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Pour ouvrir le débat

Faire des enfants, un droit nouveau ?

jeudi 19 février 2015, par ocl-lyon

La reproduction humaine constitue un sujet central qui cristallise toutes les idéologies, au niveau planétaire : la survie de l’espèce est en jeu. Le livre d’Alexis Escudero (1), dont on rendra compte ici, a animé un débat sur les nouvelles technologies proposées au monde riche et développé pour favoriser cette reproduction.


La Reproduction artificielle de l’humain présente pour l’essentiel une réflexion sur un thème devenu d’actualité – dont le titre donne l’énoncé – concernant l’avenir des sociétés modernes et donc nous-mêmes. L’auteur y dénonce, de manière souvent sarcastique, à la fois les manipulations génétiques, le pouvoir des expert-e-s, l’artificialisation du vivant, la médicalisation et la commercialisation de tous les aspects de la vie, l’atomisation des personnes dans le capitalisme mondialisé… et leurs conséquences, tant sur la liberté et la responsabilité individuelles que sur le maintien de l’exploitation capitaliste et de la domination patriarcale. La plupart des reproches ou attaques à son encontre portent sur ses formules provocatrices (2) – peu nombreuses mais assez frappantes par leur humour grinçant pour avoir focalisé l’attention sur elles – et sur sa personnalité (Escudero étant jugé élitiste ou prétentieux) ou sur sa proximité avec le groupe PMO (critiqué pour son obsession anti-industrielle).

Le mieux, c’est de s’en remettre aux technoscientifiques ?

