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Bruxelles : La répression frappe le bloc anticapitaliste

mercredi 29 septembre 2010

Bruxelles : La répression frappe le bloc anticapitaliste

Bilan sommaire et rapide de la situation sur Bruxelles

ENVIRON 450-500 ARRESTATIONS AU TOTAL AUJOURD’HUI, SUR ENVIRON 600 ACTIVISTES EN ACTION.

AU MOINS DEUX BLESSÉS TRÈS GRAVES (dont un camarade au crâne ouvert, gisant pendant une demie-heure au sol, inconscient, dans une marre de sang, avant que les secours arrivent pour l’emmener à l’hôpital).

NOMBREUX BLESSÉS.

SUR LES 300 CAMARADES AYANT RÉUSSI À SE FORMER EN BLOC ANTICAPITALISTE, MOINS DE 20 PERSONNES EN ONT RÉCHAPPÉ. TOUS LES AUTRES ONT ÉTÉ ARRÊTÉS.

Détails en compte-rendu ci-dessous

Toute la journée d’hier se sont enchaînées les réunions action pour ce mercredi et jeudi.

Pour ce mercredi 29 septembre était d’ores et déjà prévu une énorme Euromanif contre les mesures d’austérité dans toute l’Europe, rassemblant autour de 100’000 personnes. A été décidé en fonction de l’évènement de rejoindre la manif en formant un Bloc Anticapitaliste constitué par les camarades du No Border Camp (NBC).

D’autres réunions ont préparé des actions Clown et surtout une action de blocage contre les grands dirigeants de Frontex (chargés de la politique migratoire et du financement des centres de rétention ainsi que des déportations).

De sorte qu’il y eut plusieurs actions simultanées toute la journée, et toutes soldées par une répression innommable.

Politiquement, il était tant intéressant de venir à la méga-manif syndicale européenne pour marquer une présence politique clairement anticapitaliste et révolutionnaire grâce à la fantastique opportunité du NBC, que de faire cette petite action commando contre les dirigeants de Frontex qui rentrent dans la ligne directe des cibles du NBC.

Ainsi, avec une cinquantaine d’autres camarades, nous avons choisi d’aller attaquer la réunion-Frontex et, si possible, de rejoindre le Bloc en manif après.

La réunion Frontex commençait à 12h15 dans un petit bâtiment au milieu du Parc Léopold près du Rond-Point Schuman. Le départ de l’Euromanif était à 13h.

11h40, habillés en civil et par petits groupes de deux à quatre, nous parvenons à prendre de court les flics massivement présents et à investir discrètement le Parc Léopold. 11h45, heure définie hier, nous lançons l’action en tentant d’envahir le bâtiment pour le bloquer de l’intérieur. Mais les portes ont été verrouillées en nous voyant venir. De fait, nous formons des chaînes humaines, avec une banderole, pour bloquer physiquement la seule entrée du bâtiment. Des costars-cravatés-délégués sont ainsi refoulés, le but de l’opération étant de perturber ou empêcher leur réunion, nous pouvons considérer que l’objectif de base a été atteint. Un tag fleurit : « Frontex, blood on your hands ».

Les flics arrivent massivement, nous encerclent, nous pressent contre le bâtiment. En lignes au coude à coude, nous scandons et tentons une résistance passive vu notre effectif.

Finalement, ils prennent violemment chacun d’entre nous, un par un, et nous arrêtent tous. Nous sommes alignés à la méthode-Copenhague : tous assis les uns derrière les autres, menottes dans le dos.

Pas de dégâts matériels, ni même d’investissement du bâtiment (hélas), résistance passive. Nous sommes tous emmenés en camtars à la Caserne centrale (Réserve Nationale de la Police Fédérale à Etterbeek), vers 13h30.

Les cellules font environ 20m², toutes remplies par des camarades du NBC arrêtés. C’est là qu’on apprend que lors du départ groupé du NBC pour la manif, la plupart se sont fait arrêter directement aux rues alentours par les flics qui ont fait des barrages. Des cellules, nous voyons arriver en continu des paniers à salade qui déversent leurs lots de prisonniers. Les arrestations sont innombrables. À l’intérieur, nous parvenons tous à nous défaire des menottes et, surtout, pour certains, à découper l’étiquette indiquant le lieu de l’arrestation.

