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Courant Alternatif 242, de l’été 2014, est sorti

dimanche 20 juillet 2014, par ocl-lyon


SOMMAIRE

ÉDITO PAGE 3

LUTTE DE CLASSES

PAGE 4 Grève des cheminots

PAGE 6 L’été sera chaud dans les hostos

RÉSISTANCE À L’AGRO-INDUSTRIE

PAGE 8 Réponse à la Ferme des 1000 vaches et complément

RÉSISTANCE AUX GRANDS PROJETS INUTILES

PAGE 9 Notre-Dame-des-Landes

INTERNATIONAL

PAGE 13 L’accord commercial transatlantique

PAGE 14 Brèves

L’ÉCONOMIE EN BRÈVES PAGE 15

PROGRAMME DES RENCONTRES LIBERTAIRES 2014 PAGE 16

BIG BROTHER PAGE 18

LUTTE DES FEMMES

PAGE 20 Rien n’est jamais acquis

CONTRE-RÉFORMES

PAGE 24 Réforme territoriale

PAGES 27 Réforme du droit d’asile

PAGES 30 Réforme pénale

ÉDITO

LA LUTTE FINIRA BIEN PAR PAYER !

Le capital bien relayé par l’Etat continue d’attaquer et de détruire ce qu’il reste des services publics où le client a remplacé l’usager, les régimes d’indemnisation des chômeurs du régime général, des intérimaires, des intermittents du spectacle, …
A chaque fois, la législation européenne sert de justification béton, indépassable. S’opposer à ces « réformes » revient à être catalogués de conservateurs, réactionnaires, nantis, … par les partis et syndicats collabos bien relayés par tous les grands médias.
Néanmoins, en France, l’opposition aux restructurations continue et s’amplifie.

