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UKRAINE : La vraie fausse revolution orange

jeudi 6 janvier 2005, par Courant Alternatif

Si la plupart des medias occidentaux ont présenté la “révolution orange” comme un mouvement spontané pour la démocratie, en y regardant de plus près on s’aperçoit que la spontanéité doit plus à la CIA qu’aux Ukrainiens eux-mêmes et que la présence importante d’éléments fascistes dans ce mouvement tempère singulièrement l’esprit démocratique !


La situation en Ukraine avant les evenements

C’est finalement le candidat soutenu par l’Union européenne et les Etats-Unis qui est sorti vainqueur du “ troisième ” tour ukrainien. Il ne pouvait en être autrement tant l’Occident a mis de forces et de dollars dans le jeu pour s’assurer que le pays basculerait bien dans le camp euro-atlantique. Pourtant la persistance d’un score important (43 %) pour le candidat considéré comme “ prorusse ” montre bien que rien n’est réglé sur le plan intérieur. Cette intervention directe des forces occidentales soutenant la “ bonne Ukraine ” contre la “ mauvaise Ukraine ” pourrait bien envenimer les relations entre les parties du pays au point de créer les conditions d’une guerre civile, comme ce fut le cas dans l’ex-Yougoslavie. Nous n’en sommes certes pas là, mais cette “ possibilité” n’effraie nullement les Occidentaux dans la mesure où cela peut permettre de cacher les enjeux réels de ce conflit : la bataille autour des privatisations et son appropriation entre différentes fractions du capital.
Quant à la grande masse des Ukrainiens elle n’a connu aucune amélioration économique et sociale depuis l’indépendance intervenue en 1991. Une indépendance d’ailleurs toute relative du fait de l’étroitesse des relations économiques avec la Russie (1), due surtout aux besoins énergétiques de l’Ukraine, et aux liens culturels séculaires qui les unissent. Même si l’Ukraine n’a plus la même importance qu’aux Xe et XIe siècles lorsqu’elle était le plus grand et le plus puissant pays d’Europe, elle n’en reste pas moins une entité non négligeable, par sa taille (plus grande que la France avec 48 millions d’habitants) et par sa situation stratégique aux marches de l’Europe et de l’Asie, vissée au cœur de l’influence russe.
Ces années de dépression économique, de baisse du niveau de vie, de corruption généralisée ont eu raison de l’espoir suscité par la fin du “ communisme réel ”, et c’est un pays excédé par le régime plus qu’autoritaire de Leonid Kuchma, président depuis 1994, qui caractérise l’état d’esprit majoritaire de la population ukrainienne. Un président Kuchma qui fut, il faut insister là-dessus, activement soutenu par les Etats-Unis lors des élections précédentes, qu’il emporta avec 58 % des voix contre 39 % à Symonenko — le candidat du parti communiste d’Ukraine qui reste à ce jour la deuxième force parlementaire du pays et certainement la première en nombre de militants. Mais Kuchma, qui a sans doute cru qu’il suffisait d’envoyer en Irak de la chair à canon ukrainienne pour rester dans les petits papiers de l’oncle Sam, est maintenant lâché par ce dernier.
Qui sont les deux adversaires d’aujourd’hui ? Viktor Yanukowicz, soutenu ouvertement par Poutine, est Premier ministre depuis novembre 2002 et membre de “ Régions d’Ukraine ”, qui a obtenu 12 % des voix aux dernières élections parlementaires. Il tire sa légitimité surtout des régions industrielles de l’Est et du Sud, davantage peuplées de Russes.
Viktor Iouchtchenko, son challenger, mieux implanté dans l’Ouest, fief du radicalisme nationaliste ukrainien, est membre de la coalition “ Notre Ukraine ” (24 % des voix et 102 sièges au Parlement) ; il a remplacé Kuchma dans le “ cœur ” américain, qui n’a pas d’amis mais seulement des intérêts.
Si Iouchtchenko est sans doute moins impliqué personnellement que son adversaire dans le système de corruption qui régit le pays depuis l’indépendance, une partie de son entourage a été touchée — en particulier Ioula Timochenko, opposée à tout compromis avec le régime en place, appelée “ la Pasionaria ” par la presse occidentale ”, mais que les Ukrainiens, plus réalistes et sans doute moins friands de clichés que les journalistes, nomment tout simplement la “ princesse du gaz ” pour avoir été impliquée dans des affaires de pots-de-vin lorsqu’elle dirigeait un consortium ukrainien. Iouchtchenko n’est pas l’homme neuf qu’on veut bien nous décrire : plus encore que Yanukowicz, c’est un pilier de l’establishment politique qui fut Premier ministre, président de la Banque nationale, et qui, avec d’autres anciens Premiers ministres et députés en fonction, occupait des positions de pouvoir dans le régime qu’il critique maintenant.

