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[État espagnol] “Marche Ouvrière” du SAT - Actualisation

samedi 1er septembre 2012

L’épisode précédent se trouve ici :

La troisième étape de la “Marche Ouvrière” appelée ‟Andalousie Debout” entreprise par la SAT le 16 août dernier est arrivée à Cadix le 28 août. Plusieurs milliers de personnes, 5000 selon le SAT, attendaient les marcheurs en provenance de Puerto Real (dans la baie de Cadix), à 15 kilomètre de là, où la veille quelques marcheurs avaient occupé symboliquement une agence de la Caixa : 11 marcheurs ont été arrêtés pour « désordres publics » et « coacciones » (coercition, contrainte...) puis remis en liberté.

En cours de route, ils se sont arrêtés une quinzaine de minutes en solidarité avec les travailleurs des chantiers navals de l’entreprise Navantia qui étaient présents massivement. Rencontre chaleureuse entre ouvriers de la construction navale, symbole de la combativité ouvrière (mémorables conflits des années 80 et 90) et journaliers au chômage, ouvriers-paysans sans terre.

Arrivés à Cadix les marcheurs ont fait la jonction avec de petits cortèges de différents syndicats ou organisations locales, comme la CNT, l’USTEA (syndicat de fonctionnaires andalous) ou Autonomia Obrera (regroupant surtout des employés municipaux et des travailleurs de la santé de la province de Cadix, affilié au SAT), et progressivement, la marche s’est transformée en une manifestation à travers la principale avenue de cette capitale provinciale.

La participation à la marche proprement dite a été plus importante que les jours précédents, au lieu des 3-400 personnes habituelles, près de mille personnes ont participé à ce parcours. Significatif aussi, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblée à Puerto Real.
Avec un accueil de près de 5000 personnes à Cadix, le plus important dans une capitale provinciale depuis le début de la marche, l’initiative prise par un ‟petit” mouvement comme le SAT semble commencer à rencontrer un écho.

L’arrivée de la marche à Grenade le 31 août a aussi été accueillie par plusieurs milliers de personnes, 10 000 selon le SAT, 2 500 selon la police. Quatre personnes ont réalisé une « action surprise » en pénétrant dans un grand magasin de la marque Zara et sont montées au troisième étage d’où elles ont déployé une grande banderole où était écrit : « Zara exploite ».

Ensuite, ce sera Malaga où les autorités font des difficultés pour autoriser la marche et le point d’orgue à Séville prévu le 7 septembre, capitale de la Communauté autonome où les occupations de logements par des familles, notamment les ‟Corralas” (immeubles d’habitations avec patio central) commencent à se multiplier sous l’impulsion des tendances combatives du 15M : La Utopia, Conde-Quintana , La Alegria…

Des initiatives de solidarité ont été prises à Madrid par quelques petits syndicats alternatifs et des collectifs ou assemblées issus du 15M.

D’autres « expropriations » ?

Les actions d’« expropriation » dans deux supermarchés a eu jusqu’à présent un écho surtout médiatique. Mais, elles ont donné des idées à certains. Deux cas très différents, mais chacun significatif de ce moment particulier où la propriété privée des capitalistes commence à être mise en cause pas seulement en paroles.

  • A Séville, vers 6 heures du matin le samedi 11 août, un groupe d’une vingtaine de jeunes est entré de force dans un supermarché du quartier populaire de Torreblanca.
    Une patrouille de la police qui passait par là est intervenue et a arrêté trois personnes, deux jeunes femmes et un jeune homme, mineur. Toujours d’après les journaux, une partie des marchandises volées (jambons, huile, alcools…) a été récupérée.
    D’après le gérant de l’établissement, le premier groupe a forcé le rideau métallique, désactivé l’alarme et les assaillants se sont emparés de divers produits pour une valeur de 4000 euros. Ensuite, la porte étant restée ouverte, d’autres personnes en ont profité pour pénétrer dans le magasin et se servir à leur tour.
    Quand la police est arrivée sur les lieux, elle n’a pu arrêter que trois personnes. Toujours d’après la presse, c’est-à-dire dans ce cas de la police, les jeunes auraient fait référence à l’action du SAT dans les supermarchés pour justifier leur action. « C’est pour les pauvres, pour manger », auraient-ils déclaré.
    Le SAT a fait savoir qu’il n’était pour rien dans cette action.
  • Dans la Communauté autonome d’Extremadura, le 24 août dernier, environ 70 chômeurs de la ville de Mérida (60 000 habitants) sont allé au supermarché Carrefour local avec l’intention d’exproprier 6 charriots d’aliments et produits de première nécessité pour les distribuer parmi les familles sans ressources de la ville. Dans cette action participaient aussi des membres du collectif La Trastienda (l’‟arrière-boutique”, pour les droits sociaux), du 15M (les ‟indignés”), de la CNT, Plateforme pour le revenu garanti (“renta básica”), etc.
    Arrivés aux caisses, les manifestants ont pris la parole avec un mégaphone, ont expliqué l’action aux clients et aux caissières, et ont essayé de sortir avec les caddies.
    La police est intervenue et les charriots n’ont pas pu être sortis. Les slogans étaient : « Que le prochain chômeur soit un député ! », « Contre la pauvreté, répartition de la richesse ! », « S’il n’y a pas de pain pour les pauvres, il n’y aura pas de paix pour les riches ! ».
    Apparemment, caissières et clients semblaient réceptifs et certains ont exprimé leur sympathie pour ce genre d’action. A l’arrivée de la police, des clients se sont joints aux manifestants aux cris du très classique « El pueblo, unido, jamás será vencido »
    L’action a été médiatisée. Un porte-parole des manifestants, présenté comme un ex-responsable d’Izquierda Unida [Gauche Unie] en Extremadura, a revendiqué l’« expropriation » comme « un acte de désobéissance civile ». Les manifestants faisaient totalement référence au SAT, dans une région voisine qui atteint les mêmes niveaux de chômage (33% et 60% chez les jeunes) qu’en Andalousie.

