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Mouvement social

Grève à la Poste

Dans la chaleur des conflits, La Poste agite le bâton !!!

dimanche 22 juin 2014, par ocl-lyon

La brutalité des réorganisations, le rythme effréné auquel elles se succèdent, la course aux suppressions d’emplois, ainsi que la précarité ambiante font qu’aujourd’hui un vent de révolte souffle dans de nombreux services de la Poste : d’Ajaccio à Rueil-Malmaison en passant par Villard-Bonnot et Paris XV, les grèves n’ont jamais été si nombreuses, aussi longues et déterminées !


Une riposte à la hauteur des attaques menées par une direction, qui nous promettait du sang et des larmes, s’avère donc plus que jamais nécessaire pour tous les postiers voulant défendre leurs conditions de vie et de santé au travail.

Deux luttes emblématiques de la politique « sociale »sont actuellement en cours à la Poste :

  • Dans les Hauts de seine (92) : Cinq centres courriers sont en grève depuis plus de 140 jours. Ce conflit est motivé par le refus par les postiers du 92 d’un recours systématique à la précarité sur des postes permanents, ce qui est aujourd’hui le mode de fonctionnement « normal » de bons nombres d’établissements. Ils réclament donc l’embauche en CDI de quatre précaires qui travaillent pour la Poste depuis des mois. L’enjeu est de taille pour la Poste, car la précarité permet à l’entreprise non seulement d’engranger des aides à l’emploi, mais aussi de disposer à faible coût d’un personnel flexible et fragilisé donc peu revendicatif. Comme le disent nos directeurs d’établissement : « Un CDD ce n’est jamais malade et ça ne prend pas de congés ». Pour ce crime de lèse plus-value, les postiers du 92 subissent les foudres de la direction nationale (conseil de discipline, demandes de licenciements, mises à pied, convocation policière…), tout l’arsenal répressif patronal y passe. La Direction aurait-elle peur de la contagion ???
  • Dans l’Essonne (91) : Autre méthode, mais même mépris…. Les postiers d’Epinay sur Orge apprennent la fermeture, dans l’urgence, de leur établissement. La raison avancée par la Poste, le loyer y serait exorbitant… Seul problème, le propriétaire des lieux n’est autre que la Poste !!! Sont-ils tombés sur la tête ? Bien sûr que non ! Au contraire, cette fermeture va leur permettre de tout remettre en cause dans cet établissement. Au nom d’une organisation dite « innovante, voire délirante », cette restructuration s’attaque au cœur même du métier de facteur. Les facteurs seront dessaisis de la préparation de leur tournée, ce qui va détruire les collectifs de travail, et ils devront six jours sur sept durant 6 heures de rang assurer la distribution du courrier en horaire mixte (Méridienne quand tu nous tiens …). Ce changement brutal aura non seulement des conséquences sur la santé des facteurs dont l’activité de distribution est quasiment doublée, mais également sur l’équilibre entre leur vie privée et professionnelle. Les collègues d’Epinay s’opposent donc par la grève depuis un mois et refusent ces nouvelles organisations avec d’autres postiers du 91.

Luttes d’intérêt général : Les facteurs et factrices en grève se battent aujourd’hui pour nous tous, leurs revendications sont aussi les nôtres !!!

Comment ne pas être solidaires de luttes qui combattent la précarité, les suppressions d’emplois, et cherchent à préserver nos conditions de travail et à défendre notre métier attaqué de toute part par des patrons affamés par « la saignée de l’emploi », tel un requin par sa proie.

Leurs combats sont aussi les nôtres !
Il y a donc une nécessité absolue à organiser la solidarité et débattre des possibilités d’extensions des conflits et de convergence des luttes, dans le contexte bouillonnant actuel…

Avec les intermittents et les cheminots, ce sont les mêmes revendications que nous portons : Lutter contre la précarité pour assurer un service public de qualité !!!
La Poste nous promet du sang et des larmes, promettons-leur des luttes et de la solidarité !

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3 Messages

  • Les mouvements de grève des facteurs et factrices ont tendance à se multiplier et à s’étendre en ce mois de juin 2014 : à Saint-Nazaire, à Peyrehorade (40), à Tourcoing, à Brest, à Remiremont (Vosges), dans au moins trois communes (Ducos, Rivière-Salée et Saint-Esprit) de la Martinique, dans tout le département du Cher...

    Principal problème : l’invisibilisation de ces grèves locales, simultanées et lancées un peu partout sur les mêmes motifs et que seuls les journaux de la presse locale relaient un peu.

