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Kurdistan / Irak

La nouvelle guerre en Irak : Kurdes contre djihadistes

Le rôle décisif des forces de la gauche révolutionnaire kurde

jeudi 14 août 2014, par WXYZ

Largement passé sous silence par la presque totalité de la presse, le fait politico-militaire le plus important de ces derniers jours a été l’intervention décisive des combattants, hommes et femmes, des différents mouvements kurdes de Syrie et de Turquie, c’est-à-dire de la gauche révolutionnaire kurde, sur le territoire irakien et à l’intérieur même du Kurdistan autonome pour briser l’offensive djihadiste.



La guerre des Kurdes contre les djihadistes en Irak : une introduction

La situation au nord de l’Irak et au Kurdistan évolue très rapidement. La poussée des djihadistes de l’État islamique (EI) lié à l’effondrement du régime d’Al-Maliki à Bagdad (et à l’hégémonie progressive de ce courant dans le camp militaire des opposants syriens), s’étend aujourd’hui sur le front kurde d’Irak. Si dans un premier temps, les peshmergas (nom donné aux combattants kurdes d’Irak) ont profité de l’offensive de l’EI et de la débandade de l’armée irakienne pour s’emparer de territoires assez vastes et riches en pétrole (dont la grande ville de Kirkouk) et proclamer le caractère irréversible de l’indépendance du Kurdistan, depuis le 2 août, les djihadistes ont lancé une seconde vague d’attaques et d’offensives dans tout le nord de l’Irak et contre les Kurdes. Offensive qui a rencontré… la retraite des peshmergas en moins de 24 heures et qui s’est traduite par le début d’un nettoyage ethnique de grande ampleur contre les minorités nombreuses de cette région, avec notamment la fuite éperdue de dizaines de milliers de yézidis dans les montagnes arides de Sinjar.

Le fait politico-militaire le plus important de ces derniers jours est sans conteste l’intervention remarquée des combattants, hommes et femmes, des différents mouvements kurdes de Syrie et de Turquie, sur le territoire irakien et à l’intérieur même du Kurdistan autonome. Notable parce qu’il ne s’agit pas seulement de la simple arrivée de renforts particulièrement aguerris, mais le signe d’une modification substantielle des rapports politiques (rapport de force) à l’intérieur du mouvement de libération kurde dans son ensemble.

Un rappel

Les milices kurdes de Syrie se battent depuis fin 2011 contre les bandes djihadistes et autres mouvements islamistes sans que le Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) de Barzani ne lève le petit doigt pour leur venir en aide. Pire, le parti dominant dans le Kurdistan d’Irak a tout fait pour saboter le processus de mobilisation autonome des Kurdes dans le cadre de la guerre en Syrie, instaurant même un embargo économique contre le Rojava (Kurdistan de Syrie), creusant même une tranchée ( !) pour empêcher le franchissement de la frontière entre les deux Kurdistan.

Le PDK qui contrôle le gouvernement régional du Kurdistan (KRG) joue en effet à fond la carte d’une alliance stratégique avec la Turquie d’Erdoğan qui, non seulement est l’ennemi déclaré du PKK et de la gauche kurde, mais officiellement soutient l’Armée syrienne libre et le Front islamique (dominé par les Frères musulmans) et en sous-main, aide tous les groupes salafistes et intégristes qui donneront naissance au Front al-Nosra (al-Qaïda) fin 2011 et à l’EIIL (État islamique en Irak et au Levant) dont la création formelle date d’avril 2013. Axe politique doublé comme il se doit d’une coopération économique : exportation directe de pétrole kurde (sans passer par Bagdad) contre facilités accordées aux investisseurs turcs.

Face à la poussé djihadiste du mois de juin 2014 dans le nord de l’Irak, avec la prise de Mossoul par l’EI, les peshmergas dirigés par le gouvernement de Barzani (KRG) prennent Kirkouk et une large bande de territoire en Irak. En quelques jours à peine, les “forces armées” kurdes se retrouvent à devoir contrôler la surface d’un territoire qui a augmenté d’environ 40%, avec une ligne de front (des confins frontaliers syro-turcs à la frontière iranienne) longue de 1500 km, ce qui est bien au-delà des capacités de ces forces armées, moyennement équipées, sans logistique, ni aviation, ni moyens de surveillance et de toute façon pas assez nombreuses.

La retraite des peshmergas

Début août 2014, l’EI lance une attaque sur les territoires tenus par les peshmergas qui battent en retraite le 3 août, sans combattre, laissant du jour au lendemain des centaines de milliers de civils sans protection. Parmi eux, toute une gamme de minorités vivant là depuis des siècles au milieu de cantons de peuplements arabes sunnites créés par le régime de Saddam Hussein dans les années 1980 : chrétiens de différentes rites, yézidis (kurdes pratiquant une confession monothéiste singulière d’origine multimillénaire), Turkmènes (sunnites et surtout chiites), shabaks (apparentés aux Kurdes pratiquant diverses religions hétérodoxes : alévisme, yârsâmisme…).

