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Les textes et la campagne de sortie du capitalisme

¡PODEMOS ! Nous pouvons vivre sans le capitalisme

dimanche 10 mai 2009, par OCLibertaire

Nous présentons ici une bonne partie des textes qui compose la publication ¡Podemos !. Parce qu’il nous semble important que ces idées, ces manières de les amener, soient largement connues.

A l’heure où les licenciements prennent de l’ampleur, où les travailleurs ne se laissent pas faire (grèves, occupations, séquestrations…), où de nombreuses professions se mobilisent, occupent l’espace public, manifestent, où la révolte contre ce système hésite encore à exploser, il nous parait utile de mettre en discussion ces textes, qui contribuent à l’émergence d’alternatives au capitalisme, et participent à la réhabilitation de l’idée de révolution.


Voir en ligne : ¡Podemos ! Campagne et textes en castillan

Le 17 septembre 2008, Enric Durán, jeune activiste catalan, déclarait publiquement qu’il avait escroqué 492.000 euros à 39 banques par des crédits personnels via une entreprise fictive. Avec une partie de cet argent, a été financée la revue gratuite Crisi ?, dans laquelle il expliquait son action, critiquait durement le système capitaliste, et plaidait pour la construction d’alternatives économiques, sociales, et environnementales.

Par la suite, celui que la presse a appelé Robin des Banques annonçait son retour pour le 17 mars 2009, en ajoutant qu’à cette date sortirait une nouvelle publication collective et le lancement d’une grande campagne contre le capitalisme. Cette deuxième phase fait le pari de proposer des solutions.

L’édition de ¡Podemos ! - Nous pouvons ! - , véritable revue de 20 pages en couleur, a été pensée pour couvrir tout l’Etat espagnol. Au total il a été imprimé 130.000 exemplaires en castillan et 220.000 en catalan, grâce à l’argent « exproprié » aux banques, et à la collaboration de différentes personnes et collectifs, présents dans toutes les phases du processus, de la rédaction à la distribution.

Dans les premiers articles de la nouvelle publication les causes de la crise sont analysées dans l’objectif de développer ensuite, dans les pages centrales, un « plan d’action pour que le capitalisme sorte de nos vies ». Le collectif Crisi ? affirme que « il faut changer d’attitude. Il ne suffit pas de protester, il faut agir ». Il s’agit de mettre en pratique un projet de transformation sociale qui s’adresse à toutes et tous.

Nous présentons ici une bonne partie des textes qui compose la publication ¡Podemos !. Parce qu’il nous semble important que ces idées, ces manières de les amener, soient largement connues .

A l’heure où les licenciements prennent de l’ampleur, où les travailleurs ne se laissent pas faire (grèves, occupations, séquestrations…), où de nombreuses professions se mobilisent, occupent l’espace public, manifestent, où la révolte contre ce système hésite encore à exploser, il nous parait utile de mettre en discussion ces textes, qui contribuent à l’émergence d’alternatives au capitalisme, et participent à la réhabilitation de l’idée de révolution.

Ensuite, il y a Enric Durán qu’il va bien falloir faire sortir de prison. Une campagne pour sa libération aurait peu de sens si n’étaient pas diffusées les idées qui l’on amené à escroquer 39 établissements bancaires. Pour à la fois démontrer l’absurdité du système financier situé en bas de chez vous prêt à tout pour gagner toujours plus d’argent, et financer les moyens d’une expression libre et digne de ce nom : pouvoir s’adresser à toute la population gratuitement.

Yes we can, oui nous pouvons nous passer du capitalisme, nous pouvons vivre sans banques, sans entreprises multinationales, sans argent, sans classe politique. Soyons le changement que nous voulons !

Teléchargez ici une traduction des principaux textes de {¡Podemos !} et leur proposition de campagne (brochure 16 pages - A 4 - pdf

titre documents joints

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7 Messages

  • Bonjour,

    diffusez-vous ou connaissez-vous des groupes diffusant activement ¡Podemos ! en france ?
    Nous pourrions tous nous y mettre, non ?

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    • ¡PODEMOS ! Nous pouvons vivre sans le capitalisme 16 avril 2009 11:11, par El gaucho

      Oui nous pourrions tous nous y mettre ! A ma connaissance, il n’y a pas (encore ?) d’autres groupes pour le faire… Mais ça viendra, on ne peut que l’espérer. Il suffit déjà de mettre les docs et les textes d’information sur des sites, les blogs et autre « lieux » en téléchargement.