    Martin

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    • Les postiers ont reçu le soutien de 300 personnes

      Les postiers de la plateforme de distribution Aubin-Decazeville ont attaqué lundi leur troisième semaine de grève. Et le week-end n’a pas été de trop pour digérer leur dépit et leur colère à la suite "du nouveau camouflet" imposé samedi par la direction locale de La Poste alors que les négociations de vendredi leur "avaient laissé espérer une sortie de conflit honorable pour les deux parties".

      Non seulement les postiers ont abandonné leur ressentiment, mais en plus ils se sont retrouvés dans la journée de dimanche "pour amener des contre-propositions". Lesquelles ont été soumises hier à Mme Massoulard directrice de la Dirrecte qui, selon Laurence Cahors, la responsable départementale CGT Fapt, a estimé que "ces contre-propositions constituaient une base sérieuse pour que les négociations reprennent aujourd’hui même".

      Hier, à 17 heures, malgré un horaire avancé en raison de la coupe du Monde de foot, 300 personnes sont venues apporter leur soutien aux grévistes, soit environ le double que lors du dernier rassemblement. "Visiblement, indiquait Laurence Cahors, beaucoup de gens, d’usagers, en dépit de la gêne occasionnée par le conflit ont pris conscience de la responsabilité de la direction de La Poste qui, depuis le début parie sur le pourrissement du mouvement".

      source : ici

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    • INTERMITTENTS : <br>Occupation de la Direction du Courrier de La Poste ce matin <br>et lecture d'un communiqué :

      Voici le communiqué lu à la Direction nationale du Courrier

      Nous, chômeurs, précaires, intermittents, intérimaires, sommes en lutte pour exiger le retrait de la nouvelle convention d’assurance chômage. Notre lutte croise celle d’autres travailleurs, et notamment celle des postiers. Nous avons envahi ce matin la direction nationale du courrier pour exiger que leurs revendications soient entendues, pour qu’un protocole soit signé sur la base de leurs propositions, pour que cesse immédiatement la répression dont sont victimes les grévistes.

      Nous ne sommes pas ici par hasard, ou par simple solidarité. Comme dans tant d’autres entreprises, les pratiques de La Poste précarisent les travailleurs. Non seulement la direction multiplie le recours à des contrats courts et toujours plus précaires, mais en plus engrangé les subventions liées à certains de ces contrats (contrats de professionnalisation, contrats uniques d’insertion...). En refusant d’embaucher de manière pérenne à l’issue de ces contrats, La Poste base son fonctionnement sur l’exploitation de la précarité. Les postiers du 92 sont en grève depuis fin janvier notamment pour dénoncer ces pratiques et défendre leurs collègues précaires. Leur combat est le nôtre, la logique ici à l’uvre est la même que celle que nous combattons à l’Unédic : pendant qu’on fait des économies sur le dos des chômeurs et des travailleurs les plus précaires, en activité réduite, intérimaires, on ne met jamais sur la table la question des abattements et baisses répétées des cotisations patronales, les pratiques d’embauche des employeurs, et l’opacité concernant le budget de l’Unédic.

      Nous ne sommes pas ici par hasard, ou par simple solidarité. Nous nous battons aujourd’hui pour une assurance chômage juste et solidaire, parce que nous savons que plus nous avons de droits, meilleures sont nos conditions de travail lorsque nous sommes employés. À La Poste, on voit bien qu’en parallèle de la précarisant ion des salariés, les droits syndicaux sont attaqués. Les postiers en grève dans le 92, le 91, dans le 15e arrondissement de Paris, à Ajaccio subissent depuis le début de leurs conflits une répression féroce de la direction de La Poste : sanctions disciplinaires, menaces, licenciements... Et pour la deuxième fois en quelques semaines, l’Etat s’en mêle et convoque demain 3 postiers du 92 à la Sûreté territoriale.

      Nous ne sommes pas ici par hasard, ou par simple solidarité. Nous sommes aussi des usagers de La Poste. Nous avons besoin de services publics qui fonctionnent bien, au service de toutes et tous, et qui soient exemplaires dans leur fonction d’employeur.

      Notre lutte contre la nouvelle convention d’assurance chômage est une lutte contre la précarisation, contre l’austérité qu’on nous impose, contre la criminalisation des luttes qui cherche à nous faire croire qu’il est vain de se battre pour de nouveaux droits. Il est plus que temps que les revendications des postiers soient entendues. Un nouveau protocole incluant leurs revendications et la suppression des sanctions doit être entériné.

      Chômeurs, précaires, intermittents, intérimaires, postiers : ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.

      À La Poste comme à l’Unédic, nos propositions doivent être entendues.

      À La Poste comme à Pôle emploi, pour des services publics de qualité, des deux côtés du guichet !

      Retrait de la nouvelle convention d’assurance chômage !
      Non à la répression syndicale !
      Ensemble, gagnons de nouveaux droits !

      Paris, le 1er juillet 2014

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