Accueil > Actualités, Tracts et Communiqués > APPEL POUR UN CAMP NO BORDER À CALAIS

APPEL POUR UN CAMP NO BORDER À CALAIS

dimanche 10 mai 2009, par Administrateur OCL Web


Le camp No Border de Calais est un projet mené par des militantEs françaisES et belge, et des groupes de soutien français en coopération avec le réseau No Borders britannique. Il vise à mettre en lumière la situation à Calais et dans le nord de la France, construire des liens avec les communatés de migrantEs, contribuer à développer les liens entre les groupes qui les soutiennent, et enfin défier les autorités sur le terrain pour protester contre la répression croissante contre les migrantEs et les militantEs de la région.

Le camp revendique la liberté de circulation pour tous et toutes, la fin des frontières et des contrôles migratoires. Nous appelons à un mouvement radical contre les systèmes de contrôle qui nous divisent entre citoyenNEs et non-citoyenNEs, entre avec et sans papiers.

Pourquoi Calais ?
Nous avons choisi Calais pour deux raisons essentielles. C’est un lieu important dans l’histoire du développement des contrôles migratoires et depuis longtemps un goulet d’étranglement pour celles et ceux qui cherchent à se rendre en Grande-Bretagne. C’est surtout un lieu d’affrontement entre ceux qui veulent stopper toute migration vers l’Union Européenne et ceux qui luttent pour détruire les barrières entre les peuples, les frontières qui empêchent la liberté de circulation pour tous et toutes, et non pour quelques privilégiéEs. Depuis le milieu des années 90, des dizaines de millier de migrants ont vécu à Calais sans aucune ressource, contraints de dormir à la dure dans la “jungle” dans l’espoir de pouvoir un jour traverser la Manche vers l’Angleterre. En 1999 la Croix Rouge a ouvert un centre dans la ville voisine de Sangatte, mais celui-ci a du fermer sous la pression conjuguée de la France et de la Grande-Bretagne. Depuis, une présence policière et une répression renforcées obligent des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à errer dans la région de Calais et le long des côtes du Nord de la France, de la Belgique et des Pays-Bas. Ils et elles sont régulièrement brutaliséEs par la police, victimes de gaz lacrymogènes, battuEs, arrêtéEs et enferméEs régulièrement au Centre de Rétention Administrative (CRA) de Coquelles. La police brûle régulièrement leurs abris et les maigres possessions qu’ils contiennent. Les groupes qui les soutiennent en leur fournissant des repas et de l’aide humanitaire subissent une répression croissante par la police et plusieurs militantEs ont été arrêtéEs ces derniers mois. Pendant ce temps, le ministre de l’immigration Phil Woolas a appelé à la construction d’un centre de rétention permanent à l’intérieur du Port de Calais.

La partie la plus visible de l’iceberg
Calais n’est pourtant qu’une petite partie de l’ensemble des contrôles migratoires européens, une frontière interne majeure au sein du système hi-tech des frontières européennes. Depuis le début des années 2000, l’UE s’emploie à construire “l’Europe Forteresse” en externalisant ses frontières en Asie et en Afrique avec des patrouilles frontalières en Méditerranée, en Lybie et sur la côte Ouest de l’Afrique grâce à l’agence Frontex (Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures), et via sa politique extérieure qui permet de payer des Etats, de l’Ukraine jusqu’au Maroc, pour effectuer à sa place le travail de prévention de l’immigration.

Les droits des migrants sont aussi ceux des travailleurs
A travers ce système de contrôle aux frontières, les autorités créent deux sortes de migrants : une minorité de migrants “qualifiés”, considérés comme “utiles” à l’état, et une majorité de travailleurs sans papiers, à laquelle aucun droit n’est garanti et qui se retrouve donc exploitée à loisir sur le marché du travail. C’est pourquoi notre combat pour la liberté de circulation est également un combat pour les droits de tous les travailleurs. La solidaité transnationale marche ! Etablir des liens en travaillant ensemble nous permet d’échanger de l’information à un niveau transnational, et ainsi d’exploiter les failles et les fissures de cette “Europe Forteresse”. En novembre dernier, c’est en partie grâce à un effort de solidarité transnationale que la déportation organisée de réfugiés afghans de Calais à Kaboul a pu être empêchée.

Camper et Faire Campagne contre les Frontières
Ce camp s’inscrit dans la tradition des camps No Border organisés à travers le monde depuis les années 90. Comme le camp de Lesbos au mois d’août prochain, ce sera un espace pour partager des informations, des compétences et des expériences, un espace pour préparer et réaliser des actions contre le système des frontières qui nous divise tous et toutes. Depuis des siècles, les puissances impérialistes européennes exploitent la terre, les ressources et les populations de la majorité de la planète pour s’enrichir et devenirs plus puissantes, semant sur leur passage la guerre, la destruction de l’environnement et des inégalités criantes. Tenter le voyage vers le Royaume Uni, c’est lutter contre cette injustice. La situation calaisienne est une conséquence de la politique d’immigration britannique et nous appelons les groupes, réseaux et individus à agir à travers la Manche pour participer au mouvement global de solidarité qui défend leur droit qui défend leur droit à la circulation à travers les frontières.

Egalité des droits pour touTEs !