Escudero décrit le processus qui mènera, selon lui, à une généralisation forcée de la procréation médicalement assistée, ou PMA, si rien n’est fait pour l’empêcher. Le « mode de vie délétère propagé aux quatre coins du monde par le capitalisme industriel : obésité, stress, tabagisme et manque d’activité physique », et, surtout, la pollution de notre environnement quotidien font que la production de spermatozoïdes est actuellement en chute libre en Europe et en Amérique du Nord. Face à ces ravages, démontre-t-il (sur un ton un peu donneur de leçons, mais selon un procédé efficace), il y a deux façons de se comporter : « On peut réclamer la PMA et militer en faveur de la reproduction artificielle de l’humain ou se battre contre l’industrie qui stérilise la population. » Lui choisit la seconde option, assène-t-il, car il est « radical ». Il brosse le tableau de ce qui est devenu un gigantesque baby business (3). Des personnes pauvres vivant dans des pays riches, mais bien plus souvent dans des pays pauvres, vendent leurs ovules ou leur sperme à des organismes qui les sélectionnent en fonction de certains critères (origine sociale, caractéristiques physiques, résultats aux tests de QI, etc.), afin de favoriser les chances de réussite sociale des futur-e-s enfants (intelligence, beauté, santé…). Cette matière est traitée dans des centres (installés dans des Etats comme l’Espagne, où la législation le favorise) pratiquant l’insémination artificielle, la fécondation in vitro, ou encore l’injection directe du spermatozoïde dans le cytoplasme. Parallèlement se développe la GPA, ou gestation pour autrui, de par le monde – notamment en Inde – car « la location de matériel reproductif humain séduit particulièrement des couples aisés des pays occidentaux ».
On en est vite arrivé à la sélection du meilleur embryon à implanter dans l’utérus de la future mère ou mère porteuse : « Aux Etats-Unis et dans les pays où c’est autorisé, de plus en plus de couples parfaitement fertiles – et riches – choisissent désormais la fécondation in vitro dans le seul et unique but de recourir au DPI [diagnostic pré-implantatoire] et de garantir ainsi à leur descendance le meilleur potentiel génétique. » A partir de là, dixit Escudero, c’est la porte ouverte au transhumanisme, courant selon lequel l’humanité « doit être dépassée, transformée, améliorée » grâce aux outils fournis par les nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique et les sciences cognitives : « Implants bioniques – bio-technologiques –, intelligence artificielle et, bien sûr, amélioration génétique des embryons. » Et cela débouche aussi sur l’eugénisme qui, s’il s’est épanoui au début du xxe siècle au sein des démocraties libérales (4), a été utilisé par l’Allemagne nazie pour tenter de créer une « race supérieure ». Cette liberté consumériste de choisir son enfant « entre des modèles présélectionnés, standardisés et améliorés par de grands groupes industriels – publics, semi-publics ou privés, peu importe » – est dangereuse, souligne Escudero : « La sélection s’opérera selon deux types de critères. Le premier sera l’adéquation aux normes sociales, économiques et esthétiques du capitalisme et de l’industrie du divertissement. Ne seront retenus que les embryons garantissant des produits sains, standards, fonctionnels, et exploitables sur le marché du travail. Ensuite les futurs parents exerceront toute leur liberté de consommateurs. La distinction portera sur la couleur des yeux, des cheveux, la forme du visage. Elle suivra les modes et tendances du moment. »
C’est là que l’auteur commet une grossière erreur d’appréciation, en citant (p. 131) un extrait de Réflexions sur un tabou  : l’infanticide pour ranger ses auteures dans les « prétendues féministes » et « consommatrices extrémistes ». Il a visiblement mal saisi la revendication des femmes dans les années 1970 (bien qu’il la mette en avant ailleurs) concernant la libre disposition de leur corps : « Un enfant si je veux quand je veux », cela signifie que l’on doit avoir le droit non de prendre ou de jeter un enfant, mais de pouvoir choisir d’en avoir un ou non à tel ou tel moment de sa vie (quand ce n’est pas un problème, une galère ou une catastrophe, mais un « projet », dit l’extrait en question).
Escudero ne s’intéresse pas au désir d’un enfant biologique à tout prix exprimé aujourd’hui ; ce désir nous interroge quant à nous fortement : pareille revendication à la fois d’une filiation génétique et d’un enfant considéré comme un droit – qui incite à recourir à des techniques très lourdes et coûteuses, même si elles sont désagréables et échouent dans près de 85 % des cas (22 401 naissances pour 139 344 tentatives en 2010) – constitue à nos yeux une bien étrange évolution du concept de maîtrise de la maternité (5).
Par ailleurs, l’importance qu’Escudero donne à la baisse de qualité du sperme nous semble (à ce jour) à relativiser, car la (dé)natalité dépend de multiples facteurs (comme le désir d’enfant, mais aussi les politiques étatiques…), et le taux de natalité français ou anglais vient actuellement contredire celui de l’Italie ou de l’Allemagne.
Quoi qu’il en soit, pour nous, il n’y a évidemment pas plus lieu de s’en remettre aveuglément au pouvoir de la science et de la médecine (6) qu’à celui des technocrates qui nous gouvernent afin de servir au mieux leurs intérêts de classe. Et ce refus de les laisser décider de nos vies, et de celle de la personne humaine en général, en développant un commerce lucratif qui tendrait à l’uniformisation biologique de l’espèce ne signifie pas pour autant le rejet de tout progrès ou le désir d’un retour en arrière vers quelque état naturel idyllique (de même qu’être antinucléaire n’implique en rien de vouloir revenir à la bougie).

La PMA, c’est le moyen d’atteindre l’égalité ?

