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BB 176

janvier 2008

jeudi 10 janvier 2008, par OCL St Nazaire

Schengen fichage européen - la police dans votre ordi - Contre la CNIL - Délation via internet - l’Etat anglais perd ses fichiers -


L'espace Schengen en pleine expansion

Neuf nouveaux Etats membres de l’Union Européenne ont rejoint l’espace Schengen. La propagande dit que désormais « 400 millions de personnes peuvent circuler librement sans contrôle d’identité aux frontières entre les 24 pays de la zone Schengen ». Et pourtant il n’y a pas de licenciements massifs chez les douaniers … ! Si cet espace permet aux européens de voyager d’autant plus facilement quand ils ne risquent pas un contrôle au faciès, il ne permet pas la liberté d’installation. Cette « ouverture des frontières » à l’intérieur de l’Europe est surtout destinée aux marchandises et à l’industrie du tourisme.
Cette « ouverture » est sous haute surveillance et le fichier SIS en est l’outil principal. Ce fichier est accessible 24 heures sur 24 depuis n’importe quel véhicule, poste de police ou de gendarmerie munis d’un terminal. En 2006, plus de 5400 opérations de polices ont été réalisées en France à partir des données venant d’un autre pays membre de l’espace Schengen. Dans le même temps, plus de 4200 opérations ont eu lieu dans ces pays à partir de renseignements français. L’Europe des polices fonctionne bien, mais ce fichier a une technologie aujourd’hui dépassée, il ne répond d’ailleurs qu’à des questions prédéterminées. Il va donc être en chantier afin de pouvoir intégrer des données biométriques dont l’ADN. D’autre part, les informations stockées sur les demandeurs d’asile en Europe devraient être renforcées, la durée de conservation des données allongée et les droits d’accès au fichier élargi…

La police bientôt autorisée à placer des logiciels espions dans nos ordinateurs


C’est dans le projet de la prochaine loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (Lopsi 2) qui doit être présentée en janvier par la sinistre de l’intérieur en conseil des ministres. Après les écoutes téléphoniques et les micros espions, la police devrait obtenir l’autorisation d’installer à distance des logiciels pirates qui la renseigneront en temps réel sur tout ce qui entre et sort d’un PC ou d’un MAC. Cette installation pourrait aussi se faire directement grâce à des clés de connexion sur les ordinateurs des particuliers et des entreprises. Certains serruriers accrédités devraient donc connaître un regain d’activité. Cette pratique policière serait placée, bien évidemment, sous le contrôle d’un juge d’instruction et du juge des libertés et de la détention (J.L.D.) notamment pour les enquêtes préliminaires. Nous voilà rassurés !
D’après ce projet, la justice ne devrait donner son accord uniquement dans des affaires les plus graves : Terrorisme, pédophilie, meurtre, torture, trafic d’armes et de stupéfiants, enlèvement, séquestration, proxénétisme, extorsion, fausse monnaie, blanchiment et … aide à l’entrée et séjour d’un étranger en situation irrégulière !
Dans les faits, cette nouvelle disposition serait un pas de plus dans la possible criminalisation des pratiques de solidarité. Mais, nous ne devons pas oublier qu’aujourd’hui la loi sur l’aide au séjour irrégulier concerne aussi bien un parent qui accueille un sans-papiers, qu’une association qui l’aide, qu’un travailleur social, qu’un petit passeur, que les gros réseaux de trafic. C’est ainsi que début décembre, deux salariées de France terre d’asile, après avoir été mis sous écoutes téléphoniques pendant plusieurs mois, ont été placées en garde à vue sous réquisition du Parquet de Boulogne-sur-Mer. C’est aussi dans le cadre de cette loi que des passagers d’un avion qui s’opposent à l’expulsion d’un sans-papiers sont poursuivis pour « atteinte au bon fonctionnement d’un aéronef ». Pour l’instant, la justice n’a pas encore réellement criminalisé ces pratiques de solidarité, grâce notamment aux mobilisations militantes, mais, pour ce faire, les outils sont prêts.

