vendredi 4 juillet 2014
Mouvement des intermittents, précaires, chômeurs...
Avignon : les intermittents passent aux caisses de Casino sans payer
Publié le Jeudi 03/07/2014 à 14H12
Les intermittents sont sortis sans payer les articles.
<img2731|center>
Photo Jérôme Rey
Aujourd’hui, en milieu de journée, une cinquantaine d’intermittents du spectacle du CIP (Collectif des Intermittents et Précaires), en colère contre l’agrément du 22 mars sur la convention de l’assurance-chômage, a fait une action forte dans un supermarché de l’extra-muros avignonnais.
Aux alentours de 12h30, des dizaines d’intermittents qui, au préalable, avaient rempli caddies et paniers dans le Casino du quartier Saint-Lazare, sont passés aux caisses sans payer. "Nous avons des besoins matériels" indiquait Boris, de la Coordination nationale du CIP.
"Certains ont des problèmes pour manger", expliquait Elise, venue du Limousin. L’action a été précédée d’un moment de flou à l’Université. Les intermittents présents avaient, devant les médias, voté à main levée pour savoir si la presse allait les suivre dans cette nouvelle opération choc. Et ce après que les journalistes aient été dûment invités à ce rendez-vous...Il était finalement décidé que les médias ne suivraient pas, sauf que tout ce petit monde s’est retrouvé quelques minutes plus tard dans le Casino, qui reste un espace public.
Ce type d’actions est-il contre-productif pour le combat des intermittents ?
Depuis plusieurs semaines, à Avignon, le CIP (Collectif des Intermittents et Précaires) organise des actions-choc : envahissement pendant six heures de la Chambre de commerce pour intimer à son président de joindre le ministre du Travail François Rebsmanen ou venue dans les locaux d’ AF&C, l’association qui encadre le Festival Off. Jusque-là, à chaque fois, ils n’étaient qu’une dizaine à se mobiliser mais à la veille du début du Festival In, ils ont été rejoints par des délégations CIP de la France entière.
Après l’opération du passage en caisse au Casino, les intermittents devaient se retrouver à la Maison Manon, un local qui leur a été alloué par le maire d’Avignon Cécile Helle. Ce type d’actions est-il contre-productif pour le combat des intermittents ? La question devrait se poser dans les heures et les jours qui viennent.
Fabien Bonnieux
Source : La Provence
Publié, le jeudi 3 juillet 2014
Dernière modification : vendredi 4 juillet 2014
Nous, Coordination Nationale des chômeurs, chômeuses, précaires, intermittents, intermittentes, intérimaires, réunis ces 2 et 3 juillet 2014 en Avignon, exigeons l’abrogation de la convention anti-chômeurs, agréée le 26 juin par le gouvernement, mise en application depuis le 1er juillet.
Aujourd’hui, 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés, et cet accord ne fera qu’exclure davantage de chômeurs de l’indemnisation.
Comment osent-il nous parler d’avancée sociale ?!
Il s’agit d’une destruction pure et simple des droits sociaux de tous.
Ce pacte MEDEF/Hollande poursuit un objectif : faire des économies sur le dos des plus précaires, pour couvrir le transfert de 50 milliards vers les entreprises, par le pacte de responsabilité. Et cela, au nom de l’emploi ?
Ce pacte d’austérité génère 60 000 chômeurs supplémentaires : de qui se moque-t-on ?
Depuis 11 ans, nous luttons pour que l’assurance-chômage devienne un véritable système de solidarité interprofessionnel. Des propositions pour un modèle social juste et économiquement viable existent.
Pendant 10 ans, l’ensemble des membres du gouvernement ont soutenu ces mêmes propositions. Et aujourd’hui, ils reconduisent le protocole UNEDIC de 2003, qu’ils dénonçaient à nos côtés il y a encore quelques mois, en l’aggravant ! De qui se moque-t-on ?
Le gouvernement propose une parodie de négociation. Il cherche à diviser pour couvrir ses incohérences, ses trahisons et ses propres divisions internes. Nous ne sommes pas dupes de sa stratégie. Il redoute le rapport de forces qui est en train de se construire.
Nous ne renonçons pas !
Nos actions ne connaîtront pas de pause.
La coordination nationale appelle à amplifier le mouvement.
Nous appelons toutes les structures, organisations, syndicats, associations, partis politiques, qui ont dénoncé l’agrément, à rallier le mouvement et à passer de la solidarité à l’action. Les 4, 7, et 12 juillet 2014, nous appelons à des journées nationales de grève et d’action.
Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.
Et si nous sommes en Avignon, ce n’est pas anodin…
Avignon, le 3 juillet 2014