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Courant Alternatif de mars 2014 est sorti

mercredi 26 mars 2014, par ocl-lyon


SOMMAIRE

EDITO PAGE 3

LUTTE DES CLASSES

PAGES 4-6 Suppressions de postes à la Redoute : les « Redoutables » ne se laissent pas faire

PAGES 7-8 Victoire après 18 jours de grève dans le nettoyage à la gare d’Austerlitz à Paris !

PAGE 9 La police charge à l’intérieur de l’hôpital psychiatrique de Caen !

MOUVEMENT SOCIAL

PAGES 10-11 Expulsions des centres d’hébergement d’urgence à Caen (ou ailleurs) : une situation loin d’être réglée

RÉSISTANCES AUX GRANDS TRAVAUX INUTILES

PAGES 12-13 Bilan de la manifestation à Nantes

PAGE 14 Appel à mobilisation, occupation, réoccupation et actions décentralisées contre le barrage de Sivens

LUTTES CONTRE LES TECHNOSCIENCES

PAGE 15 Minatec, ni à Caen ni ailleurs

BIG BROTHER PAGE 16

CLIMAT POLITIQUE

PAGES 18-19 Pénaliser les clients ?

NOTRE HISTOIRE

PAGES 20-21 Faut-il une origine au 8 mars ?

URBANISME

PAGES 22-24 La politique de la ville entre spatialisme et localisme

DIVERS PAGE 25

INTERNATIONAL

PAGES 26-27 Suisse et "immigration de masse"

