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Courant Alternatif - Hors-Série N°11
NOVEMBRE - DECEMBRE 1995

jeudi 1er décembre 2005, par Courant Alternatif

Novembre - Décembre 1995 : retour sur un mouvement social qui a ouvert des brèches dans les valeurs dominantes

Novembre-décembre 1995, une longue grève des cheminots, des manifestations qui se succédaient, regroupant chaque fois de un à deux millions de personnes, avec une présence significative du secteur privé, contre le plan Juppé de démantèlement des retraites et de la sécurité sociale. Une très grande majorité de la population laborieuse se reconnut dans ces grévistes et considérait, à juste titre, qu’ils oeuvraient pour tous.

Ce mouvement est allé bien au-delà d’une simple défense des acquis et même si ce mouvement ne fut pas capable d’entraver très longtemps l’avalanche néo-libérale, il fut un élément important dans l’élargissement du fossé entre les prolétaires et les élites.

40 pages, 4 euros, à commander à l’OCL Reims ( Egregore BP 1213 - 51058 REIMS Cédex) ou à acheter en kiosques.

Attention, ce hors-série ne fait pas parti de l’abonnement au mensuel.


SOMMAIRE

Comment en est-on arrivé au mouvement de 1995 p. 3

Repères chronologiques p. 5

Le plan Juppé p. 11

La sécurité sociale : les raisons de la colère p. 12

Une grève qui a ouvert des brèches dans les valeurs dominantes p. 14

Tous capables d’inventer un autre futur p. 16

Médias et mouvement p. 19

Le journalisme de marché p. 20

Médias : du mensonge vers l’imposture p. 21

Nos amis les syndicats p.22

La luttte des classes n’a jamais disparu p. 23

Contenu de classe et utilité sociale p. 24

Les formes d’action liées à une identité de classe p. 25

Entreprises et services publics ou services populaires ? p. 26

De ville en ville (Toulouse, Drôme, Nantes, Île - de - France, Rouen, Blayais, Marseille, Limoges) p. 27

La grève des cheminots p.34

Les répercussions du mouvement p. 36


1995 : UNE GRÈVE QUI SECOUE LA FRANCE ?
Il y a tout juste dix ans un mouvement social d’ampleur inégalée depuis 1968 secouait la France. Novembre - décembre 1995, une longue grève des cheminots, encore dans tous les esprits, des manifestations qui se succédaient à un rythme effréné, regroupant chaque fois de un à deux millions de personnes dans l’hexagone, avec une présence significative du secteur privé, contre le plan Juppé de démantèlement des retraites et de la sécurité sociale.

La bourgeoisie française avait célébré la “ modernité ”, chanté “ Vive la crise ”, adulé l’“ Europe ”. Avec l’aide des élites du pays et de ses relais médiatiques nous entrions, selon eux, dans un monde débarrassé des archaïsmes et de l’irrationalité que constituaient les systèmes de protection sociale issus d’une période à oublier, les “ grèves qui pressuraient la France ” (comme l’écrivait F.O. Gisbert dans Le Figaro), ou même la sécurité de l’emploi facteur de “ ramolissement de l’esprit d’initiative ”. Bref, un monde dans lequel la lutte des classes n’était plus qu’un souvenir et la démocratie l’aboutissement de l’Histoire.
Hélas pour eux, les “ assis ” ne sont pas meilleurs analystes que les avant-gardes autoproclamées. Tant mieux pour nous !

Cette grève fut comme toutes celles qui mettent en mouvement des travailleurs qui se défendent contre des mesures qui aggravent leurs conditions de travail et de vie ; mais elle fut bien différente aussi en ce que les mesures contenues dans le plan Juppé concernaient l’ensemble des travailleurs soumis à l’Etat-patron et étaient lourdes de menaces aussi contre ceux du privé qui n’avaient pas été épargnés les années précédentes par les décisions votées par les socialistes sans que personne n’y trouve à redire. Différente surtout parce que bien qu’il n’y eut pas plus de 400 000 travailleurs qui firent grève sur une longue durée, une très grande partie de la population laborieuse se reconnut en eux et considérait, à juste titre, qu’ils œuvraient pour tous.

De ce fait, ce mouvement est allé bien au-delà d’une simple défense des acquis de la sécu et des caisses de retraite. Il scella des retrouvailles festives avec la rue, un décloisonement entre les “ corporations ” en dehors des entreprises, une exigence de dignité qu’il ne s’agissait plus de réclamer mais de vivre, sans l’aval des politiciens ou des médias. Au diable leur avis, qu’ils disent ce qu’ils veulent, vivons ce que nous voulons ! Et ce sont ces expériences qui ont marqué le plus grand nombre et ont permis que, par la suite et chaque jour, s’élargise le fossé entre les simples salairés et les “ élites ”.

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