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PROSTITUTION

LIBERTE SEXUELLE OU LIBERTE DE CONSOMMER DU SEXE ?

Continuons le débat...

jeudi 3 avril 2008, par Courant Alternatif

Suite à l’interview d’une travailleuse du sexe paru dans CA 178, nous publions des éléments de débat reçu du Collectif libertaire antisexiste Lyonnais, dont une des membres avait écrit l’article sur les Queers en février.


« Une liberté qui ne s’emploie qu’à nier la liberté doit être niée ». Simone de Beauvoir

Depuis des siècles, la prostitution est un des piliers fondamentaux de la domination masculine. Elle participe (symboliquement et concrètement) à l’enfermement de la sexualité des personnes dominées dans le sordide système dépendance-honte-soumission et bannit toute aspiration au désir pour ces dernières au profit de la volonté de toute puissance des individu-e-s qui préfèrent payer plutôt que prendre le risque d’entrer dans des relations sexuelles égalitaires. Elle entérine l’idée selon laquelle seuls les hommes éprouvent un réel intérêt pour les activités sexuelles alors que les femmes y consentent dans l’attente de la réalisation d’un but secondaire. En effet, même si les personnes prostituées ne sont pas toutes des femmes, elles s’identifient rarement comme appartenant à une catégorie identitaire de genre masculin. Ce qui n’est pas le cas des client-e-s.

Dans la prostitution le patriarcat, le puritanisme et le capitalisme interagissent pour se renforcer les uns les autres. Selon les schémas du patriarcat, un homme se définit par lui-même, sa sexualité n’aura pas d’incidence majeure sur son identité, par contre une femme est définit par rapport aux hommes, et de sa sexualité découlera l’identité que la société lui attribuera.
Sous l’Antiquité à Rome et en Grèce, la prostitution était encouragée pour préserver la famille patriarcale. Le système patriarcal construit, pour se pérenniser, des carcans identitaires auxquels les femmes doivent se conformer. Ils se divisent en deux grandes catégories : la femme « purifiée » qui appartient à un seul homme, est lavée de son « impureté originelle » en accédant au rôle sacralisé de « la mère qui enfante dans la douleur » (ex : la ménagère fidèle dont la sexualité est niée à l’image de la « vierge » marie), et celle qui est « impure », appartient à tous les hommes et sert de réceptacle aux pulsions sexuelles des dominants afin de préserver la « vertu » de l’autre femme (la prostituée qui n’existe qu’au travers d’une sexualité dont elle est dépossédée). Pour que le système fonctionne, il faut que l’une et l’autre des ces représentations s’imposent dans la réalité afin que le conditionnement mental soit opérationnel.
Objets sacralisé ou méprisé, on les oppose alors qu’elles sont les deux facettes de la même femme aliénable ou aliénée, jamais propriétaire d’elle même.
Il existe de multiples formes de relations prostitutionnelles qui ne sont pas reconnues comme telles (ex : dépendance économique et "devoir conjugal" des "femmes au foyer"). La prostitution participe à leur maintient au travers des représentations qu’elle véhicule par sa simple existence.