      Faire connaître des idées, des propositions, des réalisations même si on ne partage pas tout, c’est déjà fondamental car sur les discours autour de la « crise », on est servis en terme de mensonges et de légendes !

      L’idée fondamentale est de dire : nous pouvons. C’est possible. C’est possible de changer les choses, et pas seulement c’est nécessaire. De créer des alternative anticapitalistes en terme de luttes collectives (par ex. les entreprises autogérées en Argentine). Sans aucun messianisme mais avec une bonne dose de rage, de confiance en soi, d’optimisme et de solidarité. Pas seulement « contre » mais « pour ».

      Amitiés solidaires

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  • ¡PODEMOS ! Nous pouvons vivre sans le capitalisme

    27 avril 2009 14:15, par Administrateur OCL Web

    trouvé sur Forum anarchiste :
    http://forum.anarchiste.free.fr/vie...

    Sur ce forum il y a une discussion sur l’OCL avec des choses justes, d’autres un peu fantaisistes ou approximatives, mais jamais agressives et sans intérêts (du moins à nos yeux). Signalons que l’OCL n’y est pas intervenu.


    Re : histoire de l’OCL par l’OCL
    Messagede luco le Dim 26 Avr 2009 18:59

    Je trouve moi aussi que l’OCL développe des analyses intéressantes.

    Par contre je suis un peu surpris de la publicité qu’ils commencent à faire à la publication espagnole "Podemos !" lancé par un camarade libertaire de là-bas.

    http://oclibertaire.free.fr/spip.ph...

    L’intention est louable. La méthode intéressante (arnaque de banques, publications à grande échelle avec l’argent, élaboration collective du contenu...), mais au bout du compte on se retrouve avec un truc très très utopiste : désertons la société capitaliste, groupons-nous par affinités, montons des coopératives "intégrales"...

    La question de la destruction de l’état est "contournée".

    L’OCL, en général, s’appuie sur une stratégie plus "classique" de confrontation avec l’appareil d’état à partir des luttes de classe, des luttes concrètes...
    Et contrairement à ce qu’ils avancent en introduction, ce texte ne contribue nullement à remettre en selle l’idée de révolution.

    Bon, le débat est lancé, mais ça me paraît en rupture avec les positions de l’OCL.

    Qui a un avis ?

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    • propos de “Podemos”, Luco dit, à juste titre, que « la question de la destruction de l’état est "contournée" ».

      Oui, mais quelle est la lutte qui aujourd’hui ne contourne pas, n’évite pas la question de l’Etat ?
      Dans tout ce qu’on peut voir, lire, participer, il s’agit toujours de combattre des politiques de l’Etat à un moment donné, sur tel ou tel aspect, donc de contester plutôt un gouvernement et ce qu’il fait que l’Etat en tant que tel, Etat dont ce gouvernement a la charge à un moment donné.
      Et que disent les zapatistes ? Et Holloway ? Et certaines communautés indiennes rurales de Bolivie où il s’agit plus de faire sécession que de détruire l’Etat. Et chez les anars et assimilés, tous les partisans des expériences alternatives, communautaires, affinitaires, expérimentales… ? Ils butent sur la question de l’Etat, ils se “trompent” sans doute. Je dirais en parallèle qu’ils sont dans un excès de réalisme radical. Pour autant, cela n’en fait pas des “ennemis” mais des gens avec lesquels il doit être possible de se dialectiser sans renier ce que nous pensons de l’Etat et de sa nécessaire disparition (entre autre sujet).

      Sur l’OCL là-dedans, je ne sais pas et ne peux parler à sa place.

      Une hypothèse : dans le fait de relayer cette information, c’est peut-être plus la démarche que le contenu qui la motive.
      Moi je trouve ça pas mal de pouvoir financer une publication (“Crisi”) tirée à 200 000 exemplaires en catalan, distribuée gratis à une population qui, comprenant cette langue, ne dépasse pas les 8 ou 9 millions de personnes (en incluant le Pays valencien et les Baléares) : faites le rapport.
      Enfin, être solidaire d’un combat, ce n’est pas nécessairement être d’accord avec tous les termes de celui-ci. Sauf à rester entre soi.

