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Le PKK : une intervention en Syrie déclenchera une guerre régionale

mercredi 4 septembre 2013

Point de vue d’un haut responsable du PKK sur la menace d’intervention militaire en Syrie

31-08-2013

Un membre du conseil exécutif de l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK), système politique du PKK, appelle toutes les parties à éviter une intervention militaire en Syrie qui déclencherait une guerre régionale.

Alors que Washington et Paris se préparent à une éventuelle intervention militaire en Syrie, un haut responsable de la KCK, Duran Kalkan, a affirmé dans une interview accordée le 30 août à la chaîne de télévision kurde Stêrk TV qu’on vit déjà une troisième guerre mondiale depuis la fin des années 1980.

TOUT COMME LA PREMIERE GUERRE MONDIALE !

« Il s’agit, depuis plus de 20 ans, d’une guerre dont ses dimensions idéologiques et politiques étaient au premier plan. Mais en cas d’une intervention étrangère en Syrie, que ce soit avec l’accord commun des Etats-Unis-Europe-Chine-Russie (…) ou avec le refus du trio Russie-Chine-Iran, de quelque manière que cela soit, une nouvelle guerre mondiale militaire éclatera au Moyen-Orient, tout comme la première guerre mondiale. La guerre politico-idéologique se transformera en une guerre militaire. Cette guerre ne restera pas dans les frontières de la Syrie. Elle s’étendra en Irak et enflammera tout le Kurdistan. La Turquie sera impliquée. L’Iran et les Arabes sont déjà impliqués. Ce serait une guerre régionale, une guerre moyen-orientale »

LES KURDES IMPOSERONT UNE RÉVOLUTION FRATERNELLE

Appelant toutes les parties à éviter une telle guerre qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques comme le monde a vécu durant la première guerre mondiale, le dirigeant du PKK affirme que les Kurdes, quant à eux, garderont leur position pour la « troisième voie », soit « ni avec le régime Baas qui défend le statu quo de l’Etat-nation, ni avec l’opposition et les extrémistes (jihadistes) qui sont les extensions du système mondiale »

Pour ce dirigeant du PKK, la troisième voie est la voie de la paix, de la démocratie et de la liberté pour tous les peuples de la région, mais aussi celle de l’unité de la Syrie.

En cas d’une intervention militaire qui enflammerait toute la région, les Kurdes imposeront une révolution fraternelle avec les autres forces démocratiques et peuples du Moyen-Orient, a-t-il souligné.

AVERTISSEMENT A LA TURQUIE

Duran Kalkan appelle également la Turquie à ne plus soutenir les « bandes armées » qui attaquent les Kurdes de Syrie, notamment depuis mi-juillet.

« Si la Turquie ne change pas sa position dans le plus bref délai, elle doit savoir que la guerre qui se déroule à Rojava (Kurdistan occidental) s’étendra en Turquie. De violents combats s’opposent les combattants kurdes à al-Qaïda et des brigades de l’armée syrienne libre (ASL), tous deux soutenus, hébergés et armés par la Turquie.

Affirmant que le gouvernement AKP, parti au pouvoir, n’a pas tenu ses engagements dans le cadre du processus de paix, lancé par le leader kurde emprisonné Abdullah Ocalan, le 21 mars, il a averti : « Si l’AKP n’adopte pas l’attitude appropriée, la guérilla (kurde) imposera certainement sa solution »

Les Kurdes s’organisent autour d’un système de contre-pouvoir. Refusant de vivre avec la tradition de l’État et l’État-nation, le mouvement kurde propose des autonomies pour tous les peuples et les cultures du Moyen-Orient, ainsi qu’une confédération des peuples qui serait meilleure solution pour pouvoir vivre ensemble et dans la paix, sans frontière.

(Source : ActuaKurde)


Syrie : ces combattantes kurdes qui gagnent la guerre contre les djihadistes

RTBF - jeudi 29 août 2013

Dans le nord de la Syrie, la révolution contre l’armée d’al-Assad a cédé la place à "une guerre civile dans la guerre civile". Si le régime n’a plus le contrôle de la région, une lutte à mort s’est ouverte entre la rébellion kurde et les djihadistes. Rencontre avec des combattantes kurdes qui pourraient bien sonner le glas des ambitions de leurs nouveaux ennemis extrémistes dans la région.

