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QUE FAIT LA POLICE ? – Chronique anti-autoritaire de Maurice Rajsfus

mercredi 22 janvier 2014

15 janvier 2014

Editorial : Flics ou politicards ? !

La nouvelle tendance, pour certains de nos policiers de haut vol, consiste désormais à s’investir en politique, alors que quelques uns préfèrent côtoyer le monde du polar, tandis que d’autres s’appliquent à développer des officines de police privée. Ces dernières années, le commandant Bruno Beschizza, alors secrétaire général du syndicat Synergie-Officiers, qui voulait devenir conseiller régional pour l’Ile-de-France, voyait cette ambition favorisée par Nicolas Sarkozy, qui le nommait sous-préfet au tour extérieur, ce qui lui permettait de conserver un salaire correspondant à celui de son activité précédente – et en tout cas nettement supérieur aux émoluments de ses collègues du Conseil régional. Ce qui était, semble-t-il, légal, puisque le gardien de la légalité républicaine en avait décidé ainsi.

Autre exemple. En mai 2012, Manuel Valls, devenant ministre de l’Intérieur, l’ami d’enfance de Nicolas Sarkozy, Frédéric Péchenard, qui avait gravi tous les échelons de la hiérarchie policière, jusqu’à devenir directeur général de la police nationale, se voyait débarquer de ce poste prestigieux, et renvoyé à la circulation. En fait, sans perte de salaire, c’est le secteur des accidents de la route qui lui était désormais réservé. Sans doute mécontent de sa nouvelle affectation, l’ami Péchenard se déclarait récemment candidat aux élections municipales, à Paris, sous la protection de Nathalie Kozsiusko-Morizet, avec sans doute l’ambition de devenir adjoint au maire, chargé des problèmes de basse police dans la capitale. Il faut bien exercer son talent.

Sans que cela soit encore confirmé, alors que ces lignes sont écrites, un autre responsable syndical, de la police en tenue cette fois, aurait été approché par l’UMP, en Provence : il s’agit de Jean-Claude Delage, secrétaire général du très sarkozyste syndicat Alliance. Cet éminent porte-parole de la base policière s’est surtout illustré, ces dernières années, par ses coups de sang, lorsque certains de ses collègues étaient condamnés pour des dérives jugées mineures. Sa dernière intervention en date : la vigoureuse protestation émise lors de la révocation de plusieurs policiers ripoux de la BAC nord de Marseille. Sa colère, en la circonstance, n’était pas partagée par d’autres syndicats de policiers en tenue. Tout comme sa fureur contre le retour au port du matricule par les forces de l’ordre.

Enfin, pour conclure provisoirement ce petit tour d’horizon des ambitions policières en politique, comment ne pas évoquer les déconvenues de Claude Guéant, ancien directeur général de la police nationale, devenu secrétaire général de l’Elysée, puis ministre de l’Intérieur, sous Nicolas Sarkozy. Cet éminent policier, qui se prenait sans doute pour Joseph Fouché, espérait poursuivre sa carrière en politique, mais il eut la malchance, comme un malheur n’arrive jamais seul, d’être battu aux élections législatives de juin 2012. Celui que les intimes affublaient de la douce appellation de Cardinal, n’allait pas tarder à voir les scandales s’accumuler sur sa réputation de grand serviteur de l’Etat. Il était donc possible d’apprendre, en décembre 2013, qu’il s’attribuait quelque dix mille euros mensuels – en liquide – de 2002 à 2004, au temps où il était directeur du cabinet d’un ministre de l’Intérieur nommé Nicolas Sarkozy.

Triste époque, où les policiers n’ont pas le loisir de se reconvertir dans des activités honnêtes sans être poursuivis par un passé trouble ou leur mauvaise réputation. I n’y a pas de morale aux mésaventures connues par certains de ceux qui, par nécessité ou ambition, ont décidé d’abandonner les chaussettes à clous pour le costume plus élégant d’élu du suffrage universel.