Personne n’est illégal. Liberté de circulation et d’installation pour touTEs !

http://calaisnoborder.eu.org/
http://london.noborders.org.uk/calais2009

Contact à Calais : noborder-groupelocal-calais at hotmail.fr

Infos à propos du camp No Border de Lesbos :
contact : noborder.lesvos.2009 at gmail.com

Répondre à cet article

2 Messages

  • Afin de lancer un débat sur l’initiative No Border à Calais et plus généralement sur les « villages-camps autogérés à la mode ces derniers temps », nous reproduisons dans ce forum le texte d’un camarade de Boulogne-sur-mer.


    Ce n’est qu’une position perso car nous continuons de discuter de cela entre nous.

    Ce camp a pour moi une dimension "à côté" et anachronique.

    Il intervient bien trop tard.

    Le dispositif de contrôle délirant que nous dénoncions il y a quelques années est aujourd’hui en place et il fonctionne. Ce qui ne veut pas dire bien sur qu’il n’y plus rien à faire.

    Lorsque nous avions discuté il y a 6 ans avec le CAE d’une idée de lancer une campagne contre les CRA c’était pour deux raisons :

    d’abord eux sur les aéroports comme nous ici avions atteint la limite de ce qu’il nous était envisageable de faire localement : contact avec la population locale, manifs, débats publics, publications etc ... On était dans l’impasse. Bref cela venait pour nous après déjà quasi 4 ans d’intervention sur le terrain , depuis 99 en gros.

    Ensuite parce que l’Etat entamait son plan de construction de nouvelles centres/prisons donc cela déplaçait le débat du local au national et laissait croire que nous pouvions rebondir... Aujourd’hui on sait ce qu’il en est, mais des CRA ont cramé de ... l’intérieur : les premiers concernés remettaient les choses à leur vrai place. Parfait !

    [ Donc pour faire vite : si le projet reçoit toute ma sympathie, et cela m’ennuie beaucoup de vous voir à calais vous démener et nous de temps en temps jeter un coup d’oeil, mais son côté "hors sol" et "hors temps" me pose un sérieux problème. ]

    J’ai l’impression que d’abord on plaque un peu à toutes les sauces, ici comme on pourrait le faire ailleurs, des pratiques : "le village/camp autogéré" très tendance depuis quelques années.

    Que le contenu est à limite accessoire puisque on serait, parait-il, tous d’accord pour "abolir les frontières". Ce qui pour moi, par exemple, ne se pose pas tout à fait comme ça. C’est d’ailleurs ce qui ressort dans l’appel, un peu compile et qui laisse l’impression de faire porter la responsabilité d’abord à l’Etat anglais, ce qui transparaissait déjà lors de la réu calaisienne il y a un mois.

    Curieux, je trouve comme analyse, l’Etat français serait à la remorque, l’histoire des charters en attesterait... Ha bon, première nouvelle !

    Pas évident, le problème se pose aussi/d’abord à l’international, et dans le jeu, à mon sens de la division internationale du travail d’aujourd’hui et des impérialisme qui se configurent / reconfigurent entre autre en asie et au delà... Bref tout cela demanderait à peut être débattre, pas au moment du camp, si "quelqu’un le souhaite" ou le "propose " mais au préalable, non ?

    Il y a aussi une sérieuse méconnaissance de la plupart des militants anglais/français qui portent le projet de la scène locale. Plutôt problématique dans une situation très "localisée" dans tous les sens du terme.

    Mais cela apparaît assez accessoire puisque, une fois déménagé de calais, allez hop, tous à Lesbos ! Les migrations militantes, voilà peut être le vrai fond du débat...

    Alors un camp "no border", plutôt que rien, pourquoi pas.

    Mais c’est l’articulation entre une réalité locale "particulière" et sa production à l’ internationale qui me semble dans ses deux dimensions d’ailleurs particulièrement absente de ce projet. Bref la dimension politique.

    J’entends l’urgence de "trouver des vélos pour bloquer les carrefours", du "soja" pour satisfaire le régime alimentaire réglementaire des troupes etc etc mais je t’avoue que ma motivation pour ce genre d’activité est proche du zéro, quand au surplus durant la semaine, les personnes qui bossent vont avoir beaucoup de difficultés à se rendre disponible. Bref à qui cela s’adresse-t-il ?

    Voilà en très très gros.

    On en reparle .

    xavier.

    repondre message

    • Salut il y a beaucoup de points dans ce que tu dis ou je ne peux qu etre d accord, en fait je n ai pas d avis définitif et espere que mon point de vue evolue .
      Quand j ai appris qu un camp no border se lancait sur Calais , j étais plutot enthousiaste car la militance locale (je suis a nantes) avait d autres luttes a racketter, donc avis plutot positif.
      Ensuite s est posé la question du "trop tard" que tu évoques et a ca j avoue que je n ai pas réponse.
      Ensuite une semaine d activisme et puis le camp se casse,idem pas de réponse.
      La seule chose que je peux te dire c est que nous ne pouvons pas comparer no border avec les villages autogérés "en vogue" comme tu dis ;dans le sens ou le fonctionnement est autonome.
      A l opposé des contre sommets ,le calendrier n est pas établi par le pouvoir.Cela n empeche que ta question il arrive trop tard est importaqnte et doit etre pensée.
      Quant a savoir ca concerne qui ? car le camp étant en semaine les salarié-es seraient exlu-es ;il ne s agit pas d hypothéquer sur les participant-es et leur rapport au salariat , mais que les "séparations" se dissolvent.
      Au plaisir de te lire pour penser la suite.

      un sans grade parmi les sans grade

      repondre message


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | squelette