Le 31 août.

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1 Message

  • A Ourense en Galice, à Vilafranca près de Barcelone...


    Galice
    Action d’expropriation de caddies à Ourense. « Nous n’avons pas peur, nous avons faim ! »

    Le 2 septembre 2012

    Un supermarché de la ville a été victime d’un épisode similaire à celui mené le mois dernier par le Syndicat andalou des travailleurs (SAT). Les protagonistes ont agi sans violence et ne sont pas parvenus à emporter tout ce qu’ils avaient espéré.

    Dans la matinée d’hier, huit jeunes d’une vingtaine d’années se sont approchés d’un supermarché du quartier de O Couto, à Ourense. Deux d’entre eux, un garçon et une fille, sont entrés dans l’établissement tandis que leurs compagnons attendaient à l’extérieur. Une fois à l’intérieur du magasin, les jeunes ont rapidement commencé à remplir leurs caddies avec un certain nombre de produits, seulement avec de la nourriture, ce qui a semblé suspect aux employées. Avec des charriots pleins et en profitant de l’entrée d’un autre client, ils ont tenté partir sans payer. Une des employés s’est mise en travers de la fille qui, sans aucune résistance, a laissé son caddie et s’est enfuie enb courant pendant que le garçon réussissait à sortir du supermarché avec le sien.

    Pendant ce temps, les compagnons qui attendaient à l’extérieur, ont lancé en l’air des textesrevendicatifs avec le slogan « Nom temos Medo, temos fame ! » [‟Nous n’avons pas peur, nous avons faim”], où ils expliquent la signification pour eux de « prendre de la nourriture sans payer ». Dans les tracts, rédigés en galicien lusiste, ce groupe qui ne s’est pas identifié, affirme qu’au moyen de cette action, ils veulent « prendre le pouvoir », « changer le système de valeurs » et « désigner les coupables ». Dans leur discours, ils affirment que « les choses vont mal et nous lamenter ne règle rien » ; pour cela, selon ce groupe, une partie de la solution à la crise est d’« agir maintenant », avec « la justice sociale comme maxime et la légitimité du peuple comme loi », que ces actions soient considérées comme « légales ou illégales par l’Etat. »

    Quand ils ont pu sortir du magasin, les jeunes avaient encore l’un des charriots, avec lequel ils ont fui vers la rue Ervedelo. Une fois là-bas, le caddie s’est renversé et ils ont décidé de l’abandonner. Ainsi, le supermarché a pu récupérer tous les produits volés et le délit commis par les jeunes est celui de tentative de vol. Même s’ils n’ont pas agi violemment et que finalement l’établissement n’a subi aucune perte, cela n’empêche pas la possibilité de déposer une plainte contre les jeunes qui n’ont pas encore été identifiés ni localisés.

    (d’après farodevigo.es)
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    Catalogne - Vilafranca del Penedès
    Des activistes anti-expulsion entrent dans un supermarché et prennent de la nourriture pour des familles pauvres

    Le 3 septembre 2012

    Matinée intense de revendications pour les Plates-formes des affectés par les hypothèques (PAH). Dans Les Franqueses del Vallès, ils se sont rassemblés devant les portes du conseil de la municipalité, à Sant Cugat del Vallès, ils ont campé devant une agence de la Caja Cataluña, mais c’est à Vilafranca del Penedès [dans l’aire métropolitaine de Barcelone] qu’ils sont passés à l’action directe pour donner des aliments à une famille sans ressource pour se nourrir et que sera bientôt sans-abri si personne ne l’empêche.

    La PAH de Penedès est entré ce matin dans un supermarché DIA situé avenue de Tarragone de cette commune et ont pris de la nourriture pour aider une famille dans le besoin, de celles nombreuses qui subissent le processus d’éviction hypothécaire et ne peuvent même plus assurer une alimentation régulière à leurs enfants.

    Ils ont ainsi rejoint la proposition d’action lancée par le Syndicat andalou des travailleurs du mois d’août dernier, qui, hier, a connu également une réplique dans la ville d’Ourense [Galice].

    Avant d’entrer dans le supermarché, ils ont enregistré une vidéo, avec des déclarations de la famille, où ils expliquent et justifient l’appropriation des aliments de première nécessité. Au cours de l’action, le responsable de l’établissement a fermé les portes, mais la plupart des gens ont pu quitter les lieux. Une des activistes, a cependant été retenue par les mossos [policiers catalans], qui lui ont signifié une plainte pour vol de nourriture d’une valeur de de 241 euros.

    Une heure après les faits, les caméras deTV3, de Tele 5 et d’Antena 3 se sont installées en face du magasin. Selon le Réseau Penedès, le procès de l’action aura lieu mercredi prochain 5 septembre à 11h30 à la chambre d’instruction n°5 de Vilafranca del Penedès. En rapport avec cela, la PAH Penedès a convoqué une conférence de presse une demi-heure avant la date d’audience devant le siège du tribunal de la municipalité.

    (source : setmanaridirecta.info)

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