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[Grèce] La grève de la faim des 300 immigrés entre dans une phase critique

mardi 1er mars 2011, par Administrateur OCL Web


L'appel des immigrants grévistes de la faim

http://hungerstrike300.blogspot.com/2011/01/appel-des-immigrants-grevistes-de-faim.html

Maintenant, au bout de 35 jours, le mouvement des grévistes entre dans une phase critique

Á Paris, le 26 février, une action de soutien à la grève de la faim en Grèce a été menée et le vice-président grec a été chassé

Communiqué
Le vice président du gouvernement grec, Théodore Pagkalos, a été chassé de la Fondation Hellénique de Paris par le collectif de soutien au 300 sans papiers en grève de la faim à Paris.
Au 33e jour de la grève de la faim des 300 immigrés en Grèce, l’initiative de solidarité a décidé d’assister à la soirée organisée par la Fondation Hellénique en hommage à l’œuvre du metteur en scène Costa Gavras. Au programme figuraient l’intervention du metteur en scène, ainsi que la projection de son film, « Eden à l’Ouest », portant sur l’immigration « illégale ». Nous avons considéré qu’il était de notre devoir de participer à cet événement afin d’informer les Français et Grecs présents sur la situation des grévistes de la faim et sur la position ferme et intransigeante du gouvernement grec.
Une heure avant l’événement, nous nous sommes rassemblés, nous avons hissé une banderole à l’entrée de la Fondation et nous avons distribué des tracts de solidarité. Sur autorisation des organisateurs, nous sommes ensuite entrés dans la salle afin de suivre l’intervention du metteur en scène, ainsi que la projection du film. A notre grande surprise, est entré dans la salle le vice-président du Gouvernement grec, Theodoros Pagkalos. Spontanément, nous avons pris la parole en demandant son départ.
A l’heure où plusieurs des 300 grévistes de la faim ont déjà subi des séquelles irréversibles sur leur santé et deux jours après la grande grève générale en Grèce, la présence de T. Pagkalos constitue une provocation. Nous avons essayé d’informer le public sur les raisons de notre indignation alors que la direction de la Fondation tentait d’empêcher notre intervention. Nous avons scandé des slogans manifestant notre solidarité au combat des immigrés en Grèce ainsi que des slogans contre la politique du gouvernement grec et du FMI. En réponse, T. Pagkalos nous a invité à un rendez-vous le lendemain. A l’heure où le gouvernement refuse d’écouter la société grecque (et donc les immigrés), nous considérons toute invitation à une discussion amicale – « dialogue » comme un stratège, un artifice, une moquerie. Après avoir refusé de répondre à toute question concernant la position du gouvernement sur la légalisation des grévistes de la faim, le vice président du gouvernement a quitté les lieux avant de lancer un « annulez ! » et en insultant tous ceux qui l’interpellaient.
Les personnes présentes sur les lieux se sont montrées solidaires et sont restées dans la salle en demandant que la projection ait lieu. Cependant, la direction a décidé de façon autoritaire d’exécuter fidèlement la volonté de T.Pagkalos. Le fait que Théodore Pagkalos ait été chassé ce jour de la Fondation Hellénique à Paris revêt une importance politique particulière.
Au moment où des migrants se noient dans la mer Egée, où des murs sont construits le long de l’Evros (fleuve séparant la Grèce et la Turquie), où 300 hommes risquent de perdre leur vie, et alors que le gouvernement grec poursuit son attaque anti-travailleurs contre la société grecque, les membres du gouvernement ne sont légitimes ni politiquement, ni physiquement.

VICTOIRE AU COMBAT DES IMMIGRES – EXPULSION DU FMI ET DU GOUVERNEMENT<br><br>

Initiative de solidarité aux 300 immigres grévistes de la faim Initiative des travailleurs et étudiants grecs de Paris


Paroles de grévistes.

« Ces derniers jours, le gouvernement joue avec nous, mais il doit savoir qu’il joue avec nos vies et qu’il prend l’entière responsabilité de ce qui va se passer. Nous ne jouons pas, nous savons ce que nous faisons. L’homme n’a qu’une vie et nous voulons que la vie soit légale. Nous avons reçu de la force de la part de personnes solidaires qui sont à nos côtés dans ce combat. Nous sommes déterminés à continuer la lutte jusqu’à la victoire. Ou obtenir nos droits, à savoir un permis de séjour, ou mourir ici. » Zaouet, un des représentants des grévistes lors de la conférence de presse du 27 février à Athènes.