Flash-ball, enfin mis en accusation

Il fallait bien qu’une telle intervention de groupe se produise. La mèche a été allumée au travers d’une tribune libre publiée dans Libération, daté du 23 décembre 2013. Ce texte, signé pas par plusieurs victimes de policiers utilisateurs du flash-ball, sous ses différentes variantes, vaut d’être connu bien au-delà du cercle des lecteurs de ce quotidien. Déjà, pourtant, l’Etat venait d’être condamné, le 18 décembre 2013, suite à la plainte d’une victime de la hargne policière qui avait eu la mâchoire fracturée par un tir de cette arme, le 21 juin 2009. Il faut s’attendre aux réactions indignées des syndicats de policiers, après cette tribune de libre, à moins qu’un silence honteux ne confirme leur peu d’inquiétude à user de ce flash-ball, sans que cela puisse poser à ces humanistes en uniforme le moindre cas de conscience. Le témoignage de ces « estropiés » de l’ordre public vient à son heure. En voici quelques extraits des plus significatifs :
« Nous avons en commun le fait d’avoir été blessés et mutilés par la police française après avoir reçu un tir de flash-ball en pleine tête. Etre touché par une de ces armes, c’est s’effondrer, être évacué, hospitalisé et subir par la suite un nombre considérable d’interventions chirurgicales lourdes qui s’étendent sur plusieurs mois. Les lésions sont nombreuses et irréversibles : œil crevé, décollement de la rétine, enfoncement du plancher orbital, multiples fractures, dents cassées, joue arrachée. Pour plusieurs d’entre nous, l’implant d’une prothèse a été nécessaire. »

Faut-il rappeler, une fois de plus, que les règles d’utilisation de cette arme, dite non-létale, précisent que les policiers et gendarmes ne doivent absolument pas tirer à la tête de ceux qui sont censés « troubler l’ordre public », et pas à moins de sept mètres. Il faut être convaincu que, dans bien des cas, il ne s’agit nullement de balles perdues mais tirées de très près, avec la volonté de faire mal. Qu’importe, le policier peut s’attribuer tranquillement le droit de mettre en péril l’intégrité physique de ceux qu’il considère comme des gibiers de potence qu’il convient de mettre à la raison. Poursuivons le témoignage de ces jeunes hommes, qui évoquent le choc subi :
« …Des migraines, des cauchemars et la peur chevillée au corps. A Marseille, un homme, Mostéfa Ziani, est mort d’un arrêt cardiaque après avoir été touché en plein thorax. Le flash-ball peut donc tuer à bout portant, et il produit des dommages qui ne sont en rien des accidents. Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, équiper la police avec ces armes, c’est lui reconnaître le droit de mutiler. Ce qu’elle a bien compris… »

Cette tribune libre rappelle que, dans bien des cas, les plaintes portées contre les auteurs souvent connus de ces agressions se sont révélées vaines. Parfois, un juge ordonne le non-lieu, quand ce n’est pas le procureur qui bloque un dossier durant plusieurs années car, bien évidemment, la justice se garde bien de poursuivre des policiers assermentés. D’où ce constat :
« …Sans surprise, la justice couvre la police. Il y a belle lurette, en effet, que l’action de la police s’est affranchie du droit. Pour le flash-ball, les distances de sécurité et les zones sécurisées ne sont jamais respectées, pas plus que le tir ne correspond à un état de légitime défense, comme le prescrit pourtant la règlementation officielle… »

