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[État espagnol] La grève des mineurs repart et se propage du León aux Asturies

samedi 1er septembre 2012

La grève des mineurs touche déjà plus de 2100 travailleurs dans les Asturies et le León. Dans la région de León, la grève a commencé jeudi de la semaine dernière, le 23 août, dans la société UMINSA et chez 17 sous-traitants employant deux mille ouvriers, dont 400 dans la société mère et 1600 dans des entreprises auxiliaires de secteurs comme la construction, le transport ou la métallurgie. Les piquets de grèves sont intervenus pour bloquer les accès de la centrale thermique de Compostilla, ainsi que sur les sites de Santa Cruz, Cerrado, Fonfría, La Lomba et les ateliers de Las Rozas.
Des camions de charbon ont été bloqués. La direction du groupe Alonso a demandé une « escorte policière » pour ses camions et la Garde civil a fait sa réapparition. Le deuxième jour, vendredi 24, les mineurs du groupe Alinos (à Toreno) ont débrayé suite à l’intervention de piquets de grève.

A signaler que ce mouvement de grève a été lancé sans la participation des syndicats majoritaires UGT et CCOO qui ont mis fin au conflit début août, après plus de 60 jours, sans avoir rien obtenu, à part présenter des prêts bancaires à taux zéro pour les grévistes comme une victoire.
Pris de court par un mouvement qu’ils ne contrôlent pas, UGT et CCOO insistent sur le fait que la grève n’est pas suivie par tous les mineurs, ce qui était vrai les premiers jours, mais à partir du lundi 27, plus de 50% de 2000 travailleurs de la région d’El Bierzo étaient en grève illimitée.

Pendant ce temps, la mine à ciel ouvert de Cerredo (Degaña) a connu hier sa deuxième journée de grève illimitée. Il n’en fut pas de même sur le site de Tormaleo (à Ibias), qui, hier, est revenu à la normale après avoir été paralysé lundi par l’action des piquets de grève. Le conflit provient des changements dans les tours de travail des équipes (6 jours de travail, 3 jours de repos), faisant que chaque salarié perd environ 200 euros par mois.

Les mines à ciel ouvert du sud-ouest des Asturies appartiennent à Coto Minero Cantábrico qui, comme l’Union Minera del Norte (UMINSA), fait partie du conglomérat des entreprises de Victorino Alonso. Le secrétaire provincial du syndicat MCA-UGT dans le León, Manuel Luna, a souligné hier le suivi élevé de la grève dans la communauté voisine, qui « se situe autour de 95% ». Luna a également évoqué la situation vécue à Tormaleo où, contrairement à ce qui s’est passé lundi, les piquets de grève n’ont pas interrompu l’accès des travailleurs à l’exploitation. « Il y a une menace des entreprises de licencier les ouvriers absents de leur travail plus de trois jours. Les travailleurs de Tormaleo ont obtenu l’autorisation de grève plus tard qu’à Cerredo et obtiendront l’autorisation lundi », a déclaré le représentant syndical. Cette grève partie sauvagement, serait donc maintenant couverte légalement.
Dans les mines à ciel ouvert de Cerredo, il y environ 120 travailleurs et dans celle de Tormaleo environ 70, la plupart d’entre eux en sous-traitance. Cette dernière mine devrait se mettre en grève lundi, mais il reste à savoir ce que feront le reste des travailleurs de Coto Minero Cantábrico, environ 300 mineurs. Une grande partie du personnel est actuellement en vacances et c’est seulement lundi que les travailleurs décideront s’ils suivent les grèves qui ont commencé en Asturies et León.

Femmes du Charbon en Lutte

Dans les Asturies, des « Femmes du Charbon en Lutte » (travailleuses de la mine, femmes et familles de mineurs) se sont rassemblées devant la centrale thermique de Soto de la Barca et ont bloqué pendant deux heures et demie les entrées des camions chargés de charbon importé et débarqué au port d’El Musel (Gijón). A cette action, s’étaient unies des femmes de Cangas del Narcea, Degaña et Ibias avec la présence de représentantes des femmes de Mieres et des bassins miniers, signe d’un début d’organisation et de coordinations trans-bassins de ce mouvement né en marge des syndicats au cours de la « Marche Noire » sur Madrid.

Elles ont décidé de s’organiser avec des réunions hebdomadaires pour préparer des mobilisations, ont créé une association, ne veulent pas « que le conflit s’oublie ».
Elles ont décidé de prendre en charge une solidarité avec toutes les familles affectées par le conflit et les pertes de salaires, en recueillant des fonds pour les frais en matériel scolaire de la prochaine rentrée, en ciblant les familles le plus touchées, celles « qui ont participé de manière active au conflit et qui sont liées à l’industrie minière avec enfant », contre présentation de justificatifs : « arrestation avec amende pour avoir participé activement en soutien au secteur minier (même si la personne n’est pas liée au secteur), justificatif de licenciement d’une entreprise de sous-traitance, feuille de paie du mois de juillet attestant la participation à la grève, affiliation à la sécurité sociale des mineurs ».
Au début de mois de d’août elles ont organisé plusieurs marches nocturnes afin de recueillir des aliments, du matériel scolaire et vendre des T-shirts, casquettes… Une première vague de distributions de lots (matériel scolaire et un chèque de 30 euros) est prévue pour les jours à venir. Cette campagne est relayée par le tissus associatif (associations culturelles, sportives…) des bassins miniers, les centres sociaux (comme La Semiente, à L’Entregu, dans le bassin de la vallée du Nalón) et sur Internet.

Dans le León, les « Femmes du Charbon » ont aussi repris le sentier de la guerre. Le 24 août, elles ont bloqué pendant plus d’une heure la route à Ciñera de Gordón, haut lieu de la lutte en juin et juillet et des confrontations violentes avec la police. Là aussi, elles ont décidé de se réunir dans cette localité tous les lundis. D’autant plus que, conséquence des coupes dans les subventions, les premiers licenciements (environ 70) ont eu lieu depuis la fin de la grève dans les entreprises sous-traitantes, que d’autres sont annoncés et que le conflit a repris dans la région. Elles ont aussi manifesté pour exprimer leur révolte face à l’assassinat des 34 mineurs en Afrique du sud.

Le 31 août.

Sources : Agences et presse locale

Photos :

http://periodismohumano.com/economia/las-mujeres-del-carbon-continuan-las-protestas-mineras.html

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