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Poitiers : le coup des coucous !

samedi 24 octobre 2009, par OCLibertaire

Le site Internet du journal Le Monde indique, ce 21 octobre, avoir reçu le texte ci-dessous reproduit à propos de la manifestation de Poitiers du 10 octobre 2009. Il est signé « Quelques casseurs ». Les journalistes affirment avoir pris des garanties concernant la participation effective des signataires à la manifestation. Cette précision, assez surprenante quant à ce qu’elle suppose d’échanges épistolaires, n’offre aucune garantie réelle. Disons qu’à la lecture ce texte semble plausible, même s’il est plus que probable qu’il a été rédigé et envoyé, comme l’indique la signature, par un petit groupe d’individus.


Voir en ligne : Sur le site de Claude Guillon

Vol au dessus d'un nid de casseurs

Ces casseurs assumés ne sont pas des imbéciles : ils lisent Le Monde et savent même un peu de latin.

Ils présentent toutefois une faiblesse de caractère, d’ailleurs vénielle, mais qui peut influencer fâcheusement l’action : ils sont susceptibles.

Les journalistes de l’Officiel de tous les spectacles ayant avancé qu’ils avaient pratiqué, à Poitiers et ailleurs, la « stratégie du coucou », ils tiennent à répliquer. D’un point de vue politique et stratégique leur réponse n’est pas dénuée d’intérêt, puisque le reproche des journalistes est partagé par une partie du public politisé. En gros, sur le mode « Bien la peine de se dire autonomes s’il vous faut les mouvements d’une foule que vous méprisez pour bouger le petit doigt ».

Le texte rappelle utilement quelques éléments factuels (manifestation convoquée par voie d’affiches) et souligne l’embarras des autorités à appliquer leur énième règlement ( en l’espèce : anti-cagoule).

On notera une jolie formule polysémique : « On a tous quelqu’un à cacher ».

Maintenant, en quoi ce texte me paraît-il critiquable (ce qui n’est pas en soi un « reproche » ; étant critiquable, il contribue au débat critique).

Tout d’abord, dans son optimisme millénariste et incantatoire : « Jamais la situation n’a été aussi mûre » (bis). Jamais. Le mot est fort. Si fort qu’il est absurde, même rapporté au jeune âge supposé des rédacteurs.

Au fait, que peut bien signifier une situation « mûre », du point de vue de l’éruption d’un mouvement révolutionnaire communiste, alors que « tout reste à faire » dans le camp de la révolution ? Je partagerai d’ailleurs volontiers cette dernière appréciation, et même j’accorde que les révolutionnaires (moi itou) ont le plus grand mal à se montrer à la hauteur de leur époque (tandis qu’ils sont tentés de penser que c’est l’époque qui est indigne d’eux).

Mais revenons à cette « maturité » ; on la devine plus proche du baril de poudre qui attend l’étincelle que de l’opulence de la grappe attirant le maraudeur.

Maturité, du latin maturus, qui se produit au bon moment. En quoi la situation présente peut-elle « se produire au bon moment ». Elle a lieu, un point c’est tout. Le présent se produit. C’est le moment présent. On peut se réjouir de tel moment présent (une insurrection) ou se désoler de tel autre (son écrasement). On dira donc que l’insurrection tombe à pic et que son écrasement est regrettable. Mais des deux situations, laquelle est ou était la plus « mûre » ?

Taxi ! suivez cette métaphore !

Parions, sous réserve de démenti à venir, que les coucous casseurs entendent que le baril de poudre sociale déborde. Il n’attend qu’un porteur de mèche enflammée pour exploser révolutionnairement. Le casseur (de vitrines, de préjugés, de coffres…) amène sa mèche (sa plume, dit le cambrioleur) avec lui. Dissimulé partout (coucou), on le croit disparu ou exterminé ; il renaît de ses cendres, se fait oiseau de feu (phénix) et embrase steppes, métropoles et banlieues…

La métaphore est jolie, mais remplit mal son rôle : aider à penser plus loin. Elle offre surtout l’avantage de donner un rôle aux casseurs, aux révolutionnaires. C’est à eux de commettre le geste symbolique qui déclenchera l’explosion.