Officiellement, les peshmergas ont reçu l’ordre de la retraite en raison de leur manque de munitions et d’armes lourdes : au même moment, on apprend qu’une délégation du KRG est aux États-Unis pour réclamer des armes. Alors, moyen de pression ? Ou symptôme de l’impéritie et de la désorganisation d’un régime corrompu ? Pourquoi cette retraite au lieu d’envoyer des renforts et de mener des attaques de diversion, de guérilla ? Car cette retraite, surtout dans la zone de Sinjar limitrophe de la Syrie (là où environ 200.000 yézidis ont dû fuir, dont 50.000 dans des montagnes presque désertiques situées au nord de la ville), est tout de même étrange : en laissant le terrain à l’EI (qui au passage s’est emparé de nouveaux champs pétroliers et du barrage de Mossoul), cette offensive permet de couper la continuité territoriale entre les Kurdistan irakien et syrien et d’isoler un peu plus les Kurdes de Syrie qui font face, eux aussi, à une redoutable offensive djihadiste dans le canton de Kobanê. Le gouvernement de Barzani a critiqué la débandade de l’armée irakienne à Mossoul laissant le champ libre à l’EI mais ses propres forces armées ont fait, sur ordre, exactement la même chose à Sinjar.

Le risque de génocide et l’intervention des unités combattantes kurdes de Syrie et de Turquie

Finalement, le risque bien réel d’un véritable génocide et d’un nettoyage ethnique à grande échelle va totalement bouleverser la situation, d’autant que la retraite des peshmergas et l’avance des djihadistes menace maintenant Erbil, la capitale du Kurdistan. Appel – bien tardif – à la mobilisation côté kurde d’Irak, entrée des forces kurdes de Syrie et de Turquie (PKK) sur le « front irakien » le 6 août après avoir repris aux djihadistes la ville frontalière avec la Syrie de Rabia, ainsi que la mobilisation des divers mouvements kurdes d’Iran (PDK-I, PJAK…), premières frappes américaines le 8 août et livraison d’armes (légères) directement aux peshmergas, contournant ainsi l’‟unité” de plus en plus fictive de l’Irak.

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A Sinjar comme à Makhmur, ce sont les centaines de combattants hommes et femmes des PYD-PKK (on parle d’un premier contingent de 1500 combattant-e-s) qui ont stoppé l’avancée des djihadistes, mis en place un camp pour les fugitifs, organisé un couloir humanitaire dans les montagnes de Sinjar, accueilli plusieurs milliers de réfugiés dans les zones libérées de Rojava, lancé un début de contre-offensive notamment dans la région de Makhmur et en reprenant des villages aux alentours de Sinjar, alors que les peshmergas du PDK continuaient à déserter dans la plus grande confusion.

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Colonne de miliciens des HPG, l’aile militaire du PKK, en route vers Kirkouk

Les forces militaires des Kurdes de Syrie, de Turquie et d’Iran ont également été envoyées dans un troisième endroit, la grande ville de Kirkouk prise par les peshmergas pour renforcer sa défense aux côté des peshmergas, notamment de l’UPK et de Gorran, ainsi que le 12 août dans une quatrième zone, à Lalesh, ville sainte des yézidis située au Nord-Ouest de Mossoul. De leur côté, des Unités combattantes de Rojhelat – l’Est du Kurdistan ou Kurdistan iranien – (les Yekîneyên Parastina Rojhilatê Kurdistanê, YRK) et les unités féminines HPJ ont pris la route de Jalawla, ville du nord-est irakien prise lundi 11 août par l’EI.

Une nouvelle situation politique

Trop tôt pour ébaucher des bilans politiques. Au-delà du drame humanitaire qu’il faut prendre aussi comme une donnée politique produisant des effets à ce niveau-là, notons tout de même que les forces de la gauche kurde (liées toutes plus ou moins au PKK) ont une fois de plus marqué des points, en intervenant efficacement et opportunément dans le conflit, pour stopper l’offensive djihadiste, sauver des milliers de vie, pousser les populations à se défendre, à s’organiser, à se coordonner, à se battre, à reprendre le terrain perdu. Les conséquences sont imprévisibles à ce stade, mais d’ores et déjà, on peut affirmer que les relations politiques, les contradictions et oppositions qui traversent la réalité kurde vont s’en trouver fortement affectées et il n’est pas certain que les forces les plus traditionnelles n’en sortiront pas sans dommages, car dans la résistance kurde actuelle, en Turquie, en Syrie, en Irak et en Iran, on assiste aussi à une dynamique de transformations sociales et de ruptures politiques.

Dire que la carte régionale des États et des frontières est totalement chamboulée est devenu un truisme aujourd’hui. Il y a quelques semaines encore, tout le monde ou presque raisonnaient en termes nationaux : guerre en Syrie, crise en Irak, processus de paix au point mort en Turquie, etc.