Mais c’est précisément la critique de fond portée par Escudero à la PMA qui lui vaut la polémique en cours : il la refuse en tant que telle – au nom des dangers qu’elle représente pour la communauté humaine dans son ensemble – « et non, assure-t-il, pour son extension aux homosexuels »… à l’heure où une partie de la communauté homo revendique l’accès à celle-ci. Mauvais timing : l’alerte qu’il lance est de ce fait reçue par les pro-PMA pour tous et toutes comme une charge contre leur revendication – d’où l’étiquetage « homophobe » ou « réactionnaire » d’Escudero, même si rien dans son texte ne permet d’en arriver à une telle conclusion. A la vérité, s’insurger contre les pratiques de sélection et de marchandisation des bébés ne relève ni de l’homophobie ni d’un antiféminisme ainsi que l’affirment d’aucun-e-s ; en revanche, énoncer les méfaits de la PMA incite bien sûr davantage à désirer voir une limitation du recours à celle-ci que son extension à tous les êtres humains.
« Aujourd’hui, rappelle Escudero, la PMA n’est ni ouverte ni remboursée à l’ensemble des couples hétérosexuels, mais uniquement à ceux dont l’un des membres souffre d’infertilité médicalement diagnostiquée. » L’accorder « aux couples infertiles de lesbiennes fertiles » constituerait donc, selon lui, un élargissement de son champ rendant possible sa généralisation à tous les couples, fertiles ou non, et même aux personnes seules. D’autant que, « en présentant la PMA, et plus largement le recours aux biotechnologies de la procréation comme la condition sine qua non de l’égalité entre homos et hétéros, les associations LGBT, et derrière elles l’ensemble de la gauche libérale, interdisent, par un chantage à la discrimination, toute critique de la reproduction artificielle de l’humain ».
Pour notre part, si nous affirmons qu’en termes de droits les homos doivent bien sûr avoir les mêmes que les hétéros, nous ne militons pas seulement pour l’obtention de droits dans la société existante  : nous voulons un changement radical de société par l’abolition des rapports d’exploitation et de domination. Aussi avons-nous quelque difficulté à considérer la généralisation du mariage (institution bourgeoise basée sur l’appropriation des femmes et la défense de la propriété privée) ou de la PMA (moyen susceptible de permettre une sélection des êtres humains et s’inscrivant dans le cadre de rapports marchands) comme des axes de lutte favorisant une émancipation sociale. Au regard du caractère subversif qu’avaient les revendications du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) dans les années 1970, nous ne pouvons que déplorer la respectabilité recherchée maintenant par certains milieux homos.

Le sociétal, c’est pareil que le social ?

« Si leur désir d’enfant dans un monde surpeuplé les travaille à ce point, estime Escudero de façon assez abrupte, ils peuvent toujours adopter. Donner des parents à des orphelins en levant les restrictions aux procédures d’adoption, voilà un engagement digne. » Mais ce qui constituerait une solution, face à la démographie mondiale galopante, implique de revoir fondamentalement la politique suivie en matière d’adoption, en particulier en France, et le gouvernement « socialiste » ne s’oriente pas du tout vers elle (7).
La « gauche » a abandonné depuis belle lurette la lutte contre les inégalités économiques et sociales pour se replier sur le terrain sociétal, ajoute Escudero, et depuis qu’elle est au pouvoir elle feint « d’ignorer que (…) soutenir le développement de la PMA et de la GPA, c’est soutenir le commerce des ovules et du sperme, l’exploitation des femmes du tiers-monde, et, en définitive, le principe maître du capitalisme selon lequel tout se vend et tout s’achète ». Et parce que ses soutiens sont « terrifiés à l’idée de faire le “jeu des réactionnaires”, ou, pire, qu’on les accuse de le faire en questionnant la PMA, la plupart ont ravalé leurs idéaux anticapitalistes – ce qu’il en reste – pour se rallier à la gauche libérale ». Une faute qu’ils n’ont pas fini de payer, considère Escudero, puisque cela a permis à la droite catholique d’avoir « désormais le champ libre pour envahir ces territoires abandonnés de la critique ».
Ce bilan de la « gauche » nous paraît juste, et nous considérons comme contreproductif de laisser d’une façon générale certains thèmes à la droite, que ce soit pour ne pas « faire son jeu » (elle n’a nul besoin de nous…) ou pour ne pas être assimilé-e à elle (nous n’avons rien à voir avec elle – et puis ce n’est pas parce que le Front national rejetait le traité constitutionnel européen que nous sommes allé-e-s voter en faveur de ce dernier au référendum de 2005). Si la conflictualité entre les classes sociales ne porte plus que sur les sujets dits sociétaux alors que ceux-ci sont loin de refléter le clivage existant entre elles, les gouvernants peuvent dormir sur leurs deux oreilles.

Etre égal, c’est être identique ?

