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Courant Alternatif été 2018 est sorti

Sommaire et édito

mercredi 11 juillet 2018, par OCL Reims


ÉDITO • PAGE 3
SOCIAL
• PAGES 4 ET 5 Réforme des lycées
ANTINUCLÉAIRE
• PAGE 6 Bure
VERTEMENT ÉCOLO • PAGE 7
COLONIALISME
• PAGES 8 À 12 Crise à Mayotte
L’ÉCONOMIE EN BRÈVE • PAGE 13
BIG BROTHER • PAGES 14 ET 15
À BAS LE PATRIARCAT : DOSSIER • PAGES 16 À 20
QUI SOMMES-NOUS • PAGE 21
RENCONTRES DU QUERCY • PAGES 22 ET 23
INTERNATIONAL
• PAGES 24 ET 25 L’Italie Après les élections
• PAGES 26 ET 27 Burkina
• PAGES 28 À 32 Mexique

L’ex banquier devenu président de la France, estime au congrès de la « Mutualité française » à Montpellier, que les français sont des assistés : « on met trop de pognon, on déresponsabilise, on fait dans le curatif », en parlant des soins médicaux. Mais auparavant, son service de « com », avait donné le -LA- gouvernemental en mettant en scène sa tirade spontanée, grossière et provocatrice : « on met un pognon dingue dans les minimas sociaux et les pauvres ne s’en sortent pas ». Pourtant ces minimas sociaux qui sortent aussi de la poche des travailleurs via leurs cotisations sociales, ne représentent que 1% du PIB. Est-ce déjà trop pour cet ex banquier-président ? Ce pognon est celui de la solidarité envers les handicapés, les retraités pauvres, les RSA etc. Nous voyons bien là le mépris et la morgue du président
envers les classes populaires.
Le groupe Carrefour licencie 2400 salarié(e)s, pendant que son ex-PDG, G.Plassat, part en retraite avec 17 millions d’euros et sans doute avec les 900 000 euros de bonus si les actionnaires l’acceptent. Rien de choquant pour l’Élysée. Oublié aussi, le pognon pour « sauver » les banques, ou le pognon que le président a accordé aux patrons et aux riches sous formes de multiples exonérations, dès son intronisation.
Le président découvre t-il que les pauvres, les précaires, les licenciés divers ont du mal à joindre les deux bouts malgré les aides sociales (quand ils et elles les perçoivent). N’est-ce pas là le fonctionnement normal du capital –que sert le président- de produire cette misère ! De tout temps, les pauvres ont engraissé les riches. N’est-ce pas de ces inégalités sociales que les puissants tirent profit pour s’en mettre plein les poches, en exploitant les travailleurs avant de les licencier et les plonger dans la misère.
C’est aussi un avertissement à son propre parti, à sa majorité pour resserrer les rangs sans état d’âmes autour de sa politique face au mécontentement qui gronde et à son impopularité qui croît.
Concernant sa politique, le président vire d’un centre droit électoral, vers la droite libérale ou, contre les migrants, vers l’extrême droite. Il ne s’agit nullement de faire une fixation contre lui mais de souligner que -SA- politique antisociale est celle que mènent partout en Europe les « démocrates » aujourd’hui concurrencés par les populistes ou l’extrême droite.
Ainsi, sitôt élus au gouvernement en Italie, le mouvement « Cinq Étoiles » et la « ligue du Nord » ont à leur manière mis à nu l’hypocrisie « humanitaire » et le cynisme des gouvernements « démocrates » européens, dont, celui de la France, via le scandale de « l’Aquarius ». Après les 15 000 morts, péris en mer durant ces trois dernières années, Bruxelles et Berlin se défilent en appelant à la « responsabilité humanitaire », tandis qu’E. Macron dénonce « le cynisme et l’irresponsabilité » du gouvernement italien refusant un port d’accueil aux 629 migrants bloqués et ballottés en mer, au large de l’Italie. Loin de leur venir en aide, de l’Élysée, il déclarait : « Si un bateau avait la France pour rive la plus proche, il pourrait accoster ». Par contre quand le président de l’assemblée Corse, G. Siméoni a proposé une escale sur l’île (en France donc) pour « l’Aquarius », Paris a regardé ses chaussures. Rappelons que la décision de fermer
