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Retraites : Des actions par centaines...

vendredi 15 octobre 2010, par OCLibertaire

Sans prétention d’exhaustivité, et avec les risques d’inexactitude, voici des infos recueillies entre hier mercredi et ce matin du jeudi 14/10. A chacunE de compléter en utlisant les forum "répondre à cet article"...


Brest (29)

Trois jours de lutte d’affilée à Brest

Brest, le 13 octobre 2010

Communiqué du collectif brestois en marche contre l’injustice sociale.

Depuis le mardi 12 octobre, le collectif brestois en marche contre l’injustice sociale participe, aux côtés de salarié-e-s de FO, d’étudiant-e-s et d’individu-e-s, aux actions de barrages filtrants avec distribution de tracts. Ces actions ont eu lieu aux rond-points de Pen Ar C’hleuz et à celui des Foulques au port. Les chômeur-se-s et précaires sont particulièrement concerné-e-s par la réforme des retraites, eux/elles qui ne peuvent pas cotiser à temps plein tout au long de leur vie active.

Nous exigeons le retrait total du projet de réforme des retraites. Pour cela, nous estimons que seuls la grève générale et le blocage de l’économie permettront d’établir le rapport de force suffisant pour faire plier le gouvernement.

Nous appelons tou-te-s ceux/elles qui veulent s’organiser à nous rejoindre : retrait.canalblog.com

Collectif brestois en marche contre l’injustice sociale
AG ouverte à tou-te-s chaque mardi à 18h au CLAJ, 2 rue du docteur Gestin
marchedeschomeurs-brest.blogspot.com

RENDEZ-VOUS jeudi 14 octobre à 7h rond-point des Grèbes (à côté du rond-point des Foulques) au port de commerce pour une diffusion de tracts...
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Saint-Gaudens (31)

Sur Saint-Gaudens le "collectif retraite" appelle à AG populaire pour Jeudi à 10h00, avec propositions d’occupation de lieu sur la ville (pour faire le lien jusqu’à samedi si possible).

N’ayant pas de centre économique importants sur le secteur (ruralité et petites entreprises), l’idée est d’afficher une solidarité avec les blocages et grévistes en reconductible par une occupation, le lieu (représentation d’État si possible) sera choisi en AG. Pour le secteur c’est déjà une action d’importance

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Toulouse (31)

(trouvé sur Indymedia)

Assemblée Populaire à Jean Jaurés : la parole se libère !

L’idée d’une Assemblée Populaire en fin de manifestation germe désormais depuis quelque temps, mais elle n’avait jamais donné de résultat aussi important que lors de la mobilisation d’aujourd’hui.

Suite à une action visant à faire taire la sono du principal camion syndical, une discussion a pu avoir lieu, et de nombreux manifestants se sont rassemblés à Jean Jaurés. L’idée : aller plus loin que la simple "promenade", afin d’ouvrir le dialogue sur des moyens d’action et de soutien, en dehors de tout dirigisme syndical.

Cela a bien fonctionné, puisque les Allées Jean Jaurés ont été bloquées pendant presque 3h. Un long moment où des centaines de personnes ont pu se regrouper, discuter, penser et s’exprimer librement.

Que ce soit dans les raffineries, dans les lycées, ou dans les entreprises, nous voyons bien que la situation se radicalise. Il ne s’agit plus d’une lutte politique, mais d’une lutte sociale, allant bien plus loin que la simple question des retraites.

L’appel à une Assemblée Populaire à été entendu, et des centaines de personnes sont restées, convaincues de la nécessité d’être solidaire avec les salariés grévistes, les chomeurs, mais aussi les lycéens (tristement victimes d’une rude répression policière - à Raymon Nave, deux d’entre eux ont été placés en garde à vue après avoir). La situation se durcit, et l’imagination est notre plus grande arme afin de soutenir et participer à cette lutte qui nécessite une solidarité entre tous.

Si vous aussi souhaitez prendre la parole et participer à ce mouvement qui ne cesse de grandir, venez rejoindre l’Assemblée Populaire en fin des prochaines manifestations.

Sachez également qu’un rassemblement est prévu le 17 Octobre, au Jardin Compans-Caffarelli, Allée Francisco Ponzan

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Montpellier (34)

Compte rendu rapide de l’Assemblée générale interprofessionnelle du 12 octobre à Montpellier

Participants : environ 150 personnes (Education, étudiants, lycéens, Poste, SNCF, action sociale, chômeurs, Météo-France, Conseil Général, Trésor Public, Territoriaux, Pôle Emploi et salarié(e)s du privé)
Un tour d’horizon des secteurs représentés a été fait. A cette occasion, ont été signalées deux reconductions de la grève : une à la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse et Education nationale (1er degré Montpellier : jusqu’au 22 octobre ; 1er et 2ème degré Béziers : motion de reconduction jusqu’à vendredi inclus, reconduction aussi à Jean Moulin Pézenas et à Clemenceau Montpellier)

Décisions prises :

1/ Rendez-vous demain mercredi à 13 heures à SUD PTT, au mas Drevon (à côté du bureau de poste) pour un départ à un rassemblement au centre de tri de Fréjorgues. Consigne : avoir un signe distinctif de son secteur professionnel.

2/ Actions de blocage :

21/ Péage gratuit : organisation en cours

22/ Occupation agence(s) Pôle-Emploi : proposé par des chômeurs, principe adopté ; un groupe s’est constitué en fin de réunion pour préparer cette action

23/ Blocage d’une banque : organisation en cours

24/ Blocage économique dans les deux sens du terme : proposé en référence aux luttes en Amérique latine, un petit geste simple pour l’environnement de la lutte : organisation en cours

3/ Caisses de grève

Les salariés de Météo France ont fait part de leur expérience (caisse fonctionnant sur la base du paiement partiel (forfaitaire) des jours de grève à partir du deuxième jour de grève)

Un rappel a été fait pour la caisse de solidarité existant dans l’Hérault (chèques à l’ordre de « Solidaires 34 », avec « caisse de solidarité » mentionné au dos, à envoyer à Solidaires, 23 rue Lakanal Montpellier)
Information donnée sur la possibilité de déduire des impôts les versements à ces caisses de solidarité

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Rennes (35)

Les blocages du jour à Rennes !

Blocage économique de rues marchandes et d’un centre commercial à Rennes,ce mardi 12 Octobre par des lycéens de Zola, J. Macé, Robidou, des étudiants de Rennes II, des chômeurs et précaires et quelques salariés.

Ce matin vers 9h30, environ 80 étudiants et précaires sont allés à la rencontre des lycéens de Jean Macé qui sortaient de leur établissement. Le groupe ainsi constitué de plusieurs centaines d’individus s’est alors dirigé vers le lycée Zola, situé av. Janvier qu’ils ont joyeusement débrayé.

Les étudiants et précaires ont invités les lycéens à poursuivre en direction des ateliers du lycée professionnel Robidou-Laënnec et leur ont indiqués d’emblée qu’il allait s’agir par la suite de procéder à une action de blocage économique non-violente pour d’une part, faire pression sur le patronat en lui faisant perdre de l’argent et pour d’autre part, permettre aux salariés du privé qui ont bien souvent des difficultés à défendre leurs droits les plus élémentaire notamment celui de pouvoir cesser le travail au moins pendant quelques temps. (Alors qu’ils font bien souvent l’objet de harcèlement patronal s’ils se syndiquent ou veulent défendre leurs droits).

Rappelons que le droit à une section syndicale d’entreprise est pourtant un droit acquis depuis mai 1968.

Après avoir débrayé les lycéen-ne-s de Robidou, nous sommes environ 1000 voire 1200 et nous remontons les quais en direction du centre. Il y avait un point de rdv à l’inspection académique. A ce moment, il y a eu un petit peu de confusion et une petite altercation mais sans gravité : une poignée insistant pour rejoindre la manifestation immédiatement, d’autres plus nombreux insistant pour réaliser une action de blocage économique et rejoindre la manifestation dans un second temps.

Vers 11h15, nous avons atteint République et sommes entre 800 et 1000.

Nous proposons de réaliser un piquet mobile entre la rue d’Orléans et le haut de la rue Le Bastard. Nous rappelons les consignes : "exigence déterminée mais non-violente de fermeture des magasins ce jour de grève générale".

Nous remontons lentement ces deux rues et faisons fermer la plupart des commerces (plusieurs dizaines dont eurodif, virgin, crédit agricole, etc) dans de bonnes conditions. L’accueil des patrons est plutôt frais, celui des salariés est lui plutôt bon.

Par exemple : une salariée d’un magasin* ferme et en profite pour faire une pause cigarette et nous remercie de notre initiative. Elle insiste devant un photographe de presse pour qu’on ne la prenne pas en photo afin que son patron ne puisse pas l’accuser de sympathie avec l’action.

Nous redescendons les 2 rues lentement pour vérifier la fermeture et faire fermer les magasins qui auraient réouverts entre-temps.

Nous sommes encore 3 à 400 lorsque nous nous dirigeons vers le centre commercial "Columbia" que nous faisons également fermer pendant quelques dizaines de minutes. Il est autour de 13h30 et nous rejoignons le cortège principal au niveau de l’avenue Janvier.
D’autres fermetures auront lieu sur les quais un peu plus loin et dans la rue d’Isly, nous ne sommes là qu’une petite centaine.

