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Courant Alternatif - Hors-Série N°14
14-18 : Le creuset des totalitarismes

samedi 7 février 2009, par Courant Alternatif

Edité par l’Organisation Communiste Libertaire

14 - 18 : Le creuset des totalitarismes !

Décembre 2008 – 4euros

Parution : Décembre 2008

Disponible en kiosque ou à commander à :
Egregore BP1213 51058 Reims Cedex



Sommaire<br><br>

14-18 creuset des totalitarismes p. 3
Les causes de la boucherie .p. 4

Le contexte (Stefan Zweig) p 7
« Le 4 août n’est pas tombé du ciel » (RosaLuxembourg) p.8

Le mouvement ouvrier vers l’Union sacrée .p. 9

La CGT p 9
Le Parti socialiste p. 10
La CGT vire de bord p. 10
Les anarchistes p. 11
Les causes du reniement p.12
Jaurès p.13

L’opposition à la guerre s’organise en Europe .p. 14

La conférence de Zimmerwald p. 14
Déclaration franco-allemande p. 16
Déclaration de Karl Liebknecht p. 19
Les soldats indigènes : les oubliés p. 19


Le mouvement anarchiste et la guerre p. 20

L’Internationale anarchiste contre l’Union sacrée p.20
Le manifeste des seize pour l’Union sacrée p.20
Réponse au manifeste des seize p. 21
Un insoumis : Louis Lecoin p. 22
Un ralliement prévisible p. 23

Mutineries et révoltes de 1917 .p. 24

Les poilus contre l’armée française p. 25
1917 : la reprise des grèves ouvrières p. 27
Alsace : la liberté est en marche p. 29


1914-1918 Le creuset des totalitarismes<br><br>

Les commémorations du 11 novembre occultent toujours le souvenir du carnage et préfèrent exalter le martyre des soldats en sacralisant leurs combats. Elles fabriquent le mythe de la guerre nationale, la mémoire des combats est déformée, le culte du soldat est quasi religieux et s’incarne dans les monuments aux morts et les cérémonies. La République, et avec elle le pouvoir en place (quelle que soit son étiquette politique), profite de ces moments pour s’autocélébrer, sans se soucier de véracité historique. On sait combien ces messes laïques sont capables de se transformer en révisionnisme ; on se souvient encore comment le bicentenaire de 1789, sous la direction intellectuelle d’un historien réactionnaire (François Furet) et dont les festivités furent conduites par le publicitaire des Galeries Lafayette (Jean-Paul Goude), a été l’occasion d’enterrer le concept même de révolution.
Il est donc important de revenir sur cette période pour comprendre que leur démarche a pour objectif de produire du consensus national, et découle d’une vision politique des classes dominantes. Car si tout le monde admet théoriquement que la Première Guerre mondiale fut bien la matrice du XXe siècle, on oublie volontiers que l’Europe fut, pendant quelques années, le champ de multiples soulèvements dont la défaite a ouvert grandes les portes du totalitarisme.
La Seconde Internationale l’avait promis : si le monde capitaliste était assez fou pour déclarer la guerre, il sombrerait dans la révolution. Le socialiste allemand August Bebel annonçait en 1911 au Reichstag : « Je suis convaincu que cette grande guerre mondiale sera suivie d’une révolution mondiale. Vous récolterez ce que vous avez semé. Le crépuscule des dieux approche pour le régime bourgeois. »
Des révolutions jetèrent bas les Empires russe, allemand, austro-hongrois.
La prédiction a donc paru, un court instant, pouvoir se réaliser. Entre 1917 et 1921, l’Europe fut secouée par des soulèvements d’importance. Mais, hélas, c’était trop tard, la défaite avait été forgée dès ce funeste 4 août 1914 ! La conscience et la détermination prolétariennes ne furent pas suffisamment aiguisées pour jeter par-dessus bord les conséquences de la reddition que fut l’Union sacrée réalisée dans chaque camp. Et, comme deux précautions valent mieux qu’une, les révolutionnaires affaiblis tombèrent ensuite sous les balles de leurs ennemis de toujours et d’aujourd’hui encore : les pouvoirs constitués, quelle que soit leur couleur. Les opposants au système capitalistes réduits, laminés par la guerre puis par la répression, plus rien n’empêchait la classe dominante d’asseoir sa puissance sans souci aucun de la forme qu’elle pouvait prendre. Fascisme, stalinisme, Etat keynésien, peu lui importait, pourvu que l’ordre soit maintenu et que les affaires continuent, même en cas de crise. Le siècle était bien installé dans la barbarie. Il se réclamait des « Lumières », il s’est enfoncé dans les ténèbres des fascismes brun et rouge, autant de joyeusetés opposées sur le papier, mais qui se sont souvent alliées lors-qu’il s’est agi de mettre hors jeu les victimes révoltées de la barbarie capitaliste.