      J’ai connu des camarades de l’OCL se solidariser avec des gens dont il ne partageaient pas la moitié des idées. Simplement il y a parfois des actes, des manières d’être qui en disent plus et mieux que les mots.

      La seule question qui me semble importante c’est : est-ce qu’autour d’Enric Duran ils vont rester à quelques dizaines à s’agiter ou parvenir à s’élargir ? Comment s’articule cette lutte avec d’autres, depuis la création toute récente d’“assemblées de chômeurs” dans pas mal de villes à la proposition d’organiser une “grève générale” à partir d’organisations et mouvements très minoritaires (petits syndicats alternatifs, anarcho-syndicalistes, organisations sociales locales, extrême gauche) ?
      Enfin, dans l’Etat espagnol, il y a une certaine richesse des expériences “alternatives”, notamment les squats (okupas) beaucoup plus nombreux qu’en France y compris en zones rurales (en Navarre et Aragon surtout à ma connaissance) dont les contenus sont souvent assez intéressants car il y abordent souvent des questions de production et d’environnement au sens large (social).

      Quand tu dis que l’OCL a généralement « une stratégie plus “classique” de confrontation avec l’appareil d’état à partir des luttes de classe, des luttes concrètes..., » je ne sais pas quoi dire à part essayer de faire comprendre qu’il y a à l’OCL de cela (du classique) et aussi autre chose, à la fois des luttes concrètes (dans leur concrétude comme dirait l’autre) et des questions de fond peut-être moins concrètes en terme de lutte collective immédiate.

      Je ne peux que faire 3 remarques ou plutôt une remarque en 3 points.
      J’ai connu (et participé à) une OCL à la fois :

      1) très “classiste”, très chatouilleuse là-dessus, d’un “anti-capitalisme” à fleur de peau, sans concession, particulièrement à une période (les années 1980-2000) où l’on nous expliquait qu’il fallait faire surtout de l’anti-fascisme (certes affublé du qualificatif de “radical”), organiser des concerts de rock “alternatif” et boire de la bière et où le capitalisme était devenu un gros mot, auquel il fallait préférer le libéralisme ( et l’anti-Le Pen bien sûr ) et donc des alliances pour le moins douteuses pour le combattre. Période où la lutte des classes a été remplacée, grâce à la gauche au pouvoir ( !) par la thématique de l’ “exclusion” (le “in” et le “out”) et le retour en force d’une vision caritative et chrétienne de la pauvreté (Restos du cœurs, DAL, Abbé Pierre...).
      Luttes de classes sur lesquelles toute une réflexion a eu lieu, à partir de l’évaluation de la rupture de la fin des années 70 sur un certain régime d’accumulation (les "30 glorieuses" pour faire vite), l’inauguration d’un nouveau cycle de “contre-offensive” de la bourgeoisie et donc une réévaluation des analyses sur les luttes de boîtes, notamment sur la nécessaire dimension interprofessionnelle et même au-delà ; sur l’articulation luttes de boîtes / luttes sur le territoire, renvoyant à ce que l’on peut qualifier de démarche “globaliste”, d’autant plus que les anciens paradigmes de la “centralité ouvrière” en vigueur jusqu’aux années 60 voire 70 n’avaient déjà plus aucune validité stratégique ou même simplement axiomatique.

      2) très branchée sur l’internationalisme et les luttes de libération nationale, avec, par rapport au “mouvement” anar, des positions assez réalistes, tranchées et originales sur la question de l’appartenance, sur la référence au territoire, sur l’idée de communautés humaines concrètes (sinon, c’est la "communauté humaine" qui n’existe pas). Du Pays Basque à la Kanaky, tout un travail de réflexion, d’analyse a été fourni et qui a rencontré un certain écho chez pas mal de gens (libertaires ou non), et qui a aussi suscité des critiques voire des polémiques chez d’autres. Juste un point rapide là-dessus. Quand, par rapport à la crise sociale actuelle, plein de syndicalistes (et, au-delà, tous ceux/celles qui rêvent d’une grève générale) demandent la création d’un “LKP” en métropole, ont-ils une seule fois réfléchi au fait que celui-ci était le produit d’une situation particulière, d’un territoire où une bonne partie de la population partage un sentiment d’appartenance extrêmement marqué (et pas parce que c’est tropical, ni parce qu’ils sont presque tous noirs ou que c’est une île !) et que ce sentiment d’appartenance découle directement de la domination coloniale passée et présente et pas de la stricte domination capitaliste ou étatique. Quand en Corse, comme en Guadeloupe, le premier syndicat (en terme de voix aux élections) est indépendantiste, idem au Pays basque espagnol… il y a bien des moments où la question de "classe" rencontre la notion de "peuple".