Après la révolution des roses en Géorgie, la révolution des marronniers en Ukraine

Lorsque s’est déclenché le mouvement “ orange ”, nouvelle “ révolution de velours ”, les médias occidentaux ont, comme en Géorgie et en Serbie auparavant, parlé de mouvement spontané, de lame de fond, de grand mouvement démocratique et d’émergence de la société civile sur la scène politique. Qu’en fut-il réellement ?
Ce qu’on a pu voir à travers les images de la télévision pendant plus d’une semaine donne une image très partielle de la réalité ukrainienne. La plupart de ces images étaient tournées à Kiev sur la seule place de l’Indépendance, et on y voyait des gens bien habillés, tels qu’on aurait pu les rencontrer dans n’importe quel centre ville européen de l’Ouest. Mais il faut savoir que depuis la fin du “ communisme ” les prix des logements, libérés, ont grimpé dans le centre de Kiev comme dans d’autres métropoles et que les plus pauvres en ont été de fait chassés. De plus, c’est dans ce centre de Kiev que sont concentrées toutes les firmes étrangères et les institutions bancaires d’Ukraine. Les salaires moyens y sont par conséquent trois fois plus élevés que dans le reste du pays. Cette “ foule ” urbaine, très “ classe moyenne ” est donc en fait peu représentative de l’Ukraine paysanne et ouvrière du reste du pays (dans lequel plus de 30 % de la population est considérée, selon les normes capitalistes, en dessous du seuil de pauvreté). Ainsi, le discours officiel entendu un peu partout parlant de “ lame de fond de la société civile ” est pour le moins abusif (2).
En quelques jours s’est édifiée une véritable cité de toile en plein cœur de Kiev, avec des blocs électrogènes et des cuisines de campagne fonctionnant 24 heures sur 24 pour assurer la logistique du meeting permanent. Des avions, trains et cars acheminaient des manifestants de l’ouest du pays vers la capitale... Une spontanéité somme toute très relative et des moyens importants très rapidement mis en œuvre.
Car ce mouvement, s’il n’aurait bien sûr pas pu se produire sans un mécontentement très important, est né de l’exploitation de ce mécontentement par des réseaux d’extrême droite et néo-libéraux formés et contrôlés par les Etats-Unis.