« La grève de la faim est entrée dans sa phase la plus critique. Ni le fait qu’ils perdent des kilos ni qu’ils s’évanouissent de plus en plus leur font perdre l’espoir. Chaque jour, nous voyons avec nos yeux des cas de lipothymie [vertiges, malaises] parmi les grévistes et la façon dont ils sont transportés à l’hôpital. Dans les hôpitaux publics aussi, ils sont humiliés. Pas plus tard qu’hier, le directeur d’un service de pathologie de l’un des hôpitaux a ordonné au infirmiers d’amener des plateaux de nourriture à côté des lits des grévistes et de les laisser là pendant une demi-heure, des faits qui se sont déroulés devant le regard étonné des accompagnants qui avaient clairement communiqué que les patients en grève de la faim refusent de manger. N’est-ce pas là une torture psychologique ? N’est-ce pas une violation des droits de l’homme ?
Des adultes, des hommes âgés qui ont travaillé des années dans les cultures et dans la construction, dans toute la Grèce. Des hommes qui maintenant ne pèsent plus que 45 kilos. Qui ne tiennent plus debout. Il y a trois jours, le groupe médical de soutien a été très clair dans sa déclaration : vous êtes en danger. Cela signifie que vos organes vitaux commencent à subir des dommages irréparables. La mémoire et la vue commencent à être affecté de manière grave. Et qui sait quoi d’autre… […] 
Après toutes ces expressions de soutien à la fois en Grèce et en dehors, le gouvernement ne répond toujours pas. Le gouvernement ne semble pas avoir encore compris que, bientôt, il peut avoir les mains tachées de sang. La lutte pour l’égalité des droits et la lutte pour la dignité ne peuvent pas arrêter. Mais maintenant le temps est venu pour nous d’envoyer un message, un message qui doit être reçu comme un avertissement : la santé des 300 personnes en grève de la faim est en réel danger, la santé des 300 qui se battent pour nous tous. Le moment est venu, donc, que nous fassions notre « autodéfense (…) » Gani, autre gréviste de la faim, même conférence.

C’est le moment !

La situation sanitaire des grévistes ne cesse d’empirer.
Le 27 février, les 50 grévistes de Thessalonique annoncent qu’ils ne prennent plus de sucre, continuant seulement avec du sel et de l’eau.
Le même jour, 16 immigrants en grève de la faim ont été transférés dans des hôpitaux, pour des évanouissements et des nausées. Tous les jours, plusieurs d’entre eux sont ainsi hospitalisés. A la date du 28/02, on comptait 42 grévistes ayant été transférés. La police exige du personnel médical qu’il donne le nom des hospitalisés.
.Les actions se multiplient en Grèce : occupations de bâtiments, ministère du travail, studios de télévision

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En même temps que le soutien s’élargit ces derniers jours : syndicats, associations, intellectuels, artistes, chaque jour les communiqués et les appels à la solidarité affluent, de nouvelles initiatives surgissent. Mais, le gouvernement ne cède rien.

C’est le moment critique où il faut mettre le gouvernement grec sur la défensive et le faire plier.

Il est possible de multiplier les fax et des emails aux autorités grecques.

Ici, des lettres type (en anglais et grec) ainsi que des numéros et adresses où appeler et envoyer.
http://hungerstrike300.espivblogs.net/2011/02/20/act-now-hunger-strike-300/

Pour la France, il y a des fax et email de la représentation diplomatique grecque ici :
http://www.mfe.org/index.php/Annuaires/Ambassades-et-consulats-etrangers-en-France/%28country%29/GRECE

On peut aussi, par toutes sortes de moyens, contribuer à faire une très mauvaise publicité au gouvernement grec, très sensible sur cette question d’image, notamment à cause de la fréquentation touristique... qui commence dès le printemps, c’est-à-dire dans quelques semaines.

C’est le moment de frapper un bon coup !

Faire circuler ces informations par les moyens les plus rapides peut y contribuer

L’imagination aussi.

Personne n’est illégal !

Le 1er mars 2011

(Sources : athens.indymedia.org - eurozapatistas.org - occupiedlondon.org, entre autres)

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4 Messages

  • Solidarité ici

    Lyon

    Soirée de soutien aux 300 immigréEs grévistes de la faim en Grèce

    Atelier des Canulars

    au 91 rue Montesquieu, Lyon 7e

    Vendredi 11 mars 2011 à 20h

    = = = =

    Paris

    Réunion pour organiser la solidarité

    Jeudi 3 mars à 20 heures

    au squat Le Bourdon Arsenal

    7 Bd Bourdon – 75004 Paris

    [ http://weshbastille.kif.fr/ ]

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    • Solidarité avec les migrants en grève de la faim à Athènes

      Les 300 travailleurs sans papiers grévistes de la faim se trouvent au 39éme jour de grève à Athènes et à Salonique. Ils ont ainsi franchi le seuil critique qui peut amener des dommages irréparables au niveau de leur santé, alors que le risque de mort devient imminent. 98 d’entre eux sont actuellement à l’hôpital. Le gouvernement du PASOK rejette de nouveau la demande légitime de régularisation en poussant ainsi les grévistes vers leur mort.