Quant à la maturité de la situation, le texte ne permet de la penser que de manière métaphorique et mécaniste : poudre, pression de vapeur, goutte d’eau dans un vase… Or, de quoi est-elle faite, cette situation sociale, de quels rapports de force, de quels rapports de classe, de quelle exploitation ? Le texte n’en dit rien, qui évoque uniquement « les logiques de représentation [1]
 ») et « la répression ».

On objectera que ce texte ne prétend pas tout dire et qu’il est probablement rédigé très vite (c’est aussi, hélas, le cas de la présente chronique). Il n’en est pas moins vrai qu’il se présente, librement, comme une protestation de manifestants devant des journalistes et des lecteurs critiques. Il est donc légitime de le critiquer pour ce qu’il dit (consciemment ou non) et pour ce qu’il tait.

Tel quel, le texte « Coucou c’est nous » suggère, me semble-t-il, une représentation de la société essentiellement idéologique, un théâtre d’idées, de « logiques de représentation ». Il est vrai que, dans les cibles des casseurs, rappelées en début de texte (direction du Travail, banque, etc.) peut se lire entre les coups de masse une analyse anticapitaliste. Elle n’est pourtant pas évoquée, encore moins explicitée, dans le corps du texte.

L’absence d’évocation d’une grille d’analyse sociale et historique, la métaphore de la « maturité », me font penser - peut-être à tort - que les casseurs de Poitiers ont en tête une vision morale de la situation. Dans cette perspective, la phrase « Jamais la situation n’a été aussi mûre » s’entendrait ainsi : « Jamais n’ont existé autant de motifs réunis de dégoût et de révolte ». Appréciation dont le plus aimable qu’on puisse dire est qu’elle est subjective et, faute de perspective, an-historique. Avait-on moins de raisons de se révolter en 1894 ? en 1920 ? en 1968 ?

Il est vrai qu’une phrase est censée introduire une perspective historique. La « génération des années 60 » est excusée de n’avoir pas su inventer « les moyens de tenir ». Considérations générationnelle - hors sujet me semble-t-il - et psychologique. Cette dernière n’est jamais hors sujet, à condition d’être articulée avec une analyse sociale et politique [2]

Mère, mère ! pourquoi m'as-tu abandonné ?

Le choix du style et les contraintes psychologiques de la réplique (oui coucou ! et alors !) amènent les rédacteurs à filer la métaphore ornithologique de manière étrange à mes yeux.

C’est dans le nid utérin de la société que se dissimulent les coucous. C’est donc la mère (faussement) nourricière - la société, la domination, l’époque - qui est choisie pour cible. Au lieu des remerciements qu’elle attend, nous cassons… L’oiseau se révolte et pique du bec la main qui le nourrit.

La domination-mère n’a, pour choyer ses enfants-coucous que « ses flux toxiques », « ses poisons ». Cette empoisonneuse - dont on imagine les seins dégoulinants d’un pus noirâtre, comme dans une pub de la fondation Nicolas Hulot -, sera tuée par les coucous survivants. Elle sera tuée « de la plus noble façon », « comme on commet sans doute un MATRICIDE ».

Voilà donc où nous dépose cette métaphore…

Ainsi les rédacteurs nous proposent-ils une espèce de programme poétique, symbolique et psychanalytique, dont l’issue - capitale dans tous les sens du terme - est le matricide.

Je vois mal en quoi cette « proposition » pourrait faire avancer en quoi que ce soit la compréhension critique de ce monde. Je vois trop bien comment elle peut contribuer à la confusion sur le rapport du révolutionnaire à ce monde, lequel est supposé se retourner contre la société/mauvaise mère [3]. Ou autrement dit contribuer à un recentrage psychologique (et individuel) de la pensée critique ; la dimension collective étant prise en charge par la perspective mystique millénariste.

