Accueil > OCL : Qui sommes nous ? > Qui sommes-nous ? > Qu’est-ce qu’un mouvement ?

Qu’est-ce qu’un mouvement ?

lundi 7 septembre 2009, par OCLibertaire

L’OCL est souvent définie comme une organisation mouvementiste. Soit ! Mais qu’entend-on par "mouvement".
Ce texte est une version un peu développée de celui qui figure dans le 4 pages de présentation de l’OCL.


Un mouvement, tel que nous le concevons, n’est pas un simple regroupement de militants. C’est, au contraire, un ensemble de gens touchés par un problème précis et qui tentent de réagir à telle ou telle forme de l’oppression et de l’exploitation qu’ils subissent. Il est fait de ce que sont ces gens, de leur réalité sociale, des contradictions qui les traversent, du pour quoi ils luttent et de quelles chances ils ont de gagner.

L’intérêt de tel ou tel mouvement ne réside pas seulement dans son degré de radicalité mais dans la dynamique qui lui est propre. Autrement dit, un mouvement situé à un niveau très bas de contestation de l’ordre établi peut être un lieu en pleine dynamique, en pleine évolution, parce que les brèches qu’il crée montrent des gens en train de s’ouvrir, de découvrir, d’aller à leur rythme vers plus de radicalité c’est-à-dire de contestation et de compréhension de l’ordre établi, et de conquérir davantage d’autonomie. A l’inverse, un mouvement parvenu à un stade plus avancé de radicalité et de contestation peut être dans une situation bloquée, composé essentiellement de militants, ne produisant plus ni avancées ni ruptures. Il est, pour nous, moins intéressant que le premier.

Par exemple, un regroupement qui se structure sur la base d’oppositions ou de minorités syndicales appuyées par des structures politiques (, SUD, NPA, Altrernatifs, AL...) n’est pas à notre sens un mouvement. Le fondement de sa dynamique n’est pas social, impulsé par une base qui cherche à faire émerger ses revendications dans la société, mais structuré par des forces politico-syndicales qui cherchent un terreau fertile (ici le chômage) pour développer leurs analyses et construire un rapport de forces avec l’Etat afin de s’ériger en partenaire d’un train de réformes.

Nos faibles forces doivent servir à renforcer, créer, aider à ce que se constituent divers petits regroupements de gens en mouvement. Mais un militant libertaire n’entre pas dans un mouvement par simple stratégie “parce qu’il y aurait des choses à y faire” comme une “avant garde”. Il faut que ce militant partage intimement la réalité sociale, les besoins, les objectifs des gens qui luttent sinon il ne s’agit que d’un entrisme à peine déguisé.
Dès lors, à l’intérieur de ce mouvement il cherchera à ce que celui-ci ait une stratégie autonome, vive et gagne.
Renforcer un mouvement ce n’est pas “coller aux masses” de manière démagogique, mais introduire dans les mouvements des contradictions, des éléments de réflexion qui existent dans d’autres mouvements, c’est y poser les problèmes en terme de classes, c’est œuvrer à tout ce qui peut favoriser l’autonomie et la rupture au détriment des forces et des pesanteurs œuvrant dans le sens de l’intégration.

Organisation communiste libertaire

Répondre à cet article


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | squelette