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Communiqué du comité poitevin contre la répression

vendredi 29 janvier 2010

Communiqué pour les concerts de soutien de Rennes et Saint-Nazaire

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux – collectif d’individus soutenu par des syndicats et des partis politiques (les Alternatifs Poitiers, les Verts-Vienne, le Nouveau parti anticapitaliste, l’Organisation communiste libertaire, le Parti de gauche 86, la section de Poitiers du Parti communiste français, SUD Education 86, SUD Etudiants Poitiers et l’Union locale Poitiers CNT) – dénonce l’actuelle escalade de la répression et de la criminalisation des mouvements sociaux.

Cette répression et cette criminalisation n’ont pas commencé, ni ne se sont terminées, le 10 octobre 2009 à Poitiers. Et elles n’existent pas seulement dans cette ville : partout en France et dans les autres pays occidentaux, le pouvoir provoque, harcèle, pourchasse et poursuit – notamment grâce à son arsenal de lois sécuritaires et par le biais de sa police comme de sa justice – les acteurs et actrices de mouvements sociaux afin de les dissuader de s’engager, ou de les punir pour s’être engagés sur le terrain politique.

La liste de ces menées sécuritaires ne cesse de s’allonger depuis des années. Quelques exemples : condamnations très lourdes, jusqu’à quinze ans de prison ferme, pour des militants opposés au G8 à Gênes en 2001 ; acharnement policier et judiciaire, avec interpellations musclées et gardes à vue prolongées dans l’« affaire » de Tarnac ; condamnation des militants anti-Otan de Strasbourg à trois ans de prison ferme ; répression et arrestation de lycéens à Reims, Dijon et Rouen en novembre dernier ; rafles, persécution, expulsion et déportation de « sans-papiers » en tous lieux ; répression des Conti, dont six sont de nouveau passés en justice le 13 janvier à Amiens ; répression à EDF-GDF Suez, où 240 salariés sont sous le coup de sanctions allant jusqu’au licenciement pur et dur…

Concernant Poitiers, nous pouvons parler de la condamnation des militants lycéens du 6 juin 2008 ; et, depuis, de l’acharnement policier et judiciaire contre les jeunes militants, dont huit ont été jugés et condamnés pour des dégradations. Cet acharnement policier et judiciaire a connu son point fort le 10 octobre 2009. Une centaine d’arrestations – pour la plupart opérées plusieurs heures après les incidents qui s’étaient déroulés durant la manifestation anticarcérale organisée ce jour-là – pendant la rafle au lieu culturel appelé « 23 », durant laquelle les militants sont restés plus de quatre heures accroupis les mains sur la tête. Dix-huit gardes à vue, huit procès en comparution immédiate, et trois autres procès pour refus de prélèvement ADN et outrage. Une justice expéditive et arbitraire infligeant des peines disproportionnées. Ça a continué lors de la manifestation du 17 octobre, avec l’arrestation de trois personnes dont l’une a été auditionnée depuis pour outrage au procureur. Il y a également la présence policière aux abords des établissements scolaires, et même à l’intérieur, pour empêcher les blocus, avec son lot de brutalités – une élève a dû être hospitalisée car elle a eu la main écrasée par la botte d’un policier, une plainte est en cours – et plusieurs arrestations. Et la répression continue encore aujourd’hui avec l’arrestation et la garde à vue d’un jeune militant soupçonné d’avoir arraché une pub.

Sont particulièrement visés tous ceux que la bourgeoisie considère comme des classes dangereuses : les jeunes à qui l’on doit faire peur pour éviter qu’ils se politisent ; les SDF, les chômeurs et les précaires ; les salariés dans les entreprises qui tentent de résister au patronat ; les fils et filles d’immigrés victimes d’un racisme d’Etat sans précédent ; les immigrés, avec ou sans papiers, considérés comme du bétail qu’il faut expulser ou exploiter.

La lutte antirépression ne peut pas se contenter d’une « défense passive » ou juridique au cas par cas ; elle doit prendre en compte tous les paramètres des situations politique, sociale et économique actuelles, et considérer que ce qui se passe actuellement n’est nullement une « dérive » mais bel et bien la poursuite d’une logique destinée à assurer la paix sociale.

C’est pour toutes ces raisons que le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux soutient sans distinction tous les militants et militantes inculpés et condamnés.

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