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Résistons ensemble n°126

Contre le flashball et son monde

Janvier 2014

dimanche 12 janvier 2014, par WXYZ


Sortie du No 126, JANVIER 2014, du petit journal mobile recto-verso A4 "RESISTONS ENSEMBLE" du réseau contre les violences policières et sécuritaires .

Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal vous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa rédaction, à se joindre à l’équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions, propositions, critiques ...

à bientôt.

L’équipe de réaction

http://resistons.lautre.net/


Sommaire

  • Contre le flashball et son monde
  • Cités interdites ?

[ L A P R I S O N  T U E ]

[ C H R O N I Q U E  D E  L ’ A R B I T R A I R E ]

  • Les morts à la frontière de Calais
  • « L’antitsiganisme : ciment d’une classe politique dégénérée » (extraits)
  • Écouté, épié, géolocalisé… jamais seul
    Wissam El Yamni - des photos qui accusent.
  • « On ne vient pas en BAC par hasard. On vient car on s’investit au-delà de ce qui est demandé. »

[ A G I R ]

  • Appel COBP (Collectif Opposé à la Brutalité Policière) du Québec
  • Procès pour récidive de refus de prélèvement ADN

Edito

Contre le flashball et son monde

« Il s’agit […] de frapper les corps, mais aussi les cœurs et les esprits en nous marquant dans notre chair et dans celles de nos amis. Présenté comme défensif, le flashball est clairement une arme offensive qui donne à nouveau à la police le pouvoir de tirer sur la foule. Le déploiement de la violence policière, en l’état actuel du rapport de force, ne doit pas entraîner la mort. Mais la police doit être assurée de rester la plus forte pour que l’ordre soit maintenu. » Voilà les mots justes, publiés dans Libération, de Clément, Florent, Salim, Joan, John, Pierre et Joachim, frappés ces dernières années par des tirs de flashball (le Flashball superpro introduit en 1995, et le Lanceur de Balles Défensives 40 × 46 introduit en 2004, plus puissant et précis). Avec ces armes à « létalité réduite » la police blesse et mutile régulièrement, et a tué une fois (le 13/12/2010, à Marseille, Mostepha, 43 ans, meurt suite à un tir au niveau du thorax dans un foyer de travailleurs immigrés). Depuis dix ans, seul un flic poursuivi a été condamné, en 2011, à six mois de sursis et 186 000 € de dommages et intérêts – sans inscription au casier judiciaire – pour avoir éborgné en 2005 14 un jeune de 14 ans aux Mureaux (Yvelines).

Sinon, non-lieux et relaxes se sont succédés pour les condés.

Mais dernièrement le vent tourne un peu. Médiapart a déterré un rapport de trois médecins de Nantes publié en 2009. Ils y affirment entre autres qu’« à courte distance, [les] munitions peuvent être […] potentiellement mortelles. »
Un juge d’instruction, en octobre, a renvoyé devant la Cour d’assises de Mayotte le gendarme qui avait éborgné un enfant de 9 ans lors des révoltes contre la « vie chère » en 2011.
Enfin, le 18 décembre dernier, le tribunal administratif de Paris a condamné l’État à 7900€ d’amende, le reconnaissant responsable de la mutilation de Clément le 21 juin 2009 à Paris.

Ainsi, face à l’impasse des plaintes au pénal contre les flics tireurs, plusieurs personnes mutilées et collectifs ont lancé des procédures au civil contre les préfectures de police, pour atteindre même symboliquement les donneurs d’ordre du système répressif.
Les rencontres entre ces personnes et collectifs inaugurent une dynamique nouvelle, sans illusion sur la Justice :
« Là où nous sommes attaqués, il y a riposter collectivement pour être capable de penser et de contrer les pratiques policières. Et ça, on ne le fait pas dans l’enceinte d’un tribunal, mais on l’élabore avec tous ceux qui les subissent.
Ici, comme ailleurs, ce qui relève du possible dépend d’un rapport de force. Nous lançons un appel à toutes les personnes blessées avec la certitude que nous avons plus à partager que nos blessures. »

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P.-S.