Y mêler un improbable communisme primitif chrétien autorise, certes, un joli tag (omnia sunt communia, voir note dans le texte). Il intrigue journalistes et blogueurs catholiques, qui découvrent ainsi des pans inconnus de leur propre religion qui les attendaient dans le passé. Et après…

Pour le dire de manière délibérément utilitariste et peu élégante : ça sert à quoi ?

Le bris de vitre attire l’attention sur le slogan qui suggère une réminiscence théologique qui… Qu’est-ce que ces symboles-gigognes sont censés produire ? L’étincelle psychologique, qui va convaincre les dominés de passer au matricide social ?

L’objectif initial de la manifestation - protester contre une prison, et à cette occasion contre toute prison - me paraît fort légitime. Banques, bâtiments administratifs ou religieux : que l’on casse, sabote en douceur, ou « défigure » les symboles, aussi dérisoires soient-ils, de dispositifs aliénants ne me contrarie pas [4].

Mais, d’une part,légitimité ne signifie pas nécessairement opportunité (caractère de ce qui opportun)…

Qui abandonne qui, finalement ?

…D’autre part, ce qui me contrarie, c’est que l’on abandonne sur le terrain, comme autant de dégâts collatéraux, ceux qui courent moins vite que les autres. C’est une image désastreuse de l’égalitarisme communiste.

C’est un problème à la fois politique (sens large) et stratégique (décisions concrètes).

L’histoire des dernières décennies est assez riche en actions collectives « violentes », menées de manière autonome (c’est le cas de le dire, même si les jeunes militants d’aujourd’hui semblent ignorer que de telles actions ont aussi été le fait de gauchistes, LCR, Gauche prolétarienne maoïste, notamment).

La manière dont de telles actions sont organisées (commandos, groupes compact en manif ou au contraire individus disposés à se disperser façon volée de moineaux…), la manière dont la sécurité des militant(e)s est prévue ou non, tout cela influe sur l’impact social des actions, et d’abord dans les milieux militants ou politisés les plus voisins.

De ce point de vue, l’absence dans le texte des casseurs d’une seule phrase, d’un seul mot, sur les personnes arrêtées et lourdement condamnées à Poitiers est une faute politique, et morale ajouterai-je pour me faire bien comprendre d’eux.

Tactiquement, c’est laisser passer une occasion de dénoncer une justice de classe, qui frappe toujours plus lourdement, à l’occasion de ce genre de manifestation, les individus les plus désocialisés (décidemment, Maman ne distribue pas son amour équitablement !).

C’est précisément prêter le flanc au reproche de manipuler, vilains coucous, la méprisable piétaille contestataire. Peu importe ici que ce reproche soit aussi articulé par des journalistes bourgeois ; d’ailleurs vous les jugez d’assez respectables interlocuteurs pour leur prouver votre bonne foi. Et, du coup, ils relèvent immédiatement la contradiction entre votre protestation narcissique et votre silence sur les condamnés.

Peu importe également que les personnes condamnées (et leurs proches) n’aient pas en toute circonstance le discours impeccablement radical que l’on attendrait. S’ils sont critiquables, critiquons-les. Et que ceux qui n’ont jamais péché (ni leur père), leur jettent la première boulle de pétanque !

Paraître les ignorer, dans un texte de revendication politique, tout occupés que l’on est à ciseler des allusions littéraires ou théologiques dont on le parsèmera comme on cache des œufs de Pâques dans le jardin pour que les gamins les trouvent [5], n’est ni noble ni digne, pour reprendre les hautes exigences affichées, pour l’avenir il est vrai, par ces quelques casseurs.

C.G., jeudi 22 octobre 2009

NB : l’illustration Les poussins de l’aigle est tirée d’Ecoute, Petit homme ! de W. Reich...

P.-S.

