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Ελλάς - Grèce

Le 5 juillet : Non au néolibéralisme, non à la social-démocratie

samedi 4 juillet 2015, par WXYZ

Deux prises de position.

Indymedia Athènes et le Mouvement Anti-autoritaire de Tesssalonique


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Transformons le référendum du gouvernement <br> en un grand NON ouvrier et populaire <br> à la poursuite de la politique des mémorandums.

Le 5 juillet est une date cruciale pour les couches populaires et la classe ouvrière en Grèce.

En réalité, la question du référendum – et son résultat politique – dépasse de loin l’acceptation ou non des mesures qu’ils veulent imposer, le maintien ou non dans la Zone euro et même dans l’Union européenne. Le résultat du référendum déterminera dans une large mesure dans quel contexte politique et dans quelles circonstances politiques et surtout sociales se mèneront les luttes de classes à partir du 6 juillet.

A la peur que cherchent à répandre les cercles dirigeants et les moyens de désinformation de masse, avec les files d’attente – réelle ou fictives – aux distributeurs automatiques et dans les supermarchés, et leur campagne terroriste, nous répondons avec l’auto-organisation politique et sociale de notre classe et avec la lutte de masse et coordonnée. La mobilisation du peuple dans la situation actuelle est plus que jamais nécessaire, afin que le référendum se déroule avant dimanche, dans les rues, sur les places, dans les manifestations. Le peuple doit être présent et mobilisé pour répondre d’une manière combative au slogan des bourgeois « Nous restons en Europe » et pour empêcher la propagation de l’atmosphère de terreur dont l’objectif est la victoire du ‟Oui” au référendum et, au fond, la victoire du totalitarisme néolibéral.

Cette victoire serait désastreuse pour le peuple, et extrêmement bénéfique pour les assassins et les maîtres chanteurs de l’Union européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international. Le peuple a l’obligation morale de transformer le vote ‟Non” au référendum en un ‟Non” résolu et combatif au nouveau mémorandum qui sera basé sur les injonctions de la Troïka que le gouvernement grec a déjà accepté.

Nous disons clairement ‟Non” : à la poursuite de la politique des mémorandums, à la misère et la mise en esclavage du monde du travail et de ceux d’en bas.

Nous exigeons l’abrogation immédiate de toutes les lois imposées par la Troïka. Nous disons non au paiement de la soi-disant dette. Nous disons non à la politique de l’Union européenne, du Fonds monétaire international et de la Banque transnationale européenne. Nous disons non à tout mémorandum, pacte, protocole ou accord de prêt, quel que soit le nom qui lui est donné.

Nous disons non à la politique de surveillance permanente, à la destruction de la souveraineté populaire, à l’élimination de la dignité humaine et de la vie elle-même. Nous disons non à tout totalitarisme : aussi bien du néolibéralisme que de la social-démocratie.

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Ce texte est basé sur l’éditorial d’Indymedia Athènes, écrit à l’occasion du référendum du 5 juillet

Traduction-adaptation : XYZ pour OCLibertaire


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Déclaration du Mouvement Antiautoritaire (Thessalonique) <br> sur le référendum en Grèce

Le 1er juillet 2015

Un référendum sur une question dépassée mais en face d’une responsabilité claire

Notre société est aujourd’hui appelé à gérer une situation de crise exceptionnelle. Les institutions gouvernementales ne peuvent plus présenter de solutions à une crise qui, comme le cancer, est en train de détruire le tissu social alors qu’il est de plus en plus clair que la survie du système ne peut être obtenu qu’en sacrifiant la société elle-même. La situation créée par le capital financier international et les institutions de l’État qui le renforcent nous conduit à un rythme accéléré à l’imposition d’un totalitarisme permanent tandis que l’état d’exception est devenu l’état normal de la nouvelle gouvernance.

La Grèce est, bien sûr, comprise dans cette expérience. Suite à l’offre méprisante des ‟institutions” [nouveau nom de la Troïka], le gouvernement de Syriza a décidé d’organiser un référendum « comme une manière de poursuivre les négociations par d’autres moyens ». Cela prouve bien évidemment et sans aucun doute l’échec de parvenir à « un compromis honorable » qui était bruyamment vanté jusqu’à récemment comme la meilleure solution. Suivant les étapes du dogme thatchérien ‟Il n’y a pas d’alternative” [TINA – There is no alternative], cette imposition des termes du ‟réalisme” conduit à la passivité sociale et à une tentative pour asservir la vie elle-même. Ce ‟réalisme” de la paupérisation continue, du chômage, du désespoir, de l’abandon définitif de toute signification du bonheur, de la guerre et de la répression, est très éloigné de notre sens de la logique. La société a non seulement besoin de voir ce qu’il y a derrière les portes closes des enceintes où se prennent les décisions, aussi d’entrer en mouvement pour les briser.

La dissolution des promesses capitalistes, l’incapacité à créer un récit qui offre quelques perspectives pour le système, les guerres civiles qui éclatent avec une facilité déconcertante et inhabituelle et qui redessinent les frontières et les accords établis dans les conventions internationales après la guerre, conduisent à la même conclusion : l’État ne peut plus déterminer les règles qui régissent nos vies. C’est cet État que Syriza veut gérer aujourd’hui. Cependant Syriza, veut le faire en utilisant toutes ces idées dominantes qui, jusqu’à récemment, ont conduit à l’effondrement du système qui les a nourris. Syriza n’a pas essayé de détruire l’idéologie du progrès, il a intégralement conservé l’idée de croissance, il continue de parler de la reconstruction productive du pays, qui habillé d’un manteau de pseudo-patriotisme ne peut conduire dans la situation actuelle qu’à des résultats douteux.