La guerre de 1914 nous a tous forgés, même celles et ceux qui en ignorent tout. Pour nous, elle a marqué le déclin d’un mouvement révolutionnaire que l’Espagne de 1936 a tenté, mais en vain, de faire survivre ; là encore, ils s’y sont tous mis, unis par leur union sacrée contre la classe ouvrière.
Les leçons à tirer sont énormes et multiples, mais la principale est sans doute que la lutte contre cette union sacrée est la priorité des priorités. Une politique d’union sacrée qui s’insinue par tous les pores de la politique et des luttes, qui gangrène des têtes autrement plus critiques et méfiantes mais qui finissent par accepter une vision bipolaire du monde : le bien et le mal, choisir l’un des deux camps... Il serait indécent de ne pas se rappeler les conséquences de cette vision.

Ce numéro spécial ne traite bien sûr pas de tout ce que nous aurions voulu aborder. Il reste, malgré quelques incursions hors des frontières, très hexagonal pour ce qui concerne les soubresauts tragiques que connut le mouvement ouvrier. Dans l’Hexagone, il aurait fallu sans doute insister sur l’arrière, les immenses fortunes qui se sont constituées dans la foulée de la « modernisation » capitaliste qui fut finalement l’enjeu de ce massacre. Il aurait fallu aborder plus à fond les bouleversements sociologiques que cela entraîna : l’arrivée des femmes dans les usines et le déclin des paysans (ils étaient encore 50 % de la population active en 1914) dans les champs. Et le désarroi idéologique qui s’est installé ensuite entre les deux guerres. Le seul regret que nous n’avons pas est d’avoir laissé de côté l’histoire strictement militaire.

titre documents joints

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11 Messages

  • N° 14 - 14-18 : Le creuset des totalitarismes

    27 novembre 2008 08:32, par François ROUX

    Bravo pour ce numéro sur 14-18. Il est temps de regarder en face ce que fut le comportement du mouvement ouvrier et de ses organisations (anarchistes compris) avant, pendant et après la "Grande guerre" si nous voulons comprendre comment s’organise une société de classes pour faire face à une crise violente. Et merci pour l’article sur mon travail. François Roux.

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  • N° 14 - 14-18 : Le creuset des totalitarismes

    3 décembre 2008 00:27, par Haroun

    A propos de l’enrichissement des capitalistes pendant l’Entre deux je vous conseille de jeter un œil à cette conférence de l’historienne Annie Lacroix Riz :

    Voir en ligne : Le choix de la défaite

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  • N° 14 - 14-18 : Le creuset des totalitarismes

    6 décembre 2008 01:46, par pascal b

    J’ai lu avec grand profit cet ensemble de textes . Mais dans l’introduction, l’expression "fascismes brun et rouge" est de travers par rapport au reste du texte : laissons cette symétrie stalinisme/nazisme aux renégats du stalinisme devenus idéologues bourgeois qui en ont fait leur miel. Par contre, des militants formés dans les horreurs de cette guerre et animés d’une foi en un avenir à construire sans hésiter à massacrer, pouvaient-ils être les acteurs d’une véritable émancipation ? La question s’impose à la fin de ce dossier.