Coucou c’est nous

Poitiers, 10 octobre 2009. Y a d’la casse. Un institut de beauté, une agence de voyage, une librairie catho, une bijouterie, départ de feu à la Direction du Travail, une banque, un Bouygues-qui-construit-des-ballons, un France Telecom dont on ne peut décemment demander la démission du PDG, mais seulement le suicide, deux banques, un journal local...

Bon, nous sommes passés par ces rues. Le plus vieux baptistère de France a été baptisé. Les traces que nous laissons. À même le patrimoine. Il faut avouer qu’on s’en fout, du patrimoine. Toute trace des incandescences passées est monumentalement neutralisée. Alors, faut ranimer un peu. Mettre de la couleur. Se souvenir de l’oubli des puissances. « OMNIA SUNT COMMUNIA [6] ». Nous allons, nous manifestons à la rencontre de tout ce qui, dans le passé, nous attend.

Nous sommes passés par ces rues. Sur les images, il y a des pleurs d’enfants. ON voudrait que les enfants pleurent à cause de nous. Mais ils pleurent avec nous. Ce sont les mêmes larmes que nous avons versées, celles de la Séparation, des larmes contre ce monde. La destruction, elle, est source de joie. Tout enfant le sait, et nous l’apprend.

À propos du 10 octobre à Poitiers, des spécialistes ont parlé de la « stratégie du coucou » (cf. Le Monde du 13 octobre). Les manifestants se seraient fait passer pour des festivaliers. Depuis le nid culturel squatté, ils auraient pris leur envol à grand fracas.

La réalité est que la manifestation festive contre la prison de Vivonne avait été appelée par voie d’affiches, et que la préfecture avait jugé négligeable de prendre des dispositions particulières.

La réalité, c’est d’abord un rassemblement masqué donc illégal : rien que des coucous. Limite de la loi anticagoule, on n’interdit pas le carnaval. Embarras des forces de l’Ordre. Difficile de dire, en effet, où commence la fête.

On n’interdit pas le carnaval. Il y a donc masques et masques. Ceux qui au fond ne recouvrent plus rien, et les autres, les nôtres, ceux des coucous. Ce qui est visé par la loi, c’est une certaine façon de se masquer ; se masquer en ayant de bonnes raisons de le faire, se masquer parce qu’on a quelque chose à cacher, ou plutôt, quelqu’un. ON A TOUS QUELQU’UN A CACHER.

Ce jour-là, à bien y regarder, les coucous ne sont ni dans le festival, ni dans la manif. Ce qu’ils squattent, c’est la société. La condition de coucou, c’est, simplement, une existence révolutionnaire dans la société.

« Etre révolutionnaire », rien de plus problématique. Ceux pour qui ça ne fait pas problème seront les premiers à se rendre, à faire de leur mode de vie une défaite. Figés dans leur identité, et dans leur « fierté », et raides.

Ce qui est lâche, ce n’est pas la duplicité, ni la dissimulation. Ce qui est lâche, c’est d’affirmer l’inaffirmable. De se revendiquer « anarcho-autonomes », par exemple. C’est de prétendre dire, dans la langue de l’ennemi, autre chose que des mensonges. Il n’y a pas des révolutionnaires, pas d’identité révolutionnaire, mais des devenirs, des existences révolutionnaires.

Eh oui, nous autres coucous, il nous faut inventer, en même temps qu’une réalité tranchante, les moyens de tenir. Ou plutôt c’est la même chose, le même processus.

La question est : qu’est-ce qui nous tient ?

La génération des années 60 n’a pas su le faire, avec les années 80 comme excuse historique, et couvercle de plomb. Nous autres, nous n’avons pas droit à l’erreur.