Ces actions appelés par l’AG de Rennes II, le MCPL, le SLB et des adhérents de Sud-Rail se sont déroulés dans de bonnes conditions. Les lycéens comme les autres qui y ont pris part l’ont réalisé dans le calme et avec bonne humeur.

Cependant, il m’apparait qu’il serait plus opportun de réaliser de nouvelles actions de ce type en insistant davantage sur les grands centres commerciaux, plus facile à bloquer et à l’impact économique plus grand.
Il n’y a pas à choisir entre la mobilisation et l’action. Ce sont les deux qu’il nous faut pour "mettre à genou Sarkozy", selon l’expression d’un manifestant CGT.

POUR LE BLOCAGE DE L’ECONOMIE PAR LA GREVE GENERALE ET L’ACTION COLLECTIVE !

RETRAIT DE LA CONTRE-REFORME DES RETRAITES !

ABROGATION DES LOIS RACISTES ET REGULARISATION DE TOUS LES SANS-PAPIERS !

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Vannes (56)

Site internet, AG et occupation d’une banque à Vannes !
mis en ligne mercredi 13 octobre 2010 par Ludo

Quelques infos pour Vannes :

En fin de manif (18 000 personnes, soit plus que les fois précédentes), après les discours officiels, réunie devant le Palais des Arts, s’est constituée une assemblée générale (AG) interprofessionnelle d’une centaine de motivéEs pour continuer la lutte. Après débats, il a été décidé de nous réunir à nouveau en grève reconduite et reconductible demain, mercredi, à midi devant le Palais des Arts pour définir les actions de l’après-midi... sachant que ce mardi après-midi et que le mercredi matin, se tiennent des AG dans différentes boîtes qui devraient pouvoir rejoindre le mouvement !
Peu après, une petite occupation de l’agence de Vannes de la Société Générale a été effectuée.

Le site internet Résistance 56 est mis en place pour le mouvement de grèves reconductibles à Vannes :

http://resistance56.blogspot.com/

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Lille (59)

Syndiqués et non syndiqués pour la grève générale

Lycéens, étudiants, chômeurs et salariés

Militants SUD- Solidaires, CGT, FSU, CNT, FO, UNSA, UNEF..

Le Gouvernement ne veut pas céder, nous non plus !
Nous ferons du 12 octobre la plus puissante journée de grève et de manifestations depuis le début du combat sur les retraites.

Le 13 on continue !

Dans de nombreux secteurs professionnels des préavis de grève reconductible ont été déposés. Ces grèves sectorielles ne doivent pas rester isolées. Ne comptons pas sur le combat du voisin pour gagner ! Chacun se doit de participer au combat collectif face à l’intransigeance d’un gouvernement qui reste sourd à notre exigence de retrait du projet sur les retraites,

La retraite c’est l’affaire de tous : la grève aussi !

Le Collectif lillois Syndiqués et Non Syndiqués, composé de militants Lycéens, étudiants, chômeurs et salariés de tous horizons syndicaux appelle à engager sans plus attendre des grèves reconductibles dans les lycées, universités, entreprises du privé et du public et administrations.

Prenons la grève en main !

Mercredi 13 octobre sur tous nos lieux de travail, dans les lycées les universités organisons des piquets de grève aux prises de service, des Assemblées Générales pour reconduire la grève !

Partout construisons des cahiers de revendications, la grève sur les retraites est aussi l’occasion de défendre notre emploi, notre salaire, notre convention collective, le service public !

Dans les quartiers, les centres sociaux ouvrons des cahiers de doléance populaires : Chômeurs, sans droit, sans papiers tous ont le droit de vivre dignement, de travailler moins pour travailler tous ! 1 jour de travail de plus pour un salarié c’est un jour de salaire en moins pour un chômeur ou un jeune qui entre sur le marché du travail.

Rassemblement chaque soir à 18 h Place de la République à LILLE, face à la Préfecture symbole du pouvoir !

Le Collectif Métropole Lilloise pour la Grève Générale vous invite :
le 12 octobre après la Manif Assemblée Place de la République

Puis du 13 au 16 octobre rassemblement chaque soir à 18 h Place la République à Lille. Le 16 toutes et tous à la manif !

Collectif Métropole Lilloise pour la Grève Générale - Site : http://unitaireslille.free.fr Mail : Syndicalistesunitaires.lille@gmail.com

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Béthune

A Béthune aussi, le 12 octobre, un AG intersyndicale ouverte à toute la population (syndiqué.e.s et non-syndiqué.e.s) était convoquée après la manif, à 19h à la Maison des syndicats.

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Compiègne (60)

PRENONS NOS LUTTES EN MAINS !

Dans toute la France commencent à se créer des comités interprofessionnels, à s’organiser des assemblées générales (1).

Des appels à des AG de rue sont lancés. Dans de nombreux secteurs, la grève reconductible est commencée, comme chez les dockers, qui organisent en plus le blocage de points névralgiques pour l’économie. Elle est annoncée chez les cheminots, à la Ratp, dans la chimie, la santé… De nouveaux secteurs comme les étudiants et les lycéens rentrent dans l’action. Le pouvoir fait donner ses flics contre les manifestants comme pour les élèves infirmiers le 1er octobre.

Bien sûr, l’urgence est d’obtenir le RETRAIT sans conditions ni négociation de l’actuel projet de loi sur les retraites. Mais les attaques contre le prolétariat ne font que commencer et elles vont devenir de plus en plus brutales : retraites, salaires, chômage, précarité, protection sociale, droit de circulation, chasse aux étrangers…

Incontestablement, la mobilisation monte, même si certains font tout pour éviter la convergence de ces luttes et gagner les compliments du pouvoir pour leur attitude « responsable » (2).
Nous sommes très nombreux à penser que le « rando-club » de la manif mensuelle est une réponse inefficace à ces attaques et qu’il faut, ici aussi, aller plus loin.

Pourquoi, par exemple, les manifs de Compiègne, pourtant fournies, ne sont jamais suivies d’AG où nous pourrions discuter de la suite, prendre des contacts, s’organiser pour d’autres actions ? Organisons-nous dans des comités de lutte interprofessionnels, donnons-nous des rendez-vous spécifiques en plus et en dehors des grandes journées de manifestation, lors d’AG de rues, programmées à jour fixe (tous les lundis soir sur la place de l’Hôtel de Ville de Compiègne par exemple).

L’émancipation des travailleurs sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes !

12 0ctobre 2010

Comité de lutte du compiégnois (le CLUC est composé de membres de partis politiques, d’associations, - Npa, Fase, parti de gauche -, de syndiqués et non syndiqués et d’inorganisés.

Contact : cluc60200@yahoo.fr

(1) voir liste sur le site www.7septembre2010.fr

(2) « Je veux rendre un hommage particulier aux partenaires sociaux qui ont fait preuve d’un grand sens des responsabilités » N.Sarkozy, voeux du 31/12/2009

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Pau (64)

Appel de l’AG des grévistes du 12 octobre réunis à Pau

La centaine de personnes présentes à l’AG du 12 octobre dernier appellent :

1. Les salariés, chômeurs, paysans, étudiants et tous ceux touchés par la réforme des retraites à organiser des assemblées générales sur leurs lieux de travail et dans leurs villes et villages pour voter le principe de la grève générale.

2. A nous rejoindre samedi 16 octobre à Pau lors de la manifestation place Verdun, sur le terrain de pétanque, derrière la banderole « Grève Générale », sans étiquette de syndicat ou parti.

3. A participer à la grande AG qui se tiendra place Verdun, sur le terrain de pétanque, avec les décisions issues de leurs AGs pour le vote sur la grève générale en espérant qu’elle devienne internationale.

Que tous ceux qui se retrouvent dans cet appel le diffusent aussi largement que possible.

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Bayonne (Pays basque)

Appel de l'AG de Bayonne

le mercredi 13 octobre 2010, 17:55

APPEL de l’ASSEMBLEE GENERALE des GREVISTES, de toutes LES PERSONNES MOBILISEES (lycéen-ne-s, étudiant-e-s, jeunes, chômeurs-euses, retraité-e-s…)

12 OCTOBRE, BOURSE DU TRAVAIL DE BAYONNE

Rendez-Vous : AG chaque jour à 9h et à 18h Bourse du Travail de Bayonne.

LA GREVE GENERALE…JUSQU’AU RETRAIT

Nous avons manifesté en masse les 7 et 23 septembre, le 2 octobre et encore aujourd’hui.

Il y a déjà des secteurs en grève comme les employés des cantines et les agents du port de Marseille ; de nombreux appels à reconduire la grève après le 12, souvent intersyndicaux, se multiplient depuis quelques jours : dans la Chimie, les Transports, à la RATP, chez les cheminots, les gaziers, les électriciens etc…et des mouvements commencent chez les jeunes.

La pression monte. La situation est favorable pour aller vers une grève générale, vers le blocage de l’économie, seul moyen pour faire reculer Sarkozy et son gouvernement.

Notre revendication unitaire : retrait pur et simple de la contre réforme des retraites.

Les grévistes réunis ce jour à Bayonne se prononcent pour reconduire la grève.
Ils-elles appellent à organiser dès demain dans toutes les entreprises, du privé et du public, des assemblées générales pour discuter de la reconduction. C’est sur chaque lieu de travail que les salarié-e-s doivent décider.