PAGES 28-31 Situation en Ukraine

L’ÉCONOMIE EN BRÈVES PAGE 32

Edito

Le cirque électoral est reparti pour 3 mois. Si l’on en juge
par le nombre de prétendants, leur « démocratie » se porte
bien. Mais la bonne santé va s’arrêter là car la participation
ne risque pas de battre des records dans les quartiers
des villes où la population vit en dessous du seuil
de pauvreté. Quand on passe son temps et toute son
énergie à tenter de survivre, de pôle emploi au CCAS en
passant par les associations caritatives pour manger et
se vêtir, on a d’autres préoccupations…
Ces élections municipales sont pourtant d’une autre teneur
que les présidentielles et les législatives. Les enjeux
ne sont pas les mêmes dans un village que dans une
ville. Rappelons pour les naïfs, qu’un conseil municipal,
même paré de bonnes intentions (sociales, écologistes,
…), est placé sous la tutelle du Préfet qui peut à tout moment
casser toute décision qui irait à l’encontre des intérêts
supérieurs de l’Etat et même démissionner tout élu
« farfelu ».
Il ne faut plus rêver à un quelconque municipalisme alternatif
à quelque niveau que ce soit.
Quant aux grandes villes, les bobos de Paris et de Lille
devraient permettre à Anne Hidalgo et à Martine Aubry
de limiter la casse pour le P.S.. Pour Lyon, la Gauche au
pouvoir étant depuis belle lurette une seconde Droite efficace,
devrait poursuivre sa route. Quant au reste des
grandes et moyennes villes, le parti au pouvoir va prendre
des claques car il devrait être sanctionné par les votants,
non pas sur un quelconque bilan de son action
municipale, mais en réaction contre le pouvoir actuel.
C’est ainsi que pour prévenir ce type de comportement
électoral, certains maires du Parti Socialiste gomme
complètement leur étiquette politicienne. Sur Reims, et
ce n’est qu’un exemple, dans aucun tract, aucune affiche
ou profession de foi, vous ne verrez le sigle PS accolé
à la maire sortante ! Si l’on prend toujours le cas de
Reims, mais on peut retrouver ce phénomène dans d’autres
villes, la Maire sortante ne peut avoir un espoir de
gagner (et encore…) que si le Front National parvient à
être présent au second tour. On devine les enjeux … et
les magouilles. Cette situation ne sera clarifiée que
lorsque la Droite sera suffisamment décomplexée pour
faire alliance avec le F.N. afin de gérer les affaires de
l’Etat. Mais nous n’en sommes pas encore là !
Quittons ce cirque inintéressant au possible, pour signaler
tout de même que l’antifascisme de salon va servir de
rabatteur pour le Parti Socialiste au pouvoir. Classique !
Rappelons que le « socialiste » Mitterrand s’est fait ré-élire
en 1988 grâce à la montée du Front National…
Comme nous le savons, toutes ces problématiques politiciennes
seraient balayées si un mouvement social d’ampleur
naissait. Depuis déjà 40 ans, les luttes sociales
sont des luttes défensives afin de préserver les acquis sociaux
des périodes précédentes. Ces luttes ont toujours
lieu actuellement (et c’est heureux !) car le Capital continue
de casser les secteurs qu’il juge non rentables. De
ces luttes, l’emploi n’a jamais été préservé malgré les discours
ouvriéristes et l’intensité des conflits de classe.
Evidemment, le salarié veut se vendre car il n’a pas le
choix et si le Capital ne veut plus de cette main d’oeuvre,
c’est la catastrophe pour les prolétaires et leurs familles.
Par contre, les seules choses qui ont été arrachées au
Capital ce sont les indemnités de départ. Il est à noter
que dans la casse de la sidérurgie, pour prendre un
exemple, dans les années 80, les revendications de
maintien de l’outil de travail étaient centrales et ce n’est
qu’en dernier recours (sauf cas exceptionnel) que les licenciés
se battaient pour une indemnité conséquente.
Maintenant, même quand une usine de renom ferme ou
licencie (comme la Redoute à Roubaix), les salariés pensent
immédiatement aux montants des indemnités de licenciement
ou de départ volontaire. Ces luttes de classes
ne peuvent que frapper le Capital à la caisse mais pas le
mettre en difficulté car ses centres d’intérêts (et de dividendes…)
se sont déplacés. D’autant plus que ces communautés
ouvrières-prolétaires se dissolvent et
s’atomisent. Il ne peut plus y avoir de construction ou de
maintien d’un rapport de force de classe dans les centres
de production abandonnés par le capital. Ces luttes se
tournent naturellement en direction des pouvoirs publics
sommés de prendre position, de faire des propositions
afin de faire plier le patronat. Cela s’accompagne
toujours de démarches juridiques où les salariés sont
dépossédés de leur pouvoir par des cabinets d’avocats
spécialisés dans le droit du travail. Progressivement, la
lutte des classes se dissout.
Alors que faut-il espérer et surtout que peut-on faire
pour que cette situation change ? On dit souvent que
l’extension de la précarité, les conditions de travail de
plus en plus dégradées, font penser à un retour au
19ème siècle-début du 20ème dans les pays développés.
C’est vrai mais pas totalement car aujourd’hui s’ajoute la
technologie pour surveiller nos faits et gestes, dans la
rue mais aussi sur nos lieux d’exploitation. Le prolétariat
d’aujourd’hui et de demain a des combats de classe à
mener sur les conditions de travail, sur les contrats de
travail, contre la surveillance et le contrôle social… et
évidemment sur les salaires. Dans ce numéro de C.A.,
nous avons relaté une victoire de ce prolétariat sous traitant
de la SNCF à la gare d’Austerlitz à Paris. Bien sûr,
la victoire d’aujourd’hui peut déboucher sur une défaite
demain, mais néanmoins, gagner ne peut que donner la
pêche pour les combats futurs.
Il y a trop longtemps que nous perdons, les capitalistes
possèdent l’initiative car ils ont une perspective globale
alors que nous avons d’énormes difficultés à lutter pour
la préservation de nos acquis et surtout à surmonter les
frontières nationales. Hé oui, les patrons délocalisent
aujourd’hui mais là où ils le font des luttes de classes
naissent ! Il est grand temps d’internationaliser nos
combats car ce qui se passe aux quatre coins du globe
nous concerne ici et doit nous apporter le terreau de nos
combats futurs !

OCL Reims, le 20 février 2014

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