Jamais la situation n’a été aussi mûre ; et pourtant, le camp révolutionnaire est un vaste chantier. Même parmi les ruines, il faut déblayer le terrain, la place manque toujours pour construire autrement. Jamais la situation n’a été aussi mûre ; et pourtant, tout ou presque reste à faire, et pourtant, nous avons le temps. Il nous faut donc tenir, tenir à ce qui nous tient. Tenir, tromper l’ennemi. Déjouer les logiques de représentation, piéger la répression. NOUS SOMMES TOUS DES COUCOUS.

Nés dans le nid de la domination, il nous faut grossir, devenir trop-grands pour son espace et ses coquilles vides. C’est ainsi : l’époque a dans son ventre les enfants qui lui marcheront dessus. Elle les nourrit, leur donne un semblant de « monde », elle n’a pour les choyer que ses flux toxiques, elle n’a que ses poisons. S’ils en réchappent, ils la tueront. Ils la tueront de la plus noble, de la plus digne, de la plus belle des façons, enfin, comme on commet sans doute un MATRICIDE.

Quelques casseurs.

[6] In extrema necessitate omnia sunt communia, id est communicanda, soit à peu près : « Dans l’état d’extrême nécessité, toutes choses sont communes et accessibles à tous ». La citation se trouve, paraît-il, dans un texte du Concile Vatican II de 1965 (Constitution sur l’Église dans le monde de ce temps, « Gaudium et Spes », § 69). La formule courte taguée sur le baptistère de Poitiers se rencontre antérieurement chez Isidore de Séville et Thomas d’Aquin.

Notes

[1Ce rappel est-il bienvenu ou dérisoire lorsque l’on adresse un texte au journal Le Monde…

[2Pour donner un exemple écrasant sychologie de masse du fascisme de W. Reich..

[3Et ton papa, il est au travail ? Et ta sœur ?

[4Même si l’exercice concret n’est plus ni de mon âge ni de mon agilité.

[5Il en est une dans l’alinéa précédent. Sauras-tu la découvrir, ami lecteur ?

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7 Messages

  • Poitiers : le coup des coucous !

    25 octobre 2009 10:18, par pascal b

    Cette chronique est remarquable.
    La référence au matricide est à noter en effet. C’est la haine de la femme qui a produit tant de personnages littéraires et mythologiques. C’est une nouveauté chez les partisans du "devenir révolutionnaire".
    Les "casseurs" "pleurent" avec les petits enfants. Ils savent ce qui fait pleurer les petits enfants ; leurs visages aux masques immobiles et leurs actions sans parole ni slogan ne sauraient faire pleurer les petits enfants. C’est un rien stupide, mais ce n’est pas l’essentiel.
    Tant de morgue infantile (pardon pour les enfants) adossée à une haine misogyne (dont ils sont probablement peu conscients, ce qui ne m’importe pas)est très inquiétante.
    Se pose la question : "a-t-on assisté à une insurrection des crèches, à des communes se multipliant dans les écoles primaires, à des collectifs (forcément) anonymes essaimant dans les lycées et les universités ?". A Poitiers, rien de cela.
    Il y eut un spectacle à la mise en scène soignée, à la brutalité calibrée, et les spectateurs ont commenté. Moi, je l’ai trouvé très réussi dans le genre martial, militaire, mais je déteste l’art militaire. J’ai détesté ce spectacle.
    Un dernier mot : ce communiqué d’autonomes s’adresse aux journalistes (du Monde en premier lieu), aux forces de répression. Pas à la population, pas aux prisonniers, pas aux ouvriers licenciés, pas à ceux qui luttent. Finalement, c’est cela qui fait que la caractère politique de ce communiqué d’"autonomes" me parait bien incertain.

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    • Poitiers : le coup des coucous ! 26 octobre 2009 17:54

      Bon sur matricide on pourrait voir aussi MATRIX, une allégorie de notre capitalisme se maintenant malgré la destruction totale de la vie et se nourrissant d’énergie humaine sur des mort-vivants shootés au reve américain.

      mais passons !