Ils-elles appellent à la tenue régulière d’assemblées générales pour faire le point sur les reconductions en cours, pour coordonner les actions et débattre des suites du mouvement.

Rendez-Vous : AG chaque jour à 9h et à 18h Bourse du Travail de Bayonne.

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Lyon (69)

Retraites : grève générale jusqu’au retrait du projet de loi

mercredi, 13 octobre 2010
Tract de l’assemblée générale des grévistes du 12 octobre à la bourse du travail de Lyon
Depuis mai, le mouvement contre la réforme des retraites ne cesse de prendre de l’ampleur. Mardi 12 octobre nous étions plus de 3,5 millions dans la rue ! Une étape supplémentaire a été franchie. Des secteurs voire des villes comme Marseille sont engagés depuis plus d’une semaine dans un mouvement de grève reconductible. A partir du 12, le rail, les raffineries, des établissements scolaires... dans la région et partout en France ont eux-aussi voté la reconduction de la grève. Dans le même temps, des travailleuses et des travailleurs sont en lutte contre la dégradation de leurs conditions de travail (cantines scolaires de Lyon ou de Marseille...) ou contre des plans de licenciement (Lejaby il y a peu). Comme pour la réforme des retraites, c’est austérité voire précarité pour presque toutes et tous afin d’enrichir encore un peu plus une infime minorité.
EXTENSION, CONVERGENCE ET DURCISSEMENT DU MOUVEMENT Réunissons-nous partout sur nos lieux de travail, dans nos secteurs géographiques en assemblées générales, pour décider et organiser la reconduction de la grève et créer de véritables liens interprofessionnels.
• Assemblée Générale interprofessionnelle des grévistes, jeudi 14 octobre à 15h30 à la bourse du travail de Lyon
• Rassemblement jeudi 14 octobre à 18h00 place des Terreaux
• Manifestation le samedi 16 octobre, 14h00 place Jean Jaurès
• Les 14, 15 et 18 octobre à 12h30 devant l’Hôtel de Ville de Lyon, l’AG appelle à soutenir les personnels des cantines scolaires de Lyon en lutte contre la dégradation de leurs conditions de travail.
Si la lutte se construit à la base, c’est aussi aux organisations syndicales, à tous les échelons, d’œuvrer à la construction d’un véritable rapport de force. C’est pourquoi l’AG a décidé de s’adresser aux directions nationales et départementales des fédérations et confédérations pour qu’elles lancent immédiatement un appel à la grève jusqu’au retrait du projet de loi sur les retraites.
Nous exigeons :
• le retrait de la réforme des retraites ; Abrogation des contre-réformes sur les retraites depuis 1993 37,5 annuités ou 60 ans maximum pour une retraite à taux plein Retour au 10 meilleures années pour les salarié-e-s du privé...
• l’augmentation générale des salaires ;
• la redistribution des richesses ;
• l’interdiction des licenciements ;
• l’embauche des précaires,dans le privé comme dans le public.
Des revendications pleinement liées au rejet de la réforme des retraites, puisque c’est à travers les salaires (cotisations sociales) et l’emploi que nos caisses de retraite, la sécurité sociale et toutes nos caisses collectives sont financées. Le partage des richesses passe par là !
AG soutenue par : Solidaires Rhône, UD CNT Rhône, CGT-Vinatier, CGT-Édouard-Herriot.
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Le Havre (76) {{Retraites : blocage de la zone industrialo-portuaire du Havre }}

Plusieurs dizaines de salariés ont bloqué durant trois heures mercredi matin l’accès à la zone industrialo-portuaire du Havre pour protester contre le projet de réforme des retraites, a-t-on appris de source syndicale.
Ces militants venus notamment d’usines Renault, Total, Chevron et Eliokem ont disposé à 06H00 des palettes qu’ils ont enflammées à un pont qui commande l’accès à cette zone depuis la ville. Cette action, qui s’est terminée vers 09H00, a provoqué d’importants embouteillages.

La manifestation intersyndicale contre le projet gouvernemental de réforme des retraites a réuni mardi au Havre 11.000 personnes selon la police, 55.000 selon les organisateurs. Une assemblée générale interprofessionnelle a prévu "d’élargir" le mouvement avant la prochaine manifestation, prévue samedi.

(AFP)

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 Poitiers (86)

semblée populaire en fin de manifestation le 12 octobre à Poitiers avec occupation du carrefour de la porte de Paris. Deux cent personnes présentes environ, ça a été très positif ; des prises de paroles autour d’actions concrètes et de reconduction de l’assemblée ; proposition de construire un collectif solidarité grève générale pour soutenir les grévistes (caisse de grève, soutien aux piquets extérieurs, don de temps pour aider, tambouille...), critiques émises à l’encontre des grands syndicats représentatifs classiques... qui étaient absents.

A noter quand même que Solidaires était bien présent et a participé à l’assemblée, de même que des gens de la CNT.

Il a été proposé :

  • demain mercredi : 8H30, soutien à l’action de tractage de la porte de Paris par les cheminots en grève.
  • demain mercredi : 14H : opération escargot à Poitiers, départ du restaurant Rabelais (route de Chauvigny).
  • demain mercredi : 17H30, puis tous les jours de la semaine (lundi au vendredi) : nouvelles assemblées populaires, toutes à 17H30, jardin des plantes à Poitiers.

La lutte ne fait que commencer.

L’action de ce matin (blocage filtrant avec distributions de tracts) a été très positive aussi : cheminots CGT, postiers SOLIDAIRES, des éducatrices-teurs, profs et atoss, tou-te-s parti-e-s en grève reconductible... plus des étudiants qui ont rejoint le truc. Une bonne centaine de personnes.

Rendez-vous à 14H pour une action, à décider en AG au restaurant Rabelais - à priori action escargot.
Et rendez-vous ce soir jardin des plantes pour l’assemblée populaire autonome à 17H30.

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Difficile de tout recenser.

Il y a des initiatives d’AG locale interprofessionnelles dans pas mal d’autres villes : Paris, Tours, Gennevilliers, Aubenas…

Dans certains endroits, la formes AG ouvertes et interpro coexistent avec les intersyndicales.
Enfin, d’après ce qu’on peut recueillir comme informations, il y a des tas de villes où formellement ne se tiennent pas des AG ou des moments de discussion mais surtout des actions quotidiennes de blocage symbolique, de présence à des rond points, à des péages d’autoroute, dans des zones industrielles…Le Havre, Angoulême, Nîmes… Localement, dans certains endroits, des lycéens viennent renforcer des opérations de blocages, les piquets d’information et de mobilisation avec des salariés…
Situation donc assez contrastée même si l’on devine une tendance vers des actions et des modes d’organisation à la base et dépassant (le temps du conflit du moins) les appartenances syndicales ou sociales.

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13 Messages

  • *Bloquer le gaz et l’électricité ?*

    A une organisation près, l’intersyndicale départementale soutient les actions fortes qui peuvent être menées dans le département. Or, s’il n’y a pas de dépôt de carburant ou de raffinerie dans le Loir-et-Cher, il existe des lieux sensibles concernant l’énergie.

    C’est précisément le cas du site de stockage de gaz naturel de Chémery, le plus grand d’Europe, où un appel au blocage a été voté par les syndicats de salariés pour ce mercredi matin. Une assemblée générale doit avoir lieu sur le site à 8 heures. Hier dans la manifestation de Blois, un tract intersyndical appelait à venir soutenir le mouvement à Chémery à partir de ce 20 octobre.

    L’autre grand site de production d’énergie du département, la centrale EDF de Saint-Laurent-des-Eaux, affichait hier 200 grévistes, soit environ 40 % de l’effectif. Une assemblée générale est prévue ce mercredi à 13 h pour décider de la suite à donner au mouvement. Avec une action à Chémery /« qui n’est pas exclue ».

    la nouvelle république

    Chémery petit bourgade solognote qui abrite le site de stockage de gaz naturel enfoui
    "bruit" qui se répendait hier soir (qq contact en région) confirmé ce matin : merci les Gaziers ... en attendant la centrale de saint laurent (entre Vendôme et Orléans )

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  • Un des blogs qui recense le plus d’actions et de mobilisations

    http://juralibertaire.over-blog.com/

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  • Informations sur le mouvement en cours : actions, manifs, AG, blocages, répressions, réactions de l’Etat et autres acteurs institutionnels…

    Difficile d’avoir toujours une bonne visibilité de ce qui se passe.
    Aussi, il est nécessaire de croiser des informations d’origine et de contenus les plus divers.

    Flux RSS de certains « médias libres », alimentés le plus souvent par des sources militantes.

    (Article11, Brassicanigra, Brèves du désordre, Grève générale, HNS-info, Indymédia (Lille, Auvergne, Bruxelles, Nantes, Paris, Poitiers, Suisse, Toulouse, L’En Dehors, Lois Sauvages, Même pas peur, Numéro Zéro (Saint-Etienne), Pagherete Tutto, Perce-oreilles, Rebellyon.info, Rezo.net)

    http://mediaslibres.lautre.net/

    Les rendez-vous et initiatives en région parisienne

    http://www.demosphere.eu/

    Et des infos en continu dans la presse officielle (ces liens changent tous les jours)

    20 minutes (avec mise à jour manuelle,, en cliquant sur “mettre à jour”)

    http://www.20minutes.fr/article/610595/societe-mobilisation-contre-reforme-retraites-sarkozy-ordonne-deblocage-tous-depots-carburants

    Le Monde (mise à jour automatique)

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/10/20/suivez-en-direct-les-manifestations-du-20-octobre_1428497_3224.html#ens_id=1305816

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    • Retraites : Des actions par centaines... 20 octobre 2010 19:05, par dom

      Lu aujourd’hui (mercredi 20 octobre) sur le monde.fr

      Suite aux violences urbaines commises à Lyon, le député UMP du Rhône, Philippe Meunier, a préconisé mercredi après-midi d’"expulser" de France "les casseurs de nationalité étrangère".