La montée en puissance des djihadistes de l’EI ou Califat de Mossoul est une des conséquences de l’effondrement simultané des régimes syrien et irakien et de l’absence ou faiblesse des autres oppositions (civiles ou armées). L’autre conséquence de cette crise est l’affirmation grandissante des Kurdes comme peuple, au-delà des différences de nationalité, de leur dispersion territoriale, des séparations produites par l’histoire et des oppositions très dures et très marquées à l’intérieur de cette réalité sociale-politique. Comme peuple, comme nation, mais pas au sens ethnique du terme : peuple et nation comme réalités politiques en construction et en devenir, comme pluralité. La défense et l’appel à l’autodéfense et à la coopération des ‟minorités” vivant dans l’espace territorial kurde ainsi qu’une relative laïcité (plus ou moins prononcée selon les courants politiques) est une indication de toute première importance sur la nature du projet politique en train d’émerger dans les confins de quatre grands États-nations de la région. En outre, la volonté de la gauche révolutionnaire kurde de transformer la société, les formes de gouvernement (communalisme), de questionner le paradigme étatiste-national de la politique et de la communauté humaine, de remettre en cause les relations sociales de production, de classes, de genres… est lourde de menaces pour tous les pouvoirs établis.

Bien sûr, l’intervention des États-Unis ne va pas favoriser cette évolution, au contraire. Militairement, les frappes aériennes peuvent porter quelques coups réels aux djihadistes, les affaiblir momentanément ici ou là et permettre aux combattants kurdes de mieux résister. Mais aussi de s’approprier le mérite des victoires remportées sur le terrain. La fourniture d’armes et de munitions aux peshmergas ainsi que l’envoi de « conseillers militaires » au Kurdistan est autant une aide militaire et politique envers leurs principaux alliés dans la région : les forces institutionnelles de gouvernement régional kurde, et singulièrement du clan Barzani. Clan qui en retour, compte sur cet appui international pour survivre, se maintenir aux commandes, pour poursuivre et développer le business de la rente pétrolière au service d’une petite classe bourgeoise traditionnelle reconvertie dans les bienfaits très lucratifs du capitalisme et de l’affairisme, pour maintenir en l’état les rapports sociaux et politiques dans une société kurde qu’il souhaiterait inchangée et figée à jamais dans la tradition.

On assiste aujourd’hui à une mobilisation dans toute la diaspora kurde à travers le monde, de l’Allemagne à l’Australie, du Canada à la France et aux pays scandinaves, avec des initiatives tous azimuts, sur Internet, appels aux dons, manifestations de rues, rassemblement permanents avec tentes dressées... Une pétition internationale vient d’être lancée pour que la Maison Blanche retire le PKK de la liste des organisations terroristes (15.000 signatures en 48 heures), le Mouvement européen des femmes kurdes appelle à des rassemblements le 16 août dans une douzaine de pays… tandis qu’aux élections présidentielles du 10 août en Turquie, en dépit de la réélection d’Erdoğan, le véritable gagnant est de toute évidence le candidat kurde proposé conjointement par le parti « légal » du PKK et par la gauche “alternative” turque liée aux mouvements sociaux, écolos, féministes, LGBT, etc...

L’histoire est en cours… avec parfois ses accélérations subites, et ce sont bien les hommes et les femmes qui se dressent, qui luttent et qui transforment le réel qui la font… et pas un ‟sujet” abstrait, prédéterminé et quelque peu transhistorique.

le 12 août 2014

J.F (OCL)


L’arrivée de la guérilla du PKK à Kirkouk


Deux articles de presse où les correspondants témoignent de cette nouvelle guerre d’Irak et du rôle décisif des unités combattantes de la gauche kurde de Syrie et de Turquie.


Les Kurdes de Turquie, d'Iran, d'Irak et de Syrie se battent ensemble <br>pour empêcher un nouveau génocide

Manuel Martorell

Cuarto Poder

Ce n’est pas la première fois, mais c’est vraiment celle qui arrive de la manière la plus claire, nette et franche de toute l’histoire du peuple kurde. Toutes les principales forces kurdes, qu’elles soient de Turquie, de Syrie, d’Iran et d’Irak, se battent ensemble pour arrêter le génocide lancé par l’État islamique.

Malheureusement, comme dans d’autres crises similaires pas très éloignés dans le temps (campagnes génocidaires ou de nettoyage ethnique en Syrie dans les années 60 du siècle dernier, en Iran et en Irak au cours des années 80 et en Turquie pendant les années 90), il aura fallu que la catastrophe se produise pour que la communauté internationale et les médias y prêtent attention.

Mais ce qui est sûr, c’est que les Kurdes de Syrie, dirigés par le Parti de l’unité démocratique (PYD), soutenus par les forces de Turquie (PKK), de l’Iran (PJAK) et de l’Irak (PUK et Gorran), combattent depuis déjà plus d’une année contre l’État islamique en Irak et en Syrie (ISIS) et d’autres organisations intégristes radicales comme le Front al-Nosra dans l’indifférence internationale la plus totale.

