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Journée de grève interprofessionnelle du 9 avril 2015

Tract de l’Organisation Communiste Libertaire

jeudi 9 avril 2015, par ocl-lyon


AUJOURD'HUI DANS LA RUE… DEMAIN ON CONTINUE ?

Il aura donc fallu attendre le 9 avril pour que les
centrales syndicales daignent nous convoquer dans
la rue pour témoigner de notre opposition à « l’austérité
 » selon leur propre terme. Et encore, il s’agit, sauf
pour de rares exceptions locales, d’une manifestation
centralisée, excluant ainsi l’immense majorité des
travailleur.se.s en lutte, les désarmant en affaiblissant
leurs capacités de se mettre en grève et en empêchant
la possibilité de rencontres, de discussions,
voire la tenue d’assemblées. Il ne faudrait pas que les
manifestant-e-s de Jeudi s’imaginent participer à un
mouvement social mais remplissent paisiblement
leurs rôles de chair à syndicats en permettant à ces
derniers d’accéder à la table des négociations. Enfin,
espérons au moins qu’il fasse soleil…

Certes il est facile de râler sur l’attitude des bureaucraties
syndicales, il semble cependant plus intéressant
d’interroger nos propres responsabilités. La
somme des attaques sociales réalisées par la gauche
au cours de ces trois dernières années aurait dû nous
faire réagir depuis bien longtemps car ce qui est train
d’être réalisé par ce gouvernement n’est pas seulement
le programme du Medef, c’est un recul historique
et une adaptation silencieuse aux nouvelles
normes d’exploitation du 21ème siècle.

Le gouvernement français tente d’imposer ce que
les salarié-e-s allemand-e-s ont subi sous le gouvernement
social-démocrate Schröder avec la réforme
Hartz 4, en clair une dégradation et une précarisation
sans précédents des conditions d’existence ; au nom
de la rentabilité financière exigée par Bruxelles, Hollande-
Valls veulent briser une fois pour toutes la résistance
sociale qui avait fait reculer Chirac-Juppé en
décembre 95.

En vrac nous pouvons relever l’entrée en de la nouvelle
convention Unedic, l’accord national interprofessionnel
(ANI), le crédit d’impôt compétitivité
emploi (CICE), le travail du dimanche, la stagnation
des salaires, les réductions drastiques des budgets alloués
à la Santé et au Social, les fermetures d’hôpitaux,
de classes, d’usines, la réforme de l’assurance
chômage…

On a voulu faire de la loi Croissance, activité et égalité
des chances économiques, dite loiMacron, le symbole de
la politique gouvernementale. Tant sur la forme,
adoption demanière autoritaire par le 49-3, que sur le
fond, fin du contrat de travail, cette loi en est emblématique.
En effet, le contrat de travail était considéré
par la loi comme un « lien de subordination permanent
 », entre deux parties inégales : l’employeur qui
dicte les règles, le salarié qui n’a pas d’autre choix
que de les accepter pour se nourrir. La loi Macron
transforme ce principe en un contrat civil où la relation
entre salarié et employeur sera considérée
comme une soumission librement consentie, avec
toutes les conséquences induites en cas de résistance.

C’est donc bien l’exploitation qui est au coeur de la
politique de Hollande et de Valls et les attendus sont
clairs : nous faire accepter des boulots de merde,
payés des miettes...et ce sans moufter.
Car la répression contre les résistances sociales et
l’accroissement du flicage instauré par les gouvernements
de droite comme de gauche ces dernières années,
l’impunité de cette même police, tant dans la
rue que dans les tribunaux, renforcent notre sentiment
d’impuissance et de colère. Et l’on risque désormais
son intégrité physique, voire sa vie même,
lorsque l’on participe à des manifestations.

Alors oui ! Il faut refuser ce recul historique qu’on
veut nous imposer pour pouvoir augmenter toujours
plus les dividendes des actionnaires, les bonus des
patrons et des hauts fonctionnaires (de plus en plus
interchangeables, comme Macron...).
Pour cela il va nous falloir sortir de l’isolement, reprendre
confiance en nos capacités, en notre force,
retrouver le goût du collectif pour résister à ces mesures
soi-disant inéluctables qui ne sont que la
conséquence de notre attentisme et de notre désarroi.
Brisons ce consensus social hypocrite, cette union
nationale qui ne sert qu’a conforter l’ordre des puissants
et diviser ceux et celles qui auraient tout intérêt
à s’unir, sabotons leur « réforme » et reprenons le
chemin de la lutte…

Autant dire qu’il va nous falloir un peu plus qu’une
simple journée d’action…

Organisation Communiste Libertaire

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