      "Nous sommes en face de prédateurs qui n’ont pour objectif que de casser, de piller et d’agresser la population française", a-t-il déclaré dans un communiqué publié mercredi, recommandant aussi "de condamner très lourdement ces délinquants". Il faut "expulser de notre territoire national les casseurs de nationalité étrangère", a-t-il ajouté.

      De la stigmatisation et la chasse aux Roms à la réforme des retraites, des campagnes contre les étrangers et les français pas tout à fait français à la défense du rôle “positif” de la colonisation, de la guerre des riches contre les pauvres, il y a clairement une même politique, menée par un même État policier, sécuritaire, xénophobe et bien évidemment au service de l’ordre social capitaliste.

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  • Trop tôt pour faire un vrai bilan.

    Je n’ai pas le temps de développer maintenant mais en deux mots, je voudrais faire partager ce point de vue partiel et provisoire.

    1. Je pense que ce mouvement a failli sur son objectif. C’était en grande partie prévisible, mais une bonne surprise peut toujours arriver. Celle-ci n’a pas eu lieu. Cet échec peut s’expliquer par plein de raisons à commencer par le fait que cela n’a jamais été un mouvement de protestation à la hauteur de l’enjeu qu’il s’était fixé. Du monde dans les manifs (mais certainement jamais 3,5 millions de personnes !), des sondages parait-il favorables à ces protestations, mais pas un vrai mouvement social, très peu de monde dans de vrais rapports de force conduisant au blocage de l’économie. On en est resté à un mouvement d’opinion. En 1995, il y avait moins de manifestants dans les rues mais il y eut un vrai début de paralysation du pays. Pas en 2010 malgré les pénuries (partielles) de carburants dans les stations services.

    2. Les mobilisations locales sous forme de blocages des dépôts et autres cibles économiques, n’ont ramené que des minorités étroites, un milieu militant élargi à une petite frange mobilisée et décidée à devenir des « militants de la lutte » : en moyenne de 200 à 400 personnes dans des métropoles régionales qui rassemblaient 60 000 ou 80 000 manifestants : on mesure là le gouffre entre les deux formes de manifestation, active et passive. Et tout cela additionné ne fait pas un mouvement (là où l’effet de masse doit jouer ou pas) suffisant pour mettre en difficulté le gouvernement et les entreprises, pour mettre l’Etat sur la défensive, pour rendre la situation quasiment ingouvernable et à partir de là “obliger” le gouvernement à revoir sa copie ou à la retirer.

    3. Ces manifestations de rue à répétition ont accrédité l’idée que c’était déjà là une victoire : la plupart des syndicalistes étaient « heureux » du résultat, ils ne cessaient de se féliciter de voir tant de monde mobilisé derrière eux, répétant en boucle que le mouvement est populaire (sondages) et que donc tout allait bien, il fallait « simplement » que le gouvernement se débouche les oreilles et entende l’opinion.
    Entre naïveté, auto-intoxication, méthode Coué et réalisme, les syndicats savaient pertinemment où ils allaient : ne rien obtenir sur l’essentiel (parce que le gouvernement est « sourd » parait-il) mais exister cependant, plus et mieux, en terme de popularité, de notoriété, car ils sont engagés dans une bataille d’opinion, les uns vis-à-vis des autres, pour les futures élections syndicales de 2013 au terme desquelles ils seront reconnus ou non comme représentatifs, auront les budgets de fonctionnement proportionnels aux voix obtenues et le pouvoir symbolique correspondant.

    4. Localement, les mobilisations sous forme de blocages et autres actions qui ont débordé le cadre établi des manifs plan-plan et saute-mouton ont sans doute modifié les rapports entres les différents milieux, syndicaux, politiques, etc. à l’échelle d’une ville. Cela va peut-être laisser des traces et faire bouger des lignes…Peut-être qu’à partir de là, va-t-il émerger des propositions visant à reconfigurer les modes et les espaces de la conflictualité sociale. Peut-être vont naître de nouvelles formes, organisations ou hypothèses politiques. Plus sur le « terrain », moins dans l’ « opinion », plus dans l’opposition au capitalisme, à l’Etat, que dans le recherche d’une représentativité et d’une connivence avec les règles du jeu social. De toute évidence, cela va laisser des traces quant à la perception, la compréhension, de la capacité de ce qui reste du « mouvement ouvrier » à être encore en mesure de s’opposer d’une quelconque manière aux reculs sociaux imposés par le capital pour (entre autre) réduire encore et toujours les coûts du travail et restaurer ses taux de profits.

    5. Une fois de plus, c’est la CFDT qui semble mener le jeu, l’axe autour duquel va se définir la fin du conflit par l’ouverture de négociations avec le gouvernement et le patronat (sur l’emploi des jeunes et des seniors). Au-delà des protestations contre la position de la CFDT, qui aujourd’hui peut peser suffisamment pour proposer un autre scénario, d’autant que ces deux thèmes ont été les principaux arguments avancés par les opposants à la réforme des retraites ? A jouer avec des arguments consensuels (l’emploi), on en reçoit des contrecoups sous forme de boomerang : « parlons-en » a dit en substance la chef du patronat Parisot offrant la porte de sortie attendue.

    6. Le mouvement n’est pas complètement terminé et donc il continue, mais au delà de cette lapalissade, il est clairement sur le déclin. Ce qui va se passer à partir de maintenant (derniers blocages, derniers sites en grève, manifs et actions diverses…) aura plutôt une importance pour le futur immédiat que sur cette bataille de retraites qui apparaît aujourd’hui – sauf ultime, divine et improbable surprise – comme une défaite sociale de plus.
    Les manières dont les différents syndicats vont aborder cette fin de conflit sont relativement secondaires. Dans la forme, il y aura quelques différences, les uns (comme la CFDT mais pas seulement) actant la fin de la lutte et l’ouverture de négociations sur les sujets déjà abordés, les autres par des attitudes et des déclarations, dont la CGT est coutumière, vont enterrer le mouvement en annonçant bien sûr que la lutte se poursuivra mais selon d’autres modalités. On sait à quoi s’en tenir, avec baroud d’honneur en deux temps : jeudi 28 et 6 novembre et campagne d’adhésion.

    7. L’histoire, la vie et les luttes continuent.

    Franck

    le 26 octobre

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    • Jamais il y a eu autant de monde dans les rues rémoises pour un mouvement social d’ampleur nationale. La question essentielle de l’intersyndicale, quelle soit rémoise ou nationale, n’était pas le taux de grévistes mais le nombre de manifestants dans les rues. Sur cette question, nous pouvons reconnaître que les syndicats ont gagné ! On a marché 2 heures à chaque fois… à plusieurs milliers (jusqu’au moins 15 000) et c’est très bon pour le cœur !

      Ce fut donc, plus un mouvement d’opinion qu’un véritable mouvement sur les terrains où règne l’exploitation capitaliste, excepté, bien évidemment pour les cheminots en grève reconductible, les seuls réellement en grève reconductible décidée, à main levée, dans des A.G. régulières. Heureusement que la CFDT n’est plus réellement représentée dans ce secteur, sinon nous aurions eu droit à des votes à bulletins secrets (prônée pour ceux et celles qui l’ignorent, par cette confédération).

      L’Etat ne cède jamais face à un mouvement qui reste sur le terrain de l’opinion publique. Beaucoup de travailleurs en lutte le savent, les sondages se suivent et, médias aidant, l’opinion se retourne un jour ou l’autre. Il fallait donc bloquer l’économie par une grève générale, non pas de 24 h à la mode Force Ouvrière (qui n’existe pas réellement sur Reims, comme la CFTC, la CGC et dans une large mesure l’UNSA), mais jusqu’à ce que le pouvoir cède et retire son projet de loi.

      Pour cela, il aurait déjà fallu que les manifestants se réunissent en A.G…. Aussitôt après les manifs au lieu de se contenter d’un apéro collectif. Il faudra attendre le 19 octobre pour qu’une A.G. interprofessionnelle se dessine sur l’initiative des cheminots qui commençaient à se sentir un peu seuls dans la lutte concrète.
      Mais, le problème n’est malheureusement pas une question de tactique mais de stratégie ! Même si dès le départ il y avait eu des AG interprofessionnelles (qui ont existé dans maintes villes), nous ne voyons pas comment nous aurions pu nous donner les moyens de bloquer l’économie en déléguant constamment notre pouvoir aux confédérations syndicales qui unies n’en voulaient surtout pas, excepté « Solidaires ».

      Dans les quelques A.G. qui se sont tenues, il y a bien eu des grévistes (cheminots, routiers, …) qui ont rué dans les brancards contre les hiérarchies syndicales de la Bourse du Travail afin que des actions aient lieu, non pas pour ennuyer le quidam moyen qui passe par-là, mais pour tenter de mobiliser des travailleurs et travailleuses afin qu’ils nous rejoignent dans la lutte concrète. Mais, cela est resté dans le verbe et la nécessité de s’auto organiser en tant que gréviste n’a pas été posée.