      Alors que le gouvernement s’accroche à sa position de déni, sont poursuivi-e-s en justice 8 membres du comité de soutien accusé-e-s de trafficking, le président de la Faculté de Droit – où les grévistes de la faim ont été logés avant de se faire évacuer sous menace d’une expulsion violente – ainsi que les grévistes eux-mêmes. A l’hôpital les policiers tentent d’interroger les médecins et les infirmiers pour avoir les noms des grévistes hospitalisés alors que la conférence de presse du comité de soutien du 1er mars a fait objet d’une agression policière particulièrement violente.

      Dans un pays dévasté par la crise où travailleur-e-s, chômeur-e-s et précaires se voient chaque jour davantage humilié-e-s, dépourvu-e-s de moyens de survie et culpabilisé-e-s, la lutte des 300 travailleurs sans papiers transformé le désespoir en combat. Et mettre sa vie en danger montre peut-être que, en tant que « clandestin », ils n’ont rien à perdre.

      Alors que le mouvement de solidarité s’amplifie en Grèce et à l’étranger, le gouvernement fait preuve de cynisme et de brutalité sans mesure ni précédent ; le ministre de l’Intérieur, en déclinant toute responsabilité va jusqu’à désigner ceux et celles qui soutiennent les grévistes, comme responsables d’avoir mis en danger la vie de ces derniers. Sur ce terrain fertile, discours et agressions racistes et xénophobes font de la chasse aux sorcières un sport national, qui, hélas, n’est pas réservé qu’aux grec-que-s.

      Les 300 travailleurs sans papiers en grève de la faim vivent et travaillent depuis des années sur le territoire grec. Ils ont été pendant ces années une source importante d’enrichissement pour leurs employeurs et source d’enrichissement culturel et humain pour leurs voisin-e-s, collègues et ami-e-s, comme l’ont été par ailleurs les immigré-e-s avec ou sans papiers dans tous les pays.

      La grève de la faim de 300 migrants ne concerne pas uniquement les grecques elle concerne la politique de l’Europe vis-à-vis de la politique de l’immigration dans le traité Dublin II qui a transformé la Grèce en « Calais » de l’Europe.

      Nous exigeons

      • La légalisation immédiate des 300 travailleurs sans papiers en grève de la faim.
      • La régularisation de tous les travailleur-e-s sans papiers.
      • L’abrogation de Dublin II qui met leur vie en péril en transformant des pays entiers en dépôts de « l’immigration non choisie » et où les violences et les violations, de tout genre, deviennent monnaie courante.

      Nous appelons à amplifier la solidarité pour que le gouvernement grec donne une solution immédiate.

      Aucune vie n’est clandestine, aucune vie n’est de trop.

      RASSEMBLEMENT À PARIS DE SOUTIEN AUX TRAVAILLEURS SANS PAPIERS EN GRÈVE DE LA FAIM

      LE LUNDI 7 MARS 2011 – de 18h à 20h

      DEVANT L’AMBASSADE DE GRÈCE

      17 Rue Auguste Vacquerie, Paris 16e – Métro : Kléber

      Initiative de soutien aux 300 grévistes sans papiers de Grèce

      Initiative des étudiants et travailleurs grecs à Paris.

      [ Source :

      http://protovouliaparis.wordpress.com/2011/03/04/solidarite-avec-les-migrants-en-greve-de-la-faim-a-athenes-2/ ]

      = = = =

      Initiative de solidarité à Lyon, le vendredi 11 mars à 20 h

      Plus d’informations ici :

      http://rebellyon.info/Soiree-de-soutien-aux-300.html

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      • Jeudi 10 mars 2011 : journée d’actions internationale de solidarité avec les "300"
        (300 travailleurs sans papiers en Grèce, en grève de la faim depuis le 25 janvier)

        Publiez, imprimez et diffusez autant que possible le texte qui suit

        Conseils pour voyager en Grèce :

