dimanche 4 mai 2008, par
Toutes les versions de cet article : [English] [français]
L’Organisation Communiste Libertaire n’est pas un parti, en ce sens que nous ne lui attribuons pas un rôle d’avant-garde destinée à diriger les luttes ; elle n’est qu’un des multiples lieux des mouvements sociaux en lutte contre l’ordre capitaliste et patriarcal.
Un de nos principes fondamentaux est que le fonctionnement d’une organisation doit être conforme à son projet politique, en ce que les moyens déterminent la fin. L’OCL s’efforce donc d’être un lieu d’expérimentation et d’élaboration de rapports différents entre les personnes et entre les groupes.
Nous fonctionnons selon quelques principes tels que la démocratie directe et la décentralisation. L’OCL repose sur une base militante et bénévole, sans permanent ni salarié d’aucune sorte.
L’appartenance à l’OCL est soumise à l’acceptation du groupe local. La liaison entre les groupes ou les individus isolés se fait par l’intermédiaire d’un Bulletin interrégional (BIR).
Le fonctionnement par commissions journal (CJ) tournantes de Courant alternatif permet de se rencontrer chaque mois dans une ville différente, sans secrétariat ou autre bureau politique déguisé.
Cela favorise une évidente homogénéité dans les positions et les pratiques des groupes, par le débat régulier en assemblée. Les CJ sont ouvertes aux personnes extérieures intéressées, qui peuvent participer à part égale à la réalisation du journal.
L’OCL connaît également deux moments importants d’échanges, d’analyses et d’élaboration politique — d’une part avec ses Rencontres nationales, qui se tiennent au minimum tous les deux ans ; d’autre part, et depuis plus de trente ans, avec son « camping » estival qui dure deux semaines. S’y retrouvent des personnes désireuses de faire le point sur les luttes de l’année écoulée et d’autres questions, mais aussi d’apprendre à se connaître dans une vie quotidienne mêlant autogestion et convivialité. Depuis 2005, ce « camping » est organisé avec nos camarades de l’OLS, et, dans un souci d’éviter toute confusion avec le tourisme vert ou militant, il s’appelle désormais « Rencontres libertaires d’Eychenat » [1].
Parallèlement à cette structuration hexagonale, des groupes OCL éditent leur propre matériel (journaux locaux, tracts, affiches, émissions de radio...), et définissent librement leurs axes d’intervention et leur positionnement sur le terrain.
L’OCL est un outil conçu pour échanger et agir ; prendre des initiatives et participer, dans la mesure de nos moyens, aux recompositions politiques et sociales que la situation exige. Il s’agit de remettre au goût du jour l’idée qu’il faut changer ce monde ; de pousser à l’émergence d’un pôle révolutionnaire qui ne se prenne pas les pieds dans les filets de la social-démocratie et du citoyennisme ; de réaffirmer la primauté des antagonismes de classes dans toute lutte. Nous ne cherchons pas à recruter, mais à partager des analyses pour les mettre en œuvre collectivement sur des bases communes. L’intégration à l’OCL se fait ainsi par assimilation progressive à partir de pratiques de lutte, et non par l’adhésion à quelque charte ou manifeste ronflant.
[1] devenues depuis Les rencontres libertaires du Quercy