Dès le Moyen Âge, l’Eglise est favorable à la prostitution. « « Supprimez les prostituées, disait saint Augustin, vous troublerez la société par le libertinage. » Et plus tard saint Thomas [...] déclare : « Retranchez les femmes publiques du sein de la société, la débauche la troublera par des désordres de tous genre. Les prostituées sont dans une cité ce qu’est le cloaque dans un palais : supprimez le cloaque, le palais deviendra un lieu malpropre et infect. » »(1). « Et Mandeville dans un ouvrage qui fit du bruit : « Il est évident qu’il existe une nécessité de sacrifier une partie des femmes pour conserver l’autre et pour prévenir une saleté d’une nature plus repoussante. » »(2).
Il est donc clair qu’en réalité, l’idéologie puritaine rejette la liberté sexuelle et non la prostitution car cette dernière lui sert d’exutoire. Les puritain-e-s ont tout intérêt à entretenir la confusion entre les deux pour occulter l’existence potentielle ou vécue d’une jouissance inaliénable.
On peut constater que l’Eglise a réussi son entreprise de conditionnement mental durable et profond car la prostitution remplit toujours son rôle de force de répression contre la libération des dominé-e-s en imposant l’image d’une vénalité "naturelle" et le sentiment de culpabilité dans leur sexualité.
Au contraire, la véritable liberté sexuelle fait de la jouissance de chaque personne une fin en soi et exclut les « non-dits », la simulation ainsi que les rapports de domination.
On ne peut pas défendre la liberté sexuelle en se satisfaisant de la notion de consentement (qui d’ailleurs convient parfaitement à la justice bourgeoise dans de nombreux cas de viols). Il est très fréquent qu’une personne consente à avoir une relation sexuelle, non pas parce qu’elle en éprouve le désir mais parce qu’elle pense qu’elle le doit, ou estime ne pas pouvoir s’y soustraire sans prendre de risques qu’elle ne pourrait supporter.
Elene Vis, fondatrice de « l’école du sexe » au Pays-Bas déclare à ses élèves « Vous pouvez parler de techniques de vente. Vous devez vous vendre et peu importe qu’il s’agisse de votre propre corps ou d’aspirateurs. Le principe est le même ».
Les « travailleu-se-r-s du sexe » qui réclament la règlementarisation de la prostitution déclarent souvent ne pas vendre leur corps mais un « service sexuel ». Ce « service » se traduit quoi qu’il en soit par une mise à disposition du corps. Une sorte de location, comme si le corps d’une personne était un objet extérieur à elle-même. Et c’est à ce rapport détaché à leur propre corps que les prostitué-e-s sont contraint-e-s de se soumettre pour satisfaire les exigences de leurs client-e-s. Ce rapport d’extériorité au corps est banalisé car profondément intégré dans les mentalités. Il influence les prises de position des réglementaristes qui accusent les abolitionnistes de puritanisme. Il est pourtant le fruit du conditionnement mental puritain qui consiste à séparer ce qui est supposé être « le corps » de ce qui est supposé être « l’esprit » en les plaçant dans un rapport hiérarchique. Puisque le corps est jugé « inférieur », il peut alors servir d’ustensile, d’outil de travail.

Cette séparation hiérarchique sert aussi de support à l’exploitation capitaliste en général, qu’elle se traduise par le salariat où par n’importe quel autre forme de rapport marchand. Cependant, dans la prostitution ce ne sont pas seulement certaines parties du corps qui sont utilisées, mais le corps tout entier selon les envies du client qui, comme dans tous commerce est « roi ».
Le mot « travail » signifie « instrument de torture ». En fait, il s’agit d’une activité plus ou moins socialement utile qui se voit transformée en contrainte, en obligation de fournir des efforts. Pour que le travail soit aboli, il faudrait que les activités utiles soient distribuées et exercées dans une dynamique de partage et de gratuité et dans le respect des besoins et des désirs de chacun-e, et non dans un maintien des rapports marchands qui, eux, sont basés sur une logique d’échange.
D’autre part, au travers de la pornographie commerciale dite « professionnelle », de la publicité sexiste et des différentes formes de prostitutions, le capitalisme a intérêt à faire passer la consommation de sexe pour de la liberté sexuelle. Accepter qu’un acte sexuel puisse être un « service » rendu moyennant une certaine somme revient à accepter l’idée selon laquelle les dominé-e-s peuvent « naturellement » s’abstenir de rechercher le plaisir pour elles-ux-mêmes. C’est accepter que la sexualité puisse être un produit qui se vend et non un plaisir qui se partage.
La prostitution, c’est l’aliénation de la sexualité au capitalisme !

Elle ne représente aucun danger pour le système. Au contraire, elle sert les intérêts du patriarcat du puritanisme et du capitalisme et le fait avec une efficacité redoutable lorsqu’elle se revendique « librement choisie ».