      Si des actions de blocage ont bien eu lieu, elles furent « bon enfant », convenues (on s’ennuyait même quasiment autant que dans une manif traîne savates) complètement encadrées par les responsables syndicaux qui sifflaient les fins de récréation. On devine que la police, prévenue comme d’habitude, n’avait même pas forcément besoin de se déplacer à chaque fois…

      De ces manifs, nous garderons tout de même deux anecdotes marrantes :

      • L’arrivée du cortège de l’UNSA qui brandissant le poing, chantait l’Internationale à tue-tête ! Moi qui croyais que ce syndicat ne connaissait que la Marseillaise !
      • Une responsable de la FSU - qui prouve à chaque fois sur le terrain qu’elle n’a vraiment rien d’une radicale - hurlant au micro juchée sur le camion de son syndicat : « Une seule solution, la Révolution » ! Que du bonheur !

      Puisque ce mouvement est resté dans le giron de l’unité des confédérations syndicales, nous avons eu le petit privilège d’avoir pris connaissance de deux documents internes à ces confédérations :

      • Le plus intéressant est le compte-rendu fait par Solidaires de la réunion intersyndicale nationale du 21 octobre. On y voit une CGT plus unitaire que jamais … avec la CFDT contre les « actions minoritaires qui desserviraient le mouvement ». Quant à la CFDT, l’UNSA, elles affirment qu’elles n’iront pas « sur un terrain politique d’affrontement avec le président de la République ». En fait toutes ces confédérations sont unies pour tenir (leurs bases) jusqu’à la promulgation de la loi. Dans un communiqué commun, non signé par Solidaires, ces confédérations affirment veiller « au respect des biens et des personnes » et bien évidemment ne disent mot sur les grèves reconductibles…. L’enterrement de ce mouvement social est programmé par ces bureaucrates le samedi 6 novembre.
      • Infos rapides de la CFDT n°51 du 22 octobre où on peut y lire que la CFDT se félicite que le communiqué final « ne soutient pas les innombrables initiatives locales » et met « l’accent sur le respect des biens et des personnes devant permettre d’encadrer les initiatives en évitant radicalité et débordements », etc.

      Mais nous devons être bien conscients que ces constats ne sont que le reflet de l’état du rapport de forces entre les classes sociales où la bourgeoisie mène la danse depuis trop longtemps.

      Extrait du Chat Noir n° 25 que vous pouvez consulter sur ce site (dès qu’il sera mis en ligne)

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  • Dans une perspective assez proche de celle que vous défendez...

    = = = = = =

    Contribution au débat

    Pour des assemblées générales autonomes

    Par le Collectif politique Lieux Communs

    www.magmaweb.fr - lieuxcommuns@gmx.fr

    Lors des mobilisations des gens se battent pour leur travail, leurs études, leurs conditions de vie, pour ne pas que d’autres décident à leur place : les Assemblées Générales (AG) sont le lieu où chacun peut renouer des rapports humains, s’approprier un pouvoir qu’on lui a confisqué et inventer une démocratie réelle. Les relations égalitaires qu’on y tisse et les choix auxquels on est confronté tranchent avec la vie déterminée et électorale ordinaire. Une assemblée est un des rares endroits où il est possible de s’éduquer mutuellement à la parole publique, à la discussion collective et à la prise de décision commune. Une telle implication peut conduire à un éveil durable à la chose politique comme à un embrigadement ou à un véritable dégoût pour les combats collectifs.

    Autour des AG se constituent des petites communautés, où des gens jusqu’ici éparpillés par les horaires, les lieux, et les différences se rencontrent et se retrouvent. Des liens précieux se tissent alors entre corporations, milieux sociaux ou classes d’âge. Ces multiples échanges permettent que s’élaborent d’autres images de soi que celles imposées par les hiérarchies ou les statuts officiels, d’autres représentations de la société que celles véhiculées par les média. C’est le moment où chacun peut inventer une démocratie réelle : des idées novatrices, des pratiques originales, des cultures nouvelles peuvent alors être créées. C’est là que peuvent renaître des pensées et des pratiques politiques capables de surmonter le naufrage historique de toutes les gauches au XXe siècle.

    Une assemblée est fondamentalement un lieu de pouvoir : si celui-ci n’est pas partagé entre tous du mieux possible, c’est qu’il est confisqué par une minorité, et les gens rassemblés ne pourront pas faire valoir leurs revendications propres, ni exprimer la richesse, la force et l’originalité de leur mobilisation.

    Face aux manipulations

    Se réunir de façon exceptionnelle, en grand nombre, entre gens qui se connaissent peu, pour mener une lutte urgente et risquée crée beaucoup d’angoisse, d’excitation et de fantasmes.

    Dans ces circonstances, on a tendance à s’en remettre aux « spécialistes » : militants professionnels des syndicats, partis, groupuscules ou groupes déjà existants. Ils tirent souvent leur légitimité d’être à l’origine du rassemblement, de leur aisance à prendre la parole en public et de leur expérience gestionnaire.
    Leur forte implication donne l’illusion qu’ils sont « avec nous ». Mais leur but n’est pas de tenir compte des aspirations des participants : c’est au contraire de s’en servir pour y plaquer des revendications et un mode d’organisation qui ne sert que leurs intérêts politiques ou carriéristes.

    Leur mode d’action est répétitif, mais efficace :

    - Préparer : Les militants se sont déjà réunis pour définir une tactique, les mots d’ordre et les revendications sont bouclés, les tracts sont distribués, les affiches collées et les banderoles déployées, l’ordre du jour est déjà prêt et les décisions n’ont plus qu’à être avalisées par l’AG.

    - Contrôler : La fonction de président de séance, sinon de la tribune, est assurée par un de ces spécialistes pour infléchir le cours de l’AG en minimisant ou en appuyant les points à l’ordre du jour, les propositions à voter, en gérant la nature ou l’ordre des interventions, etc... C’est souvent à eux qu’incombe la tâche de parler à la presse, ou aux autres collectifs.

    - Occuper : Les manipulateurs ne sont pas qu’à la tribune : éparpillés dans l’assemblée, ils se relayent pour prendre la parole, appuient leurs interventions réciproques afin que leurs discours fasse masse. Ils discutent autour d’eux pour convaincre les gens, faire taire, diviser ou occuper leurs opposants.

    - Recruter : Faire circuler une pétition ou une liste de présence leur permet de recueillir vos coordonnées pour vous identifier, vous discréditer si vous vous opposez, soit pour vous proposer quelques menues responsabilités sous leur contrôle pour avoir une caution de « non-encartés ».

    Le prêt-à-porter revendicatif, idéologique et organisationnel qu’ils mettent en place par ce noyautage est sans rapport avec la diversité et les désirs des gens. Chercher à constituer une assemblée démocratique, c’est tout d’abord s’affronter à ces militants bureaucratiques qui n’hésitent pas à manipuler, menacer et saboter.

    Se constituer en groupe d’action

    Il est pourtant possible, à quelques-uns, d’intervenir très efficacement en se constituant en minorité active, pour dénoncer les monopoles de pouvoir et les manipulations démagogiques. Il ne s’agit nullement de remplacer une clique par une autre en prenant la direction des opérations, mais de permettre l’expression libre des individus présents et d’accompagner l’AG dans son cheminement et sa constitution.

    Cette minorité peut aider à la maturité de l’assemblée en incarnant d’abord des comportements décents afin d’instaurer un climat d’écoute et de créativité. La domination et le suivisme sont des mécanismes que tout le monde porte en soi. Personne n’a besoin de leçons ou d’ordres, mais bien plus d’interventions qui font appel à la liberté et à l’intelligence de chacun. Il n’y a pas à endoctriner, mais à favoriser par tous les moyens l’émergence d’une volonté collective indépendante. Un tel groupe peut favoriser par son existence les échanges d’idées et les initiatives pratiques.

    Pour comprendre les impasses

    Mais la mise à l’écart des apprentis dirigeants laisse un vide qui peut rendre la nouvelle situation insupportable. Avant d’être un organe de décision collective, une AG en lutte est d’abord un lieu où se rencontrent les gens. Se réapproprier une autonomie nouvelle au milieu de gens souvent mal connus passe par un tâtonnement hasardeux, mais normal : dans notre vie courante, nous avons perdu l’habitude de prendre librement des responsabilités. L’exercice est d’autant plus difficile que la pratique de l’autogestion est par nature imparfaite et inachevée. Mais face à ce qui apparaît comme insurmontable, le premier réflexe est… la fuite sous ses formes diverses : chantage à l’urgence (« on n’a pas le temps ») à l’action (« trop de parlotte, il faut agir ») ou au nombre (« on est trop / pas assez nombreux ») qui sape toute construction du mouvement. Alternent également la multiplication des votes inutiles pour pallier à une inconsistance foncière (« décisionnite ») ; le mutisme général ou la parole inhibée de peur de remettre en cause un ordre tacite ; le chahut lorsque le sentiment d’impuissance est trop grand ; les délires individuels ou collectifs dès que la parole est libérée ; etc.

