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Rassemblement au CRA de Nîmes

mercredi 24 août 2011

je vous envoie juste un petit bilan du rassemblement de lundi soir devant le CRA de Nîmes.

On était environ 80, ce que je trouve très bien pour une petite ville comme Nîmes (même si bcp venaient des alentours).

Même si c’est RESF qui était le plus visible (2 énormes banderoles accrochées sur les grilles du CRA), il y avait des gens de tout bord : des anars (No Pa, CNT...), NPA, front de gauche, d’ailleurs nous sommes d’ici, etc...

Il y a eu une bonne intervention au mégaphone de l’ ASTI-Valence.
J’avais apporté 2 pancartes " ni frontières ni nations, arrêt des expulsions " et " avec ou sans papiers, liberté pour tous " qui ont fait fureur (!) vu que mis à part RESF personne n’avait de banderole ou de drapeaux (certainement en signe de respect pour la personne décédée vu que ceux du NPA (entre autre) portaient pudiquement un brassard noir).

Nous avons distribué le tract ci-dessous.

La présence policière n’était pas très importante et se tenait très en retrait du rassemblement (mis à part les 2 RG).

Au CRA ils s’étaient barricadés et menaçaient de garder une retenue qui devait sortir aujourd’hui (avec son enfant si j’ai bien compris) jusqu’à notre départ.... comme d’hab, c’est nous les méchants, c’est à cause de nous si les retenus ne sont pas relâchés ! On est resté 1H30-2H.

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Le chemin de la révolte ?

Le suicide de Marius, roumain père de famille, au CRA de Nîmes le 13 août 2011 ; les grèves de la faim, les gestes fréquents d’automutilation, les départs de feux ou incendies, comme celui tout récent du CRA de Lyon le 27 juillet 2011, les gestes de désespoir et de révolte se multiplient dans ces "centres de rétention administrative". Ce sont de véritables prisons qui ne disent pas leur nom, où sont enfermés les sans-papiers pour des durées de plus en plus longues (7 jours, puis 12 jours, puis 32 jours, 45 jours aujourd’hui avec la dernière loi Besson, et ... combien demain ?!).
Prisonniers, ils servent à menacer avec le spectre de la punition ceux qui ne veulent plus de cette misérable existence. Des prisonniers dont le seul délit est de n’avoir pas les bons papiers, des personnes, qui, selon le langage euphémisé du gouvernement « n’ont pas vocation à rester en France ».

Toutes les prisons sont des lieux de relégation où séjournent même des enfants (1) qui n’ont rien à y faire, des espaces de non-droit, d’humiliations constantes, de dépossession de toute humanité et dignité. La construction de « centres » (ou camps ?) de plus en plus sophistiqués n’éteindra pas les cris de révolte et de désespoir car ces cris sont la réponse légitime aux politiques sécuritaires de chasse aux étrangers et plus généralement de mise à l’écart de populations devenues « indésirables ». Citoyens ou étrangers, innocents ou coupables, clandestins ou réguliers, ces distinctions étatiques ne nous appartiennent plus. Pourquoi la solidarité devrait elle respecter ces frontières sociales, alors que les pauvres sont continuellement trimbalés de l’une à l’autre.

Il y a de plus en plus d’indésirables dans le monde. Il y a trop d’hommes et femmes pour qui cette société n’a prévu qu’un rôle : celui de crever. Sans travail, ils servent à pousser ceux qui en ont un à accepter n’importe quelle humiliation afin de le préserver. Clandestins, ils servent à rappeler que la soumission salariale n’est pas la pire : il existe aussi le travail forcé et la peur qui serre le ventre à chaque contrôle.

Avec la FASTI nous demandons que toute la lumière soit faite sur ce nouveau suicide. Nous exprimons notre solidarité avec la famille de ce père de famille, dont le geste laisse deux enfants orphelins ! Nous demandons que soit mis un terme à ces politiques criminelles du chiffre et de l’enfermement.

Nous nous coordonnons avec les organisations de solidarité pour rappeler les revendications de fermeture de tous les lieux d’enfermement, "centres de rétention" et autres camps qui se répandent aux frontières de l’Europe et dans les pays de transit.

ARPPI (2) Siège social situé au 11 Allée des érables - 94410 Saint-Maurice, Collectif de Valence

manifestation le lundi 22 aout à 18h30 devant le CRA de Nimes Avenue Clément Adler

(1) Le Centre Educatif Fermé en est un exemple
(2) Association pour le Respect des Proches des Personnes Incarcérées

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