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Courant Alternatif 243 octobre 2014 est sorti

lundi 6 octobre 2014, par admi2


SOMMAIRE

ÉDITO PAGES 3

SOCIAL

PAGE 4 « Hostérité » dans la santé

PAGE 5 Grève à la poste, des résultats encourageants

PAGE 6 Agriculture : « La bagarre est dans le pré »

PAGE 8 A propos de la réforme territoriale

PAGE 10 NDDL : le projet d’aéroport toujours pas abandonné

PAGE 11 Que se passe-t-il sur la ZAD du Testet dans le Tarn ?

PAGE 12 A propos du démantèlement des centrales nucléaires

A LIRE PAGE 13

L’MOUV’MENT

PAGE 14 Un réseau communiste autogestionnaire est né
BIG BROTHER PAGES 16, 17

INTERNATIONAL

PAGE 18 Palestine : choc des civilisations à Gaza

PAGE 20 Palestine : position de l’OCL sur les derniers événements

PAGE 24 Palestine : Contre l’Etat d’israël, BDS. Solidarité avec A. Pojolat

PAGE 25 Libye, une société au bord de la rupture

PAGES 29 Catalogne : perspectives d’indépendance et de désobéissance

PAGE 30 Ukraine, de la guerre du Donbass à la seconde guerre froide ?

PAGE 33 Mexique, Soutenir la communauté de Cheran

PAGE 36 Moyen-Orient/Kurdistan, une nouvelle situation politique

L’ÉCONOMIE EN BRÈVES PAGE 40

EDITO

 {{LA GAUCHE CRÈVE ; LES ETATS-NATIONS SE DÉLITENT ? TANT MIEUX ! }}

Ce n’est pas faire montre d’une grande perspicacité que de constater que les réactions d’ensemble des exploités sont loin d’être à la hauteur du minimum requis pour faire obstacle à l’offensive tous azimuts que le patronat mène contre les prolétaires. Une lutte des classes menée tambour battant par un Capital qui ne cache ni sa morgue ni son mépris pour celles et ceux à qui il faut, comme d’habitude, extorquer le moins cher possible la force de travail.
Pourtant, il est au moins un élément nouveau dans le paysage des luttes que mènent les hommes et les femmes dans l’hexagone, fussent-elles ponctuelles et locales, c’est leur durée de plus en plus longue. De Fralib à la SNCM, de Goodyear aux pilotes d’Air France, des cheminots à la grève à La Poste, des intermittents du spectacle à PSA ou dans les hôpitaux, cette durée indique que, petit à petit, les salariés prennent conscience qu’ils n’ont plus grand-chose à perdre et que, vainqueurs ou vaincus, autant aller le plus loin possible. Et lorsque, comme à La Poste dans le 92, la victoire est au rendez-vous, des brèches s’ouvrent dans le même secteur. L’exemple de quelques vic- toires partielles remportées ici ou là serait du meilleur effet pour inverser quelque peu le rapport de forces !

C’est cette voie-là, celle de la pugnacité dans les luttes, qui, en se développant, peut être un réel rempart contre l’offensive patronale. Un rempart aussi face à la montée du FN. Plus, en tous les cas, que les cris d’orfraie poussés régulièrement avant chaque élection par les partis de gauche et de droite pour attirer à eux des électeurs et des électrices qui, malgré tout et c’est tant mieux, les méprisent de plus en plus ouvertement. Car c’est bien là la seule carte qu’ils se préparent à jouer, la peur du FN. De Valls qui déclare que le « FN est à la porte du pouvoir » à Sarkozy qui est convaincu qu’il est « le seul à pouvoir barrer la route au FN », on voit bien encore une fois la similitude des maigres armes qu’ils ont à se mettre sous la dent.

Ce n’est pourtant pas cette combativité que les grincheux du PS, des Verts ou de la gauche de la gauche mettent en avant. Ils préfèrent s’en tenir à une dénonciation verbale de la trop grande proximité du gouvernement Valls avec le patronat, comme si on en était arrivé à une situation exceptionnelle qui ne se réglerait que par un changement de politique (politicienne). Lorsqu’on les entend ou les lit, on a l’impression que la collusion entre les socialistes et le Capital est quelque chose de nouveau, ou du moins qui n’a jamais atteint de tels som- mets. Comment pourrait-il en être autrement ? Comme ce fut toujours le cas, les socialistes arrivent au pouvoir à certaines périodes pour faire plus aisément ce que la droite ou le centre auraient eu plus de difficultés à mettre en œuvre : restructurer la production afin d’augmenter ou de maintenir les profits des capitalistes et conjurer les menaces de désordre. Ce fut le cas avec Guy Mollet et Mendès-France dans les années 1950, avec Mitterrand dès 1983, puis avec Jospin et Ayrault ; il s’agit là d’une fonction historique que ces grincheux qui ne manqueront pas de rentrer dans le rang tentent ainsi de masquer en jouant placés pour les prochaines joutes électorales.

ALORS, LORSQUE CERTAINS D’ENTRE EUX SE PLAIGNENT QUE LA GAUCHE EST MAL EN POINT, NOUS LEUR RÉPONDONS : QU’ELLE CRÈVE !

