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Argentine : Expulsion d’une entreprise récupérée

samedi 15 août 2009

Argentine : Expulsion d'une entreprise récupérée


Jeudi 13 août, les travailleurs de la Coopérative textile Quilmes ont été délogés pour un important dispositif policier. (Voir Courant Alternatif juin 2009 : http://oclibertaire.free.fr/upl/191...

Une décision de justice favorable aux anciens propriétaires en est l’origine alors que le projet d’expropriation présenté par les travailleurs avait été approuvé par la chambre des députés de la province de Buenos Aires et reste en attente de confirmation par le Sénat.

Les informations qui suivent sont traduites du quotidien local El Sol

Haute tension à la suite de l’expulsion de la Febatex 

Les travailleurs de l’usine ont manifesté au siège de l’usine face à une importante présence policière. Aujourd’hui ils vont marcher vers la ville de Buenos Aires


Dans les premières heures de la matinée d’hier, une grande colonne de la police de Buenos Aires et le groupe GAD se sont rendus à la coopérative textile Quilmes (Ex Febatex) pour procéder à l’expulsion du site. Les travailleurs ont souligné que les forces de police sont arrivés vers 8 heures du matin, lorsqu’il y avait peu de travailleurs (seulement trois) sur place. « Ils ont escaladé les murs pour exécuter l’expulsion », ont-ils constaté. La mesure a été ordonnée par le tribunal n° 4 de Quilmes. Il faut rappelé qu’il y a quelque temps, les travailleurs ont résisté à un ordre d’expulsion et avaient obtenu un accord préliminaire de la Chambre des députés de la province pour l’expropriation de l’entreprise et que celle-ci est restée entre les mains de travailleurs qui ont déclaré qu’ils continueraient « à résister ».

Vanesa Castro Borda, l’avocate des travailleurs, qui mène un travail important avec les entreprises récupérées depuis 2001, a précisé qu’ « il y a déjà eu plusieurs tentatives. Apparemment, ils ont réitéré la demande d’expulsion et l’ont obtenu » et a ajouté que « nous sommes toujours en attente du vote du Sénat sur l’expropriation, qui ne l’a pas encore voté. ». « Cet ordre est surprenant », a souligné l’avocate, qui a ajouté que « les travailleurs sont dans la rue, après huit mois de résistance. Nous allons faire un autre appel et continuer à lutter pour l’expropriation », a-t-elle dit.

Les travailleurs ne cachaient pas une grande tristesse face à la situation, mais, en même temps, leur esprit de lutte reste intact. En organisant des coupures de rues et en manifestant, ils assurent qu’ils vont continuer à rester fermes dans leur exigence de récupérer cet espace qu’ils considèrent comme leur, malgré que l’avenue Rodolfo Lopez ressemblait à une zone militarisée par le grand nombre de policiers surveillant l’usine.

Les ouvriers

Alberto Mena, l’un des employés de la coopérative, a souligné que « il y avait beaucoup de policier pour l’expulsion », et a ajouté que « nous sommes en train de définir les actions, parce que à partir de maintenant commence une autre phase de la résistance pour poursuivre la lutte. » Sur le même mode, il a déclaré : « nous allons continuer de se réunir en assemblée pour prendre des décisions » et sur leur état psychologique il a expliqué que « nous sommes blessés parce qu’ils agissent au service de ceux qui veulent écraser et soumettre les travailleurs. Cela fait déjà huit mois que nous luttons et nous n’allons pas nous résigner, nous allons continuer de lutter envers et contre tout et tous pour ce qui nous appartient. » Pendant ce temps, Eduardo Santillán a déclaré : « Nous étions en train de travailler et de produire, mais, malheureusement, le juge veut rendre l’usine aux escrocs. Nous étions en train de récupérer l’entreprise et eux ils l’ont liquidé ».

« Nous accusons Rubén Ballini, l’ancien propriétaire de l’entreprise Mario Federicci et le juge Damián Vendola d’être les responsables de la violence utilisée contre les ouvriers et les organisations sociales et politiques qui soutiennent les travailleurs dans la récupération de leur dignité », ont-il écrit dans un communiqué. Dans l’attente de la décision complémentaire du Sénat et de la réponse de la part des autorités, les 27 travailleurs à la rue vont manifester aujourd’hui depuis les avenues Yrigoyen et Rivadavia jusqu’à la Maison de la Province de Buenos Aires.

Quotidien El Sol du 14 août 2009

Voir en ligne : http://oclibertaire.free.fr/upl/191...

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