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    • Bien qu’auteur de cette introduction, je suis en grande partie d’accord avec la remarque de Pascal.
      Cette expression m’est venue spontanément en référence au texte d’Otto Rühle "fascisme brun, fascisme rouge". Selon lui, le parallèle se faisait en référence à deux systèmes de dictature SUR le prolétariat, et de la concordance des deux systèmes vers un capitalisme d’Etat, d’une identité structurelle basée sur la bureaucratie, de la transformation d’un capitalisme "impérialiste" en un capitalisme "ultramonopoliste" dans les deux pays... Ce n’était pas si mal vu... mais le texte date de 1939 ! D’ailleurs il me semble que Rühle prévoyait que la guerre à venir se ferait entre d’un côté les secteurs ultramonopoliste et de l’autre les puissances simplement "libérales". Ce ne fut pas le cas malgré le pacte germano-soviétique qui pouvait donner à penser que Rühle avait eut raison.
      Mais de toutes les façons 1939 n’est pas 2008 et ce genre de symétrie est à éviter dans la mesure où elle masque d’énormes différences et favorise les simplifications.
      Un peu comme souvent on affuble du terme fascisme tout ce qui est "simplement" autoritaire, bureaucratique ou simplement en désaccord avec soi.
      Par ailleurs, je pense aussi que c’est dans les horreurs de la guerre - et de l’union sacrée - que se sont forgées les futures défaites du mouvement ouvrier.
      JPD

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    • L’expression fascisme brun fascisme rouge fait explicitement
      référence à l’ouvrage du révolutionnaire allemand Otto Rühle paru en 1939 (traduction française aux Edition Spartacus) comme le rappelle JPD dans sa réponse. Cela aurait sans doute mérité une note, car effectivement depuis la parution du "Livre noir du communisme" toute
      critique du stalisnisme et de ses horreurs totalitaires tend à passer
      pour une défense du capitalisme et de la démocratie bourgeoise.

      Faut-il néanmoins laisser ce terrains à nos adversaire, et enterrer
      toutes les critiques du "communisme réel" qu’ont mené nombre de
      révolutionnaires, anarchiste ou marxistes, depuis 1921 ? C’est une
      question d’importance.


      Les militants formés dans les horreurs de la guerre pouvaient-ils
      être les acteurs d’une véritable émancipation ?

      La réponse est oui, sans hésitation, pour une partie d’entre eux qui
      composent la grande masse des sans noms et des oubliés de l’histoire
      sociale officielle. A ce propos le livre de François Bonnaud Carnets
      d’un anarcho syndicaliste angevin
      que vient de publier le Centre
      d’Histoire du Travail de Nantes est éloquent. Ce livre est signalé
      dans Courant Alternatif de décembre, et fera l’objet d’un article
      plus fouillé dans le numéro de janvier.
      Mais la question s’impose effectivement, pour tenter de comprendre
      pourquoi ces militants, (et ces militantes, n’oublions pas les femmes de cette génération comme May Picqueray !), furent et demeurent bannis de la mémoire officielle du pouvoir comme de sa contestation.
      Tout développement sur ces questions est bien venu, et pourrait
      trouver place dans les pages d’un prochain numéro.
      OCL St Nazaire

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      • N° 14 - 14-18 : Le creuset des totalitarismes 8 décembre 2008 22:48, par pascal b