Derrière la révolution “ orange ”... les Etats-Unis et Madeleine Albright

Plusieurs composantes constituent ce mouvement. Elles s’imbriquent les unes dans les autres, et les ponts entre les associations diverses et variées, les réseaux, les organisations non gouvernementales sont si nombreux qu’il est difficile de tracer des frontières bien précises. Mais on retrouve toujours, à un moment donné ou à un autre, des financements et des conseillers occidentaux, et surtout, bien sûr, américains.
Parmi toutes les composantes, “ Pora ” (3) — “ C’est l’heure ” — a joué un rôle particulièrement important. Organisation surtout étudiante, c’est elle qui organisa les manifestations, les concerts, et qui forme le noyau de l’équipe de Iouchtchenko. “ Pora ” à été construite par une coalition de 300 organisations ukrainiennes dites “ non gouvernementales ”, appelée “ Liberté de choix ”, et fondée en 1999 pour préparer les élections de 2004. Le but de “ Pora ” : “ Créer un vaste réseau de volontaires pour mettre en application une campagne nationale d’information et d’éducation visant à s’assurer que les citoyens aient droit de vote ”, et mener une campagne de communication “ négative ” en dénonçant les dysfonctionnements du régime en place (une autre organisation, “ Znayu ” — “ Je sais ” — était, quant à elle, chargée de mener une campagne “ positive ” en expliquant aux gens ce qui pouvait changer par les élections).
“ Liberté de choix ” est appuyée par les ambassades des Etats-Unis, du Canada et de Grande-Bretagne, et ne s’en cache pas. Elle est soutenue par Madeleine Albright du National Democratic Institute (NDI), par l’International Renaissance Foundation (IRF), l’antenne ukrainienne de Georges Soros, l’Eurasian Foundation financée à la fois par le gouvernement US et Soros, la Banque mondiale, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l’Agence pour le développement international des Etats-Unis, la fondation Konrad Adenauer de la CDU allemande, la Freedom House de l’ex-directeur de la CIA James Woolsey... Rien que ça !
“ Pora ” se réfère explicitement aux activités des réseaux de volontaires (“ Optor ” et “ Khmara ” — “ Assez ! ” —) qui ont permis respectivement de renverser les présidents de Serbie en 2000 et en 2003, de Géorgie en 2003. Nombre de ses leaders ont reçu une formation directement aux Etats-Unis (par exemple, un séminaire de formation eut lieu le 9 mars dernier à Washington). Mais ce sont les membres du mouvement serbe “ Optor ” qui ont été les pivots formateurs de ces nouveaux réseaux, en Géorgie, en Biélorussie, et maintenant en Ukraine. L’objectif, après avoir renversé Milosevic, était d’exporter leur combat, officiellement au nom d’une révolution “ non violente ”, ou “ de velours ”, comme on préfère. Cela a marché en Géorgie où Chevardnarze a dû prendre la tengente, cela a échoué en Biélorussie avec le mouvement “ Zubr ” — “ Le Taureau ” —, cela est en passe de réussir en Ukraine.
Dans un rapport de la fondation Jamestown, on peut lire : “ “Optor” a entraîné des membres du réseau “Pora” sous les auspices du programme Citizen Participation in Elections in Ukraine (CPEU) dirigé par la Freedom House, le NDI et l’IRF [précités] et financé par l’Agence pour le développement international des Etats-Unis ”. A noter que dans le comité exécutif de la fondation Jamestown on trouve le même Woolsey (ex-CIA) et... Zbigniew Brzezinski.
Ce Brzezinski mérite un détour : ex-bras droit de Clinton, il se pose en stratège de la désagrégation de l’ex-espace soviétique, du contrôle de l’Union européenne, de la volonté d’endiguer tant la Chine que l’émergence d’un islamisme “ modéré ”. On se rappelle qu’en 1995 il avait reconnu que les commandos armés de la CIA avaient pénétré en 1980 en Afghanistan six mois avant l’armée soviétique, et qu’ils avaient formé des “ islamistes radicaux ” pour tuer en premier lieu les instituteurs et les médecins de villages afghan, afin de laisser le champ libre aux mollahs (Interview parue dans Le Nouvel Observateur).
Il n’est pas inutile de parler du programme de “ Pora ” et de Iouchtchenko pour comprendre les raisons de ce qui s’apparente plus à une création ex nihilo de la part des Américains qu’à un soutien à des forces préexistantes.
“ Pora ” prône officiellement le néo-libéralisme et loue le bref passage de Iouchtchenko comme Premier ministre, en ce qu’il “ a ouvert le pays aux flux financiers étrangers et aux entreprises occidentales, et développé ses liens de coopération euro-atlantiques ” (site informatique de “ Pora ”). Il a lancé un grand programme de privatisation et a multiplié les contacts et les affaires avec la fraction anti-Poutine de l’oligarchie russe, celle qui se réfère à un libéralisme absolu et refuse toute ingérence de l’Etat sauf... pour maintenir le calme dans le pays. En d’autres termes, la victoire de Iouchtchenko signifie une destruction encore plus avancée des services et de la puissance publics, ainsi que le démantèlement des grosses entreprises nationales issues du régime communiste, offertes aux capitaux occidentaux, du moins pour les plus rentables. Ce qui explique qu’une partie importante de la classe ouvrière traditionnelle — encore très forte en Ukraine, surtout à l’Est —, a voté pour Yanukowicz, ou plutôt contre Iouchtchenko. Ce qui explique aussi que le parti communiste ukrainien a refusé d’appeler à voter au second tour des élections.
Quant au “ Mouvement pour la démocratie ”, nombre de ses militants ont été formés à la fois par le CPE (Center for Political Education) qui sert les intérêts des “ jeunes entrepreneurs d’Ukraine ”, et par l’UCIPR (Centre ukrainien pour une recherche politique indépendante) financée par les gouvernements britannique et canadien.