Ces faits que nous dénonçons depuis bientôt vingt ans, dans Que fait la police ?, éclatent enfin au grand jour, au travers de cet authentique manifeste anti-violence. Est visée, au premier chef, la violence aveugle de policiers qui s’attribuent le droit de blesser, voire de tuer, alors qu’ils sont simplement censés rétablir l’ordre dit « républicain ». Est-ce que le fait d’être assermenté peut permettre toutes les dérives qui ne pourraient que conforter un Etat autoritaire dont la police serait le principal pilier ? La religion de l’ordre conduit ses fidèles à considérer comme une émeute le simple fait de manifester pacifiquement contre l’expulsion d’un squat de mal logés, et les manifestants considérés tels de dangereux « individus ». Autre constat indigné des signataires de cette tribune libre :
« …Dans les quartiers populaires, le flash-ball fait partie de la vie quotidienne, et intervient systématiquement quand la population se révolte contre la violence de la police (…) Ce que la logique policière appelle, littéralement, neutraliser une menace, et désigne de toute évidence la nature réelle du flash-ball : écraser et faire taire ce qui échappe au pouvoir. C’est là le travail normal de la police. Mais ce qui est nouveau, c’est la méthode utilisée. Le flash-ball est le nom d’un nouveau dispositif, qui repose sur la peur et la mutilation – en un mot, la terreur. Il s’agit cette fois de frapper les corps mais aussi les cœurs et les esprits, en nous marquant dans notre chair et celle de nos amis. Présenté comme une arme défensive, le flash-ball est clairement une arme offensive qui donne à la police le droit de tirer sur la foule. Le déploiement de la violence policière, en l’état actuel du rapport de force, ne doit pas entraîner la mort… »

Qu’ajouter de plus à ce texte, sinon notre étonnement de constater qu’un gouvernement de gauche, donc supposé humaniste, puisse couvrir de tels comportements de la part de ses fonctionnaires d’autorité ? Après le flash-ball et le pistolet à impulsion électrique Täser, de quel moyen va-t-on doter une police triomphante, qui n’attend que la chute de cette gauche, sécuritaire à souhait, pour user, encore plus violemment, de son pouvoir discrétionnaire ?

Trouble à l’ordre public

A la lecture du Monde, daté du 30 décembre, nous apprenions que Manuel Valls veut faire interdire par les préfets les spectacles de Dieudonné. Motif bien naturel, cette volonté de « casser la mécanique de haine » développée par l’histrion proche du Front national, qui peut « troubler l’ordre public ». Il y a longtemps que nous connaissons les sketches antisémites de ce sinistre pitre qui, récemment, se laissait aller à éructer, à propos du chroniqueur de France-Inter, Patrick Cohen : « Moi, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz, dommage… » Il ne s’agit pas là de stupidité mais de haine pure, savamment distillée. Pourtant, comme l’exprime un dirigeant du MRAP, cet « ostracisme serait de nature à décupler l’impact déjà très important qu’il a sur les réseaux sociaux…Dieudonné, il faut le combattre politiquement, et uniquement sur ce terrain ! »

Sans chercher à faire de comparaison, il convient de s’interroger sur le manque de réaction de notre ministre de l’Intérieur lorsque ses CRS et gendarmes mobiles s’appliquent à détruire les pauvres campements des Roms, maltraitant parfois leurs occupants. Avec, bien souvent, un comportement authentiquement haineux, ayant pour volonté de stigmatiser un groupe humain, déjà rejeté au temps de Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux. A ce niveau, ce sont les défenseurs des institutions républicaines qui créent un trouble officiel à l’ordre public, sans que les grands esprits ne s’en émeuvent véritablement.

Feu sur les pompiers !

Dans l’après-midi du 27 décembre 2013, à Grenoble, des pompiers manifestaient pour la reconnaissance de la pénibilité de leur travail. Comme trop souvent, les CRS ne manquaient pas d’intervenir, de façon musclée, et l’un des pompiers était grièvement blessé, à un œil, après avoir reçu en pleine face une grenade lacrymogène. Cette information, fournie par France 3, le 28 décembre, avec images significatives à l’appui, n’est que la répétition de très mauvaises habitudes. En effet, ce n’est pas la première fois que CRS et gendarmes mobiles agressent violemment des soldats du feu. Sans que cela indigne particulièrement les services du ministère de l’Intérieur.