La loi sarkosy contre le « racolage passif » criminalise les personnes prostituées les plus vulnérables. L’écrasante majorité d’entre elles n’ont pas choisi de se prostituer parce qu’elles en éprouvaient le désir, mais pour survivre en espérant que cette situation sera temporaire.
Pourtant ce n’est pas à elles que les médias capitalistes et machistes ont donné la parole au moment de la promulgation de cette loi, mais à des commercial-e-s du sexe.
Cette catégorie ultra minoritaire de prostitué-e-s qui s’inscrit dans une démarche règlementariste et non pas révolutionnaire, revendique le titre de « travailleu-se-r-s du sexe ». Leur argument central est que la prostitution serait majoritairement un « choix professionnel », qu’il faudrait renoncer à combattre sous peine d’être accusé-e-s d’intolérance. C’est ce que pensent également certain-e-s anti-féministes, dont ce-lles-ux qui, comme Elizabeth Badinter, affichent une étiquette de « féministe »…
On entend souvent « Si elles déclarent que c’est un choix, où est le problème ? ». D’une part elles sont minoritaires à déclarer que « c’est un choix » et s’expriment pourtant au nom de toutes. D’autre part, qu’entendons-nous par « c’est un choix » ?
Dans le cas d’un objet, « l’essence – c’est à dire l’ensemble des recettes et des qualités qui permettent de le produire et de le définir – précède l’existence » (J-P Sartre). Le concept « table » précède et conditionne la fabrication de tables. Pour les humain-e-s, l’existence précède l’essence car les dieux qui nous auraient fabriqué-es n’existent pas. « Il n’y a donc pas de nature humaine puisqu’il n’y a pas de dieu pour la concevoir » (J-P Sartre). Nous existons d’abord, nous nous définissons ensuite par l’ensemble de nos actes. Chaque personne est donc responsable de ce qu’elle est, car elle n’est pas l’oppression qu’elle subit ni l’un de ses actes isolé des autres. Elle est ce qu’elle choisi de faire et de dire vis à vis de cette injustice, au regard de la marge de manoeuvre dont elle dispose qui est délimitée par le contexte dans lequel elle se trouve. Elle est son propre projet, le fruit de ses choix, de ses choix uniquement, et l’injustice dont elle est la cible ne la définit absolument pas. Le fait d’être consciente-s nous place en face d’une obligation permanente de procéder à des choix. Cette réalité peut être angoissante, mais elle est aussi le signe de nos libertés potentielles. La plupart des choix sont des choix par dépit, certains choix sont motivés par des raisons qui ne sont pas clairement identifiées par la personne elle-même (bien que ces raisons lui appartiennent). Et, plus rarement (malheureusement) nous estimons avoir l’opportunité de choisir par désir. Tout acte humain est donc le résultat d’un choix, mais ce choix est la plupart du temps un consentement sans désir. Au sein des armées, il y a des individus qui y sont entrés volontairement, parce qu’ils adhèrent à l’idéologie militariste. Il y a aussi des personnes qui y sont entrées volontairement, mais sans désir ni conviction, parce qu’elles ne voyaient pas d’autre moyen pour survivre. Et il y en a aussi qui sont enrôlées de force, parmi elles certaines font le choix de tenter une évasion et d’autres se suicident.

En faisant l’apologie de la prostitution, les « travailleu-se-r-s de sexe » font un choix idéologique et politique libéraliste et non libertaire, de la propagande par l’acte contre la liberté sexuelle. Adhérer à leurs discours n’est pas compatible avec une quelconque solidarité a l’égard de l’écrasante majorité des prostitué-e-s.
C’est facile de se proclamer « de gauche », voir libertaire comme le font certain-e-s défenseur-e-s de la prostitution. Certains groupuscules et partis d’extrême droite se prétendent bien anti-racistes et/ou féministes, eux aussi... C’est un moyen très efficace pour brouiller les pistes que de se vautrer, avec une bonne rhétorique, dans la malhonnêteté intellectuelle avec ou sans paillettes. Pour l’auditoire, il peut apparaître plus confortable de se blottir dans le voile rassurant d’une négation bien ficelée. Il y a bon nombre de personnes assez crédules et avides de clichés nourrissant leurs fantasmes pour croire à des déclarations proférées par des individus qui s’autoproclament représentatifs parce qu’ils parlent beaucoup plus fort que les autres. Par contre c’est très compliqué, pour le plus grand nombre des prostitué-e-s de faire entendre leur véritable point de vue. Non seulement parce que ces dernier-e-s ne sont pas souvent invité-e-s sur les plateaux de TV (si ce n’est à des heures de faible audience), mais aussi parce que dans la prostitution le mensonge et la simulation sont obligatoires, vis à vis des client-e-s avéré-e-s ou potentiel-le-s, des « collègues », et des proxénètes, c’est une question de survie. Alors, entre l’écrasante majorité des prostitué-e-s qui ne disposent pas de la marge de manoeuvre nécessaire pour s’exprimer librement, et les "travailleu-se-r-s du sexe" qui utilisent les médias pour vanter les mérites de la servitude sexuelle volontaire, il y a effectivement une différence fondamentale.