L’extrême droite fasciste à l’affût

Mais le mouvement “ orange ” n’est pas composé que de “ Pora ”, dont les frontières sont d’ailleurs floues et perméables. Il a aussi le soutien de formations nationalistes d’extrême droite et néo-nazies d’Ukraine occidentale. Par exemple l’organisation nationaliste UNA-UNSO, ouvertement raciste et fasciste, et qui utilise le swastika stylisé. Son chef, Andrei Shkil, parlait au nom de la coalition de Iouchtchenko en tant que membre de sa fraction parlementaire. Et si un certain Oleg Tyagniboka a été expulsé de la coalition pour avoir défendu des insurgés pro-nazis de WWII, d’autres comme l’Organisation de nationalistes ukrainiens et le Congrès des jeunes nationalistes, tout aussi antisémites et néo-nazis, n’ont pas été inquiétés. La coalition “ Notre Ukraine ” de Iouchtchenko est alliée au bloc “ Patrie ” (national-populiste) de Ioula Timochenko qui comprend de nombreux et authentiques fascistes en son sein. Sans compter l’Eglise uniate (gréco-catholique), déjà fortement compromise avec les nazis du temps de la Seconde Guerre mondiale.

Cette extrême droite fasciste et antisémite (comme c’est le plus souvent le cas en Ukraine) soutient Iouchtchenko, même si ce dernier garde officiellement ses distances. On a vu réapparaître des croix gammées sur les murs, ainsi que des “ Moskali-Kike ” — “ Moscoutaires juifs ”). La synagogue de Kiev a été attaquée par des manifestants, et les organisations juives ont décidé de fermer leurs locaux pendant une semaine dans tout le pays. Des faits, heureusement encore isolés, mais qui semblent avoir moins émus nos bonnes âmes hexagonales que les actes antisémites commis en France (4).

C’est que les enjeux et les contextes ne sont pas les mêmes ! Nous avons affaire ici, aux yeux du gouvernement américain, à une croisade antirusse et anticommuniste, et donc antiterroriste. Et, tout comme après la Première Guerre mondiale, c’est cet élément qui prime sur tous les autres, y compris la lutte contre le fascisme : rappelons-nous que les USA n’hésitèrent pas à intégrer d’anciens scientifiques et techniciens nazi pour servir leur économie, à favoriser la fuite en Amérique latinede centaines de SS qui furent le fer de lance des luttes anticommunistes.
Dans les Pays baltes comme en Ukraine, il existe chez les nationalistes une tendance à minimiser l’engagement de leurs aînés “ collabos ”. Selon la quasi-totalité des publications ukrainiennes récentes, c’est au seul Staline qu’est attribuée l’accusation de collaboration avec le nazisme. Les légions SS ukrainiennes (et baltes) ne seraient, en fait, montées au front de l’Est que pour lutter contre la barbarie bolchéviste dans le cadre de ce qui n’était qu’une “ guerre civile européenne ” (5). Exit ainsi les responsabilités des Eglises (vaticane et uniate), des classes politiques collabos, etc.) Cette thèse, tout à fait dans l’air de la nouvelle Histoire chez nous aussi, depuis Furet et Courtois, aura immanquablement comme effet de réhabiliter le fascisme en le réduisant à sa partie la plus visible et la plus inattaquable (pour l’instant !) : la shoah.