L’ambition de la promotion

Une fois de plus, nous citerons le juriste Casamayor, qui avait parfaitement décrit les motivations de nos policiers républicains. Lesquels proclament hautement que leur unique ambition est de servir l’Etat. Il ne pouvait manquer de commenter tranquillement les relations troubles entre l’Etat et ses fonctionnaires d’autorité : « Faute de s’assurer des hommes qu’il place sur l’échelle hiérarchique, le pouvoir s’est efforcé d’en consolider certains barreaux…LA police comprend non seulement des compagnons mais des ingénieurs. C’est sur eux, les commissaires, que le levier du pouvoir s’appuiera. Ils constituent l’échelon solide qui maintiendra tout l’édifice. L’avancement étant plus passionnément convoité à mesure qu’on s’élève dans la hiérarchie ceux qui occupent un tel poste, qui comporte plusieurs échelons, seront très sensibles à la promotion. Ils se trouvent sur un point de bascule. Même ceux qui font de la démagogie à l’égard de leurs subordonnés, les ont déjà abandonnés à leur sort médiocre et ingrat. A leur égard, le calcul du pouvoir est juste. Des fonctionnaires qui nourrissent des aspirations bourgeoises et qui ne sont pas mécontents de faire valoir leur instruction, sont portés à considérer comme valables tous les schémas préétablis et, par conséquent, à faire le jeu de l’autorité, quelle qu’elle soit. La méthode est toujours la même et, avec les ambitieux, il n’est pas besoin de méthode. L’ambition est vulnérable. Il suffit de lui montrer du doigt le palier du dessus, il s’élance. Celui qui n’a pas d’ambition particulière cède un peu moins vite, mais il est évident que si l’on agite devant ses yeux, lorsqu’il atteint un certain âge, le bicorne qui consacre l’entrée dans le corps préfectoral ou la direction qui le hisse au niveau des grands commis de l’Etat, il va pencher dans le sens du pouvoir, comme un roseau dans le lit du vent. (Pourtant) Le policier a appris si tôt à distinguer les pouvoirs réels des pouvoirs apparents qu’il ne suffit pas de le récompenser pour le convaincre. Il faut l’investir, peu à peu, comme une forteresse bien défendue. Le moyen qui réussit le mieux, c’est la flatterie. Non pas la flatterie imbécile qui accumule les épithètes dont abusent les discours officiels, et qui font rire, mais la flatterie habile… » (in La police, de Casamayor, Gallimard, 1973, pages 143 et 144)

Indignation policière

Les syndicats de policiers, unanimes, appellent leurs adhérents à manifester, le 27 janvier 2014, contre le rétablissement du numéro matricule sur les uniformes des défenseurs de l’ordre public. Nos policiers auraient-ils honte d’être reconnus pour ce qu’ils sont alors qu’ils ont choisi, de façon réfléchie, de manier la matraque, plutôt que de pratiquer le dialogue et d’user du flash-ball pour les contacts rapprochés…

Suicide

Dans la nuit du 29 au 30 décembre, en gendarme en poste à L’Ile Rousse (Corse) se donnait la mort avec son arme de service. Sans laisser de message pour expliquer son geste.

Proches ou lointains ?

Selon un sondage réalisé par L’Essor de la Gendarmerie, publication des retraités de la maison pandore, 83% des Français auraient une bonne opinion des gendarmes, tandis qu’ils ne seraient plus que 65 % pour apprécier les policiers. Il n’en reste pas moins que ces résultats, publiés dans Libération, daté du 30 décembre 2013, demandent à être analysés de plus près. En effet, les Français ne sont plus que 35 % à se sentir proches des gendarmes, alors qu’ils ne sont plus que 15% pour les policiers. Le pire est à venir. Lorsque la question de l’honnêteté était posée aux sondés, 35% d’entre eux étaient persuadés de la probité des gendarmes, alors que seulement 2% des policiers étaient réputés purs et sans taches. Bien sûr, la fragilité des sondages n’est plus à démontrer, de même que la sourde hostilité des gendarmes envers les policiers. Attendons la possible réaction des syndicats de policiers…

Matricule et… déontologie

Ainsi donc, Manuel Valls a doté nos forces de l’ordre d’un nouveau code de déontologie, entré en vigueur le 1er janvier 2014. Les précédentes Tables de la loi sécuritaire, promulguées par Pierre Joxe, le 18 mars 1986, qui ne concernaient que nos policiers avaient peut-être besoin d’un petit toilettage. Il convient de noter immédiatement que, quelques jours après l’inauguration de cette première en matière de moralisation autoritaire, la droite gagnait les élections législatives et il revenait au doux Charles Pasqua d’appliquer les nouvelles règles en vigueur. Nous savons, de mauvaise expérience, ce qu’il en a été, et les pires dérives avaient atteint des sommets inattendus avec, particulièrement, l’apparition de ces brigades motorisées dites de « voltigeurs ». Lesquelles devaient être à ‘origine du véritable assassinat de l’étudiant marocain Malik Oussekine, rue Monsieur-le-Prince, à Paris, en décembre 1986. Mauvais présage !