      3) très critique du productivisme à une époque où pratiquement personne dans le courant anar/libertaire ne s’en préoccupait, à part des gens de Lyon qui avaient bossé sur les textes de F. Partant puis sur ceux de Murray Bookchin (« Une société à refaire », ACL). Pour avoir participé à la rédaction de quelques textes, je peux témoigner que dès la fin des années 70, à partir de la lutte anti-nucléaire (manif de Creys-Malville, puis surtout lutte de Plogoff et d’autres ensuite) s’est engagé une réflexion critique sur le “développement des forces productives”, le contenu de la production, la question de la croissance, du “progrès”, de ce que l’on appelle les richesses. Réflexions que l’on a pu retrouver sur la question “paysanne”, à l’intersection de la critique du productivisme et de la dimension territoriale (et donc parfois “nationale”) de la lutte. Et qui dit, territoire, dit immédiatement politique car le politique est un « espace » qui peut coïncider avec l’espace « géopolitique » du territoire, du « pays ». Mais ça c’est un autre débat possible sur ce qu’il peut être qualifier sous le nom de “politique” comme est très politique, et non sociale, la critique du productivisme, du nucléaire, des modes de production et de consommation, des industries d’armements comme la politique des transports (TGV, voies rapides…), du publisexisme comme du marché de la “sécurité” ou de la “santé” ou de l’“entertainment ” qui, comme tout marché (toute “demande”) est toujours fabriqué par une “offre” préalable.

      Je ne sais pas si tout cela forme une stratégie “classique”. J’y vois plutôt quelque chose qui sort assez de l’ordinaire, quelque chose d’assez hétérodoxe et qui sans doute peut expliquer une certaine absence ou difficulté de “lisibilité”.

      Généralement et historiquement les “classistes”, arrimés à une histoire du mouvement ouvrier et donc au développement des “forces productives” qui n’est autre que celui du capitalisme, ne sont guère intéressés pas l’écologie, la question du “progrès”, les critiques sur les modes de consommation et les valeurs d’usage de biens produits, les usages de la science, etc. bref une critique du capitalisme pour d’autres raisons que la seule exploitation de la force de travail. Les “écolos” sensibles aux questions de progrès, de croissance, d’épuisement des ressources, sont très rarement réceptifs aux luttes sociales et à leurs capacités éventuellement transformatrices (il y a même parmi eux de fieffés élitistes et franchement réacs sur ces questions). Quant aux luttes de libération nationales, on y trouve de tout, depuis des composantes “ouvrières” ou populaires jusqu’aux notables qui visent l’accession au pouvoir, depuis les partisans de la globalisation financière et de ses retombées (par ex. le tout tourisme) jusqu’à ceux qui réfléchissent à d’autres voies d’une économie la plus autosuffisante possible et respectueuse d’un certain nombre de critère sociaux, ou culturels ou environnementaux.

      Je ne sais si tout cela est vraiment « en rupture avec les positions de l’OCL ». Il y a quelque mois, Courant Alternatif a publié un article sur un projet de lieu de vie dans le sud du Périgord, porté par ses futurs habitants (une dizaine de futurs retraités, essentiellement des femmes), comme alternative aux maisons de retraite. Une coopérative d’habitat, sur un terrain de 2 ha, à l’orée d’un village, sur des principes d’autogestion, d’égalité, d’entraide et de solidarité, avec espace privatif pour chacun-e de 50 m2 et des parties communes, buanderie, salles de réunion, atelier, bibliothèque, potager… et un ensemble de constructions réalisées sur des bases écolos, avec un système d’emprunt collectif et avec la mise en commun de la charge de remboursement.
      Ce n’est pas la révolution en Dordogne et le capitalisme ne tremble pas sur ces bases ni là ni ailleurs. Et pourtant cela existe, au moins comme projet, comme alternative au ghetto-mourroir de la maison de retraite. Courant Alternatif en a parlé. A-t-il bien fait ? D’un point de vue révolutionnaire, peut-être pas : ce n’est après tout qu’une manière de s’aménager des espaces dans les marges du système, de contourner l’Etat et en plus en osant demander des subventions aux pouvoirs publics. En tout cas, cet article, cette information a intéressé plusieurs personnes de mon entourage qui, à la cinquantaine bien tassée, se demandent, quelque peu anxieux et interrogatifs, quel sera leur avenir quand on refuse la perte d’autonomie que représente toute prise en charge et la peur, l’absurdité d’une solitude et de la désocialisation que le « troisième âge » semble inaugurer fatalement.