Périodiquement, ponctuellement et presque quotidiennement nous parviennent des rapports des services de presse du PYD, basés en Europe, dénonçant ce qui se passe dans les régions syriennes de Afrin, d’Hasakah (Jazira) ou de Kobanê : bombardements aveugles, offensives djihadistes continuelles, blocus alimentaire et sanitaire, exécutions sommaires, destructions de villages, vols de cultures et de bétail, exode et surpopulation de réfugiés...

Mais, en dépit de ces dénonciations internationales, personne n’a rien fait tout au long de ces derniers mois. Au contraire, les djihadistes continuaient de recevoir l’appui de la Turquie et des monarchies pétrolières du Golfe quand ces régimes ne leur envoyaient pas des approvisionnements et des armes des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne.

Depuis des mois, l’objectif de l’ancien ISIS a été d’occuper la région de Kobanê, géographiquement située au milieu des deux autres zones contrôlées par le PYD dans le nord de la Syrie (Afrin près de la côte méditerranéenne et la Jazira, limitrophe de l’Irak) pour, ainsi, briser la continuité territoriale du Kurdistan syrien, et ensuite, se lancer à l’assaut des deux autres cantons autonomes.

Les offensives se sont intensifiée lorsque l’ISIS a mis la main sur d’énormes quantités d’armes sophistiquées, des mortiers, des pièces d’artillerie, des chars et des véhicules blindés de toutes sortes quand ils se sont emparé des bases de l’armée irakienne au cours du mois de juin. Mais, même de cette façon, les forces du Califat avec sa capitale à Mossoul, n’ont pas réussi à vaincre la résistance des YPG à Kobanê, qui, à leur tour, ont reçu l’appui de groupes kurdes d’Irak et de Turquie.

C’est peut-être pour cette raison que l’État islamique, au début du mois d’août, a décidé de changer de tactique et d’occuper la zone du Kurdistan où les frontières de la Turquie, de la Syrie et de l’Irak se rejoignent, une région stratégique habitée par de nombreux peuples et où vivent différentes minorités religieuses, mais surtout des yézidis et des chrétiens, communautés également ciblées par les islamistes. L’EI essayait ainsi d’isoler les Kurdes syriens de leurs renforts irakiens.

Et c’est alors que la catastrophe s’est produite. Les peshmergas du gouvernement autonome d’Erbil incapables de freiner les djihadistes, plus de 300.000 yézidis ont tenté de fuir, conscients que pour eux il n’y aurait pas de pitié. Á mesure que les jours passent et que parviennent les témoignages, les premiers rapports dénonçant des exécutions sommaires, la disparition de milliers de personnes et l’enlèvement de centaines de femmes pour les utiliser comme esclaves sexuelles se voient confirmés ; selon certains rapports, certaines familles ont été enterrées vivantes.

Ce nouveau génocide contre une partie de son peuple et la menace des djihadistes d’occuper les autres régions kurdes de l’Irak ont provoqué l’union de forces qui, jusqu’à récemment, étaient opposées. C’est pourquoi on voit combattre ensemble les partis irakiens comme l’Union patriotique (UPK), le Parti démocratique (PDK) ou Gorran (Changement), avec les guérilleros du PKK de Turquie, les Unités de Défense du Peuple (YPG), dépendantes du PYD syrien et les miliciens iraniens du PJAK [parti-frère du PKK], du PDK-I ou Parti de la liberté du Kurdistan (PAK).

Ils ont tous des caractéristiques communes : bien que leur base sociale soit fondamentalement musulmane, ils placent en priorité les valeurs nationales kurdes devant les considérations religieuses, raison pour laquelle il est fréquent de trouver des chrétiens, des yézidis ou des athées parmi leurs membres. De plus, en général, ils recherchent des alliances avec les pays occidentaux et reconnaissent le rôle politique et social des femmes, offrant un cadre à de nombreuses femmes dans leurs unités de combat. Politiquement, cependant, d’importantes différences subsistent entre eux qui, maintes fois dans le passé, ont déclenché de véritables guerres civiles.

L’Union patriotique (UPK) dirigée par Jalal Talabani, a une origine de gauche, défend le droit à l’autodétermination et fait partie de l’Internationale Socialiste. Son principal rival, le PDK de Massoud Barzani, est plus traditionnel et nationaliste. Les deux se sont partagés depuis dix ans l’administration du Kurdistan irakien.

Pour leur part, le PKK, le PYD et le PJAK sont dirigés par Abdullah Öcalan, ancien dirigeant marxiste, aujourd’hui emprisonné à vie dans la prison de l’île d’Imrali, et préconisent une régénération des sociétés du Moyen-Orient sur la base de l’autogestion des communautés locales.