Le nouveau Code, qui contient 33 articles, et désormais commun à la police et à la gendarmerie, est censé fournir à l’une et l’autre de ces institutions, « les repères essentiels sur leur obligation et leur cadre d’action : discrétion, probité, discernement et impartialité. » Depuis quelques semaines, c’est surtout l’article 15 de cette Bible autoritaire qui fait débat dans la famille chaussette à clous ; celui concernant le port obligatoire du numéro matricule des différents intéressés – même les policiers en civil se doivent d’en décorer leur brassard. Ce qui n’a pas manqué de provoquer des remous dans les deux professions ayant pour objet de réguler notre vie quotidienne. Pourtant, dès le 20 décembre 2013, Manuel Valls, la main sur le cœur, tenait à affirmer : « Ce matricule n’est pas un digne de défiance. J’entends bien que tous les policiers et gendarmes le portent ! » Est-ce à dire que certains se risqueraient à faire de la résistance ?

Risquons-nous à faire un peu d’histoire relativement contemporaine. Il ne semble pas que nos policiers, ceux qui pourchassaient les résistants et les Juifs étrangers, se soient vraiment indignés lorsqu’il leur fut demandé, en janvier 1942, de prêter serment d’allégeance à Pétain ! Il reste heureusement un document de cette cérémonie, avec des policiers paraissant très convaincus de leur engagement politique. L’un d’eux, bras le vé au milieu de ses collègues, en un geste enthousiaste ressemblant à s’y méprendre au salut nazi, laissant voir au revers de sa vareuse son numéro matricule : 2.805. Par charité mécréante, et afin de ne pas chagriner d’éventuels héritiers, nous tairons son patronyme, alors que cet excellent défenseur de l’ordre nazi avait pris ses responsabilités.

Toujours est-il qu’en ce mois de janvier 2014, ses lointains successeurs rechignent à exhiber ce signe de reconnaissance redevenu obligatoire. Libération, daté du 3 janvier 2014, relatait la grogne des policiers en tenue, et la fureur du porte-parole du syndicat Alliance, Jean-Claude Delage, qui n’hésitait pas à affirmer, sans rire : « Les policiers sont plus contrôlés que les voyous et auront bientôt moins de droits qu’eux. En plus, ce matricule coûte cher, près d’un million d’euros, et ne règle rien ! » Pour le porte-parole du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (majoritaire chez les commissaires de police), cette mesure « ne servira en rien à rapprocher la police de la population… »

Il est vrai que, dans ce domaine, alors qu’il est demandé aux policiers et gendarmes, à l’article 14 du nouveau Code déontologie, d’avoir des relations empreintes de courtoisie envers la population et « à se comporter, en toutes circonstances, d’une manière exemplaire propre à inspirer en retour respect et considération », cela ne semble pas être toujours le cas. Ainsi, cet « incident », relaté par le collectif « Stop le contrôle au faciès », qui nous rappelle que ces pratiques se sont mal déroulées, à l’aube du 1er janvier 2014. Exemple : sur un quai de gare, à Lyon, trois hommes ont dû baisser leur pantalon et caleçon, en public, pour une palpation de sécurité. L’un d’eux était noir de peau, et le policier palpeur, qui avait estimé que « l’individu » avait une « tête de fumeur », sans doute de cannabis, avait refusé de procéder à la palpation avec discrétion, alors que l’article 15 du nouveau Code stipule que cet attouchement autoritaire se doit d’être « pratiqué à l’abri des regards ». C’est ainsi que si le port du matricule est mal venu par nos croquemitaines de l’ordre public, le respect des nouvelles normes de leur déontologie ne semble pas avoir été réellement compris.


http://quefaitlapolice.samizdat.net/

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