      Pour finir, juste un point qui me semble important et qui est une question ouverte, une interrogation.
      Je ne pense pas qu’il y ait aujourd’hui un schéma unique pour un quelconque “processus révolutionnaire”. Il n’y a pas de “modèle”.

      Quant à ce qui se désigne couramment par “alternatives” sociales et/ou politiques, il n’y a pas de voie toute désignée, ça se saurait.
      Il y a eu, il y a, il y aura des luttes et expériences diversifiées qu’elles soient dans (et contre) le système ou qu’elles visent à y échapper et créer quelque chose d’autre sur ses marges. Elles pourront peut-être s’ignorer ou se connaître et ne pas se comprendre ou au contraire trouver des points de jonction et d’articulation. Elles pourront croître ou refluer, gagner ou perdre.
      Le capitalisme étend son influence sur tous les aspects de la vie, pas seulement au travail. Il est assez logique qu’il suscite autant de refus, de résistances, de rebellions. Depuis les arrêts de travail dans les entreprises jusqu’à l’occupation de logements vides et disponibles, depuis les bagarres pour conserver ici un bureau de poste, là un arrêt de train, ailleurs un service hospitalier jusqu’aux projets de lieux alternatifs comme des coopératives d’habitat pour personnes âgées ou autres, c’est cette multiplicité et la diversité qui fait la force des mouvements de résistance, mouvements, luttes, expériences qui pourraient bien, à force de colères accumulées, de manières plus ou moins coordonnées mais assurément transversales, décider de passer à la contre-offensive.
      Et là cela devient encore plus intéressant.
      leo

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      • Merci beaucoup Léo pour cet éclairage.

        Vite fait même si c’est trop lapidaire pour tes développements très riches.

        Sur Podemos :

        « Pour autant, cela n’en fait pas des “ennemis” mais des gens avec lesquels il doit être possible de se dialectiser sans renier ce que nous pensons de l’Etat et de sa nécessaire disparition (entre autre sujet). »

        Bien sûr. Je ne voulais absolument pas tracer une quelconque "frontière de classe" entre les "vrais" révolutionnaires et les horribles autres. Simplement je m’étonnais que l’OCL diffuse ce texte sans commentaire critique (mais je n’ai vu que la version Internet).

        Bien sûr, il n’y a pas de modèle.

        Mais une chose est sûre, les expérimentations sociales ne feront jamais "reculer" le capitalisme jusqu’à l’anéantir par la force de leur existence. Ce serait une drôle de ressucée du réformisme de Bernstein. Séduisante, ça évite la question de la confrontation avec l’état et ses forces coercitives, mais fausse. Malheureusement. De la décroissance aux mouvements anti-industriels, cette idée revient pas mal en ce moment.

        Il faut être capable de comprendre et participer, de faire vivre ce que tu décris là :

        « Depuis les arrêts de travail dans les entreprises jusqu’à l’occupation de logements vides et disponibles, depuis les bagarres pour conserver ici un bureau de poste, là un arrêt de train, ailleurs un service hospitalier jusqu’aux projets de lieux alternatifs comme des coopératives d’habitat pour personnes âgées ou autres, c’est cette multiplicité et la diversité qui fait la force des mouvements de résistance, mouvements, luttes, expériences qui pourraient bien, à force de colères accumulées, de manières plus ou moins coordonnées mais assurément transversales, décider de passer à la contre-offensive. »

        En l’articulant à une propagande, une stratégie, plus classique de lutte contre l’état qui viserait au final, et malgré tout, à organiser une forme "d’assaut" contre le pouvoir.

        Bon, c’est juste mon avis, celui de quelqu’un qui navigue entre marxisme révolutionnaire et marxisme libertaire depuis 20 ans. Je n’ai pas trouvé la formule magique non plus.