      On pourra consulter indy nantes ( Après TARNAC ET POITIERS : une nouvelle approche de la communication) dans la situation crée depuis janvier 2008 (déclarations de Alliot Marie dans la presse bancaire au sujet de la mouvance anarcho-autonome d’ultra-gauche).

      Cet objet politique non identifié se déploie d’année en année, au fil de la propagande bancaire, vers l’ensemble des organisations libertaires. La CNT est en plein dedans avec plusieurs arrestations "aveugles" à Poitiers concernant des militants ; et ça continue sur Paris par exemple en ce moment même lors d’une répression d’une occupation de travailleurs sans papiers asservis à la sous-traitance négrière du nettoyage.

      Par ailleurs, l’OCL POITOU a probablement déjà reçu une proposition de mon syndicat CNT (interco23@cnt-f.org) pour un forum électronique des médias libertaires afin de constituer un front de lutte idéologique large contre la propagande des médias qui mentent et sont en train, depuis bientot 2 ans, de constituer l’ennemi intérieur comme anarchiste et étranger.

      Cette proposition courre déjà sur les listes de la CNT et a été envoyée également aux relations extérieures FA.

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  • Poitiers : le coup des coucous !

    4 novembre 2009 11:00, par Antitiqqounerie

    La surprise des Coucous et leurs irrésistibles poussées de puberté prolongées, avec évidemment les misérables conséquences politiques qu’elles entrainent, ont depuis longtemps été éventés par 2 textes de la Guerre de la Liberté : La Tiqqounerie et Retour sur un aveuglement politique... Téléchargeables sur leur site : http://laguerredelaliberte.free.fr/...

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  • Aux Coucous de Poitiers.

    4 novembre 2009 17:19, par J. Bonhomme Jr

    Alors, comme ça, vous avez fondu sur Poitiers à la Cosaque à l’occasion d’une manif contre les prisons ! Vos chevaux piaffants ont piétiné son ventre bourgeois ; vos sabres ont éventré sa « matrice ». Vous êtes les Attila de notre époque Néronienne. Derrière vous, les pelouses synthétiques ne repoussent plus.

    Tant pis si ceux dont vous avez coucoufié le mouvement ont pris, suite à cela, de méchantes baffes. C’était des cons, trop mous, trop gentils. Vous leur avez montré ce que c’est qu’être un révolutionnaire radical. Qu’importe ce qui a pu leur tomber sur la gueule après votre passage. Ils l’avaient mérité. S’ils avaient été comme vous, ça ne leur serait pas arrivé.
    Voilà, sûrement, ce que vous pensez, Coucous bas.

    Relativisons : 18 vitrines brisées et toutes remplacées dès le lendemain matin (Les commerçants sont assurés. Les banquiers, surtout, le sont fort bien). Si le capital à tremblé, ce n’est pas au point de renverser son cognac.

    Par contre, la rafle flicarde, elle, a mieux payé : Tout le projet saboté, un local saccagé, un tas de gens maltraités, 18 inculpés (un par vitrine ?) dont neuf condamnés en comparution immédiate à des peines de prison allant jusqu’à un quatre mois ferme.

    Tout bénef aussi pour les fabricants d’épouvantails « anarcho-autonomes » : l’ « émeute » claironnée dans tous les médias, les ministres ran-tan-plan sur le pont, et, dans la foulée, une Xème loi « sécuritaire » qui passe les doigts dans le nez ; un durcissement de plus de l’arsenal répressif servant à écraser les moindres velléités de rébellion ou même de simple « protestation » humble contre le despotisme régnant.

    Grande victoire, camarades Coucous ! Un embryon de résistance cassé dans l’œuf et les dompteurs du populo qui en sortent renforcés. Ça valait le coup que vous interveniez !

    Certains, après ça, parmi les révoltés contre l’ordure capitaliste, vous imaginent flics déguisés. Il y en a toujours, c’est vrai, à tous les coins de rue de la moindre « manif », poussant à l’acte répréhensible pour mieux casser les insoumis, aussi peu méchants soient ils. Et, ces derniers temps, ils se multiplient. Normal : face à la colère qui monte que pourraient ils faire d’autre qu’essayer, comme toujours, de la piéger ?

