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Courant Alternatif n° 269 avril 2017

Sommaire et éditorial

samedi 8 avril 2017, par oclnantes


Edito page 3

RÉSISTANCES

page 4 à 5 retour sur la marche du 19 mars pour la justice et la dignité
page 6 Mobilisations lycéennes pour Théo
solidarité migrants
page 7 à 8 Où en est-on du délit de solidarité et des procès ?
page 8 à 9 Calais, le retour des exilés

Big Brother

page 10 à 11

Fichage scolaire

page 12 à 13 Nouveau livret scolaire : mon métier, gestionnaire de données

Social

page 14 AVS : précarité dans l’Education Nationale
page 15 à 17 Vers le stade UBER du Capitalisme ?
page 18 à 19 Convergence solidaire : 60 jours de lutte FNAC Champs Elysées
page 20 à 21 PME et intérim : un cas d’exploitation classique

Spectacle judiciaire

page 22 à 23 AZF, une usine qui pue et qui pète : retour sur un procès

Grands projets inutiles

page 24 à 26 Projet d’infrastructure de transport Grand Paris Express

Anticarcéral

page 27 Solidarité avec Georges Hibrahim Abdallah

Notre mémoire :

la révolution russe a 100 ans (3)
page 28 à 32 Parler des soviets aujourd’hui

EDITORIAL

CA NOUS TAPE SUR L’ANTI-SYSTÈME !!!

Que l’on soit châtelain de Saint-Cloud ou de Solesme, avocat d’affaire ou banquier, à la tête de boîtes de « conseil », basiquement énarque ou simplement politicien de carrière depuis trente ans, il est de bon ton ces temps-ci dans notre démocratie statocentriste de pourfendre le système, de retourner la table, bref de marcher vers la révolution. Dans la même veine et avec le même aplomb, après avoir pris des libertés avec l’argent public ou imposé à l’assemblée des lois combattues dans la rue, il sied de s’engager dans les programmes à éclaircir les prodigalités allouées aux élus comme de faire un usage raisonné de lois et pratiques liberticides.
« Anti-politisme » démago primaire. Certes, sauf que...

Sauf qu’ à y regarder de plus près, la campagne délétère pour la présidentielle révèle l’état de vacuité politique généralisée du moment.

En effet tous les voyants sont au rouge pour les politicards et leurs lambeaux de partis ; les fausses naïvetés, les sophismes réitérés autant que les opportunismes navrants ne leur laissant aucune chance d’adhésion populaire. Même cause, même remède ; même motif, même punition : avec un bel ensemble, ils nous rejouent le psychodrame, devenu une constante de la présidentielle depuis 2002, de la hantise migratoire et de l’insécurité avec pour corollaire la montée du FN. Tant les affichés démocrates que les républicains – pléonasme ou oxymore ? – exhibent naturellement l’extrême droite comme un épouvantail. Comme si ses dogmes et ses pratiques n’étaient pas déjà la base obligée de l’exercice du pouvoir ou du discours pour y accéder :la lutte électorale sans merci qu’ils se livrent, au sein même de leurs clans, repose sur la loi du plus fort, la duplicité, le déni, la bassesse des mots et le mépris du sens. Tous les excès crasses et les Trump-l’œil tiennent lieu de règles du jeu dont les dupes seront les non-abstentionnites ; on ne peut guère plus parler d’électeur-trice-s tant le chantage les contraint à un choix par défaut.

Quel est le programme ? Force est de se garder d’employer un pluriel hâtif tant le maillage des propositions s’avère être un pot-pourri d’aménagement des besoins du capital dans une France forte et compétitive, percluse d’injonctions paradoxales pour le prolétariat soumis à un état d’urgence policier, social, économique et culturel. Car s’il est un système qui repose sur la concurrence internationale, interboîte, interpersonnelle, c’est l’économie de marché et son corollaire : la recherche du profit immédiat. Ce n’est à l’évidence pas contre ce système-là que se dressent les mentors de la République en danger. Non, il s’agit d’autre chose. Un mal plus sournois, qui s’insinue jusque dans les consciences les plus gaulliennes, les plus résistantes, les plus insoumises, qui compose un rôle en or pour les comiques troupiers : le déclin de la France ! Des immigrés aux faux chômeurs, des smicards jusqu’au-boutistes aux fraudeurs aux allocs, tout ce qui se ligue pour jeter la démocratie en pâture à l’extrême droite. Et de l’abnégation de s’offrir en personnage providentiel, le rempart à la bébête immonde qui monte, qui monte…
Car il est acquis, n’est-ce-pas, que Marine sera au second tour et que chacun est le seul à pouvoir « rassembler » contre le monstre qu’il a contribué à construire et qui désormais lui échappe. Car ce serait faire injure à l’intelligence du commun que d’ignorer que c’est bien autour de la fachosphère que s’opèrent toutes ces révolutions. On est effectivement dans l’aspiration à (ou par ?) un autre système gravitationnel de la classe politique : un sorte de trou brun qui bouffe tout objet social qui s’en approche et le recrache sous forme désintégrée. Pourtant ils tournent…

Alors, de quel système faudrait-il s’échapper ? D’une politique entrepreneuriale professionnalisée, faite de constructions structurelles et aux montages financiers qui permettent la survie des partis pour eux-mêmes. On s’habitue à ne voir que ce qui est mis en lumière : le noyau. Or c’est une nébuleuse d’associations, de clubs de réflexion, de micro-partis, d’interactions avec le monde du bizness... qui gravitent autour des maisons mères. Faire la retape, caser son monde aux postes-clefs, glaner du fric, trouver les opportunités plus au moins légales pour le faire… Une fois aux manettes les plus hardis s’entichent de guest stars de la « société civile » : représentant-e-s d’assos pare-feu ou experts, dont la sociologie ne dépareille pas trop et s’améliore encore au contact des sous-secrétariats.

Les anti-systèmes en lice n’offrent guère d’alternative optimiste. Soit la lutte des classes est écrasée par les dominants, soit elle est déclarée caduque au nom d’un consensus d’union nationale, où chacun-chacune devra faire un effort, etc., soit on fait mine de prendre les rapports d’exploitation et de d’aliénation en compte mais sans espoir de la suppression des dites classes.

Que choisiront les victimes aux urnes : un régime durable ? Une France millénaire ? Une sixième République ?
Pourquoi pas l’An 01 ?

Boulogne sur Mer, le 17 Mars 2017

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