        En tous cas, tout ce que tu dis sur l’aspect anti-productiviste, écolo, critique du progressisme... est très intéressant. Ca me paraît vraiment incontournable (ça aussi :-) aujourd’hui. Du coup, le partenariat avec Offensive n’en est que plus intéressant, étant donné qu’ils travaillent pas mal ces questions.

        Luco

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        • Sur deux aspects de la démarche du collectif Crisi/Podemos

          Dans un texte datant de quelques semaines, Enric Duran s’est expliqué sur son action.
          Il revient dessus dans son livre "Abolim la banca". Extraits.

          La fusion de deux traditions activistes

          Cette action d’Enric, même si elle a des aspects novateurs, ne sort pas de nulle part. Historiquement, des militants de diverses tendances ont pris des risques pour le bien commun en agissant en dehors de la légalité, que ce soit en attaquant les banques pour financer les luttes ou en réalisant des actions de désobéissance civiles pour obtenir des transformations.

          Du côté des expropriations bancaires, la tradition prend son origine aux débuts du Xxème siècle dans des pays comme la France, l’Italie, et aussi l’Etats espagnol avec par exemple le spectaculaire braquage de la Banque d’Espagne à Gijon par le groupe Los Solidarios en 1923.
          Des personnages mythiques de l’histoire espagnole comme Durruti, Quico Sabaté ou Salvador Puig Antich ont pris part à des actions de ce type, qui sont toujours dangereuses puisqu’on met autant en jeu la vie des participants que celle des travailleurs des succursales. D’autres méthodes clandestines, plus sûres pour les personnes mais un peu plus compliquées sont passées par la falsification de monnaie ou de chèques de voyage. C’est une telle action contre la Citybank qui a fait connaître au monde entier Lucio Urtubia, qui vit encore à Paris et a récemment donné plusieurs conférences en Catalogne pour présenter le documentaire « Lucio » (*) qui a connu un énorme succès dans tout l’Etat espagnol.

          La stratégie de désobéissance civile commence au XIXème siècle avec Henry Thoreau et se fait mondialement connaître grâce à des figures comme Gandhi et Martin Luther King. En Espagne la désobéissance pacifique ne naît qu’après la mort du dictateur Franco, puisque tant que la violence de l’Etat jouissait d’une immunité complète, la désobéissance non violente était rendue impossible. Depuis les années 70 jusqu’à présent, des mouvements sociaux ayant accumulés d’important succès comme l’insoumission au service militaire et les mouvements de squatteurs se basent sur cette prémisse de la désobéissance.

          Une des difficultés de ce point de rencontre réside dans ce que ces deux traditions partent de situations opposées. L’expropriation bancaire à besoin de la clandestinité alors que la désobéissance civile est une action publique qui base sa force sur un appui social collectif et si possible massif et sur la légitimité de ses actions.
          L’action actuelle menée par Enric et le collectif “Crisi” peut les fusionner parce qu’elle contient les deux aspects : la partie action directe (qui a été menée à bien et a réussi grâce à son caractère secret) avec la partie désobéissance civile (qui commence à partir de maintenant avec le retour public de Enric, son arrestation, sa mise en détention, la défense publique de son action illégale et la campagne de lancement du boycott des banques et plus largement la campagne “Podemos”.

          Que cette stratégie reste un cas isolé ou qu’elle soit l’inspiration de nouvelles formes d’action, soit au grand jour, soit cachées, seul le temps nous le dira. C’est à nous, à peut-être une nouvelle génération activistes qui voulons changer l’état de choses existant qu’il appartient de prendre l’initiative, de prendre la parole, d’inventer de nouvelles formes de luttes, articulant le meilleur de toutes les traditions.

          Un appel à l’action

          Cette action est surtout un appel pour que chacun s’interroge sur ce qu’il peut et ce qu’il veut faire pour changer les choses parmi ce qu’il est possible et même ce qui pourrait paraître impossible…
          « Si j’ai mené à bien cette insoumission financière, en risquant ma liberté pour démontrer que le système économique est plus vulnérable qu’il n’apparaît et pour obtenir cette quantité d’argent pour la construction d’alternatives, alors beaucoup d’autres personnes peuvent aussi réaliser une action si elles croient en elles-mêmes, si elles savent se libérer des fausses peurs dans lesquelles on nous éduque avec préméditation et si elles pensent fermement que seulement depuis en bas, nous pouvons changer l’état des choses.
          En prenant comme exemple le style d’action que j’ai mené à bien, chacun peut-être, selon son contexte personnel et économique, se rendra compte qu’il y a des choses qui sont à sa portée.