Un par un, ils nous sortent des cellules pour fouille, contrôle, prise d’identité.

Pour ceux qui ont su se défaire de leurs étiquettes d’arrestation, la libération est immédiate car la détention est alors illégale. Mais il semble que nous sommes assez peu à y être parvenus et nous ne sommes que quelques-uns, dès 15h30, à être relâchés en centre-ville.

Libérés, nous nous rendons directement à la manifestation. Au moment où nous parvenons en queue de cortège, vers 16h, nous ne voyons que l’hélicoptère survolant un Waterloo urbain : des centaines de camarades arrêtés sur plusieurs points dans tout le secteur, dans une odeur de gaz encore fraîche. Les flics sont partout et continuent d’arrêter massivement. De fait, retour par sécurité au NBC.

VOICI LES TOUTES DERNIÈRES INFOS DE LA LEGAL TEAM DU NBC :

— Il y a eu un départ groupé à 12h30 du No Border Camp. À peine quelques rues plus loin, ils se heurtent à des barrages de police qui arrêtent aussitôt tout le monde, sans exception. Environ 100 arrestations à ce moment-là.

— La Brigade des Clowns est passée par le métro à la station Ribeaucourt. Rapidement repérés, les flics interviennent directement dans le métro et les arrêtent tous, sans exception. Plus de 40 arrestations alors.

— Plusieurs groupes de 20 à 40 personnes se sont fait arrêter à des coins de rue ou à proximité de la Gare du Midi, point de départ de l’Euromanif.

— Malgré le dispositif répressif quasi unilatéralement tourné contre les No Border eux-mêmes, 300 camarades parviennent à se rassembler à un premier point de rassemblement. Les flics encerclent le Bloc et les empêchent de rejoindre la manif. Rapide prise de décision collective : un signal est donné et tout le monde court dans tous les sens, prenant de court les flics qui laissent faire.

— Les 300 camarades parviennent à se rassembler de nouveau à côté du cortège. Les flics arrivent alors en masse, les encerclent et les somment de se disperser sous menace de charges directes. Pour parer à cela, le Bloc Anticapitaliste négocie rapidement avec deux cortèges syndicalistes et parviennent à prendre place entre eux au sein du gros cortège. D’après les témoignages, nombreuses solidarités de la part des travailleurs syndicalistes.

— Les flics encadrent le cortège et l’attaquent directement sur ses flancs au corps à corps. Le Bloc parvient à les contenir et les repousser. En appelant à la solidarité, le cortège syndicaliste de derrière se rapproche encore pour faire bloc. Mais face à l’acharnement des attaques policières et à la menace d’une attaque violente contre toute cette partie du cortège, ils s’éloignent et laissent le Bloc Anticapitaliste à la merci des porcs en uniforme.

— Pendant un temps, le Bloc, fort de plus de 300 personnes, tient bon, soudé, compact, en lignes, contient et repousse les attaques de flics. Le Bloc choisit de courir et de prendre position plus avant dans le cortège pour sortir de l’étau répressif. Le Bloc s’arrête de nouveau. À partir de là se déchaîne sans plus aucune retenue la répression. Charges sur charges, matraquages sur matraquages, gazages sur gazages. Extrême violence policière. Affrontements et résistance pendant deux à trois heures. Très violentes interventions de flics en civil. À peu de monde près, absolument tout le monde est arrêté.

— Pour l’heure, très peu de camarades relâchés, la plupart sont encore en prison.

— ENVIRON 450-500 ARRESTATIONS AU TOTAL AUJOURD’HUI. AU MOINS DEUX BLESSÉS TRÈS GRAVES (dont un camarade au crâne ouvert, gisant pendant une demie-heure au sol, inconscient, dans une marre de sang, avant que les secours arrivent pour l’emmener à l’hôpital). NOMBREUX BLESSÉS.

SUR LES 300 CAMARADES AYANT RÉUSSI À SE FORMER EN BLOC ANTICAPITALISTE, MOINS DE 20 PERSONNES EN ONT RÉCHAPPÉ. TOUS LES AUTRES ONT ÉTÉ ARRÊTÉS.

Plus d’info par la suite.

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