    Mais vous n’avez pas besoin d’être de la maison poulaga pour agir conformément à ses attentes. Pas besoin de vous encarter, de vous payer. Spontanément et d’un bel élan vous faites ce qui l’arrange, en étant persuadés de lui nuire. C’est pas beau ça. Un vrai rêve de Vidocq.

    Et pourquoi le faites-vous ? Parce que vous vous croyez l’avant-garde, la bande de détonateurs qui va faire péter la colère populaire et la guider vers les vraies cibles, les bonnes formes d’action. Sous vos masques et vos proses anars et néo-situs, vous êtes de petits bolcheviks. Comme les maos d’hier vous pensez éclairer par vos actes exemplaires la conscience confuse des prolos que vous trouvez trop englués dans leur soumission. Vous vous glissez, en Coucous, dans le nid de leurs mouvements et de leurs manifs en pensant les radicaliser par vos petites attaques éclair. Et, une fois votre caca fait, vous vous tirez sans vous préoccuper de ce qui arrive à ceux que vous avez foutus ainsi dans la merde. Et vous en êtes fiers, vous « revendiquez » cette vacherie.

    Vous n’êtes pas des rebelles s’organisant entre eux pour mettre bas le monde qui les opprime. Vous êtes des militants comme ceux des partis que vous conchiez ; des missionnaires de la « vérité » à capuche ; des petits croisés de la foi qui pense abattre des montagnes en dérangeant un peu deux ou trois rats. Vous n’allez pas au baston pour soulager votre colère. Vous y allez pour montrer au populo ce qu’il faut faire ; pour « radicaliser » la situation par vos interventions.

    Et, ce que vous réussissez surtout à radicaliser, c’est la répression.

    Car, si le détonateur est le seul à détonner dans une situation qu’il croit explosive, c’est que, plus sûrement, il déconne. La situation qu’il voit mûre pour l’insurrection elle est peut être encore trop verte ou déjà trop blette. En tous cas : sans répondant à son étincelle. Pour la faire péter, y a pas mèche.

    Quand l’insurrection n’est pas là on ne la fabrique pas sur l’établi du club des cinq. D’autres s’y sont essayés qui l’ont payé fort cher. Certains agonisent encore dans les Bastilles de « l’ordre ».Tandis que ceux qui les poussaient hier à la bagarre, avec tout le flamboyant jargon adéquat, paradent comme ministres et leur chient dessus en abondance. Ça donne à réfléchir. Ceux que vous coucoufiez ont peut être raison de vouloir construire un mouvement solide (avec toutes les difficultés que ça présente pour allier des disparités) pour ne pas se lancer dans la bagarre sans biscuits, plutôt que de jouer les Rambo de pacotille dans les rangs d’une « autonomie » qui n’a même pas assez d’audace pour agir seule et contre des cibles un peu moins dérisoires !

    Mais peut être aussi que, si le populo ne répond pas à vos incitations, c’est qu’il est plus autonome que vous ne le pensez, et n’est pas d’humeur à se laisser mener par qui que ce soit. Le coup des éclaireurs du peuple, on lui a déjà fait. Il n’a pas forcément envie de rempiler. Surtout derrière des semeurs de castagne qui se tirent dès que ça chauffe et le laissent face aux cognes.

    Mais les Jacques, les Canuts, les Communards, n’ont pas eu besoin de pousseurs de boutons insurrectionnels pour se fâcher contre ce qui les opprimait et le mettre à bas d’assez belle manière. Et, en 68, les gauchistes de tous genres se demandaient d’où pouvait bien venir ce soulèvement qui ne répondait à aucun de leurs « mots d’ordre », et comment ils pourraient bien le contrôler. Préoccupation qui leur valut pas mal de rires et quelques baffes.