    Les difficultés rencontrées font souvent désirer des solutions toutes faites : se résigner à voir quelques-uns se surimpliquer et se constituer de fait en direction oligarchique du mouvement qui manoeuvrera plus ou moins au grand jour ; penser que seul compte le rapport de force brut et se comporter en conséquence - ou au contraire, rêver que tout peut être soluble dans des échanges pacifiés et courir après un consensus chimérique ; etc. Et, dans la plupart des cas, se décourager et partir.

    Le travail essentiel peut alors être d’analyser collectivement les phénomènes de foules pour donner un sens aux difficultés rencontrées. Par exemple dire que « personne ne décide » simplement parce qu’il n’y a pas de tribune est une illusion. La contrainte ne s’exerce jamais aussi bien que lorsqu’elle est masquée. En AG, chacun doit constamment se demander : « Qui fait la loi ici ? ». Qui édicte les règles d’organisation, qui pose les principes de fonctionnement ? Ils existent nécessairement : reposent-ils sur quelques personnes charismatiques ? Sur une morale non discutée ? De la même manière, déjouer une tentative de noyautage ou de mainmise, ou dénoncer des proclamations sans effets, c’est bien. Mais ce ne sera ni honnête ni efficace si on ne montre pas ce qui a permis cette tentative, ses ressorts, comme par exemple une peur d’entrer dans un conflit dur avec une tendance ou le gouvernement ou une démission générale face aux responsabilités à prendre.

    Identifier les dynamiques de groupe, les rendre publiques et les analyser collectivement sans crispations ni lâcheté contribue à la lucidité collective. Si l’on veut que l’AG soit réellement autonome, il faut que les relations de pouvoirs soient visibles, partageables et critiquables, sans paranoïa. Il faut mettre en place une organisation et des règles discutées et modifiées autant que nécessaire pour correspondre aux besoins de l’assemblée et de la lutte.

    Faire appliquer quelques principes

    Aucun modèle d’AG n’est indiscutable. Rien ne peut garantir l’entente entre les gens et l’intelligence collective. Mais les nombreuses expériences passées permettent de dégager quelques principes pratiques, régulièrement redécouverts sur le terrain.
    - L’AG est souveraine, elle seule prend les décisions. Les autres organes n’ont qu’une fonction d’information, d’action ou d’analyse, et doivent régulièrement rendre des comptes.

    - Les tâches sont tournantes. La rotation systématique de toutes les fonctions (animateurs, secrétaires, ...) et de toutes les tâches (affichage, rédaction de tracts, ...) évite les monopoles et les fiefs.

    - Les mandatés sont contrôlés. Le vote de mandats impératifs pour les délégués (désignés par exemple pour représenter l’AG à l’extérieur) et leur contrôle permanent est un principe qui permet la confiance.

    - La vigilance est de mise. La persévérance de chacun doit devenir une habitude face aux noyautages, aux manipulations, aux sabotages, mais aussi face aux peurs, délires et tâtonnements, qui sont humains.

    - Travailler la participation. Tout doit être fait pour que l’AG favorise de plus en plus l’implication du plus grand nombre, et non l’inverse. Cela suppose de rendre publique les décisions et débats passés.

    - Se structurer autour de l’expression. Affiches, comptes-rendus et surtout journaux d’assemblées permettent de s’organiser, de rendre visibles les actions ou réflexions et de permettre une mémoire des luttes.

    - Créer des dispositifs, uniquement s’ils répondent à un besoin précis et allègent sans dommage les séances plénières : groupes de travail, commissions, cercles de discussions, points techniques, etc.

    - S’autoriser à chercher. Une assemblée est un lieu où les revendications habituelles et les mots d’ordre peuvent être reformulés et transformés pour correspondre aux désirs des gens rassemblés et non aux schémas idéologiques préétablis.

    Le principe des AG s’est répandu depuis 1968, mais elles s’inscrivent dans la très longue lutte qui vise la gestion par la population elle-même de ses propres affaires, des sections révolutionnaires de 1789 aux soviets de 1917 et aux conseils hongrois de 1956. Dans ces assemblées populaires, la parole et le pouvoir ne sont plus la propriété privée de quelques oligarques bien intentionnés ou non, mais ils sont rendus à la sphère publique.

    Les multiples choix à faire concernant la lutte (grève, revendications, préparations d’actions, coordinations...) ou la gestion du lieu (occupation, liens avec le quartier, approvisionnement...) engagent chacun au même titre : la démocratie radicale est d’abord une lutte permanente contre l’émergence d’une clique de décideurs.

    Collectif politique Lieux Communs

    www.magmaweb.fr - lieuxcommuns@gmx.fr

    PS : Sur le même sujet, on lira "Comment manipuler une assemblée générale", "L’antidémocratisme", "Perspectives des mouvements sociaux" et "Penser le passage du social au politique"

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  • Quelque soit l’état du mouvement de protestation contre la réforme des retraites, et les bilans qui commencent à sortir, je vous communique un texte trouvé il y a quelque jours et qui me sembla assez proche de ce que vous défendez.

    Il a l’avantage de dire des choses importantes et intelligentes dans la concision et un langage clair (ce qui est une rare qualité).

    Amitiés

    * * * * * *

    Ce qui est en jeu, ce ne sont plus seulement les retraites

    Ce qui est en jeu, c’est ce que tout le monde comprend : que nous sommes dans un monde où il faut travailler plus et plus longtemps, et en échange se contenter de vivre avec ce qu’on nous donne. Et ce qu’on nous donne, et combien on nous en donne, détermine aussi la manière dont nous sommes supposés vivre.
    Nous travaillons et en échange nous recevons une part de la richesse commune sous forme de salaire et de revenus, et aussi, depuis quelques dizaines d’années, sous la forme de prestations sociales, éducatives, de santé, et de retraite.

    Les dépenses sociales, que ce soit pour l’éducation, la santé, ou les retraites baissent toutes globalement, et cela signifie que globalement nous valons moins cher. Et si nous valons moins cher, c’est parce que dans le système capitaliste la valeur de notre travail ne dépend ni de la qualité, ni de l’utilité de celui-ci, mais seulement de sa capacité à créer de la valeur nouvelle.

    Quand la création de cette valeur se déplace massivement vers les pays émergents, notre travail vaut moins, et notre vie vaut moins aussi.

    Mais cela n’est pas vrai pour tout le monde. Ceux qui, détenant ou gérant les capitaux, ont un accès aux produits de ceux-ci continuent à recevoir la part majeure de la richesse crée puisque justement l’investissement dans les pays où la main d’œuvre est moins chère a pour objet de maintenir les profits capitalistes.

    Contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, il n’y a rien d’obligatoire à ce que les choses se passent ainsi. Il faut bien produire pour vivre, nous dit-on. Oui, mais est-il vraiment nécessaire de produire ceci pour vivre ainsi ?

    Car ce que nous produisons en travaillant, ce ne sont pas que des richesses. Ce que nous produisons en travaillant, ce sont avant tout les conditions de notre propre domination. S’il faut produire et accumuler toujours plus, c’est parce que cette machine complexe profite à certains. Les riches ne sont pas seulement plus riches, ils sont aussi plus puissants que les autres. Tels les seigneurs d’autrefois, les capitalistes d’aujourd’hui exercent sur la société leur pouvoir collectif. Aux privilèges de la naissance, on en un substitué un autre, plus mathématique : le privilège du compte en banque.

    La force de ce système, c’est de laisser croire que cette domination n’en est pas une ; qu’elle n’est qu’une forme nécessaire de toute organisation sociale ; que nul être humain d’aujourd’hui ne saurait vivre autrement.
    La faiblesse de ce système, c’est qu’il repose sur une production et une dépense toujours plus étendue de cette valeur nouvelle qui fait tourner le capital. Mais les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, dit le proverbe boursier, et vient toujours un moment où quelque chose lui manque. Alors c’est la crise. Alors il faut retirer aux gens ce qu’on leur a donné, les faire travailler plus, les payer moins, tout ça pour que ceux qui dominent puissent continuer à dominer.

    Pour que cette domination cesse, ce n’est pas d’une réforme dont nous avons besoin, pas plus que du retrait d’une réforme. Peu importe la redistribution des richesses, car le problème ne vient pas de ce que dans le capitalisme les richesses une fois produites sont réparties inégalement, mais bien de ce qu’elles ne peuvent être produites autrement que de manière inégalitaire. Ce dont nous avons besoin, c’est que les grèves et les blocages se poursuivent : car c’est dans le mouvement de la contestation que la critique de tout ce qui existe peut se transformer en proposition pour qu’il existe quelque chose d’autre.

    Il faut bloquer la production capitaliste et partager ce qui est déjà produit, puis partager la manière dont on pourra continuer à faire vivre ce partage.

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  • [Rennes] Le mouvement est en marche

    APPEL DE LA MAISON DE LA GREVE DE RENNES

    Les semaines écoulées ont vu se dérouler en France une large vague de contestation de la politique ultra-libérale et réactionnaire du gouvernement. Blocages économiques sur tout le territoire, débrayages et grèves salariales souvent spontanés, mise en branle d’une jeunesse révoltée par l’absence de futur désirable, que l’agression policière ordonnée par le gouvernement n’a pas su faire taire. Telles ont pu être les manifestations d’une vague qui tire sa force de la profondeur du dégoût qu’inspire ce modèle économique dément ; modèle qui n’a plus que le recours au sécuritaire, au fichage généralisé et à la peur de l’Autre, notamment l’Étranger, pour assurer sa survie.