          Les locataires, qui souffrent de l’augmentation des loyers vous pouvez vous rassembler pour entamer une grève de loyers comme celle des années 1930 et 1931 en Espagne ; on dirait qu’il y a déjà des gens qui y pensent…

          Si vous payez un prêt immobilier depuis quelques années et il vous reste beaucoup d’années de travail à un poste de travail que vous n’aimez pas, peut-être pourriez-vous cesser de payer ce prêt et squatter votre propre maison ? Si vous faites ça seul peut-être aurez-vous un problème (bien que pas bien plus grand que celui que vous avez déjà et en outre vous pourrez enfin faire ce que vous aimez et ce qui est cohérent avec vos idées et vocations) et si beaucoup de gens sont organisés, ce sera la banque qui aura un problème…

          Si vous êtes une personne militante et que vous voulez dynamiser des mouvements sociaux, vous savez maintenant que vous avez l’option de demander des prêts et de ne pas les payer pour ainsi financer des luttes, en même temps que vous dressez des obstacles au système financier. Il y a des façons de le faire sans être accusé pénalement, il s’agirait de le faire à une échelle plus petite que la mienne et de ne pas le rendre public. Je peux vous conseiller...
          Si vous êtes déjà en route de devoir vivre sans compte bancaire parce que vous avez reçu une forte amende (ça abonde tellement actuellement) que vous ne voulez pas payer, pourquoi ne pas exproprier de l’argent à la banque avant qu’arrive le moment de cesser d’avoir des comptes courants ?

          Certes, par ces diverses actes et d’autres qui peuvent vous être arrivés vous resterez insolvables toute votre vie (ou tant que survit ce système financier en crise…), de sorte qu’il est recommandable que vous le conceviez accompagné d’un plan personnel pour vivre d’une autre manière, sans comptes courants ni propriétés.
          De toutes façons, si vous ne pouvez ou ne voulez pas mener à bien aucune des actions précédentes, il y a deux choses plus simples que tout le monde peut et devrait faire le plus rapidement possible : ne demander aucun crédit et retirer l’argent de la banque.
          En conservant des prêts, des cartes de crédit et des comptes courants, nous sommes complices des banques qui sont le coeur d’un système capitaliste qui engendre la destruction de la planète, la pauvreté et l’esclavage de nos vies. Retirer l’argent de la banque est une chose que toute personne peut faire en s’organisant un peu pour gérer ses paiements et encaissements d’une autre façon.
          Et si cet appel arrive tard parce que tu n’as pas pu payer des dettes et que tu es déjà insolvable… pourquoi ne te mets-tu pas en contact avec nous pour monter le syndicat des insolvables ? Il y a davantage de personnes inscrites dans les listes d’insolvables que dans celles du chômage… et vivre sans compte courant est un art qu’il vaudrait la peine partager ! »

          Note

          (*) Lucio qui ne regrette rien : "De toutes façons les banques ce sont des escrocs, il faut les attaquer". Sur ce documentaire, voir http://www.lemague.net/dyn/spip.php...

          = = = = = =

          Autres liens :

          Sur la création de monnaie-dette par les banques, un long métrage d’animation (52 minutes) :

          http://www.dailymotion.com/video/x7...

          Sur Lucio Urtubia, faux-monnayeur, escroc, voleur, mais anarchiste et maçon, on peut voir ce petit documentaire ici (durée 17 minutes en 2 parties)

          http://www.minimixblog.com/2008/10/...

          et aussi ceci (durée 3:34) :
          http://videos.france5.fr/video/iLyR...

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  • je vais tenter de réveiller mes contemporains. Je suis convaincue que c’est possible ne serait-ce que parce qu’il respecte la liberté d’initiative du citoyen.
    Maintenant je ne connais personne et donc encore moins de site web près de chez moi. mais j’ai déjà transmis l’information à des ami(e)s. Merci à lui d’avoir risqué son image pour nous informer. La vie ne vaut que par la gratuité !

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