« L’antienne progressiste voudrait qu’on n’oppose pas égalité sociale et égalité sociétale, constate Escudero : “On peut avoir le mariage gay ET le SMIC à 2 000 euros.” Manque de pot, on n’a pas encore le SMIC à 2 000 euros. (…) Une fois de plus, l’égalité prétendue sur le plan sociétal ne sert qu’à occulter les inégalités sociales (…) parce que les bergers de la gauche libérale confondent sciemment égalité et identité – entendue ici comme caractère de ce qui est identique. » L’égalité qui a formé jusqu’ici la matrice idéologique de la gauche est sociale, économique et politique, ajoute Escudero : « Elle est l’idée que les individus, quelles que soient leurs différences biologiques, (…) doivent bénéficier des mêmes droits, des mêmes richesses et des mêmes pouvoirs de décision dans les choses de la cité. » Or « c’est cette conception de l’égalité que les avant-gardes de la gauche libérale (…) falsifient de jour en jour, au bénéfice des biologistes, médecins et industriels spécialisés dans la reproduction artificielle. Réduisant la réalité sociale à l’opposition binaire entre dominants et dominés, hantées par l’idée que toute différence est nécessairement inégalité, elles en déduisent qu’on ne peut lutter contre la seconde sans abolir la première. L’égalité, c’est l’identité. Les bio-technologies sont les armes de ce combat pour l’uniformisation. Bientôt, la dépigmentation des personnes de couleur afin de lutter contre le racisme. »
A nos yeux aussi, l’égalité n’a de sens qu’entre des personnes différentes – les femmes en mouvement dans les années 1970 ne visaient pas une identification aux hommes, ne l’oublions pas, mais cherchaient au contraire à faire entendre leur différence. Ce ne sont pas les différences (de sexe, de couleur…) en soi qui posent problème, mais la hiérarchisation établie à partir de la valeur qu’on leur accorde, et qui entraîne discriminations, dévalorisations, subordinations. Nous ne pouvons ainsi être d’accord avec un courant (qu’Escudero appelle le cyberféminisme ou le postféminisme), encore ultraminoritaire en France, qui entendrait abolir les différences biologiques entre hommes et femmes – recherches sur l’utérus artificiel, sur la possibilité de procréer jusqu’à pas d’âge (comme les hommes)…
Escudero force-t-il le trait pour son tableau style SF d’horreur d’un monde prochain peuplé de « cyborgs unisexe et monocolore, où manipulations, sélections génétiques et embryonnaires, implants bioniques et technologies convergentes effacent les différences, et uniformisent les corps – et les esprits ? » ? Nous l’espérons, car la dérive vers le tout-technologique se paierait sans doute d’un renforcement des inégalités : tout le monde ne bénéficiant pas de la même façon des progrès technologiques, les inégalités sociales se doubleraient d’une inégalité biologique.
Par ailleurs, le raisonnement d’Escudero concernant le désir de la « gauche » d’« assigner à la technologie la tâche de (…) rendre [tous les êtres] identiques, dans l’espoir que ce nivellement mettra fin aux discriminations et aux inégalités », nous paraît partiellement faux : le repli de cette « gauche » sur le terrain sociétal découle d’après nous d’abord de ce qu’elle est libérale et non socialiste (comme elle-même le reconnaît de plus en plus sans complexe), et également de la forte aspiration de ses composantes et soutiens à une liberté consumériste et non politique.
En revanche, nous nous accordons avec Escudero sur l’idée que « l’égalité, comme toute valeur démocratique, n’est jamais acquise », mais est un combat permanent qui se joue dans l’éducation, le débat d’idées, la confrontation perpétuelle des personnes et des groupes constituant la société, comme dans l’organisation, l’établissement de règles de vie et la prise de décisions communes.

Le naturel, c’est forcément réactionnaire ?