Enfin, les deux branches du Parti démocratique du Kurdistan d’Iran défendent la création d’un État fédéral démocratique en Iran. Celui-ci fut le premier parti ‟moderne” parmi les Kurdes. Il est né en 1946 et a créé, avec le soutien soviétique, la République de Mahabad. Défendant cette première expérience d’auto-gouvernement, entre 1946 et 1947, les Kurdes de Turquie, d’Iran et d’Irak se sont déjà battus ensemble contre l’armée du Shah Reza Pahlavi. Ensuite, au début des années 1980, les combattants du PDK-I, dirigé par le professeur Abdulrahman Ghassemlu, de l’UPK irakienne et du Parti socialiste Kurde de Turquie se sont rassemblé dans la formation d’un seul front. Ensemble, ils ont essayé d’arrêter l’offensive des pasdadans (Gardiens de la Révolution) khomeinistes qui ravagèrent le Kurdistan iranien en détruisant des villages entiers.

Alors, comme cela s’est passé au cours du génocide en Irak des années 1980 et du nettoyage ethnique des années1990 en Turquie, la communauté internationale est restée les bras croisés, exactement comme cela s’est produit depuis un an dans le Kurdistan syrien face aux offensives djihadistes.

Il aura fallu que se présente la menace d’un nouveau génocide, maintenant des mains de l’État islamique ou Califat de Mossoul, pour qu’il y ait une réponse internationale visant à venir en aide à un peuple qui, avec plus de quarante millions de personnes, est considéré comme le peuple sans État le plus important de la planète

Source : ici

Traduction : XYZ / OCLibertaire


Les frappes aériennes américaines ont aidé, <br> mais les Kurdes de Syrie ont fait reculer l'État islamique

Par Mitchell Prothero

McClatchy - Service étranger

11 août 2014

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Un pick-up détruit qui aurait été utilisé par l’État islamique est abandonné à l’entrée de la ville de Gweir alors que les feux continuent de brûler à l’intérieur de la ville. Les combattants peshmergas contrôlent désormais la ville kurde de Gweir après une semaine de violents combats qui ont vu la ville changer de mains à plusieurs reprises avant que les frappes aériennes américains aient poussé les militants de l’État islamique de l’autre côté de la rivière située tout près. (Mitchell Prothero / McClatchy

GWER, Irak – Le victoire, disent-ils, a beaucoup de pères, et alors que la milice kurde des peshmergas repoussait les forces de l’État islamique d’une série de villes proches d’Erbil dimanche et lundi, il était facile d’en citer deux : les frappes aériennes précises réalisées par des avions américains qui ont éliminé des positions d’artillerie et des convois et des livraisons opportunes d’armes légères et de munitions par la CIA.

Mais un troisième a bien pu jouer un rôle aussi important, bien que moins médiatisé : l’addition de centaines de combattants d’un groupe turc désigné par le gouvernement des États-Unis comme une organisation terroriste.

Les visites effectuées à des postes de la ligne de front lundi [11 août] a clairement indiqué que l’afflux de combattants liés au Parti des travailleurs du Kurdistan, connue par son sigle kurde PKK, avait joué un rôle majeur dans l’expulsion de l’État islamique de zones clés situées à 30 minutes de route d’Erbil, la capitale du gouvernement régional du Kurdistan d’Irak. La chute d’Erbil était possible la semaine dernière, qui a mis fin à des semaines d’inaction de l’administration d’Obama sur l’Irak.

« Le PKK a pris Makhmour » reconnait un combattant peshmerga à un checkpoint situé à l’extérieur de Makhmour en secouant la tête d’admiration. Puis, en utilisant l’acronyme arabe pour l’État islamique, il livre une explication : « Ils sont très expérimentés dans la lutte contre Daesh en Syrie et ce sont de vrais combattants de la guérilla depuis l’époque où ils se battent en Turquie. Ils ont plus d’expérience et de formation que nous ».

Il y a eu beaucoup de gratitude pour l’intervention des États-Unis qui, depuis vendredi, ont annoncé au moins sept frappes aériennes sur des objectifs de l’État islamique à proximité d’Erbil.

« Les frappes sont intervenues à la dernière seconde, mais, Dieu merci, elles ont eu lieu » a déclaré un responsable de la défense kurde à Kalak, où les peshmergas ont mis en place une ligne de défense qui, comparée avec leur aspect loqueteux de la semaine dernière, a réussi à aligner une formidable rangée de mitrailleuses montées sur des pickups avec un approvisionnement conséquent en munitions légères.

Un responsable du Département américain de la Défense a confirmé qu’une série de missions d’approvisionnement secrètes de la CIA utilisant des avions battant pavillon irakien avait livré des munitions et des armes nécessaires pour faire face à la hauteur de la crise à Erbil. Les déclarations publiques des responsables de l’administration indiquent que l’aide pourrait se poursuivre.

