lacrymos et en profiter pour la mettre à sac avant de se replier (voir vidéo sur FacedeBouc, groupe Zad Testet).

Puis vers 10h, côté Barat, une abatteuse est arrivée pour s’occuper de la Pinède, avec dans le cortège de fourgons de GMs, 2-3 cadres de la CACG qui, sous les quolibets, ont détourné le regard, remonté les vitres et finalement discrêtement enlevé le logo de leur foutue boite de leur voiture (attendez un peu, on va vous en faire voir de toutes les couleurs les gars !). Résistance pacifique sur ce front mais brutalement réprimée. L’abatteuse a eu du mal à se mettre en route mais a finalement pu faire son œuvre de mort, en évitant des arbres occupés par des copains.

A noter le comportement irresponsable des conducteurs d’engins, dangereux pour les occupants des arbres ! On va préciser le nom des boites sous peu histoire de leur faire de la pub. En fin de journée, on a également vu une petite équipe (du GIGN ?) monter à un arbre pour descendre une palette perchée.

Beaucoup de violences policières encore aujourd’hui (voir aussi un article de Reporterre sur une des multiples violences policière de la semaine dernière)

A noter, le passage dans l’après-midi d’élus verts de la Région, dont Mr Onesta du Conseil Régional, qui ont eu un discours plutôt pêchu nous soutenant.

Action à la CACG Toulouse en début d’après-midi, on fera un topo plus détaillé demain.

Un article énorme dans la dépèche, avec la logorrhée obscène de stupidité de Thierry Carcenac, président du CG du tarn, qui laisse pantois. Il ignore même l’existence de recours déposés par le Collectif testet et d’autres associations de défense de l’environnement !
Soutien de l’ACIPA et de la ZAD, merci les copains et copines !

Dans la page expression libre, une contribution : À propos de la "neutralité" des médias…

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Photos : https://www.dropbox.com/sh/we3m9g2a41o3zxd/AACWW7jNHFBk_RX1BmtZ6ODja?dl=0
https://www.dropbox.com/sh/itmyogzvs9l3ln3/AADNQ8eWCd9KtPMxdCCl8TQPa?dl=0

Vidéos
https://www.youtube.com/watch?v=7Ybope-7_Q8
https://www.youtube.com/watch?v=FRwce6e8570
https://www.youtube.com/watch?v=qyP_6sySGyE


Presse

Dans le Tarn, l'opposition se renforce contre un barrage menaçant une zone humide

Le Monde.fr avec AFP | 03.09.2014 à 18h24 • Mis à jour le 03.09.2014 à 18h34

Le déboisement de la zone du futur barrage de Sivens, dans le Tarn, suscite des échauffourées sporadiques depuis lundi entre forces de l’ordre et opposants au projet. Mercredi 3 septembre, de nouveaux heurts ont éclaté .

Le projet, promu par le conseil général du Tarn avec celui du Tarn-et-Garonne, prévoit de créer une retenue d’eau de plus de 40 hectares, dont 13 hectares dans la zone humide « remarquable » du Testet, notamment pour permettre aux agriculteurs de la vallée d’irriguer leurs cultures. Les travaux, qui ont d’ores et déjà commencé, doivent coûter 8,4 millions d’euros.

« C’est un projet inadapté, dont le coût environnemental et financier est très élevé, au profit de pratiques agricoles qui sont une impasse pour les agriculteurs comme pour la société dans son ensemble », dénonce le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet. Selon lui, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement a dénombré sur le site au moins 94 espèces animales protégées – salamandres, couleuvres, chauve-souris, etc.

Des mesures compensatoires sont prévues, avec la création de nouvelles zones humides sur 19,5 hectares et le déplacement d’espèces protégées, mais jugées insuffisantes par les opposants au barrage.

« LE DÉBOISEMENT SE POURSUIT »

Gérard Onesta (EELV), vice-président du conseil régional de Midi-Pyrénées, présent sur le site, a lancé mercredi « un appel solennel à Ségolène Royal, ministre de l’écologie, pour qu’elle décide un moratoire, alors que les grosses machines entrent en action et créent une situation irréversible ».

Selon La Croix, certains opposants occupent le terrain depuis octobre dernier, d’autres ont entamé une grève de la faim, et la situation est comparable à la ZAD (zone à défendre) qui s’est constituée près de Nantes contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Mercredi, les militants écologistes, dont le nombre a parfois atteint 200 personnes sur le site, ont érigé de nouvelles barricades pour empêcher l’arrivée des matériels d’abattage lourds, tandis que des agriculteurs sympathisants les appuyaient en gênant l’accès de la zone avec leurs tracteurs.

« Cela n’a pas suffi : les tracteurs ont été déplacés par les gendarmes mobiles », a déclaré le porte-parole du Collectif du Testet, Ben Lefetey. D’après le quotidien La Dépêche du Midi, les gendarmes ont « découpé à la tronçonneuse une barricade érigée par les antibarrage, avant de tirer des gaz lacrymogènes pour déloger les contestataires ».

« Deux barricades ont été reprises par l’escadron mobile. Le déboisement se poursuit », a indiqué de son côté la gendarmerie du Tarn.

« PROJET DÉSUET »

La maire de Lisle-sur-Tarn, Maryline Lherm, favorable au projet, a appelé au calme, mais concentré ses critiques sur les opposants : « Les riverains sont excédés par les agissements d’individus violents, cagoulés (sic) et armés », souligne-t-elle, en précisant que « les habitants des communes concernées se sont exprimées par écrit ou oralement dans le cadre de l’enquête publique, et cela de manière majoritairement favorable » au barrage.

En revanche, France Nature Environnement Midi-Pyrénées et Nature Midi-Pyrénées s’associent au collectif du Testet pour souligner que « des recours juridiques sont toujours en cours » et pour qualifier de « farce » « l’exemplarité environnementale » du projet, revendiquée par le conseil général et la préfecture du Tarn.

Au niveau national, Europe Ecologie-Les Verts exprime « tout son soutien » aux opposants à ce « projet désuet qui répond à la logique d’une agriculture productiviste ». M. Onesta estime qu’un moratoire est d’autant plus indispensable que « le tribunal administratif doit se prononcer dans les prochains jours sur la légalité de l’arrêté préfectoral autorisant le déboisement ».

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Les opposants occupent des locaux de la CACG à Toulouse

« On nous vire de la forêt de Sivens, alors on s’installe dans les bureaux de ceux qui détruisent la forêt », explique Camille. Nez rouge sur le visage, une dizaine d’opposants au projet de barrage de Sivens ont occupé, hier après-midi, les bureaux toulousains de la compagnie d’aménagements des coteaux de Gascogne (CACG), installés sur la commune d’Auzeville-Tolosane. La CACG est le maître d’œuvre et l’exploitant de ce chantier de 10 M€. Sur les tracts, distribués dans les bureaux des sociétés voisines, les opposants contestent « l’utilité publique du projet ». « Une centaine d’espèces d’animaux protégées, dont cinq menacées, vivent dans la zone humide qui sera noyée par le barrage pour satisfaire les besoins d’une économie capitaliste », assurent les opposants. Contactés, hier, les responsables de la compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne n’ont pas souhaité faire de commentaire sur cette occupation. Après une longue discussion, les anti-barrage ont obtenu une rencontre, ce jeudi du côté de Lisle sur Tarn, avec les responsables de la CACG. Ils ont levé le camp de leur plein gré vers 17h15.

La Dépêche.fr - le 04/09/2014

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