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Solidarité contre le racisme et les violences policières

Marche des solidarités le 16 mars 2019

jeudi 7 février 2019, par OCL Paris

Le 15 mars est la journée internationale contre les violences policières, le 21 la journée internationale contre le racisme. Le samedi entre les deux, depuis maintenant plus d’une dizaine d’années, a lieu une marche qui relie les deux phénomènes.


Cette marche annuelle a permis d’année en année de construire une autonomie politique des collectifs de victimes de violences policières et des collectifs de victimes du racisme. Un temps marche de la dignité, aujourd’hui marche des solidarités, elle est maintenant organisée par des collectifs de victimes de violences policières, des collectifs de sans-papiers, et des collectifs de lutte de l’immigration sur le logement. La marche des solidarités a réussi à faire le pont entre ces trois axes, à organiser un véritable réseau où ce sont les collectifs eux-mêmes qui décident, et non les soutiens divers et variés.

La réussite de la marche cette année a au moins deux enjeux politiques très importants.

Les revendications portées par l’assemblée des blessé(e)s et le collectif désarmons la police sur l’usage des flash ball et des grenades sont enfin sur la place publique, maintenant que ces armes ont été utilisées massivement contre les gilets jaunes. Il est important de maintenir la pression, mais il est important aussi politiquement de dénoncer les violences policières dans leur ensemble, de ne pas séparer cette question de celle des techniques létales et de l’usage des armes dans le maintien de l’ordre dans les quartiers populaires. Il faut être très vigilant sur un discours qui dénoncerait leur usage contre des "manifestants pacifiques" ce qui sans autre précision signifierait que pour certaines catégories d’individus elle serait justifiée.

La dénonciation du racisme d’état revêt une importance toute particulière dans le contexte politique actuel. Diviser pour mieux régner est bien la tactique principale du gouvernement qui cherche d’ores et déjà à remettre sur le tapis les questions identitaires et la lutte contre l’immigration pour échapper aux revendications sociales. La technique du bouc émissaire est de nouveau au premier plan. Et c’est sur une base sociale que peut s’élaborer une réponse anti-raciste efficace. Cette base sociale, ce sont les collectifs auto-organisés d’immigré-e-s et des populations discriminées qui sont le mieux à même de l’apporter. La répression massive contre les lycéens de banlieue pendant l’hiver a montré à quel point le gouvernement a peur de cette jonction.

Voici donc le texte de l’appel.

{{Contre le racisme d'Etat et les violences policières

{{Ensemble face à l'Oppression et la Répression Riposte populaire !

Nous, familles des victimes tuées, violées, mutilées, blessées par la police ;

Nous, migrant.e-s chassé.e-s, torturé.e-s, traumatisé.e-s, persécuté.e-s par l’Etat et le système des frontières ;

Nous, habitant.e-s des quartiers populaires harcelé.e-s et humilié.e-s au quotidien par les forces de police et ciblé-e-s par le racisme d’Etat ;

Soutenu.e-s par des collectifs, des associations, des syndicats et des partis politiques ;

Nous marcherons ensemble, contre le racisme d’Etat et les violences policières
Samedi 16 mars 2019 à 13h Place de la Madeleine à Paris.

Dans un contexte où les violences policières, d’abord principalement exercées dans les quartiers populaires, s’étendent de plus en plus à toute la société.

Dans un contexte d’état d’urgence constitutionnalisé, élargissant des politiques mises en place depuis longtemps dans nos quartiers, nos libertés reculent et les violences d’Etat gagnent du terrain contre l’ensemble de la population, avec notamment depuis le 17 novembre plus de 1000 condamnations, près de 3000 blessé.e-s, dont une centaine gravement, et plus de 20 mutilé.e-s.

Dans un contexte où le racisme progresse, nous protesterons, contre la logique du capitalisme qui divise pour mieux régner et briser le tissu social, contre l’apologie de la haine de l’autre, contre le délit de solidarité, contre toutes les formes de discriminations qui privent ses victimes de leurs droits à l’embauche, au logement, à la santé, à l’éducation.

Nous protesterons contre l’impunité policière et pour la mémoire de celles et ceux morts sous les coups des violences policières et du système des frontières ;

Nous manifesterons pour le droit d’exister et de protester ;

Pour le droit d’être ce que nous sommes et pour le droit d’exprimer publiquement nos opinions politiques.

Nous manifesterons pour construire une société égalitaire fondée sur la justice, la vérité et la dignité de chacun.e.

Ensemble, pour exiger un autre modèle de société :

  • Vérité et Justice pour toutes les victimes de violences policières et du système des frontières
  • Interdiction de la Clé d’étranglement, du Pliage et du Plaquage ventral (Techniques d’immobilisation mortelles utilisées par la police) et des contrôles au faciès
  • Retrait des LBD, des Flashball, de tous les types de grenades et du pistolet à impulsion électrique
  • Régularisation de tous les sans-papiers
  • Liberté de circulation et d’installation et fermeture des centres de rétention
  • Abrogation de toutes les lois xénophobes et racistes
  • Égalité des droits dans l’accès au logement avec ou sans papiers, l’emploi, la retraite, la formation et la santé
  • Droit des résidents des foyers à un logement décent et stable, qu’il soit individuel ou collectif
  • Droit à la vie privée, droit d’héberger, droit de maintenir ses pratiques culturelles de solidarité et d’entraide dans les foyers.

P.-S.

P.S. La marche des solidarités a une page facebook et un blog sur mediapart. On peut aussi la contacter par mail : marche.des.solidarites@gmail.com

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