Il est aberrant de croire que quiconque a la capacité de parler à la place, ou au nom de l’ensemble des personnes prostituées. Cela reviendrait à croira que les personnes prostituées ont toutes le même point de vue. C’est nier une grande part de ce qui fait leur condition humaine, à savoir leurs subjectivité.
Parmi les sans-papiers, il y a des personnes qui se battent pour la régularisation des tou-te-s les sans-papiers et la liberté de circulation inconditionnelle. Il y a aussi des sans-papiers qui sont opposé-e-s à la régularisation de tout le monde, et même des ancien-ne-s sans-papiers qui exploitent de nouve-lles-aux sans-papiers. Un très grand nombre de sans-papiers sont isolé-e-s et épuisé-e-s par tout ce quelle-il-s supportent et estiment ne pas avoir la force de se battre dans une dimension collective. Il y a des femmes victimes de violences conjugales qui se révoltent, s’organisent et/ou vont chercher de l’aide pour échapper à leurs oppresseurs, d’autres croient avoir mérité les coups qu’elles ont reçu, et certaines pensent que lorsque cela arrive à la voisine, cette dernière « l’a bien cherché ». Je pourrais multiplier les exemples d’exploitation, d’oppressions, d’aliénations et de stigmatisations, on retrouve partout la même diversité d’opinions.
Quand on a la chance de pouvoir s’exprimer librement, il est plus honnête d’admettre sa propre subjectivité et de l’assumer. Ma subjectivité, quant à elle est influencée par l’idéologie à laquelle je crois. Et elle me conduit à choisir mon « camp », du côté des prostitué-e-s, et non de celui des « travailleu-se-r-s du sexe ».

L’expression « liberté de choix » avancée dans les discours réglementaristes sonne creux...
Au travers de son utilisation, il apparaît une confusion entre la définition de la liberté dans la doctrine libéraliste et la définition de la liberté selon les pensées anarchistes. Pourtant, d’un côté on s’inscrit dans un système de compétitions et de performances qui répartie les possibilités d’exercer le libre arbitre de manière inégale. De l’autre côté on estime que la véritable liberté, celle pour laquelle on se bat, ne peut s’accomplir que dans l’égalité économique et sociale inconditionnelle.
Il est évident que ces deux définitions s’opposent et lorsque certain-e-s « travailleu-se-r-s du sexe » déclarent choisir leurs client-e-s et prétendent aimer « le sexe », on peut se demander pourquoi elle-il-s ne choisissent pas plutôt des partenaires sexuel-le-s.

L’Etat français se prétend abolitionniste alors que sa politique est un mélange de règlementation (prélèvement d’impôts sur les revenus des prostitué-e-s, reconnue par le Trésor Public comme travailleu-se-r-s indépendant-e-s, ce qui condamne les personnes à une rentabilité accrue) et de prohibition (lois contre « le racolage passif »). Il y a des prostitué-e-s qui choisissent de demander de l’aide aux services sociaux et aux associations abolitionnistes pour trouver la force et les moyens de quitter la prostitution. Je suppose qu’elles ont leurs raisons... leurs situations sont compliquées et elles sont très nombreuses aux regard des moyens dont disposent ces services sociaux et ces associations.
La confusion entre abolitionnisme et prohibitionnisme est récurrente dans les discours réglementaristes. Si aucun pays n’applique véritablement une politique abolitionniste c’est justement parce que l’abolitionnisme ne peut, en fait, se concevoir que dans une démarche libertaire révolutionnaire. Alors que le prohibitionnisme, comme le réglementarisme découlent logiquement de tout système étatique et/ou capitaliste.
Un des arguments du réglementarisme est basé sur la croyance en une amélioration de la situation sociale et sanitaire des prostitué-e-s. En réalité, il impose aux personnes concernées un contrôle médical accompagné d’une inscription sur les registres policiers. Il fait le jeu des proxénètes qui bénéficient d’une forte complicité de la part de la police, et les prostitué-e-s préfèrent majoritairement la clandestinité à l’étiquetage administratif.
Les politiques réglementaristes et prohibitionnistes sont présentées comme opposées, pourtant leurs effets se ressemblent...

Une des revendications des associations de "travailleu-se-r-s du sexe" est la légitimation de la prostitution.
L’association parisienne "LesPutes" par exemple, proposent la création d’une école européenne qui formerait des « expert-e-s », c’est-à-dire des personnes dont les compétences sexuelles seraient supérieures à celles des autres. Ceci ne peut que renforcer la présence, déjà envahissante, des notions de performance, de compétition et de concurrence dans la sexualité, ce qui correspond, là encore, à une conception de la liberté sexuelle libéraliste et non libertaire.
Dans le cadre d’une réglementarisation complète de la prostitution, il ne serait pas incohérent que l’ANPE tente d’imposer aux chomeu-se-r-s en fin de droit des postes de « travailleu-se-r-s du sexe ».
Donner un statut professionnel aux "travailleu-se-r-s du sexe" c’est reconnaître une utilité sociale à la prostitution, c’est adhérer à la morale puritaine, à la marchandisation et au patriarcat.