        Merci de vos deux réponses argumentées. Je ne suis pas anarchiste, je ne peux que dire mon ignorance pour ce qui concerne les références que vous faites. Je suis en lien avec la LCR ; et plutôt que d’écouter les fadaises de certains initiateurs du NPA pour dire qu’on est aussi des libertaires, je préfère essayer de lire des textes anarchistes d’aujourd’hui.
        Je ne savais rien de ces débats et trahison dans l’Internationale anarchiste.
        Par contre, je savais que l’expression fascisme rouge avait été employée par des révolutionnaires de l’entre-deux-guerres et ensuite. Je sais aussi qu’elle fut largement utilisée par les idéologues bourgeois, ce qui ne suffit pas à invalider le concept. Mais critiquer cette notion de fascisme rouge n’est pas nécessairement "enterrer la critique du communisme réel" ; ce n’est pas mon intention (ni celle de JPD). Le génocide programmé et industriellement réalisé par les nazis ne procède pas du même programme politique que les immenses massacres staliniens. C’est à ce débat existant que je fais référence. Disant cela, je ne crois pas réhabiliter la mémoire honnie du maréchal Staline.
        Et je n’ai pas dit qu’issus des horreurs de la guerre, les militants ne pouvaient en aucun cas être des combattants de l’émancipation sociale,je sais bien qu’il y en eut.Mais il y eut une façon militarisée de mener le combat pour l’émancipation, en Russie et en Espagne, de considérer le massacre de masse systématique comme un moyen inévitable, parfois. De massacrer pour en finir avec les guerres impérialistes. Ce qui doit être relu de façon critique. Pour ma part, je trouvais très beau quand j’étais jeune ce sigle guévariste avec un poing tenant une mitraillette. Plus maintenant.
        Ce numéro hors série de Courant Alternatif m’a rappelé un livre (dont je ne me souviens plus le titre) d’Alain Brossat, invitant à relire le vingtième siècle en tenant compte de l’incroyable brutalité vécue par les peuples entre 1914 et 1945. Qui explique qu’ils furent plus passifs, à la lumière des recherches historiques, que dans les récits révolutionnaires. Et je ne suis ni pacifiste, ni stalinien, ni découragé politiquement.

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        • N° 14 - Ruhle 15 décembre 2008 15:40, par Chazoff

          ce qui est intéressant, c’est que Ruhle justement n’était pas anarchiste, mais marxiste, et le resta :

          Voici ce qu’en dit Wikipédia

          Otto Rühle (23 octobre 1874 – 24 juin 1943), écrivain et militant communiste de conseils.
          Militant du parti marxiste allemand, le SPD, il en est élu député en 1912 (circonscription de Pirna, en Saxe).
          En août 1914, il fait partie de la minorité qui s’oppose au revirement de la direction du SPD, qui approuve la guerre mondiale malgré toutes ses résolutions antérieures. Il rompt avec la discipline interne du parti social-démocrate en rejoignant Karl Liebknecht dans son vote au parlement contre les crédits de guerre le 20 mars 1915 (Liebknecht avait déjà voté contre mais seul, en décembre 1914).
          Il fut avec Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg un des co-fondateurs du journal Die Internationale, dont le numéro unique paraît en avril 1915 et est immédiatement interdit par la censure impériale. Mais ces militants de la gauche du SPD, qui se réclament de l’internationalisme prolétarien intransigeant contre la première guerre mondiale, persistent en éditant les Lettres de Spartakus, puis en fondant la Ligue Spartakiste dont Otto Rühle est membre dès le début.
          L’ensemble des opposants à la guerre, plus ou moins radicaux, sont exclus du SPD et fondent en avril 1917 l’USPD (SPD indépendant). Les spartakistes en sont membres mais minoritaires, et développent leur propre politique (tracts, lettres, etc – le tout étant clandestin en raison de la censure).
          En novembre 1918 éclate la révolution allemande, auxquels prennent largement part les spartakistes. Otto Rühle n’en est pas un des militants les plus influents, qui sont Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, Leo Jogiches et Paul Levi. Fin décembre 1918 la ligue spartakiste se joint à d’autres groupes plus réduits pour créer le Parti communiste d’Allemagne (KPD). Rühle est délégué au congrès, et il fait partie de la majorité qui est favorable au boycott des élections à l’Assemblée constituante.
          Après la répression de la révolution et l’assassinat par le pouvoir SPD des principaux dirigeants du KPD (Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, Leo Jogiches) au premier trimestre 1919, le KPD procède en octobre 1919 à l’exclusion de l’aile gauche anti-parlementaire. Otto Rühle fait partie des exclus, et participe à la création du KAPD (Parti communiste ouvrier d’Allemagne) début 1920.
          Le KAPD se divise et Otto Rühle participe à la création de l’AAUE (ou AAUD-E) en 1921 (Unions qui se veulent à la fois parti et syndicat). Rühle considère désormais que « la révolution n’est pas une affaire de partis ». Il devient une des figures du communisme de conseils.
          Contraint à l’exil en 1933 en raison de l’arrivée au pouvoir des nazis, il meurt en exil au Mexique en 1943.