    Cette vague qui a débordé et les directions syndicales, et les cadres habituels des pratiques manifestantes (défilés, pétitions, négociations), cette vague a frappé de stupeur médias, politiciens et patronat. Spontanéité, autonomie, solidarité par delà les statuts, les métiers, et les appartenances syndicales, des dynamiques semblables aux mouvements des Antilles et de la Réunion de 2008-2009, ou des années 70 sont réapparues dans l’Hexagone.

    Le mouvement qui se développe rénove et réactualise avec audace les formes de luttes. La grève a changé, elle ne se cantonne plus aux divisions socioprofessionnelles, elle n’est plus la simple cessation du travail par les salariés : elle incarne désormais l’expression commune d’un refus.

    C’est dans ce contexte qu’une nouvelle structure a été créée à Rennes : l’Assemblée Générale Interprofessionnelle.

    Cette assemblée, composée de salariés de diverses professions, du public comme du privé, syndiqués ou pas, de chômeurs, de précaires, d’étudiants, a siégé pendant une dizaine de jours place du parlement. Il n’était plus possible pour les participants de se rencontrer ainsi, sans local pour se réunir, s’organiser et préparer des actions devenues quasi-quotidiennes.

    Malgré de nombreuses démarches et demandes, la mairie ne nous a pas laissé utiliser la moindre salle pour nous réunir, alors que nos assemblées comptaient jusqu’à 200 personnes investies dans la grève.
    C’est pourquoi, nous nous sommes décidés à ouvrir les locaux désaffectés de la CFDT pour que la grève ait sa maison. Cette maison de la grève n’a pas vocation à disparaître avec la fin du mouvement sur les retraites et ce quelle que soit son issue. Elle se veut être le lieu de coordination et de rencontre de toutes les luttes en cours et à venir. Elle veut pérenniser les relations qui sont nées sur les piquets de grèves. Enfin elle veut rassembler toutes celles et tous ceux qui par delà la grève, veulent chercher et trouver des solutions à l’impasse dans laquelle nous plonge le capitalisme.

    Dans cette maison on habite la grève, dans une temporalité qui dépasse l’urgence des mouvements classiques, par les moyens de l’auto-organisation. Chacun, chacune y a sa place !
    Vous pouvez y apporter votre pierre, par vos expériences, vos propositions, vos critiques.

    A cet effet, ne ratez pas les AG interprofessionnelles

    Mardi 2 novembre à 18h
    et
    Jeudi 4 novembre à 18h

    Rue de la Barbotière, arrêt de bus Paul Bert, lignes 4, 6 et 11.
    Tél. : 07.86.14.88.22

    La Maison de la Grève c’est tous les jours, du matin au soir, la porte est grande ouverte.

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  • Texte publié dans « Jusqu’ici n°1 - bulletin temporaire de liaisons ». A l’origine, c’est un tract distribué à Albi, invitant à une discussion (lundi 8 novembre à 18 heures, Place du Castelviel).
    Il nous semble poser de bonnes questions.

    = = = = =

    Octobre mouvant

    Ce texte s’adresse à tous ceux qui se sentent parties prenantes du mouvement d’opposition à la réforme du système des retraites. Il est écrit par des personnes qui ne sont pas directement impliquées dedans, ne serait-ce que parce qu’elles tentent, dans la mesure du possible d’échapper au travail salarié (en tout cas : au travail à temps plein et à durée indéterminée), et ne se trouvent donc pas en position de faire grève ou de participer à des AG (inter)professionnelles.

    Notre sentiment est que la lutte qui s’étend ces jours-ci est tout à fait légitime. Il est juste de rejeter les sacrifices exigés des gens ordinaires par une élite politico-économique rapace, dont le désir de mettre en valeur (monétaire) le monde et les humains est sans limites. Seul un blocage déterminé des flux de marchandises et de main-d’oeuvre peut effectivement y mettre des bornes. En même temps, nous trouvons qu’il est incorrect de ne se battre que pour conserver le mode de distribution actuel des pensions de retraite. Nous aimerions rencontrer d’autres personnes qui ressentent cette insatisfaction. Voici les questions que nous nous posons et que nous vous posons.

    Peut-on défendre comme un idéal un système qui fait de la vieillesse une sorte de terminus ?
    La retraite est si souvent vécue comme une rupture brusque et douloureuse, même par ceux qui l’attendent depuis longtemps pour faire enfin ce qu’ils ont « vraiment envie de faire ». Le grand moment arrivé, un sentiment de solitude et d’inutilité envahit logiquement beaucoup de personnes, salariées depuis des dizaines d’années.

    Y a-t-il inévitablement besoin d’attendre 60, 62 ou 67 ans pour faire ce que l’on a toujours eu envie de faire dans la vie ? Y a-t-il des raisons morales ou religieuses qui empêchent de laisser cours à cette envie plus tôt, dès maintenant ? N’est-ce qu’une question d’argent, et ne serait-il pas possible d’en gagner moins, pour jouir d’une plus grande liberté et du plaisir de prendre en charge des besoins humains plus essentiels ?

    Est-il possible de soutenir, comme tous les partis de gauche et les syndicats, que l’on peut faire confiance à notre économie moderne pour créer plus de richesses dans le futur ? Y a-t-il besoin de plus de richesses de nos jours, pour que tout le monde mange à sa faim ? Y a-t-il besoin que plus d’argent soit mis en circulation, pour exiger enfin qu’on le partage tout de suite ?

    Est-il tenable de réfléchir à la question de la solidarité sans poser celle du sens de notre travail et de ce que notre société produit ? N’est-il pas dramatique que cette belle solidarité repose sur tant d’emplois inutiles, et pourtant stressants, quand ils ne sont pas littéralement calamiteux pour le milieu naturel ?

    Jusqu’à quand défilera-t-on contre l’immoralité de la haute finance, sans s’inquiéter de l’immoralité de bien des tâches qu’acceptent d’accomplir au quotidien les travailleurs, à tous les échelons de la hiérarchie salariale – production et diffusion de produits nocifs pour la santé, mise sous dépendance des gens par le crédit à la consommation, la publicité, etc., contrôle du travail des autres, édiction et exécution de normes bureaucratiques qui restreignent la liberté de chacun dans tous les domaines de la vie... ?

    Parce que nous répondons par la négative à ces différentes questions, nous nous sentons plus intéressés par la (re)construction de modes d’entraide directe entre les gens que par la défense de l’État social. Nous avons pourtant conscience qu’il est impossible aujourd’hui de se passer des revenus socialisés pour se soigner, se loger, accueillir un nouveau-né, financer des projets collectifs, etc., et c’est en partie pour cela que nous nous mêlons aux manifestations et soutenons les grévistes. Mais nous nous souvenons que l’État-providence est né, au début du XXe siècle, de l’unification de coopératives ouvrières ou villageoises, de caisses de solidarité entre travailleurs, de mutuelles construites par en bas. Plus exactement, il s’est substitué par en haut à ce foisonnement coopératif, qui était une des bases du mouvement ouvrier et de la combativité populaire au XIXe siècle.

    Aujourd’hui, nous pensons que la meilleure manière de se protéger contre la mise en concurrence de tous et le démantèlement des « acquis sociaux » serait de régénérer ce genre de pratiques : faire des caisses de secours entre amis, voisins, collègues ; faire des potagers collectifs ; ouvrir des ateliers où échanger des savoirs, des techniques, où mettre en commun des biens ou des services qui coûtent cher (ou pas !) ; au fond, prendre toutes les initiatives qui vont dans le sens d’une solidarité concrète, à même de nous rendre moins dépendants de l’argent. Serait-il forcément fatigant et ennuyeux de reprendre en main l’administration de nos vies, et en premier lieu celle de la solidarité, confiée depuis longtemps à de grandes machines inaccessibles aux individus ? S’occuper soi-même de son quotidien, le soustraire aux grandes organisations, marchandes et étatiques, ne pourrait-il pas être une source de plaisir et de fierté ?

    Nous savons que le discours que nous tenons est fréquemment considéré comme défaitiste, notamment par les militants. Que le type d’initiatives que nous appelons de nos voeux, et pratiquons pour partie, passe au mieux pour sympathique, mais de toute façon marginal, sans impact sur le combat fondamental entre le bon peuple et le grand capital. Il est clair que, dans la situation actuelle, les pistes indiquées relèvent du bricolage. Mais c’est un bricolage qui fait preuve de plus de modestie, de dignité et de réalisme, que l’exaltation des gains de productivité à laquelle se résume la simple défense de l’État social. Nous pensons également que ce qui est à même d’effrayer réellement une classe dirigeante, c’est d’abord que ses sujets n’ont pas peur de se poser des questions, ou plutôt : n’ont plus peur de faire le lien entre les questions qu’ils se posent, le plus souvent séparément (le chômage, les retraites, la catastrophe écologique, les suicides au travail, l’adaptation du contenu des études au monde professionnel...). Voire, rêvons, qu’ils s’organisent pour devenir plus autonomes – c’est-à-dire qu’on ne cherche pas seulement à affronter cette classe dominante sur son terrain, mais aussi à faire en sorte de se passer d’elle, de sa propagande écoeurante, de sa camelote électronique, automobile, alimentaire, etc.

