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Contre-information anti-TGV à Saint Sébastien

mardi 23 mars 2010

Action de contre-information lors de l'exposition océaniste de Saint Sébastien

Dimanche 21 mars, le groupe de Saint Sébastien contre le TGV a réalisé une action de contre-information pour dénoncer, à l’occasion de "l’exposition océaniste" qui se tient dans la ville, tant le Superport de Jaizkibel (un projet de port gigantesque avancé dans l’océan et destructeur d’un site exceptionnel) que le capitalisme vert et la fausse image de "soutenabilité" que cherche à vendre la mairie de Saint sébastien. Ci-joint le tract distribué à cette occasion

Superport non ! Capitalisme vert non plus

Le groupe de Saint Sébastien contre le TGV unit sa voix à celles qui s’élèvent contre l’attentat qu’on prétend faire subir au littoral avec le Superport de Jaizkibel. Il dénonce la folie de ce macro-projet qu’ils veulent nous imposer dans une zone naturelle d’exception et qui ne bénéficiera qu’aux intérêts capitalistes.

De plus, nous voulons attirer l’attention sur l’hypocrisie, le pharisaïsme et l’opportunisme qui caractérisent l’attitude de la mairie face à tous les conflits socio-environnementaux. En réalité, sa position vis-à-vis des plans destructeurs projetés dans nos alentours montre sa complicité fondamentale : des cas comme le Superport de Jaizkibel, le TGV, l’amplification croissante du réseau routier (2x2 voies) et autoroutier, l’agrandissement de l’aéroport de Fontarrabie, l’incinérateur de Zubieta, l’urbanisation à outrance... illustrent suffisamment le modèle insoutenable et destructeur qu’elle promeut.

C’est pourquoi la célébration de cette exposition océaniste à Saint Sébastien répond uniquement à une ligne de marketing destinée à projeter une fausse image de "durabilité" et à faire la promotion touristique de la ville. C’est du pur exhibitionnisme et une manœuvre publicitaire liée à la candidature de Saint Sébastien à la désignation de "capitale culturelle européenne" de 2016, entendue aussi comme une labellisation commerciale de la ville. On rencontre un autre exemple de cette manipulation dans la publicité de ladite "Eurocité Saint Sébastien-Bayonne" qui figure sur de nombreux panneaux de la ville : ainsi, la photo d’une marche en montagne réalisée à Jaizkibel par le Club Basque de Camping, qui montre son président J.M. Alquezar sur fond d’océan dénonçant clairement les impacts du Superport, est utilisée sans vergogne pour promouvoir ce projet métropolitain de l’"Eurocité" qui propose, dans son "Libre blanc" fondateur, un plan effarant d’infrastructures et défend textuellement la construction à Jaizkibel d’"un grand port extérieur à l’image du nouveau port de Bilbao".

Il est clair que, pour Jaizkibel comme pour le projet de TGV, ils essaient de justifier le gigantesque naturicide que nous subissons par l’invocation au « développement soutenable ».

Nous dénonçons le langage écologiste du pouvoir, parce que c’est une façon pour lui de calmer, de récupérer et de corrompre à son bénéfice l’inquiétude de la population face à la destruction environnementale. Précisément, quand les forces économiques sont toujours plus destructrices, le langage qu’utilise le capitalisme se fait écologiste.
Nous disons donc que le thème du milieu environnemental n’est rien d’autre que la pointe visible de l’iceberg : nous voyons les terres et les océans contaminés, mais face à cela il n’y a qu’à se mettre à fabriquer des voitures électriques et à discuter du niveau tolérable de destruction des mers. Or, il faut aller à la racine des problèmes, parce que c’est une question de modèle économique, politique et social. En fin de compte, nous devons articuler nécessairement une critique radicale du capitalisme même lorsqu’il ne s’agit que de défendre les espaces naturels comme le littoral de Jaizkibel.

Pour tout cela, nous pensons que juste une chose est urgente pour nous : arrêter la destruction et organiser la société sur d’autres bases, parce que en détruisant la nature on détruit inévitablement l’humanité. C’est seulement à partir d’une transformation sociale radicale et de la volonté de vivre d’une autre façon, avec pour enjeu de s’affronter à l’ordre social dominant afin de reconstruire la communauté en marge de cet ordre, qu’il est possible d’arrêter une telle barbarie.

Des temps durs s’installent qui le seront encore plus si nous n’agissons pas et n’impulsons pas une réflexion. Nous cherchons à y contribuer par notre manifestation et sommes prêts à recevoir également vos opinions.
Groupe de Saint Sébastien contre le TGV.

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