Le capitalisme, c’est la guerre. La formule est ancienne, mais elle se vérifie chaque jour. Pour survivre, il a dû trouver de nouvelles po- pulations à prolétariser, de nouveaux espaces de vie à transformer en marchandises, de nouveaux territoires à annexer. Une seule solution à cette fin : l’impérialisme et la guerre. Nous avions eu la première « der des ders », celle que l’on « fête » bruyamment cette année, puis la seconde, et maintenant on ne compte plus les conséquences san- glantes du redécoupage des territoires et des pouvoirs d’un espace qui ne convenait plus aux besoins d’expansion et de « modernisation » de l’Economie au début du siècle dernier. La recette miracle inventée après la Grande Guerre : l’Etat-nation, censé réguler les marchés et construire de nouvelles citoyennetés transcendant les anciennes ap- partenances. Une invention qui devait aussi apporter la paix ! Il y avait, en Europe, près de... 300 Etats en 1789 – de « vrais » Etats, mais su tout de petites féodalités –, beaucoup trop, dans le cadre d’une Europe qui s’éveillait à une industrialisation réclamant plus de stabilité dans la gouvernance, plus de facilité pour la circulation des marchandises, plus de forces aussi pour mater les révoltes. C’est ainsi qu’après 1914 le nombre d’Etats fut réduit à 25. Il est monté à 31 après la Seconde Guerre mondiale et s’est stabilisé à 34 à la fin des années 1960, qui de- vait inaugurer un monde éternel, fait de paix et de justice sociale. Et puis plouf ! C’est l’explosion à partir de 1989 ; nous en sommes au- jourd’hui à une cinquantaine de pays, sans compter les belles pro- messes que représentent l’Ecosse, le Pays basque, la Catalogne, les Belgique et aussi peut-être à terme la Sicile, la Sardaigne, la Corse... et on en passe. La paix promise en Europe, ce fut la guerre en Yougoslavie, en Tchéchénie, et maintenant en Ukraine.
La crise de l’Etat-nation se manifeste aussi bruyamment dans un Moyen-Orient façonné entre 1919 et 1945 par les puissances occidentales, selon un même modèle devant permettre, en plus de la paix, d’apporter une plus grande facilité d’exploitation des richesses en pétrole et en force de travail. Plouf là encore : les brillantes trouvailles occidentales basées sur le fer et le sang sont en train d’exploser. Il est à noter que les guerres les plus sauvages sur la planète ont lieu dans des espaces refaçonnés par les grandes puissances au service du capitalisme il y a bientôt un siècle.

ALORS, SI CERTAIN SE PLAIGNENT QUE L’ON ASSISTE À UN DÉMANTÈLEMENT DES ETATS-NATIONS, NOUS LEUR RÉPONDONS : TANT MIEUX !

Un mot concernant le conflit palestinien qui est celui qui a eu et a encore le plus de répercussions directes dans l’Hexagone.
Il est tout à fait clair qu’il ne s’agit pas d’une guerre entre deux Etats, entre Israël et le Hamas ou toute autre force politique, mais bien d’une guerre coloniale d’annexion menée par Israël contre le peuple et les territoires palestiniens. Il ne saurait être question de prendre pour prétexte le caractère réactionnaire et moyenâgeux de certaines forces qui s’opposent à l’Etat hébreux pour soutenir a minima les Palestiniens ni pour modérer notre condamnation de l’Etat israélien et du sionisme. De la même manière, la barbarie exercée par Daesch ne saurait être un prétexte pour, une fois de plus, offrir un boulevard à l’islamophobie ! Les musulmans (les Arabes, en fait !) devraient, entend-on ici et là, se démarquer collectivement et vigoureusement de l’Etat islamiste. On comprend bien que nombre d’entre eux veulent le faire pour échapper au climat de suspicion à leur égard que les derniers événements provoquent dans un pays qui n’en a pas fini avec l’esprit colonial. Une remarque, cependant : a-t-on demandé des comptes aux chrétiens lorsque le Klu Klux Klan ou le régime d’apartheid en Afrique du Sud massacrait, torturait et décapitalit des Noirs ? Demande-t-on des comptes aux chrétiens pour les atrocités commises par les croisés ou par les inquisiteurs ? Pour les massacres de Tchéchènes commis par la Sainte Russie ? On devrait peut-être, alors !
Enfin, signalons que des voix d’espérance s’élèvent de ce Moyen- Orient chahuté. Celles des Kurdes, qui offrent un rempart contre les islamistes beaucoup plus efficace, à terme, que les frappes américaines et françaises et qui, de plus, tentent de mettre en place dans leurs territoires des structures politiques et sociales en rupture avec les modèles dominants (voir l’article p. 36 et le site de l’OCL : http://oclibertaire.free.fr/). Cela durera ce que ça durera, mais c’est bien là l’espoir qu’il nous faut caresser et appuyer.

Reims – Poitiers, 28 septembre 2014

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1 Message

  • Courant Alternatif 243 octobre 2014 est sorti

    20 octobre 2014 14:13, par Marinus

    Bonjour Courant Alternatif,

    « Tous ensemble, mais pas avec n’importe qui »

    Je suis encore déçu de trouver dans vos colonnes (n° d’octobre) un article signé d’un militant de la gauche indépendantiste bretonne qui défend le projet d’une République Catalane et surtout sans la moindre critique du journal sur le contenu de cet article. Sur ce sujet, il y a des précédents avec des articles sur le Pays Basque (Sud et Nord). Articles informatifs, mais complaisants envers les nationalistes.

    En tant qu’Anarchistes communistes, Communistes libertaires, vous trouvez qu’il n’y a pas assez d’Etats en Europe ? Vous n’êtes pas sans ignorer que la République (espagnole ou française), n’a pas été tendre avec « ses anarchistes ou autres révolutionnaires ». Vous pensez que la Basque ou la Catalane sera plus humaine ? Vous croyez que demain les polices Basques ou Catalanes frapperont moins fort que celles d’aujourd’hui ? Vous espérez que l’éclatement des Etats nations et la multiplication des Etats favorisera l’abolition du salariat et de la marchandise ?

    .
    Lecteur de votre journal mais jusqu’à quand ?

    Marinus, citoyen du monde

    Toulouse, octobre 2014

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