Quelques "travailleu-se-r-s du sexe" regroupé-e-s dans ces associations règlementaristes et légitimiste s’insurgent contre ce qu’elle-il-s nomment une « victimisation ».
Le statut de victime n’est pas une identité dégradante mais le fruit d’une situation dans laquelle la valeur
inaliénable d’un être est nié. Par ailleurs, pour qu’une personne se considère elle-même comme victime, il faut qu’elle estime ne pas recevoir le respect auquel elle a droit, en tant qu’être capable de souffrir, jouir, penser, etc...
Il faut qu’elle ait un minimum de considération pour elle-même et qu’elle soit convaincue que ce qu’elle subit n’est pas juste. Aucun objet ne sera jamais victime de quoi que ce soit.
La pointe de l’iceberg cache la sordide réalité du vécu concret de la majorité des prostitué-e-s, de la traite de centaines de milliers de personnes dont certaines sont des enfants, de l’aspect international de la prostitution et des profits financiers qu’elle génère.

Lorsque le capitalisme, le puritanisme et le patriarcat auront été abolis, la prostitution sous toutes ses formes aura disparu !
Alors battons nous pour de meilleurs droits pour tou-te-s, des droits inconditionnels et non soumis au statut de « travailleu-se-r-s du sexe » (ni de « travailleu-se-r-s » tout court), afin de tendre vers l’égalité économique et sociale !
Pour la liberté de circulation, d’installation et la régularisation de tou-te-s les sans-papiers !
Pour une éducation sexuelle affirmant la valeur inaliénable de la sexualité de chaque personne !
Pour le développement d’un art "sexographique"(3) antisexiste et anticapitaliste, libre car gratuit !

(1)Simone de Beauvoir ’’Le deuxième sexe’’ Tome1
(2)Simone de Beauvoir ’’Le deuxième sexe’’ Tome2
(3)Dans "pornographie", "porno" signifie "prostituée" donc, puisque les mots sont des vecteurs incontournables du conditionnement mental le terme de "sexographie" inventé par le collectif Mix-Cité semble plus approprié.

Pour approfondir la réflexion :

  • L’excellent roman autobiographique de Jeanne Cordelier La Dérobade (Phébus), qui raconte les quatre années de sa vie durant lesquelles elle était prostituée.
  • L’article de Mona Chollet intitulé Prostitution : les pièges du pragmatisme (malgré un désaccord concernant le rapport prostitutionnel dans le mariage à l’époque où Simone de Beauvoir a écrit Le Deuxième Sexe.
  • « Femmes Libre »de Mary Nash (La pensée sauvage) qui met en lumière l’organisation féministe et anarchiste espagnole « Mujeres Libres » de 1936 à 1939.
  • Le téléfilm anglais en deux parties du réalisateur David Yates Sexe trafic.

Ciredutemps pour le Collectif Libertaire Anti-Sexiste de Lyon
Pour nous contacter : clas@no-log.org

P.-S.

téléchargez l’article en pdf ci dessous

titre documents joints

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1 Message

  • "L’OCL (Organisation Communiste Libertaire) publie dans le Courant Alternatif de ce mois d’avril 2008, un article du Collectif Libertaire AntiSexiste de Lyon (le CLAS), intitulé “Liberté sexuelle ou liberté de consommer du sexe ?”. Les positions sont assumées : ce collectif mixte est abolitionniste -et non prohibitionniste, ET pour une véritable liberté sexuelle -et non pour une consommation des corps des femmes. Cet article est publié “suite à l’interview d’une travailleuse du sexe”, paru dans le numéro du Courant Alternatif du mois de mars 2008. On en avait parlé ici, en questionnant l’apparition dans les colonnes de l’OCL d’un article pro-prostitution, défendant des positions économiquement libérales, niant macs -viols -et violences, et surtout l’oppression globale des femmes induite dans la prostitution -qui n’est que le bout de la pointe de l’iceberg qu’est le patriarcat. En somme : les positions logiques de défense du business des prostituées dites indépendantes.

    L’article du collectif lyonnais est intéressant, et a -en tout cas- le mérite d’être clair, on y apprend d’ailleurs que : “L’association parisienne “LesPutes” (…) proposent la création d’une école européenne qui formerait des « expert-e-s », c’est-à-dire des personnes dont les compétences sexuelles seraient supérieures à celles des autres.”

    Cependant, c’est d’abord dommage, que l’article “Interview d’une travailleuse du sexe” (auquel l’article reproduit ci-dessous répond) ne soit pas mis en ligne : ce qui ne permet ni de comprendre, ni de continuer le débat -comme il est pourtant proposé.

    Et enfin : l’OCL ne nous donne pas d’explication sur l’article précédent, ni au final n’exprime de positionnement propre sur le sujet de la prostitution."

    source : http://teteshautesregardsdroits.wor...

    C’est vrai ça, du coup : c’est quoi votre position sur la prostitution ?

    pour continuer le débat :-p

    repondre message


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