Le référendum proposé par Syriza n’a aucun rapport avec les principes de la démocratie directe parce qu’ils cherchent à l’utiliser comme un outil pour exercer une pression sur la direction européenne. Le référendum proposé ne prévoit pas l’échange d’opinions, de discussions et d’argumentations avec la participation de la société ; au contraire, ayant été promulguée par le pouvoir en place, il définit la question selon ses propres idées, recherchant finalement un nouvel accord sur le contenu duquel la société n’a aucun rôle à jouer.

Aujourd’hui, nous devons renouveler notre attachement aux valeurs d’une politique différente pour une construction sociale en utilisant la démocratie directe, l’auto-organisation et la création continue d’institutions propres qui détruisent le concept du ‟Il n’y a pas d’alternative” et qui en finissent avec l’obéissance aveugle à une idée sans fin et insensée de l’économie. La nouvelle reconstruction productive ne peut pas être fondée sur l’idée de la croissance, mais sur la négation totale et absolue du modèle capitaliste de la reconstruction, elle doit être basée sur l’autogestion, sur des structures coopératives et sur la capacité des gens à déterminer leurs propres vies. Nous n’avons rien à faire d’une monnaie qui fera partie d’un renouveau national et, bien sûr, nous ne pouvons pas soutenir une monnaie qui fait partie de l’intrusion financière dans chaque aspect de nos vies. Nous préférons penser la monnaie dans sa dimension normale, comme un instrument d’échange avec comme fonction principale de servir les besoins et les services sociaux.

Parce que nous faisons partie d’un mouvement pour une véritable rupture sociale avec la dictature financière internationalisée (qui nie toute idée de la politique afin de mettre à la place la gestion de quantités monétaires comme principale relation sociale), nous nous devons à nous-mêmes l’exigence de participer à la recherche de moyens qui mènent à une telle rupture.

Aujourd’hui, dans les conditions actuelles et en temps réel, nous ne pouvons pas rester indifférents envers la polarisation qui se produit en raison du référendum.

D’un côté, voter OUI, c’est tomber définitivement dans le piège des normes et des règlements du directoire du capitalisme européen qui détermine sur le long terme la réduction en esclavage d’une société effrayée et vaincue, qui sera tenue de porter le poids de sa propre humiliation et en la définissant comme sa nouvelle normalité. De l’autre côté, le vote NON est limité par le gouvernement, et par tous les moyens possibles, aux termes et conditions d’un nouvel accord [avec la Troïka], dont des exemples sont inclus dans le document de 47 pages, tout en faisant référence à un sens du devoir patriotique facilement assimilable et utilisé à tout bout de champ.

Cependant, une telle polarisation a déjà dépassé les calculs et les intentions du gouvernement et, par conséquent, la question même du référendum. Cette attaque totale lancée par le directoire du système à l’extérieur et aussi par ceux qui sont prêts, ici, à utiliser les médias comme un bélier, a modifié les termes de la question en une alternative plus radicale, celle du OUI ou du NON à l’UE et à l’euro. Toutes les actions conduisant à l’asphyxie économique ont été prises comme des menaces et des ultimatums pour imposer l’ajustement économique public.

L’effort du gouvernement Syriza de combiner les besoins sociaux avec les puissantes forces de l’argent a atteint ses limites, montrant clairement que « deux pastèques ne peuvent pas tenir sous une même aisselle » comme on dit en Grèce. Syriza ne peut plus poser les deux pieds sur deux barques différentes comme il avait l’habitude de le faire au cours de toutes ses années où il était dans l’opposition.

Dimanche, indépendamment de ce que sera l’issue du vote et en supposant que la question reste la même, le vote NON n’est pas facilement gérable par ceux qui ont entrepris de le soutenir et peut facilement dépasser les calculs et les intentions du gouvernement. Le fait que le gouvernement utilise le vote NON et qu’il l’inclut dans les termes de ses négociations avec le directoire européen montre la grande difficulté qu’il a de gérer ce vote en faveur du NON.

La polarisation qui en résulte ouvre des voies à la libération et à la création d’une dynamique sociale imprévisible mais qui peut faire avancer de multiples manières les possibilités offertes par les mouvements sociaux de ces dernières années. Mouvements qui ont été étouffés ces derniers temps ou qui avaient reculé devant les dynamiques de la représentation, de la délégation de l’espoir. C’est là l’occasion qui se présente aux mouvements de prendre part à la bataille, non seulement symboliquement, mais aussi pratiquement, en portant de manière autonome et sans tuteurs le poids et la responsabilité de la guerre contre le totalitarisme de l’argent qui, pour ces dirigeants, ne représente pas seulement l’équivalent général de la valeur des marchandises mais est considérée comme l’équivalent général de l’ensemble des relations humaines et de la vie elle-même.

Nous ne pouvons pas rester à l’écart ou neutre face à cette possibilité offerte aux mouvements qui surgit de cette polarisation parce que nous avons été, nous sommes et nous serons en temps réel là où ce qui est libre, public et social s’affronte au marché et à l’Etat.

Mouvement Antiautoritaire – Αντιεξουσιαστική Κίνηση - AK (Thessalonique)
http://www.ak2003.gr/

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Source : https://athens.indymedia.org/post/1546264/

Pour information

Version en anglais : ici

Version en castillan : ici

Traduction : XYZ / OCLibertaire

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