          Bibliographie
          * Otto Rühle, La Révolution n’est pas une affaire de parti, Die Aktion, 1920.
          * Otto Rühle, Délégation en Russie (1920), paru dans Living Marxism (il s’agit de la délégation du KAPD pour le 2e congrès de l’IC, où Rühle refuse que le KAPD adhère à l’IC, même en tant qu’observateur).
          * Otto Rühle, Karl Marx, 1928.
          * Otto Rühle, La Crise mondiale ou Vers le capitalisme d’État, 1932, Gallimard.
          * Otto Rühle, Fascisme brun, fascisme rouge, 1939, éditions Spartacus.

          Ainsi Ruhle fut de ces précurseurs qui analysèrent le régime soviétique comme un capitalisme d’état. Et c’est sans doute bien plus là que réside la parenté totalitaire entre nazisme et stalinisme, que sur les horreurs respectives (qui sont effectivement de nature différentes) : le capitalisme, quelque soit son mode de gestion ne débouche que sur la destruction de l’humain et la barbarie.
          Et c’est quand on prolonge cette analyse que l’on ne peut plus se rallier à "la démocratie" qui n’a en terme de massacre de leçons à donner à personne (cf le colonialisme), et de moins en moins sur le terrain des droits et des libertés individuelles..
          Reste donc le camps de la révolution, mais y’ a du boulot, au NPA ou ailleurs...

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          • N° 14 - A propos de Ruhle et de massacre ! 16 décembre 2008 13:23, par gérald - Nantes

            A propos du "marxisme" supposé de Rühle, ne lui faisons pas injure et souvenons-nous que même Marx déclarait en lisant la prose de ses thuriféraires :"Si c’est cela, être marxiste, alors je ne suis pas marxiste !".

            Sinon, à propos des mérites comparés entre méthodes de massacre stalinienne et hitlérienne, je pense que le débat, hérité des Furet et autres renégats de la même eau, est creux et ne peut servir à distinguer et caractériser les deux totalitarismes. J’en veux pour preuve la lecture du petit bouquin "la violence nazie, une généalogie européenne" d’enzo traverso aux éditions La Fabrique (déjà !), qui éclaire bien comment les nazis n’ont fait qu’assembler l’eugénisme scandinave, la technicité des abattoirs de Chicago, la science anthropologique française, l’ingéniérie allemande, etc, alors que nos amis russes habitués à jetter leur verre derrière l’épaule ont reproduit la tradition de Tamerlan et autres frasques sibériennes...
            L’asiate et l’aryen, deux cultures ( :)) mais un même pouvoir absolu avec deux machines gouvernementales plus ou moins rustiques ! Et c’est la plus rustique qui a survécu 45 ans à l’autre.
            gérald

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  • J’avais eu l’occasion de feuilleter un livre qui avais l’air pas mal là sur la préparation de la "revenche" à l’école, éducation nationaliste et militariste. Pas mal de documentation sur ce bourrage de crane.
    http://www.musee-ecole-bothoa.blogs...

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  • "Les leçons à tirer sont énormes et multiples, mais la principale est sans doute que la lutte contre cette union sacrée est la priorité des priorités. Une politique d’union sacrée qui s’insinue par tous les pores de la politique et des luttes, qui gangrène des têtes autrement plus critiques et méfiantes mais qui finissent par accepter une vision bipolaire du monde : le bien et le mal, choisir l’un des deux camps... Il serait indécent de ne pas se rappeler les conséquences de cette vision."