Des responsables kurdes ont cependant déclaré ne pas s’attendre à des livraisons d’armes lourdes dont ils ont besoin pour vaincre l’État islamique mieux armé, en particulier avec des véhicules blindés Humvee fournis par les États-Unis que les extrémistes ont pillé à l’armée irakienne. Le problème, a déclaré un responsable, est que l’administration Obama reconnaît toujours le gouvernement à Bagdad comme le seul destinataire légitime de l’aide de gouvernement à gouvernement.

« Les armes légères ne vont pas les arrêter », a déclaré un responsable kurde, qui a requis l’anonymat en raison du caractère sensible de la question. « Vous ne pouvez pas percer un Humvee blindé avec des munitions légères. Ce n’est pas ce que nous recherchons ».

Et c’est ce qui fait que l’introduction de combattants kurdes de Syrie et de Turquie a été d’autant plus importante pour les récentes victoires des peshmergas.

Les responsables kurdes sont réticents à discuter de la présence de centaines de combattants du PKK et confirment seulement que certaines unités étaient composées de « nos frères kurdes des forces d’auto-défense de Syrie. »

Mais les combattants ne faisaient aucun effort, lundi, pour se cacher dans et autour de Makhmour, et leur présence a également été confirmée à Gweir.

L’entrée des forces du PKK dans les combats au nord de l’Irak, en particulier si près d’Erbil, que l’administration Obama a déclaré comme particulièrement sensible en raison du grand consulat américain et du centre d’opérations conjointes qui y sont implantés, pourrait s’avérer un peu embarrassante.

Le PKK opère sous la dénomination de ‟Forces locales d’autodéfense”, ou YPG en kurde, dans le nord de la Syrie où il livre d’intenses combats contre l’État islamique pour le contrôle des zones clés le long de la frontière turque. La désignation YPG, selon les membres du PKK, a été conçue, au moins superficiellement, pour occulter le rôle du PKK, qui a été désigné par les Etats-Unis, l’Union européenne et la Turquie comme un groupe terroriste. L’Irak, la Turquie et les États-Unis, en revanche, semblent avoir accepté la nécessité de permettre à un groupe terroriste – le PKK – de lutter contre un groupe désigné comme bien pire que lui, l’État islamique.

Selon un commandant du PKK actuellement à Erbil, les forces du PKK sont arrivées vendredi et dans un premier temps ont adopté des positions défensives pour aider à protéger la capitale, y compris dans le plus grand espace ouvert d’Erbil, le parc Sami Rahman, visibles de la ville avec leurs uniformes distinctifs et leurs femmes combattantes, quelque chose que n’ont pas les peshmergas.

« Nous avons d’abord établi une base dans le parc », a déclaré le commandant, qui a demandé à être appelé Ali. « Mais ce n’était pas une bonne situation d’être aussi visibles dans le centre de la ville. Et une fois que les Américains ont commencé les bombardements, on nous a demandé de sortir et d’aller à l’offensive pour reprendre Makhmour. Il existe des tensions entre notre parti et (le président kurde Massoud) Barzani à cause de ses relations étroites avec la Turquie, mais nous avons mis cela de côté pour faire face ensemble à la menace de Daesh ».

Quant à l’ironie d’être considérés comme des terroristes par les États-Unis alors même qu’ils jouent un rôle essentiel dans la protection des actifs américains à Erbil menacés par d’autres radicaux, Ali éclate de rire.

« C’est une situation particulière, et tout le monde est assez intelligent pour savoir que nous n’avons rien de commun avec Daesh », ajoute-t-il. « Nous nous battons seulement pour une patrie kurde et la liberté de notre peuple. Nous ne sommes pas comme ces animaux. Notre dénomination est uniquement politique maintenant ».

Ce dimanche 10 août, les combattants du PKK ont participé ouvertement à l’attaque sur Makhmour, tandis que les combattants peshmergas les ont soutenus et se sont concentrés sur la ville de Gweir tenue par l’État islamique. Avec les frappes aériennes américaines et l’afflux de munitions et de combattants expérimentés, les deux villes étaient fermement sous le contrôle des Kurdes dimanche soir.

À un checkpoint, lundi, les combattants du PKK, dont plusieurs femmes, contrôlaient les voitures et plaisantaient avec la poignée de gens du pays qui était revenue dans le secteur. Mais, des combattants peshmergas à proximité ont poliment mis un terme à une interview avec un journaliste, en plaisantant qu’ils étaient trop fatigués pour parler aux reporters.

Lundi, Gweir était complètement déserte à l’exception des peshmergas épuisés et d’une poignée de bergers qui sont revenus pour rassembler des dizaines de vaches perdues qui erraient autour des décombres du champ de bataille dans une certaine confusion.

« Nous devons retrouver le plus grand nombre possible de nos vaches. », a déclaré Yassin, un berger local qui a ignoré les avertissements des snippers. « Au moins ceux de Daesh n’ont pas mangé », a-t-il ajouté, un peu irrité.