Le site du magazine Foreign Policy livre un reportage édifiant, centré notamment sur la commandante Roshna Akeed. Cette dernière explique, depuis la ligne de front, comment les forces kurdes auxquelles elle émarge combattent les soldats d’al-Qaïda à Ras Al-Ayn (nord-est de la Syrie). Les journalistes de Foreign Policy y révèlent que 40% de ces combattants kurdes sont en fait des combattantes. Et celles-ci commandent parfois des unités composées d’hommes. Et mènent une "guerre civile dans la guerre civile".

"Comme si la Syrie n’avait pas assez de sa guerre civile, des combats ont récemment éclaté dans le nord-est du pays entre forces kurdes et islamistes radicaux – qui sont tous deux des ennemis du régime al-Assad. (…). Le résultat est une guerre civile à l’intérieur de la guerre civile", expliquent Harald Doornbos et Jenan Moussa de Foreign Policy.

"Ces djihadistes que nous combattons viennent de Belgique, des Pays-Bas..."

“Les combattants d’al-Qaïda deviennent dingues quand ils apprennent que nous, leurs ennemis, sommes des femmes combattantes”, explique encore la commandante Roshna Akeed.

L’on y apprend notamment que pour ces combattants kurdes, les Etats-Unis sont clairement du côté des djihadistes. "Nous menons la guerre américaine contre le terrorisme ici même, sur le terrain", explique Dijwar Osman. "Nos ennemis sont ces combattants d’al-Qaïda qui veulent détruire nos 4000 ans de culture kurde. Ces djihadistes viennent de Belgique, des Pays-Bas, du Maroc, de Libye,… Mais malheureusement, les Etats-Unis et la Turquie sont du côté d’al-Qaïda, comme les Etats-Unis étaient du côté des djihadistes en Afghanistan dans les années 90", déplore-t-il.

"Les djihadistes sont désorganisés, c’est facile de les tuer"

Mais si les guerriers qu’ils affrontent sont plus nombreux, les combattantes kurdes restent confiantes. "Oui, ils ont de la quantité”, reconnaît la commandante Akeed. "Mais ce sont de piètres combattants. Ils sont désorganisés, c’est facile de les tuer".
Les deux millions de Kurdes de Syrie ont décrété leur auto-détermination suite à la révolution contre le régime d’al-Assad en juin dernier dans la région désormais appelée "Kurdistan occidental".
Cette région a désormais sa propre police, son armée, ses propres noms de villages et de villes en kurde et la langue kurde est désormais enseignée à l’école, ce qui était formellement interdit sous al-Assad.

Pour rappel, les Kurdes sont la plus grande minorité ethnique de Syrie, ils représentent environ 10% de la population.

"Nous les Kurdes, sommes neutres", explique encore un professeur d’une école locale, armé d’un pistolet. "Nous ne sommes ni avec le régime, ni avec les rebelles. Nous nous exprimons au nom du printemps kurde, pas du printemps arabe", explique-t-il.
Son frère, qui commande désormais la police locale explique que "les islamistes sont notre plus grand ennemi désormais". "Le régime d’Assad nous oppressait. Les djihadistes, eux, veulent nous exterminer".

D’ailleurs, ces combattants kurdes se défendent d’être une menace pour l’unité de la Syrie. "Nous ne voulons pas devenir indépendants. Nous voulons obtenir nos droits et rester en Syrie".

Julien Vlassenbroek (@julienvlass)

Le reste de ce reportage exclusif est à découvrir sur le site de Foreign Policy

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  • Dans le nuit du 23 au 24 octobre, les Unité de Défense du Peuple (YPG) ont lancé une vaste offensive dans la province d’Hassaké, dans l’est du Kurdistan Occidental pour en chasser les combattants djihadistes et étendre leur contrôle sur cette région. Plusieurs localités ont été prises et de grandes quantités d’armes récupérées. Le 26/10, les combattant-e-s kurdes ont également pris une ville frontalière avec l’Irak, stratégique pour l’approvisionnement en armes et en renforts des djihadistes mais aussi pour les Kurdes puisqu’elles se situe près du Kurdistan irakien. Des armes lourdes ont été là aussi récupérées. Selon l’AFP, « le chef d’un bataillon d’al-Twahid wal Jihad, lié à l’Armée syrienne libre (ASL), a remis toutes ses armes (un char, des lance-roquettes, des véhicules militaires équipés de mitrailleuses lourdes et des canons) ».
    Le lendemain, c’est une autre région, riche de ressources pétrolières, qui est passée sous leur contrôle après avoir mis en déroute les différents groupes armés liés à Al-Qaïda.


