mardi 11 janvier 2011, par
Dans une déclaration publiée aujourd’hui, 4 syndicats algériens autonomes (CLA, de l’éducation, SATEF, de l’enseignement professionnel, la Coordination des sections CNES, de l’enseignement supérieur, et le SNAPAP, de l’administration publique en général), en collaboration avec la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), déclarent apporter leur soutien à la rébellion de la jeunesse algérienne, en proposant une réunion nationale pour discuter des mesures à prendre pour apporter aide, assistance et solidarité à la jeunesse.
Suite aux évènements qui se déroulent actuellement à travers tout le pays, les organisations signataires de ce présent communiqué, même si elles regrettent que la violence soit devenue la seule façon de se faire entendre, constatent que cette révolte est le résultat inéluctable :
* D’une gestion dictatoriale et autoritaire faisant de la violence un instrument de gestion de la société.
* De l’asphyxie des libertés publiques et de l’obstruction de toutes les voies pacifiques de revendication (interdiction des grèves, rassemblements, marches pacifiques).
* Du refus de toute médiation sociale en marginalisant toute représentation réelle de la société.
* De la généralisation de la corruption sur fond d’injustice sociale criarde.
Quelques soient les dégâts constatés nous prenons le parti et la défense de la jeunesse Algérienne pour plusieurs raisons :
SNAPAP 23 rue boualem zeriat Belfort El-Harrach ALGER Télé /fax : 0021321 52 03 72
por / 00213770208129
Email snapap_snata[at]yahoo[pt]com
Site www.maisondessyndicats-dz.com
La dégradation des conditions de vie des Algériens, qui n’a cessé de s’accentuer de façon dramatique, semble ces derniers temps atteindre le seuil de l’intolérable. Une situation explosive est en train de se mettre en place et le pouvoir, comme à l’accoutumée, se prépare non pas à accéder aux aspirations populaires, mais plutôt à user, une fois de plus, de la violence, de la diversion et des solutions placebo. Encore une fois, face à la colère grandissante de la rue, le pouvoir maffieux et assassin et ses serviles sous-fifres se recroquevilleront en faisant feu de tout bois pour la préservation de leurs intérêts et privilèges. Ce faisant, en premier lieu, le pouvoir usurpateur et mystificateur par la voix de quelques analystes adoubés s’emploiera à enlever à la protestation toute substance politique. C’est ainsi que d’aucuns parlent déjà d’une révolte de la faim dans cette optique de détournement stratégique. Or, il est clair que la révolte patente ou refoulée qui sommeille au cœur de la société algérienne ne constitue rien de moins qu’un rejet sans appel du système politique en place et un appel pressant pour un changement radical.
Comment peut-il en être autrement, en effet, alors qu’au moment où le pays croule sous les richesses, des jeunes désoeuvrés n’ont que le choix entre deux malheureux statuts : celui de hitiste camé ou de harraga fugitif. Quand la corruption accouplée à la violence sert de levier de gouvernance, quand députés, sénateurs et autres opposants de caviar s’enrichissent en jouant à l’opéra démocratique, quand des dignitaires du régime disposent de l’État comme d’un bien vacant, quand plusieurs centaines de millions de dinars ont été employés dans la réalisation des toilettes de Sonatrach, et ce, tandis que le petit peuple crève la dalle, que reste-t-il encore à espérer ?! Non ! Le peuple ne s’insurge pas parce qu’il a faim, mais plutôt parce qu’il en a marre ! Marre de toutes les turpitudes du pouvoir, de ses avatars et ses faire-valoir. Marre de ce système érigé à l’ombre de la maffia, pourvoyeur d’inégalités, d’injustice et de misère infinie !
Tout en dénonçant la répression subie par les manifestants, le Mouvement citoyen appelle à la libération des citoyens arrêtés et déclare son soutien à tous les protestataires qui revendiquent leurs droits sociaux et le respect des droits de l’homme en Algérie sous un régime réellement démocratique. Par ailleurs, le mouvement citoyen des Aarchs lance un appel à la jeunesse algérienne à l’auto-organisation pour offrir une alternative citoyenne à la hauteur des aspirations populaires.