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  • Un des aspects notables du mouvement sur les retraites est sans aucun doute la multiplication des formes d’expression qui en sont nées. Sites et blogs Internet, feuilles et journaux locaux de lutte, souvent expression d’Assemblée locales Interprofessionnelles ou Inter-catégorielles.
    Ce qui est plutôt un signe de bonne santé et de la maturité politique d’une partie du mouvement d’opposition sociale né en ce mois d’octobre 2010 qui entend aussi se réapproprier sa propre expression parce que celle ci fait partie intégrante de la lutte en cours.

    Le bulletin "Jusqu’ici" (bulletin temporaire de liaisons dangereuses) n° 2 vient de sortir. Il se propose de collecter des points de vues issus de la lutte et en montre ainsi différentes facettes.

    = = =

    Jusqu’ici

    Bulletin temporaire de liaisons dangereuses

    Sortie du numéro DEUX - 24 pages - samedi 6 novembre 2010

    Au sommaire
    Edito ; NANTES : Retraitement de choc ; LILLE : Des temps déterminants, des personnes déterminées ; STRASBOURG : C’est en interpro qu’on arrive à lutter ; CREUSE / EUROPE / LE HAVRE : Brèves ; LORIENT : Armes de dissuasion massive ; SAINT-LÔ / PARIS / MONTPELLIER : Brèves ; LYON : Instants d’ensemble ; RENNES : Ouvrons la boîte de Pandore ! ; RENNES : La maison de la Grève ; PARIS : Veolia aux ordures ; MONTREUIL / MARSEILLE / PARIS : Brèves ; BREST : La guerre du pétrole ; RODEZ / BESANÇON : Brèves ; LENS : Chronique d’un terrain minier ; AMIENS : L’âge de la déraison ; NANTES / CIEL / PARIS : Brèves ; PARIS : TIRU dans les brancards ; Pendant ce temps : Rroms / CIP-IDF

    En introduction

    À l’origine de Jusqu’ici, un appel public à créer un journal de liaison pour donner à voir ici ce qui se passe là-bas. Très vite, des volontés de coopération viennent de la France entière, et un petit groupe tout neuf, de coordination, se réunit à Montreuil. Au-delà des participants individuels, un comité de rédaction de Jusqu’ici se constitue aussi pour l’occasion à Lyon.

    Jusqu’ici est un hebdomadaire de mouvement, un journal de rue visant à relier et à informer sur les luttes en cours. Par son écriture décentralisée, il veut permettre de dire la multiplicité, en terme de pratiques, de langages, de formes d’organisation. À la fois rompre avec la représentation médiatique dominante, focalisée sur les temps forts et les actions spectaculaires et filtrer le trop-plein d’information que produit internet. Faire, enfin, que se réinvente une sorte de journalisme populaire, fabriqué par les gens du mouvement eux-mêmes, dans lequel le récit de l’intérieur ne signifie pas absence de critique et permet la mise en valeur des limites du mouvement.

    Jusqu’ici invite tout le monde à participer, avec des reportages, des récits, des interviews, des analyses, photos, dessins ou chansons. Le travail éditorial et les limites physiques du journal obligent à faire des choix : nous privilégions les textes qui donnent le plus à voir le mouvement et qui prennent le soin de situer les actions et les propos rapportés.

    Jusqu’ici existera le temps de la lutte, il est auto-financé, et, pour l’impression, on agrandit les trous de nos poches.

    Pour le rembourser, nous avons donc besoin de soutiens financiers. À vos chéquiers donc, si vous estimez que l’aventure vaut la lecture, à l’ordre de : « Les ami-e-s de Clark Kent. »Adresse : Z • 9, rue François Debergue, 93100 Montreuil.
    Précisons qu’en cas de surplus inespéré, le reliquat sera reversé à une caisse de solidarité.

    * * * * * *

    Edito

    Pas de doute, une phase s’est close. Celle de la montée en puissance du mouvement contre la réforme des retraites – sous l’égide d’une intersyndicale soudée, avec des grèves reconductibles dans différents secteurs, des manifs lycéennes, et une attention générale concentrée sur le blocage des douze raffineries.

    Jusqu’ici, tout continue. Les chiffres montent et descendent, mais la détermination persiste. Comme nous le disions dans le numéro précédent, « le blocage unit lorsque la nouvelle organisation du travail sépare ». Les outils collectifs de décision, de liaison et de mutualisation apparaissent et gagnent en consistance, loin des projecteurs. Un peu partout fleurissent des journaux et des feuilles de luttes, des cantines de mouvement et des caisses de solidarité ; les AG interpros commencent à se coordonner en même temps que se construit de la confiance pour mener des actions.

    Si, comme le souligne un texte rennais, les participants aux blocages sont très divers (syndicalistes, lycéens, étudiants, chômeurs, précaires, etc.), mais en petit nombre, ces actions sont soutenues, sans pour autant embarquer tout le monde. Comment faire pour continuer les blocages dont beaucoup perçoivent la pertinence ? Comme la grève, les blocages exigent de l’organisation, de l’écoute – pour faire face à de nombreuses peurs et contraintes. Il s’agit d’une véritable culture commune à construire.

    Si les grévistes vont et viennent, certains portent des revendications propres à leurs situations et sont déterminés. Sur des questions de salaire, de conditions de travail ou de menaces de licenciement... Révélant que, au-delà des retraites, il y a quelque chose dans l’air.

    Nous avançons grandis, de jour en jour, des rencontres et des discussions, de ces différences qui se frottent et s’étripent, de ces rires partagés sur un piquet, de ces idées qui nous étonnent et des pratiques apprises.

    Pour de bon.

    * * * *

    Les 2 numéros de Jusqu’ici sont téléchargeable ici : http://jusquici.toile-libre.org/

    Pour chaque numéro de Jusqu’ici, deux PDF à télécharger.

    • 1 fichier A4 RECTO page par page pour lecture sur écran, impression en A4 à agrafer.
    • 1 fichier A3 RECTO avec deux pages sur chaque feuille, pour imprimer en RECTO/VERSO à la photocopieuse.

    Ce fichier est déjà monté, la dernière page est donc en face de la première, la deuxième en face de l’avant-dernière, etc., de manière à obtenir un cahier lors de l’impression RECTO/VERSO.

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  • Des employés de Pôlice emploi sont en grève mardi 9 novembre et appellent à une manifestation au départ de la place de la République (Paris), à partir de 12h30...

    Une bonne occasion de créer des liens et de continuer la lutte... Ici, le texte d’un petit tract qui appelle au rassemblement, mais pas seulement...

    La lutte continue...

    * * * * * * * * *

    Que l’on soit des retraités du travail ou des allocataires de la CAF, des salariés du public ou
    du privé, des chômeurs courte ou longue durée, des rsastes ou des sans-papiers, des
    intermittants ou des paysans, des lycéens ou des étudiants...

    Y’en a marre !

    des problèmes de logement, de thunes, de boulot, de papiers, de santé, de mômes ou de vieux...

    Esclave

    • esclave de tel ou tel boss, de tel ou tel contrat, de telle ou telle boîte
    • des impôts qu’il faut payer, des dettes et des factures qui s’accumulent : loyer, eau, gaz, ordures, électricité, téléphone, assurances, crédits...
    • des RDV obligatoires et des demandes incessantes de nouvelles pièces administratives
    • des radiations Pôle Emploi ou des contrats RSA
    • des mois sans allocation, sans indemnité, sans bourse, sans logement...
    • des contrôles CAF aux formations bidons
    • des cours sans avenir...[/align]

    Le retrait de la loi sur la réforme des retraites est une exigence minimum ! Des millions de vieux survivent déjà avec moins de 700 euros par mois quand d’autres, tout aussi isolés, croupissent à l’hospice ou dans des maisons de retraite. En même temps, beaucoup d’entre nous ne bénéficieront de toute façon d’aucune retraite : des centaines de milliers de chômeurs ’’longue durée’’ vivotent au RSA (400 euros) avec injonction faite de trouver des emplois quand des millions d’autres se retrouvent licenciés en masse à galérer dans les boîtes d’intérim ou les pôles emploi (ne serait-ce que pour obtenir leurs indemnités), l’exploitation des sans-papiers et des jeunes en formation (CAP, BEP et autres) achevant cruellement le tableau...

    Au-delà du débat classique entre « la casse des services publiques » et « la logique de privatisation », la réforme des retraites pose ’’la question’’ de l’exploitation au travail. Que ce soit dans sa durée, sa contrainte et sa pénibilité, son contenu et ses finalités, la fatigue, le stress, l’abrutissement et l’isolement que le travail salarié génère...

    Depuis maintenant plus d’un mois, des blocages, des grèves, des manifs, des occupations, des cantines, de la répression et... des assemblées pour se coordonner, discuter, écrire, prévoir des actions, s’informer sur ce qui se passe ici ou là, se donner des rencarts et des coups de main, organiser la lutte..., se construire d’autres horizons...

    GRÈVE ET MANIFESTATION
    à l’invitation des employés de Pôle emploi
    RDV MARDI 9 NOVEMBRE À 12H30
    Paris, Place de la République

    Tract téléchargeable ici :

    http://paris.indymedia.org/IMG/pdf/Cafards.pdf

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  • Retraites : Des actions par centaines...

    28 novembre 2013 00:39, par Leana

    Très bon article traitant du sujet. Ce site est par ailleurs sympathique à explorer

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