    Telle est la conclusion de l’article ; tirons en les conséquences actuelles. Nous avons vu se reformer cette foutue "UNION SACRÉE" à l’occasion des grèves de nos camarades sans papiers et de l’occupation de la Bourse du Travail de Paris, rue Charlot par la CSP75 (Coordination Sans Papiers qui regroupe 4 CSP -Collectifs Sans Papiers parisiens. Une unité qui va du PS aux anarchistes. La CGT en tête qui est pour l’application "harmonisée" des lois CESEDA et HORTEFEUX en tête mais aussi Sud-Solidaires qui ne demandait pas autre chose dans un tract pour les interim de Man-BTP cet été et la CNT n’a pas eu une position plus indépendante ; le tout avec le soutien de l’UCIJ où on retrouve entre autres la LCR ;
    Il est utile de rappeler que la revendication de régularisation ne veut rien dire en soi si elle n’est pas précisée.
    La régularisation par le travail, c’est un an renouvelable lié au contrat de travail ; elle enchaîne le migrant à son patron ;
    Ainsi la CGT contre l’avis de son 48ème Congrès a mis en avant la régularisation par le travail divisant de fait les sans papiers ; cette revendication portée par quelques dizaines d’entreprises de l’Ile de France excluait de fait les travailleurs isolés, les familles, les étudiants, les malades ; en bref, la majorité des prolétaires sans papiers : l’occupation de la BdT, rue Charlot n’a été qu’une conséquence de cette division !

    PIRE :

    • Dès le départ ces entreprises ont été isolées les unes des autres et les tentatives de la CSP75 pour assurer leur coordination et mener des actions d’ensemble ont été sabotées par les syndicats CGT et SUD quand les militants ne se faisaient pas jeter par les "petits blancs" de la CGT comme à la "Tour d’Argent". A Man BTP, SUD en a même rajouté une louche en levant l’occupation du bureau parce que le patron avait fait des CDI !!!
    • Jamais la CGT n’a eu l’intention d’étendre ces grèves et de reprendre le mot d’ordre de "grève générale des sans papiers" lancé par la CSP75 ; seule la représentante de l’UD CGT75, emportée par l’ambiance sans doute s’y est risquée au cours de la manif de commémoration de St Bernard ; égarement bien passager en regard de l’approche des prud’hommales !!!
    • Jamais la CGT n’a popularisé ces grèves dans les entreprises en direction des prolétaires français et réguliers et encore moins n’a lancé de débrayages de solidarité.
    • Jamais les délégués des grévistes n’ont été associés aux "tractations" en préfecture encore moins au ministère ; seule la CS75 a réussi à l’imposer en occupant la BdT (ce qui prouve a contrario qu’elle ne se trompait pas d’ennemi comme l’affirment la LCR ou AL).

    Un premier bilan s’impose qui met en avant les revendications réelles du mouvement sans papiers :

    • Carte de résident (10 ans) ; seule revendication unifiante car elle englobe TOUS les sans papiers et va vers la liberté de circulation et d’installation.
    • Abolition de la taxe ANAEM ; cette taxe discriminatoire à l’embauche, véritable "préférence nationale" digne d’un Le Pen ne figure pas dans l’attirail cégétiste.
    • Suppression des camps d’internement pour étrangers (CRA) ; là encore, cette revendication n’est pas à l’ordre du jour syndical.

    Un bilan qui met en avant la nécessité d’une organisation autonome des sans papiers. Pourquoi pas sous la forme d’un syndicat de migrants ?
    Voir à ce sujet l’article "Pour une CGT-MOÏ" dans le numéro 9 du "Journal de la bourse occupée".
    http://bourse.occupee.free.fr/

    Voir en ligne : Pour une CGT-MOÏ

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