La CNIL occupée et déclarée dissoute


Le 14 décembre, une soixantaine de personnes venues de toute la France ont occupé la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL) à Paris, 8 rue Vivienne, et annoncé sa dissolution.
Pour ces occupants membres de diverses associations dont « Souriez, vous êtes filmés ! », il s’agissait de contester la fonction prétendument protectrice de la CNIL qui n’est qu’un simulacre de contre poids indépendant alors que cet organe administratif est constitué de 17 membres tous grands commis de l’Etat. Rappelons que la CNIL avait déclaré en 2005 que « les Français devront accepter un affaiblissement des libertés individuelles afin de renforcer la sécurité collective ». Quant à sa pratique, elle a déclaré comme compatible avec la liberté des tas de saloperies dont les plus récentes sont : le dossier médical informatisé, les mouchards électroniques placés par les compagnies d’assurances dans les véhicules de leurs assurés, la biométrie dans les cantines scolaires, le passeport biométrique, etc.
Comme on peut aisément s’en douter cette occupation n’aura duré que quelques heures mais elle aura permis de dénoncer le véritable rôle de cette institution de l’Etat. Elle n’a pas été du goût des défenseurs de notre « démocratie » qui demandent au Père Noël que cette commission ait plus de moyens et des compétences supplémentaires...
Comme l’ont dit ces occupants : « Si nous ne voulons pas être les éternels victimes du fait accompli, c’est à nous, qui vivons dans ce pays, de décider ce qu’est la liberté et de nous opposer collectivement à ce qui la rend impossible. La lutte paie ! Dans un certain nombre de lycées (Dignes les Bains, lycées Ravel et Marcel Lamy à Paris, …), la mobilisation des élèves et des professeurs contre la biométrie a permis de se débarrasser des machines. Ces mêmes machines que la CNIL autorise systématiquement depuis 2006 ».

Délation par Internet dans le Var

Le commissariat central de Toulon recevra bientôt des témoignages de délits ayant eu lieu dans le département du Var par le biais d’une adresse e-mail : police83@intérieur.gouv.fr. Textes, mais aussi photos et vidéos seront acceptées.
Une équipe sera chargée de consulter régulièrement cette messagerie et les infractions relevées seront transmises à la sûreté départementale, voire rebasculées sur les circonscriptions compétentes.
Ce n’est pas une première car des expérimentations ponctuelles avaient déjà été menées en région parisienne dans le cadre des révoltes dans les banlieues. Pour le directeur départemental de la sécurité publique du Var, ce système relève « d’une contribution civique, d’un devoir citoyen : celui d’apporter un concours à l’identification et à l’arrestation d’auteurs de crimes ou de délits graves ». On n’arrête pas les ravages du citoyennisme !

Une belle panique en Grande Bretagne !

Le 18 octobre, un employé des services fiscaux de sa Majesté a envoyé deux cédéroms par simple courrier confié à la société néerlandaise de messagerie TNT. Ce courrier était destiné au service du gouvernement chargé de contrôler l’emploi des deniers publics. Ces 2 cédéroms contenaient les dossiers de 7,25 millions de familles britanniques comptant au moins un enfant de moins de 16 ans, soit au moins 25 millions de personnes, près de la moitié de la population du pays.
Ces disques ne sont jamais arrivés et l’administration n’en a été informée que le 8 novembre, les services de police le 12 et l’opinion publique le 20. Les données égarées ( ?) contenaient notamment les noms des parents et de leurs enfants, leurs adresses et dates de naissance, leur numéro national d’assurance ainsi que toutes leurs coordonnées bancaires. Le 20 novembre, le gouvernement britannique reconnaissait cette perte et demandait aux 7 millions de familles exposées à la fraude bancaire de surveiller leur compte. Un scandale dans le berceau de « Big Brother » ! On attend qu’un politicien français déclare, sans rire, qu’un tel incident ne serait naturellement pas possible en France…

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