Aussi, le Mouvement citoyen, fidèle à ses idéaux, interpelle les représentants de ce qui fait office d’État à la mise en œuvre effective et correcte de la plate-forme d’El-Kseur avec à la clé l’instauration d’une République démocratique et sociale.
Le Mouvement citoyen enfin tient encore une fois à mettre en garde la communauté internationale, en particulier les gouvernements ayant des rapports d’association avec le régime, sur sa responsabilité engagée quant aux dérives régressives et dangereuses que subit le pays, livré dans son ensemble à la rapine et la corruption. Les contrecoups avant-coureurs de cette gestion mafieuse du pays avec prise en otage de tout un peuple s’en ressentent déjà en Europe qui, en premier lieu, fait face à des flux migratoires massifs et incessants susceptibles de générer davantage de dégâts que les intérêts éphémères du moment ne peuvent couvrir ni justifier. Il est clair par ailleurs que tôt ou tard toute accointance complice devra se payer lorsque arrivera inexorablement l’heure des bilans. Rendez-vous est pris.
Tizi-Ouzou, le 07/01/2011
A force de mépriser le peuple, à force de fermetures des canaux d’expressions pacifiques, à force de politiques antisociale, le gouvernement récolte la tempête populaire. Nul d’entre nous ne peux être surpris de cette vague de protestations ni malheureusement des méthodes utilisées.
A force de vouloir serrer la ceinture de la population jusqu’à l’étouffement, à force d’interdire toutes actions et modes d’organisations pacifiques de la société, le pouvoir en place a pris le risque de mener le pays au chaos.
Oui, nous avons constaté des violences dans ce mouvement naissant mené essentiellement par des jeunes. Oui, des saccages et autres pillages se sont produits dans différentes villes du pays. Non, nous ne pouvons consentir à ce genre de modes d’expressions, mais cela n’est que la conséquence logique de la fermeture des voix d’expressions et d’organisations pacifiques dans la société depuis tant d’années. L’état d’urgence en place depuis 1992, les interdictions de toutes manifestations dans la capitale depuis 2001, la répression qui s’abat sur tous mouvements citoyens et d’organisations politiques ou syndicales qui essayent depuis tant d’années d’exprimer pacifiquement et de manière organiser les doléances de la population, tout cela ne pouvait que mener à l’expression violente de ceux et celles qui veulent que stop le mépris et le déni de justice.
L’augmentation des prix de certains produits de premières nécessités n’est que l’élément déclencheur de cette vague de protestation généraliser, elle n’en est pas la seule cause, loin de là. Baisser les prix de ces produits ne changera pas grand-chose à la rage exprimée par la population d’en finir avec ce régime qui méprise son peuple et qui le saigne depuis tant d’années.
Le RAJ condamne la violente répression avec laquelle le pouvoir répond aux manifestants.
Le RAJ s’incline à la mémoire des personnes tuées ces dernières heures.
Le RAJ, conscient de sa mission de rassembler la jeunesse Algérienne, de la sensibiliser et de l’organiser, continuera, plus que jamais son labeur malgré les restrictions que dressent le pouvoir en face de nous et de toutes les autres forces pacifiques et crédibles.
Nous en appelons aux jeunes, dans les lycées et universités du pays à s’organiser, à trouver et à utiliser les moyens d’expressions pacifiques pour que les revendications de Dignités se fassent entendre.
La rue Algérienne appartient au peuple Algérien. Il revient aux organisations politiques, syndicales et associatives, libres et réellement autonomes de toutes tutelles, qu’elles soient du pouvoir ou autres, à trouver rapidement les voix et moyens pour que cette révolte légitime puisse s’organiser et exprimer ses revendications politiques et sociales, entre autre dans la rue.
Avec nos amis et voisins Tunisiens avec qui nous nous solidarisons pleinement, qui luttent courageusement pour leur Dignité et leur Liberté face à un pouvoir répressif que nous condamnons, nous devons mener et construire ensemble la seule alternative viable, celle de la voix Démocratique, seule voix de salut pour nos peuples qui aspirent légitiment à un avenir juste et stable.
Alger le 09/01/2011
P/ RAJ
Le Président
A.Fersaoui