Le fichier pdf du bulletin est téléchargeable ici

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ou sur le site http://resistons.lautre.net/

titre documents joints

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1 Message

  •  

    Après le tir de flash-ball ayant coûté un oeil à un adolescent au Port

    Forces de l'ordre : l'usage des armes et la légitime défense en question

     

    Confiée à l’IGPN (Inspection générale de la police nationale), une enquête va être menée pour faire la lumière sur les circonstances ayant conduit un policier à tirer au flash-ball, touchant au visage un adolescent de 16 ans, dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 février 2014 au Port, le jeune garçon y ayant laissé un œil. Au cœur du dossier se trouve notamment la question de l’usage des armes par les forces de l’ordre, mais aussi la notion de légitime défense, parfois délicate à déterminer à l’image d’autres affaires ayant eu lieu à La Réunion par le passé.

    Deux versions s’affrontent concernant le déroulé des événements ayant coûté un œil au jeune Steve, dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 février au Port. Du côté des policiers, on affirme que le tir de flash-ball responsable des blessures de l’adolescent était un "tir de dispersion" et qu’aucun fonctionnaire n’a mis le pied à terre. En revanche, plusieurs témoins prétendent avoir vu les policiers descendre de leur véhicule et poursuivre le garçon âgé de 16 ans avant de tirer.

    Toujours est-il que le procureur de Saint-Denis va ouvrir une information judiciaire pour des faits présumés de "violences volontaires par dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une infirmité", posant ainsi la question de l’usage des armes par les forces de l’ordre.

    "Le flash-ball s’utilise dans des conditions particulières de la légitime défense et notamment dans une manifestation où nos collègues sont assaillis par des manifestants avec des jets de pierres", explique Thierry Flahaut, secrétaire régional de l’Unité SGP Police - Force Ouvrière, interrogé par Radio Festival. "Se trouvant en état de légitime défense, ils ont tout loisir d’utiliser leur arme, notamment le flash-ball. Les autres armes utilisées, comme le cougar (un lance-grenade, ndlr) ou les grenades, ce sera sur ordre de l’autorité, mais le flash-ball, comme notre arme à nous individuelle, ce sera en cas de légitime défense", complète-t-il.

    Dans la nuit de ce samedi 1er février, les forces de l’ordre ont fait face à des manifestants munis de galets. Mais le tir de flash-ball mis en cause a-t-il pour autant été effectué dans une situation de légitime défense ? Un "tir de dispersion" entre-t-il dans ce cadre ? L’enquête de l’IGPN devra répondre à ces questions. Car comme le rappelle Maître Laurent Payen, avocat au barreau de Saint-Denis, toujours au micro de Radio Festival, les policiers "sont soumis aux mêmes règles que tout citoyen, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas faire usage de leur arme comme bon leur semble".

    "S’ils blessent ou s’ils tuent une personne avec leur arme de service hors des cas qui pourraient le justifier légalement, les policiers ont à répondre de leurs actes", poursuit Maître Payen. "Au niveau judiciaire, ils peuvent très bien se retrouver devant un tribunal correctionnel ou devant une cour d’assises", ajoute-t-il.
    Il existe d’ailleurs quelques précédents à La Réunion. Les dockers, mais aussi les Portois, gardent notamment en mémoire l’épisode du 7 mars 1994 où une manifestation avait dégénéré. Devant l’enceinte portuaire du Port-est, le docker Théo Hilarion avait été victime d’un coup de feu tiré par l’un des gendarmes mobiles qui faisaient face aux manifestants et avait définitivement perdu l’usage d’un œil. En juin 2008, après plusieurs procès, le gendarme et l’officier accusé d’avoir couvert les faits avaient toutefois été acquittés par la cour d’assises.

    Plus récemment est survenu également le cas de Nassuir Oili, un garçon de 9 ans ayant également perdu un œil suite à un tir de flash-ball lors d’une manifestation contre la vie chère à Mayotte, en octobre 2011. Là encore, le gendarme incriminé invoquait la légitime défense, mais les trois ans d’enquête ont conclu à un crime. Le militaire mis en cause a été renvoyé devant la cour d’assise le 5 décembre dernier.

    www.ipreunion.com

    ___

    Dans le Journal de La Réunion, le père de la victime rejette la thèse du "tir de dispersion" tandis que dans un témoignage, le jeune Steve affirme que le policier lui a tiré dessus alors qu’il était à terre.

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