    Publié le 28-10-2013

    AMMAN (Reuters) - Des combattants kurdes cherchaient à asseoir leur contrôle sur une zone pétrolière du nord-est de la Syrie dimanche après avoir pris aux islamistes un poste-frontière avec l’Irak, apprend-on auprès de l’opposition syrienne.

    Dans la ville frontière de Yaroubiya, des combattants liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) turc travaillaient à résorber des poches de résistance occupées par l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et le Front al Nosra, deux groupes liés à Al Qaïda, ainsi que par le groupe salafiste Ahrar al Cham.

    "Les Kurdes contrôlent désormais le poste frontière de Yaroubiya. Ils ont désormais le champ libre pour commercialiser le pétrole de la région, qui devrait appartenir à tous les Syriens. Des milliers d’Arabes ont fui", a déclaré Yasser Farhan, membre de la Coalition nationale syrienne (CNS, opposition).

    La province d’Hassaké, frontalière avec l’Irak et la Turquie, compte plus d’un million d’habitants, dont 70% de Kurdes et 30% d’Arabes. Les combats qui s’y déroulent accentuent les lignes de fracture ethnique et confessionnelle en Syrie et menacent d’attirer les pays voisins dans la guerre civile syrienne.

    Selon un communiqué de la CNS, l’infanterie irakienne a attaqué Yaroubiya samedi en coordination avec la milice kurde. Chez les rebelles syriens, on indique que l’aviation syrienne a également bombardé la localité.

    "Le gouvernement irakien a commis une grave erreur par son ingérence inédite dans les affaires syriennes", lit-on dans le communiqué.

    Le gouvernement irakien, dominé par les chiites, participe à l’acheminement en Syrie de milices chiites irakiennes qui combattent aux côtés de Bachar al Assad, accuse le communiqué de la CNS. Le président syrien est de confession alaouite, une branche de l’islam chiite.

    Un responsable irakien de la sécurité a démenti une participation à la prise de Yaroubiya. "La dernière chose dont nous ayons besoin est d’être attirés dans les combats militaires en Syrie. Nous ne nous y engagerons en aucune manière."

    Selon d’autres responsables irakiens, certains des combattants kurdes blessés ont été évacués par des véhicules de l’armée irakienne et emmenés dans des zones contrôlées par des combattants kurdes irakiens et ensuite en Irak.

    REMPART CONTRE AL QAIDA

    Les combattants kurdes contrôlent plus de 90% de Yaroubiya, selon Rami Abdelrahman, qui dirige l’observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG proche de l’opposition.

    Une vidéo publiée par l’OSDH montre des combattants kurdes s’occupant d’une tour au poste-frontière et d’autres portant le drapeau des Unités de défense populaire (YPG), une milice kurde.

    Dans un communiqué, la milice indique que trois de ses membres ont été tués dans les quatre jours de combats qui ont été nécessaires pour prendre Yaroubiya. Elle accuse les combattants islamistes d’utiliser cette ville-frontière pour préparer des bombes et envoyer des kamikazes dans les régions kurdes.

    Le rôle des Kurdes de Syrie dans la guerre civile, qui oppose des rebelles essentiellement sunnites à la minorité alaouite, est complexe.

    Différentes milices kurdes ont combattu dans les deux camps tandis que la montée en puissance d’Al Qaïda a renforcé les combattants kurdes liés au PKK auquel s’opposent traditionnellement les partis politiques kurdes non violents.

    Les Kurdes représentent environ 10% des 23 millions de Syriens. Ils sont concentrés dans la province d’Hassaké, autour de Damas et dans la province d’Ifrin au nord d’Alep, théâtre de durs combats entre Kurdes et rebelles arabes.

    Depuis le début du soulèvement en mars 2011, le président Assad a retiré une grande partie de ses forces du nord-est kurde mais ses services de renseignements et la police secrète ont conservé une présence à Kamichli et Hassaké, les deux villes les plus importantes de la région, selon des activistes.

    Massoud Akko, une figure de la dissidence kurde qui vit en exil en Norvège, explique que la communauté kurde, tout en ayant une certaine appréhension au sujet du PKK et de ses alliés, ceux-ci sont considérés comme un rempart contre Al Qaïda.

    "Avec la Coalition nationale syrienne qui reste silencieuse et la détérioration des conditions économiques dans le nord-est, les Kurdes n’ont personne vers qui se tourner, à l’exception du PKK et de ses alliés et du gouvernement irakien du Kurdistan", souligne Massoud Akko.


    Avec Oliver Holmes à Beyrouth, Isabel Coles à Arbil et Ziad al-Sinjary à Mossoul ; Danielle Rouquié pour le service français

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