« Les Américains sont descendus et les ont frappé, et alors nous avons attaqué », a déclaré un combattant affecté à un checkpoint dans le centre de la ville. « Ils ont fait sauter le pont en partant et comme ça nous n’avons pas pu les pourchasser. »

À l’extrémité du village, la destruction a été plus intense. Là, des frappes aériennes ont détruit les positions de l’État islamiques, et des combattants peshmergas faisaient la sieste dans un bunker partiellement détruit qui avait changé de mains trois fois en une semaine.

Placés au bord du pont détruit, ils ont déclaré que, bien que les combattants de l’État islamique ne se sont enfoncés qu’à environ 300 mètres de là, la journée avait été calme, sauf pour un snipper, qui a tirait régulièrement sur des véhicules et des combattants kurdes exposés.

« Vous devriez être prudent en partant, et la prochaine fois apportez la sécurité » plaisante un combattant. « Il n’est pas très bon, mais nous ne voulons pas lui permettre d’avoir de la chance et de toucher notre invité d’honneur. »

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Source et photos : ici

Traduction rapide : XYZ pour OCLibertaire


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  • L'union sacrée des Kurdes sauve les yazidis d'Irak

     

    FRANCE 24, le 15/08/2014

     

    Des troupes de combattants kurdes syriens et turcs sont venues en aide aux réfugiés yazidis sur les monts Sinjar, en Irak. Les envoyés spéciaux de FRANCE 24 se sont rendus sur place.

    L’offensive des combattants de l’État islamique dans le nord de l’Irak a poussé plusieurs factions kurdes, longtemps opposées, à unir leurs forces pour repousser la menace jihadiste.

    Selon les envoyés spéciaux de FRANCE 24 en Irak, des combattants kurdes, issus des ailes turque et syrienne du PKK, le mouvement des travailleurs du Kurdistan, se sont déplacées sur les monts Sinjar, où des milliers de membres de la communauté yazidie ont trouvé refuge.

    "Nous sommes au nord de l’Irak, mais les hommes qui tiennent les monts Sinjar sont en fait des combattants kurdes venus de Syrie et de Turquie", explique Roméo Langlois, envoyé spécial de FRANCE 24.

    "Daesh, comme ils l’appellent ici l’État islamique, se trouve à quelques kilomètres. [Les jihadistes] contrôlent absolument toute la plaine", ajoute le journaliste.

     

    "Des combattants kurdes très expérimentés"

     

    Les différentes factions kurdes ont renforcé leur coopération après les premiers revers militaires, début août, des forces de sécurité du gouvernement régional du Kurdistan irakien, les peshmerga. Les combattants de l’État islamique s’étaient rapidement emparés de territoires au nord de la ville de Mossoul, la grande ville irakienne qui sert de base arrière aux jihadistes dans le pays.

    Le 3 août, la prise de Sinjar, à 50 kilomètres de la frontière entre l’Irak et la Syrie, avait provoqué un exode de plusieurs milliers de civils issus de la minorité yazidie. L’arrivée de troupes du PKK sur le champ de bataille a certainement aidé les peshmerga irakiens à reconquérir une partie des territoires perdus, selon les experts de la région.

    "Le PKK a des combattants très expérimentés. Ils sont mobiles, agiles et très tactiques ", a déclaré à FRANCE 24 Shwan Zulal, professeur à Kings College et spécialiste du Kurdistan.

     

    Situation humanitaire "stabilisée"

     

    Malgré le lourd tribut payé par la minorité yazidie – l’envoyé spécial de FRANCE 24 a décrit la présence de nombreuses tombes improvisées pour les réfugiés morts de soif ou d’épuisement – l’intervention des combattants du PKK a permis de sécuriser l’évacuation de nombre d’entre eux.

    Selon nos journalistes sur place, il ne restait, vendredi 15 août, plus qu’une centaine de familles réfugiées sur les monts Sinjar, contre près de 5 000 au début de la crise.

    "La situation est extrêmement complexe. Le pont aérien qui a été mis en place il y a environ une dizaine de jours sert à peine à combler les besoins. Cela dit, la plupart des personnes ont fui et, grâce au contrôle de ces hommes, la situation est stabilisée, en tout cas pour les civils", explique Roméo Langlois sur l’antenne de FRANCE 24.

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    Source : http://www.france24.com/fr/20140815-kurdes-yazidis-refugies-aide-sinjar-irak-syrie-turquie-pkk-peshmerga/

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    • Les USA ne collaboreront pas avec les Kurdes qui défendent Sinjar <br> parce que « ce sont des terroristes »

      Manuel Martorell / Cuartopoder

      le 16/08/2014

      L’accord de Union européenne pour fournir aux forces kurdes des armes appropriées pour faire face aux djihadistes s’est heurté à un premier écueil avant même sa mise en œuvre. Parmi ces forces qui luttent contre l’État islamique se trouvent, de manière très évidente, différents groupes liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un mouvement qui fait partie de la liste des organisations terroristes aussi bien par l’Union européenne que les Etats-Unis

      Le PKK joue en ce moment un rôle clé dans la défense des monts de Sinjar, où s’est produit la crise humanitaire actuelle et la réaction internationale ultérieure, mais il a également un rôle de premier plan sur le front de Makhmur, à partir duquel les djihadistes essaient de se rapprocher de la ville d’Erbil, la capitale et le siège du gouvernement régional du Kurdistan.