  • Les cheminots ont mené pendant 15 jours une grève reconductible où la pratique d’assemblées générales souveraines de grévistes progresse. Rappelons que la SNCF cassée en deux depuis 1997 (SNCF et Réseau Ferré de France) devrait être découpée en trois entreprises distinctes. A ce sujet, notons la pratique institutionnelle des écologistes et du Front de Gauche. Les premiers ont proposé et fait voter en première instance (1) « le caractère indissociable et solidaire » des 3 nouveaux établissements, ce qui a le même effet que de « pisser dans un violon » ! Plus traître fut l’amendement, voté en première instance lui aussi, du Front de Gauche, qui prévoit que les salariés des 3 nouvelles entités de la SNCF auront un employeur unique. La fonction de cet amendement était clairement de tenter de casser le mouvement de grève reconductible. D’ailleurs le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, s’est empressé de monter au créneau sur RTL pour évoquer « un tournant » de la grève après des « avancées » obtenues … à l’Assemblée nationale. Comme l’on dit les grévistes, c’était de l’enfumage d’autant plus que ces politiciens et ce bureaucrate n’étaient pas s’en savoir que cette disposition d’employeur unique est en complète contradiction avec la législation européenne qui exige une séparation totale entre les Epic. Vous pourrez lire dans ce numéro l’article sur la grève des cheminots … « un succès malgré la non-victoire ». Mais cette grève a été lynchée comme jamais par les grands médias. Bien sûr, nous avons eu droit comme à chaque fois de l’usager (et non du client… tiens, tiens !) pris en otage, argument monté en épingle au moment de l’ « innocent candidat au bac philo » futur victime scandaleuse de la grève. A noter que la lutte s’est poursuivie et aucun candidat n’a eu à en souffrir au grand dam des médias à l’affût qui ont fait le pied de grue devant les centres d’examen soi-disant les plus exposés. Mais, il y a eu une nouveauté : les médias n’ont pas hésité à reprendre le refrain de la grève incomprise par tout le monde, y compris par « les grévistes eux-mêmes » !
  • Des postiers du 92 (plus de 150 jours de grève !), du 91 (Essonne), de Paris, en Corse, … Des grèves dures, difficiles contre l’application sur le terrain de la restructuration avec suppressions de postes, augmentation de la charge de travail, cassage de la collectivité de travail des agents, …qui ont eu comme point de départ le refus de rupture de contrat de précaires que la Poste jette après s’en avoir servis en tant que salarié/e/s et source de subventions liées à leur statut de contrats aidés. Ces luttes, le plus souvent locales ou départementales, ont été et sont encore à ce jour extrêmement dynamiques, ouvertes à toutes les autres luttes (cheminots, intermittents-précaires, etc.). Ces grévistes ont pris des initiatives de convergence des luttes, de coordinations interprofessionnelles. Ils subissent une grave répression de leur entreprise (procédures disciplinaires, mises à pied, licenciements, …) pour un travail syndical habituel qui se mène depuis des décennies (prise de parole sur le lieu de travail, appel à la solidarité, …). A cela s’ajoute une criminalisation sur le terrain judiciaire avec mis en garde-à-vue par la sûreté territoriale.
  • Pendant au moins tout l’été, les intermittents du spectacle, des intérimaires et plus globalement des précaires-chômeurs vont animer par leur présence et/ou leur grève des lieux de spectacle. Depuis 2003, ces luttes d’intermittents ont évolué et dépassé le strict cadre d’une corporation. Il faut dire que l’accord Unedic du 22 mars 2014, ratifié par l’Etat, touche tous les chômeurs du régime général, les intérimaires, les salariés victimes d’un licenciement injustifié, les intermittents du spectacle et les chômeurs seniors. Le croisement des différentes règles que la nouvelle réglementation poussera chacun et chacune à accepter de travailler dans la plus grande précarité, en acceptant tous les petits boulots qui se présenteront. En fait, nous assistons en France au processus européen de démantèlement de l’assurance chômage déjà appliqué en Allemagne, Grèce, Espagne ; Italie, ... Cet accord de l’Unedic « s’inscrit dans la logique de l’alignement des annexes vers le régime général, lui-même sévèrement touché. Son objectif est la diminution des dépenses de l’assurance chômage, en passant par l’application de nouvelles règles d’indemnisation, celles-ci visant à faire des économies sur le dos de ceux qui paient déjà « la crise » : les chômeurs. » (2)
  • Le mouvement dans les hôpitaux contre les politiques de restriction se construit et s’étend. Vous pourrez, dans ce numéro, lire un article sur ce sujet : « L’été sera chaud dans les hostos ! »
    Bien sûr, il y a bien d’autres luttes défensives mais aussi parfois offensives et victorieuses ! Signalons les 5 jours de grève des agents de Pôle emploi de Paris Laumière (du 16 au 20 juin) pour la création de postes. La direction a cédé en accordant 4 postes en CDI et 1 en CDD. A noter qu’il a fallu l’occupation de la Direction générale de Pôle emploi et le soutien de collectifs de chômeurs, précaires, agent-es de Pôle emploi, intermittent-es et intérimaires. Un exemple qui prouve que si l’on veut gagner, il faut s’associer, se coordonner avec d’autres ayant le même ennemi de classe !
    Notre rôle politique est d’apporter notre solidarité concrète à ces mouvements lorsque nous n’y sommes pas directement impliqués en, par exemple, faisant circuler la parole des personnes en lutte (émissions de radio, sites, tracts, ….) car l’information reste la 1re bataille à gagner.
    Nous ne pouvons pas terminer cet édito sans évoquer la lutte anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui désormais peut gagner. En son sein, nous avons, avec d’autres, toujours affirmé avec force et visibilité une expression anticapitaliste et libertaire abordant des problèmes stratégiques. Tout ceci sera débattu lors de nos rencontres d’été qui auront lieu en Ariège du 25 juillet au 5 août.

OCL-Reims le 29 juin

(1) Cet édito est rédigé avant le vote de la loi au Sénat prévu du 9 au 11 juillet

(2) Pour en savoir plus : www.cip-idf.org

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