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Courant Alternatif de Février 2014 est sorti

mardi 11 février 2014, par WXYZ


ÉDITO

« Nous jurons de garder notre haine intacte. Envers les assassins et les voleurs de la classe ouvrière. Le tsar, les maîtres, les capitalistes. Nous jurons de les anéantir et de les détruire. »
Hymne du Bund

En ce début d’année 2014, c’est toujours la social-démocratie qui gouverne : une bonne vieille gauche colonialiste, nationaliste, impérialiste qui aime civiliser ses ex-colonies et ses ex-colonisé-e-s. Comme nous l’avions déjà dit, la France-Afrique n’est pas morte et le racisme toujours présent.

On nage en pleine hypocrisie entre une gauche qui se prétend être antiraciste et qui dans le même temps applique une politique xénophobe concernant les Roms. C’est évidemment pour son bien qu’on installe l’humanité dans des camps entourés de barbelés, à l’exemple de Strasbourg. C’est aussi pour notre plus grand bien que Manuel Valls part en croisade casser du Dieudonné avec l’aide du Betar, l’extrême-droite juive. Pour nous, il ne s’agit pas de cautionner les propos et les alliances politiques de l’humoriste avec l’extrême-droite française, mais de comprendre pourquoi, en plein marasme politique, la gauche se cherche un bouc émissaire. Une gauche qui continue à criminaliser les luttes sociales, ainsi qu’à écraser les ouvriers et les employés sous le capitalisme.

Pendant que l’opinion est occupée par l’arriviste vaniteux Valls, futur présidentiable à l’image de l’ancien ministre de l’intérieur, les lois anti-sociales et liberticides pleuvent. L’ANI n’a rien d’un sketch et sa mise en pratique est une réalité. Pendant que les Roms et les sans-papiers continuent à être traqués, que les travailleurs continuent à être précarisés, comme en Bretagne ou en Champagne-Ardenne, la bourgeoisie est à l’offensive.

Ce tableau général paraît être désespéré, pourtant les mouvements sociaux sont toujours là. Ainsi, les zadistes ne se laissent pas démonter par la possible intervention des troupes du feld-maréchal von Ayrault et tiennent encore et toujours. C’est aussi les ouvrier-e-s de Goodyear qui mettent la lutte des classes en pratique, se mobilisent en nombre, séquestrent des cadres et ne disent pas « merci » à la direction de la CGT. C’est aussi les ouvrier-e-s de sous-traitance Laser qui eux aussi ne disent pas « merci » à la CFDT et se mettent en grève. Finalement, on aurait pu dire « année de merde » avec les futures élections, mais c’est peut-être une joyeuse année qui s’annonce.

On peut croire que « la trêve des confiseurs » va se prolonger avec les urnes ou les chimères populistes, mais on peut croire aussi, qu’un grand mouvement social se prépare à enrhumer la gauche sociale-démocrate pour la faire disparaître dans les poubelles de l’histoire, à l’image de ce qui se passe à l’internationale. Ainsi, la chape de plomb qui s’est abattue sur l’Espagne avec le retour d’un franquisme rampant (interdiction d’avorter, impossibilité de manifester même sur Facebook et criminalisation de tous les opposants politiques) se fissure. Le feu parti d’un quartier ouvrier de Burgos est en train de se répandre de Valladolid à Madrid, pour faire résonance avec toutes les micro-luttes sociales en Espagne. Un feu allumé aussi à Bilbao, par 130 000 manifestants pour soutenir les prisonniers Basques, malgré l’interdiction de l’État espagnol. Des braises de colères qui couvent chez les 30 000 Kurdes qui ont manifesté à Paris pour dénoncer l’assassinat des trois militantes révolutionnaires assassinées par l’État Turc en 2013. Cet incendie, c’est aussi les réfugiés africains qui manifestent à Tel-Aviv pour exiger leurs régularisations et dénoncer la politique d’enfermement dans le centre de rétention de Holot, dans le désert du Néguev. Enfin, se sont aussi les Palestiniens qui tous les jours luttent contre la politique d’apartheid des sionistes israéliens.
Tout cela ne peut que nous ravir et nous inciter à continuer le sabotage du capitalisme et de son monde de merde.

Strasbourg, fin janvier 2014

PS : petit coucou au militant révolutionnaire grec qui vient de s’enfuir de prison et nous prouver que les taules sont d’abord dans nos têtes. Ibrahim Abdallah y a toujours cru.


SOMMAIRE

ÉDITO p 3
MOUVEMENT
Appel anticapitaliste antiautoritaire pour le 22 février p 4
Pour stopper définitivement le projet, tou-te-s dans la rue ! p 5
Bonnets rouges : radical chic électoral choc p 5
Débat. Qu’est-ce que faire de la politique aujourd’hui ? p 6-9
OFFENSIVE DE LA BOURGEOISIE
Réforme de l’inspection du travail p 10-11
A.N.I., la casse sociale généralisée p 12-13
La pauvreté en Champagne-Ardennes p 14-15
BIG BROTHER p 16-17
L’ÉCONOMIE EN BRÈVES p 18
INTERNATIONAL
Palestine : ni Fatah, ni Hamas
Comment résister quand on est en cage ? p 19-20
L’indépendantisme s’éclate en Catalogne p 22-24
Mobilisation kurde à Paris pour Sakine, Rojbin, Leyla p 25
NOTRE MÉMOIRE
Marche pour l’Égalité de 1983 : le rendez-vous manqué p 26-28
Livres p 29
Loi pour l’entreprise et menaces environnementales p 30-31
Libérez Georges Ibrahim Abdallah p 32

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