Aux postféministes et autres transhumanistes qu’il soupçonne de détester la nature et de désirer absolument ne rien laisser au hasard en formatant tout, Escudero oppose la nature telle que la « gauche » la voyait avant : « Dans le sillage des Lumières, [elle] avait fait sienne l’idée qu’un ordre naturel, quasi divin, devait céder la place à la raison, “la faculté de bien juger, de discerner le vrai du faux, le bien du mal”, pour organiser la société des hommes. (…) La gauche combattait alors une pensée réactionnaire – au sens premier du terme, c’est-à-dire tournée vers la restauration de l’ancien régime – qui légitimait les inégalités sociales au nom de la nature. » S’affranchir des « pesanteurs charnelles et naturelles » revient en réalité à quitter la vraie vie ; or, constate Escudero, c’est bien parce que la nature existe, parce que chacun-e a des liens avec son propre corps, que des lesbiennes demandent à pouvoir recourir à la PMA plutôt qu’à l’adoption…
Nous partageons avec lui l’idée que mieux vaut une vie imparfaite, parce que humaine, qu’une vie résultant d’une sélection ou d’une amélioration génétique lors de sa conception. « Je ressentirais comme un empiétement insupportable sur ma liberté d’être et d’agir l’idée que quelqu’un ait pu manipuler consciemment mon génome, déclare Escudero, décider même d’une fraction de mes caractéristiques physiques ou intellectuelles. Les attentes des parents pèsent déjà lourd sur des enfants conçus et éduqués de façon ordinaire. Imaginez ce qu’elles pèseront sur des enfants génétiquement programmés, et qui auront fait l’objet d’un investissement financier et narcissique extraordinaire ! (…) Au moins cette vie est-elle la mienne ; j’ai une responsabilité dans ce que je réussis comme dans mes échecs. (…) Mais il n’y a pas de liberté sans responsabilité. En livrant à autrui, même partiellement, la détermination de ce que je suis, l’eugénisme me prive de l’un et de l’autre. »
Cette réflexion vaut tant à l’échelle individuelle qu’à celle de générations entières, continue Escudero. De plus, l’eugénisme ne peut être que de « contrainte », et non « libéral » comme d’aucun-e-s sembleraient le croire : « Quand les Etats et les gestionnaires du cheptel humain auront les outils à leur disposition, rien ne les empêchera d’améliorer la qualité de leur troupeau » – à des fins économiques aussi bien qu’environnementales (si la personne humaine est de taille plus petite, ses déjections seront moins importantes et donc pollueront moins, etc.).

On le voit, alors que dans certains milieux la science paraît être devenue le nec plus ultra pour parvenir à l’égalité, quand elle ne peut conduire qu’à un renforcement de la domination de classe, de sexe et de couleur, l’ouvrage d’Escudero mérite d’être débattu, les méthodes de procréation ainsi que leur développement marchand sans concertation aucune et débridé ne pouvant laisser indifférent-e-s. Et ce même s’il se rapproche d’un pamphlet apocalyptique et si les thèses anti-industrielles que défend le courant de pensée autour de PMO doivent être relativisées. Pour nous, tant que l’humain reste humain, l’espoir subsiste, et des résistances peuvent toujours apparaître – même là où on s’y attend le moins (8).

Vanina et Chantal

1. La Reproduction artificielle de l’humain, Le Monde à l’envers, 228 p., 7 euros.

2. C’est à partir de ces formules (reprises en tout ou partie, déformées ou non, sur des sites ou dans des tracts) que l’ouvrage est rejeté sans avoir toujours été lu.

3. En dehors de tous les spécialistes médicaux que le commerce de l’« enfant sur catalogue » fait vivre, il y a les professions qui gravitent autour : publicitaires, agents de sondage, communicants et marketeurs ; et cette filière s’expose depuis 2009 au Fertility Show, le Salon de la procréation médicalement assistée londonien.

4. Aux Etats-Unis, de nombreux Etats imposèrent la stérilisation forcée des malades mentaux, des alcooliques et des criminels.

5. Le planning familial a pourtant de tout temps consisté à avoir le moins d’enfants possible, car la nature « généreuse » nous met, nous les femmes, en capacité d’enfanter jusqu’à quatorze fois.

6. A noter que l’auteur appuie son scénario catastrophe d’une reproduction artificielle généralisée sur les capacités de scientifiques qui envisagent un développement illimité de leurs fantasmes, comme si leur parole avait force de loi. Des « experts » ont auparavant aussi été consulté-e-s face aux avancées technologiques en matière de contraception, ou à l’évolution partielle du droit en matière d’avortement – et leurs pronostics démentis.

7. La ministre Vallaud-Belkacem défend plutôt l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes.

8. Des scandales récents en Thaïlande ont eu un tel retentissement mondial que le Parlement a voté fin novembre 2014 l’interdiction de la GPA. Entre autres l’histoire de cette mère porteuse qui, attendant des jumeaux dont l’un se révélait trisomique au septième mois de sa grossesse, s’est vu demander un remboursement par les futurs parents australiens puis un avortement qu’elle a refusé de faire ; de plus, une fois que lesdits parents ont récupéré l’autre bébé, la presse a révélé que le nouveau père avait auparavant été emprisonné pour des actes de pédophilie.

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