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Edito 198 mars 2010

mardi 9 mars 2010, par Courant Alternatif


Quand ce numéro de Courant Alternatif paraîtra les élections régionales n’auront pas encore eu lieu. Mais on ne prendra pas trop de risque en avançant que leurs résultats ne devraient pas changer la face du monde, pas même celle de la France. Une fois passées les élections, les attaques contre les travailleurs vont pouvoir reprendre avec une frénésie qui s’était quelque peu émoussée dans la période pré-électorale. L’offensive va porter en particulier sur les retraites, dans un contexte moins favorable qu’en 2003 pour les travailleurs, bien désabusés après une année de grèves à répétition sans lendemains (« En un combat douteux... » p. 21-22).
Auparavant, la droite n’aura pas ménagé ses efforts pour empêcher la gauche de réaliser ses prétentions affichées, réaliser le grand chelem en prenant la tête de toutes les régions. Pour la droite, réduire le pouvoir de nuisance du FN est capital. Il lui faut donc charmer les électeurs de ce dernier. C’est dans cet esprit qu’il faut analyser la promotion du débat sur une « identité nationale » par ailleurs introuvable mais susceptible de faire sens, traquer les « Musulmans » au nom de la laïcité, ce qui s’inscrit dans la continuité coloniale. Et, comme rien ne vient complètement par hasard écrivons nous dans « Que faire de Dieu ? » (p. 4-8), ceux qui s’en prennent avec plus de bruit et de virulence aujourd’hui aux religions, en fait à une seule, l’Islam, sont ceux qui s’en prennent principalement aux étrangers, aux immigrés (français ou non, avec des papiers ou non…) de culture ou de culte musulman.

De leur côté, en ces temps obscurs où les capitalistes s’arrachent les marchés juteux de l’écologie, où les grands distributeurs -pas moins capitalistes-, s’adonnent au marché rentable du « bio », certain(e)s essayent de faire front en mettant sur pied une alternative à la grande distribution par la constitution d’une AMAP, d’un Groupe d’achats, ou tout autre structure répondant à des buts alimentaires sains et autonomes. Ces projets alternatifs, lancés et réalisés de façon très diverses, avec des analyses variées, font débat en ce moment sur leurs limites et leurs finalités. Ainsi, le bilan peut parfois s’avérer assez décevant (« Un projet boit le bouillon » p 14-15). Le Capital, lui poursuit son oeuvre destructrice de l’environnement, notamment par la construction des infrastructures qui permettent la circulation sans fin des marchandises et des personnes. Heureusement, ces projets rencontrent des résistances, comme pour les lignes à grande vitesse au Pays Basque (« LGV Pays Basque : le refus incontournable d’une opposition populaire » p. 17-18), ou en Italie. Pour ce dernier cas, nous tenons à exprimer ici notre solidarité avec les habitants du Val Suza, qui luttent depuis quinze ans contre le projet de TGV Lyon-Turin. Ils ont particulièrement besoin de notre soutien en ce moment, l’Etat italien ayant lancé depuis le début de l’année une offensive policière féroce pour mater les habitants. Les structures collectives sont détruites et la brutalité des flics ne connaît plus de limites : au cours de manifestations, des personnes en fauteuil roulant, des personnes âgées et des enfants ont été tabassés par les carabiniers. Chez nous, de l’autre côté des Alpes, la mobilisation n’est pas au rendez-vous ; même chez les écologistes patentés qui défendent la destruction des montagnes et des vallées pour le plus grand profit du Capital...

La « crise » continue, avec son lot de conséquences financières : la majorité des Etats galèrent pour trouver de l’argent et se préparent donc à racketter encore plus leur population. C’est le cas en Grèce, dont on parle beaucoup en ce moment dans les media (« Dette publique de la Grèce, ou comment encore une fois la crise nourrit la finance » p. 19-20), mais aussi en Islande, où les conséquences de la faillite du pays ne font que commencer (« Islande : scénario d’une mise sous tutelle » p. 31-32). L’impérialisme et le militarisme, eux, ne sont pas affectés par la crise ! La solidarité internationale dans les luttes est pour cette raison toujours nécessaire. Il est donc question dans ce numéro de la résistance au service militaire en Turquie, et de la répression très dure contre les anti-militaristes (« Nous soutenons nos troupes… Quand elles flinguent leurs officiers ! p. 29-30). Nous avons aussi choisi de présenter l’organisation haïtienne « Batay Ouvriyé » attributaire des fonds récoltés par l’OCL (seule ou associée à des groupes et des individus) en solidarité avec le peuple d’Haïti (« Batay Ouvriyé » p. 26-28). Pour sortir des crises sans fin du capitalisme, seule la lutte paie !

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