      En outre, des unités dépendantes du PKK renforcent les peshmergas dans la défense de Kirkouk et de Jalawla, ayant été également appelés pour protéger des attaques djihadistes la vallée de Lalesh, au sud de la ville de Dahok, où se trouve le principal sanctuaire des yézidis.

      Le problème est apparu, comme le rapportent à la fois l’agence Rudaw et des sources du PKK, précisément dans les monts de Sinjar. C’est dans ces montagnes que ce sont regroupés des dizaines de milliers de réfugiés yézidis et turkmènes fuyant l’avancée djihadiste. L’incapacité des peshmergas du PDK à les défendre a contraint les Unités de défense du peuple (YPG) à pénétrer en Irak depuis la Syrie pour ouvrir un couloir de sécurité et repousser les possibles attaques des islamistes.

      Le résultat est que toute cette zone est désormais tombée sous le contrôle des YPG syriennes et, par conséquent, du PKK, qui abandonneront difficilement leurs positions. En tant que responsables de la sécurité des yézidis sur le terrain, les responsables du PKK exigent, logiquement, que toute opération internationale, humanitaire ou militaire, soit menée en coordination avec les commandants de la guérilla.

      Une telle circonstance, selon les sources citées, a provoqué un contact entre ces commandants du PKK et les militaires américains envoyés dans la zone pour organiser l’intervention internationale, qui auraient informé les autorités locales qu’ils ne peuvent pas mettre en place cette coordination du fait que le PKK est officiellement classé comme une organisation terroriste.

      Cet incident a pris une dimension importante si l’on considère que le PKK est devenu la force hégémonique dans les régions kurdes de Syrie et s’est consolidé en Turquie comme une force politique capable de réunir des millions de votes, qui dirige des centaines de villes et villages et dont candidat aux récentes élections présidentielles a remporté près de 10 % de l’ensemble des bulletins de vote dans ce pays.

      Précisément, la crise de Sinjar coïncide avec le 30ème anniversaire de sa lutte armée, réunissant autour de lui, non seulement les Kurdes mais aussi d’autres minorités comme les alévis et les yézidis, qui s’opposent au projet islamiste de Tayyip Erdogan. Depuis lors, et malgré l’utilisation de tous les moyens pour en finir avec l’insurrection armée, y compris le nettoyage ethnique dans les années 1990, le PKK n’a pas cessé de voir augmenter son appui populaire, comme en témoignent les dernières élections.

      Il faut aussi se rappeler que les YPG, avec l’aide du PKK, combattent l’Etat islamique en Irak et en Syrie (ISIS) depuis plus d’une année sur plusieurs fronts dans le nord de la Syrie, sans aucun soutien international. Cela, ainsi que la disposition immédiate démontrée pour venir en aide aux Kurdes en Irak, a considérablement accru le prestige du PKK parmi les Kurdes, non seulement de Syrie, mais aussi parmi les Kurdes d’Irak, enregistrant des manifestations de soutien populaire dans les villes de Kirkouk , Souleymanieh et de manière plus intense parmi les yézidis de Sinjar, dont de nombreux jeunes hommes ont rejoint leurs rangs tout en accusant les peshmergas du PDK de les avoir abandonnés.

      En réalité, l’incident de Sinjar met en lumière la politique d’alliance suivie dans la crise syro-irakienne par les Etats-Unis et l’Union européenne. Dès le début, ils ont choisi de soutenir, dans les deux pays, les groupes islamistes, qu’ils soient modérés ou radicaux, abandonnant à leur sort des secteurs tels que les Kurdes, les chrétiens, les yézidis et d’autres minorités importantes, davantage partisanes d’un système démocratique comparable avec les Occidentaux.

      Le résultat d’une telle stratégie, très semblable à celle qui a été menée en Afghanistan, a été le surgissement d’une menace internationale encore plus dangereuse que celles des talibans, car elle affecte directement la région méditerranéenne et menace d’extermination toutes ces forces ou secteurs potentiellement alliés de l’Occident.

      C’est la raison pour laquelle une initiative a vu le jour sous la forme d’une lettre au président Obama, pour que les États-Unis, et par extension l’Union européenne, retire le PKK de liste noire des groupes terroristes et reconnaissent le rôle important que jouent ses organisations pour l’instauration dans tout le Moyen-Orient d’un système politique fondé sur le respect de la diversité religieuse et culturelle.

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      Source : http://www.cuartopoder.es/terramedi...

      Traduction : XYZ pour OCLibertaire

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