    Les révolutions véritables, celles qui ne sont pas des coups d’état déguisés, ont toujours surpris et dérangé les « révolutionnaires ». C’est tant mieux.
    Rien ne dit que ça ne se reproduira pas.

    Mais si ça arrive, petits Coucous, il faudra peut être que vous fassiez attention à ne pas vous faire voler dans les plumes. Avant cela, vous devriez plutôt vous volatiliser. C’est ce que vous faites de mieux.

    Coucou, c’est moi :
    Jacques Bonhomme Junior.

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    • Aux Coucous de Poitiers. 7 novembre 2009 13:27

      Pour un rabibochage ? En détournant la manif de Poitiers de son déroulement prévu, les « coucou » ont eu consciemment une attitude agressive et méprisante pour les organisateurs. Cela est difficilement contournable. Le texte revendicant l’action devrait être pris avec la plus grande prudence, parce que le pouvoir a un intéret évident à faire la publicité d’une revendication quelque soit sa crédibilité, là ou les acteurs on choisi de ne pas revendiquer ! Mais cette règle a été vite oubliée parce que ce texte permet de gommer opportunément le contexte politique dans lequel sont intervenus les événements de Poitier. C’est en effet évident que le développement de l’enfermement et de la répression vise en premier lieu une partie très clairement ciblée de la population, descendante de la « classe ouvrière » aujourd’hui précarisée. Dans certains quartiers la prison fait partie du quotidien, intégrée aux rapports d’exploitations, elle apparait comme un remplacement du service militaire. Il est facile de comprendre que cette population considère les populations des centres ville comme des profiteurs de leur exploitation et entre autre de leur enfermement et prendra facilement toute idée festive à propos de leur sort comme une provocation. Pour approfondir cette question il suffit de relire ce que beaucoup d’organisations révolutionnaires aujourd’hui organisatrices de ce type d’initiatives ont pu écrire par le passé. Il suffit de se reporter aux événements de 2004, 2005, 2006, où on ne peut que constater qu’une partie désormais incontournable du prolétariat considère les « révolutionnaires » comme leurs ennemis de classes et vis et versa ! Que les autonomes exploitent, ou soient les représentants de ce rapport de classe est secondaire, la question (la lutte des classes) a été débattue depuis des siècles, les choix ont été fait en connaissance de cause et se confirment toujours plus de jour en jour. Il n’est nulle question de débat, mais de rapport de force et d’affrontement !

      Pour l’Autonomie Ouvrière

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  • retour sur poitiers

    14 novembre 2009 20:25

    QUELLE ACTION GLOBALE ET GENERALE EST SUSCEPTIBLE DE BLOQUER LES FLUX TOUT EN EVITANT FLASHBALL ET MEDIAGOCHE ?

    L’évènement de POITIERS intervient dans un contexte social et politique hyper-tendu.

    On y a vu plusieurs phénomènes :

    un collectif contre la prison de VIvonne

    l’éventail : débat, manif, concert

    des coucous

    une arrestation de masse ( comment appeler autrement ce qui s’est produit au 23 en soirée ?)

    Les médias et en particulier LE MONDE

    Des invectives sur internet

    Poitiers ne fut pas un échec. Ce fut la révélation des nouvelles ruses d’une police politique décidément très impliquée.

    Celle-ci comprend deux tentacules majeures : FLASHBALL ou tout ce qui relève de HEURTEFEUX et MEDIAGOCHE ou tout ce qui relève de l’illusion et de la manipulation de masse.

    Apres quelques débats sereins sur des forums pas trop trollés, voici la question à laquelle nous convie la situation :

    QUELLE ACTION GLOBALE ET GENERALE EST SUSCEPTIBLE DE BLOQUER LES FLUX TOUT EN EVITANT FLASHBALL ET MEDIAGOCHE ?

    Groupes de tous les pays, REPONDEZ A CETTE QUESTION !

    Vos divergences de praxis seront alors secondaires.

    repondre message


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