        Vous savez sans doute que la Grèce avec sa gastronomie délicieuse et son hospitalité légendaire est un pays magnifique à visiter. Attention : ce n’est qu’une facette de ce pays paradisiaque. La réalité pour des centaines de milliers de visiteurs est complètement différente… Il y a une menace constante de violation des droits de l’Homme. Les expatriés et visiteurs qui traversent les frontières grecques risquent la déportation ou le transfert dans des centres de rétention pendant 2 à 4 mois, voire plus. Ceux qui passent entre les mailles du filet, sans papiers ni droits civils, se font exploiter en travaillant dans l’agriculture ou les industries locales. Certains sont récupérés par le crime organisé, quand d’autres deviennent vendeurs ambulant… Visiteurs faites désormais attention aux abus, à l’intolérance, la haine, aux mensonges et à la violence arbitraire de l’état Grec.
        500 000 travailleurs sans papiers sont exploités dans le but de relever l’économie du pays. L’année dernière, environ 140 000 immigrés ont passé la frontière dans l’espoir d’une vie meilleure. La plupart d’entre eux, en situation irrégulière, sont traités comme des esclaves modernes.
        Depuis le 25 janvier 2011, 300 travailleurs sans papiers vivant en Grèce (Athènes et Thessalonique) depuis des années ont entamé un large mouvement de grève de la faim afin d’exiger leurs régularisations. Leur lutte est celle de tous les immigrés : travailleurs et citoyens du monde.
        Nous demandons à chacun d’organiser des actions contre le tourisme grec…15% du PIB du pays provient du tourisme. La liberté de circuler -tourisme et migration- est un droit et une liberté fondamentale.
        Une cible facile que vous pouvez trouver dans chaque pays : Greek National Tourism Organization. Vous pouvez par exemple bloquer, occuper manifester ou diffuser ce texte devant ou autour des bureaux de la Greek National Tourism Organization. Toute autre action est la bienvenue ! (Vous pouvez trouver sur ce site les adresses des Greek National Tourism Organization )
        Si il n’y a pas de Greek National Tourism Organization dans votre ville vous pouvez aussi cibler les ambassades, consulats ou entreprises grecques. Ou simplement organiser des manifestations.

        300 assassinats ou régularisations

        Les immigrés du monde

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        • Au bout de 44 jours, et alors que plus de 100 d’entre eux étaient hospitalisés, l’Etat grec a dû reculer par rapport à ses positions intransigeantes initiales qu’il avait maintenu jusque là.

          Les grévistes ont accepté le 9 mars dans la soirée la nouvelle proposition du gouvernement grec acceptant une partie de leurs revendications qui se résume ainsi :

          1. Prolongation sans limite d’un état dit de “tolérance” d’une durée de six mois renouvelable jusqu’à l’accomplissement des conditions nécessaires pour la régularisation (alors que la proposition initiale du gouvernement grec prévoyait une durée stricte de six mois).

          2. Des papiers leur permettant de voyager dans leurs pays d’origine – et cela pour des raisons ”humanitaires”, comme le décès d’un proche – et possibilité de retourner en Grèce sans problème.

          3. Le nombre d’années de résidence et de travail sur le territoire grec requis pour être régularisé passe de 12 à 8 ans pour tous les travailleurs et travailleuses sans papiers.

          4. Le gouvernement examine également la possibilité de diminuer le nombre de jours travaillés et donc de cotisations salariales requises pour pouvoir demander la légalisation. (C’est notamment en raison de ce critère que nombre d’immigrés n’avaient pu être régularisés en 2005).

          Les 300 grévistes étaient répartis entre Athènes (250) et Thessalonique (50). Ceux d’Athènes s’étaient installés initialement dans un espace de la Faculté de Droit jusqu’à ce qu’ils soient assiégés par la police au bout de quelques jours et menacés de perdre l’asile. Devant cette menace, les grévistes avaient décidé de se déplacer vers un autre bâtiment, privé, situé sur une avenue principale, près de l’Ecole Polytechnique.

          Ci-après le communiqué de presse du Comité de soutien :

          La décision du gouvernement grec de satisfaire une partie des revendications des 300 immigrés en grève de la faim a démontré que les seules luttes perdues d’avance sont celles que l’on ne mène pas.
          C’est aussi la preuve, pour toutes/ s les travailleur(e)s que le gouvernement du mémorandum imposé à la Grèce par l’UE, la BCE et le FMI n’est pas invincible. Un esprit de lutte inflexible et une solidarité forte et ample peuvent donner des résultats tangibles.

          Il est évident que des luttes dures et à long terme seront encore nécessaires pour en finir avec l’apartheid mis en place contre les travailleurs immigrés vivant en Grèce et en Europe. Cependant, il ne fait aucun doute que la détermination des 300 immigrés a ouvert une nouvelle voie vers l’espoir.

          Nous tenons à remercier tou(te)s ceux et celles (et ils ont été nombreux et nombreuses …) qui ont soutenu cette lutte difficile depuis les premiers jours dans la Faculté de Droit d’Athènes jusqu’à l’hospitalisation des grévistes.
          Mais c’est surtout avec un profond respect que nous saluons les 300 combattants de qui la classe des travailleurs peut être fière.

          Athènes, le 9 mars 2011

          Initiative de soutien aux 300 immigrés en grève de faim. (Grèce)

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