Les objectifs américains

Grosso modo, ce sont les suivants :

  • Empêcher l’intégration économique Europe occidentale - Russie - Chine
  • Japon ;
  • Freiner la réémergence de la Russie sur la scène internationale ;
  • Contrôler que l’acheminement du pétrole contourne bien la Russie…
    ... et plus particulièrement pour l’Ukraine, que le capital américain puisse s’emparer des secteurs rentables et de pointe du pays.
    Pour ce faire, plusieurs stratégies sont possibles :
    L’une, avec Brzezinski (qui veut faire éclater la Russie, l’Azerbaïdjan et l’Iran), Madeleine Allbright (véritable ambassadrice et organisatrice de la “ subversion démocratique ” sur le terrain) et Condolezza Rice, prône la nécessité d’affaiblir la Russie et voudrait se débarrasser de Poutine.
    Mais d’un autre côté, l’administration Bush et Colin Powell sont plus prudents et donnent la priorité au Proche-Orient. Ils considèrent qu’il ne faut pas aller trop loin contre Poutine, dans la mesure où il peut encore servir dans la “ lutte contre le terrorisme ”, et c’est ainsi, par exemple, que les séparatistes tchétchènes sont, pour l’instant, sacrifiés sur l’autel de de ce compromis.
    Quoi qu’il en soit, dans un cas comme dans l’autre on trouve en arrière fond de la politique américaine dans cette partie du monde la doctrine élaborée par la National Endowment for Democraty (NED), créée par la CIA après la défaite du Vietnam, selon laquelle mieux vaut déléguer à une “ organisation non gouvernementale ” les opérations décidées par la centrale américaine. Et l’argent ne manque pas pour cela : selon ses propres chiffres, la International Renaissance Foundation (IRF) a depuis 1990 fourni plus de 50 millions de dollars pour mettre sur pied diverses organisations non gouvernementales ukrainiennes (depuis quelques années, le rythme s’est sensiblement accéléré, atteignant plus de 5 millions de dollars par an). A titre d’exemple, le noyau dirigeant de “ Pora ” reçoit un salaire d’environ 2 000 dollars par mois venant des USA sous forme d’“ aide à la démocratie ”.

Une démocratie sur laquelle ses laudateurs s’asseoient dès que leur intérêt le réclame : comme, par exemple, lorsque Iouchtchenko prête serment sur la bible en s’autoproclamant vainqueur des élections ; seuls 191 députés s’étaient inscrits pour participer aux travaux du Parlement, alors que le quorum requis pour l’adoption d’une motion est de 226 voix ! Cela s’apparentait à un coup d’Etat... démocratique.

Autre exemple, les sondages : ceux qui donnèrent Iouchtchenko vainqueur immédiatement après la fermeture des bureaux de vote du premier second tour avaient été réalisés par la Fondation d’initiative démocratique et par le Centre de Razumkov, financés par la même IRF... Donc, ceux qui ont organisé les sondages comme ceux qui étaient chargés de surveiller ces élections en qualité d’observateur étaient tous subventionnés par des forces qui, elles-mêmes ; avaient subventionné et soutenu la campagne de Iouchtchenko.

JPD

(1) La Russie est le premier partenaire commercial de l’Ukraine : 18 % des exportations et 36 % des importations, loin devant l’Allemagne (6 et 9 %)
(2) Rappelons-nous le mouvement du même type en Géorgie : la soi-disant émergence de la société civile qui avait “ soulevé ” le pays a finalement porté à 97 % le président Saakachvili au pouvoir ! Où est, dans ce cas, la société civile ? Qui peut, un an après, parler de démocratie en Géorgie ? Personne.
(3) On parle de 3 000 militants et de 15 000 membres. Ce qui ne serait pas énorme pour un pays de 48 millions d’habitants
(4) Nous remarquons que le parti social-démocrate d’Ukraine, dont le leader M. Moroz figure parmi les Premiers ministres possibles, malgré ces alliés douteux, n’a pas hésité une minute à faire partie de le coalition “ orange ” (pas plus que le PS français à accueillir Laurent Gbagbo au sein de l’Internationale socialiste).
(5) Thèse tout à fait dans l’air du temps de la révision historique américaine : selon les documents et les analyses fournis publiquement par la CIA, ce sont les nazis et les Soviétiques qui furent responsables des 6 à 7 millions de morts pendant la guerre. Coupables ainsi conjointement de l’holocauste, communistes et nazis. Ce qui, on en conviendra, banalise singulièrement ce même holocauste, puisque la “ solution finale ” se trouve reléguée au niveau de la “ banalité ” des autres millions de morts.

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