les ports italiens aux migrants, avait été prise par le précèdent gouvernement de gauche pour éliminer les ONG qui recueillaient les migrants en mer, allant jusqu’à les accuser d’être de connivence avec les passeurs et autres mafieux. Gouvernement qui avec l’aval de Bruxelles sous traitera ces sauvetages en payant les gardes côtes libyens pour qu’ils récupèrent les migrants près de leurs côtes et les retournent vers l’enfer des camps. Et c’est donc avec un grand soulagement que ces « démocrates » ont accueilli l’annonce de l’Espagne prête à ouvrir le port de Valence. Si le gouvernement « extrémiste et populiste » italien a fermé ses ports, la France n’est pas en reste en contrôlant l’entrée des migrants à Vintimille.
Et c’est dans le cadre de cette politique libérale européenne que sont assignés les syndicats de la SNCF. Non pas que l’Élysée les contourne ou les ignore, comme ils le laissaient entendre, bien au contraire, il les a remis dans leur rôle d’opposant contre sa réforme : CGT en tête. Une réforme du ferroviaire européen avalisée par la CES (confédération européenne des syndicats) à laquelle sont affiliés les principaux syndicats français. D’ailleurs, J C Mailly -à qui l’on doit : « Un syndicat ça doit avant tout négocier »- après avoir cédé sa place de secrétaire général de F.O lors du dernier congrès, a été promu au CESE : le Comité Économique Social Européen qui réunit les représentants syndicaux et les patrons de l’ensemble de l’U.E. Un parachutage balisé par E.Macron et sa ministre des transports si l’on en croit la presse.
Après de multiples réformes engagées par ses prédécesseurs à la SNCF, le président clôture le dossier en comptant beaucoup sur « ses partenaires » pour canaliser les débordements. Et si les cheminots rechignent trop à accepter le plan de réforme, le pouvoir lâche sa répression en uniforme dans les gares contre les récalcitrants. Comme il l’a fait avec les lycéen-nes d’Arago séquestrés dans des bus. Depuis le 22 mars, l’actualité est marquée par la grève des cheminots et cheminotes, mise en place puis gérée par « l’intersyndicale ». Si l’union a été un succès c’est bien celledes bureaucraties syndicales contre les salarié(e)s de la SNCF. Sans pouvoir en débattre, leur lutte a été corsetée sur la forme et le fond par l’instauration de journées de grèves entre des journées de travail. Cela sera de peu d’efficacité pour les salarié(e)s et donnera peu de visibilité au mouvement malgré la forte sympathie des usagers et autres salariés qui comprenaient et faisaient « leurs » les raisons de cette colère. Certes SUD Rail à bien opposé une grève « reconductible » contre cette grève perlée mais on est en droit de s’interroger sur la volonté (autrement qu’en paroles) de ce syndicat (ou de ses dirigeants), alors qu’ils participaient pleinement à l’intersyndicale.
A ce jour, UNSA et CFDT sont descendus du train de lutte le 19 et 20 juin. Seuls CGT et SUD Rail voire FO, appellent à poursuivre la lutte ; non plus pour le rejet du plan gouvernemental, mais pour établir un rapport de force lors de prochaines négociations sur des accords de branches contre le gouvernement et des patrons « sur les rails » de la privatisation.
Pourtant, si dans cette tourmente où la bourgeoisie à les moyens d’imposer ses diktats tant les travailleurs sont affaiblis et désorientés, les cheminot-es démontrent que la combativité ouvrière est une réalité qui trouvera tôt ou tard son expression autonome.
Certes des déceptions peuvent naître après des luttes ou solidarités « inachevées » car les embûches sont diverses et variées, mais nombreux-ses sont les travailleurs-euses (en France ou partout dans le monde) qui luttent, résistent et parfois gagnent leur combat sans couverture médiatique. En ce « centenaire de la révolution russe », et « cinquantenaire de 68 », nous gardons cet espoir de fête d’où jaillira l’étincelle qui mettra le feu à la plaine. Alors laissons le pessimisme à d’autres.
OCL Caen 26 06 2018

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